Tribunes de Philosophes

" La bête humaine " (Emile Zola) - par Manuel de Diéguez, un des plus grands philosophes contemporains.

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[Peinture : « LA VIERGE ALCHIMIQUE » DES JESUITES : L’ETAT D’ÊTRE FACE AUX DEUX VOIES - « L’Ange et la Bête ne possèdent qu’un seul monde. L’homme (parfait) possède les deux mondes » Nasafi, L’Homme Parfait, Fayard, 1984, p. 263.]

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1 - Le meurtre sacré
2 - La bête qui rêvait de se regarder du dehors

3 - Dieu et sa biche
4 - Où la métazoologie cache-t-elle sa caméra ?
5 - La bête cérébralisée
6 - Pascal et Valéry
7 - L'intelligibilité ventrale du cosmos

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1 - Le meurtre sacré

Dans un texte précédent, j'ai souligné que le premier regard de l'extérieur sur le cerveau de notre espèce est apparu dans la littérature mondiale moderne avec Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift.

- La politique mondiale et l'avenir de la philosophie au XXIe siècle , 23 novembre 2013

Le regard du dehors des historiens, des satiristes ou des mystiques ne portait pas encore sur le cerveau semi-animal en tant que tel. L'origine du globe oculaire proprement simiohumain se trouve dans Isaïe, le premier observateur de la boîte osseuse de l'idolâtre - celle d'un bûcheron qui se chauffait avec la moitié du bois rapporté de la forêt le matin et qui se taillait, le soir même un dieu avec l'autre moitié de son tas afin de se prosterner devant lui. Mais les premiers prophètes n'observaient pas l'animalité collective des sociétés proprement simiohumaines, qui s'agenouillent toutes et unanimement devant des personnages imaginaires.

C'est pourquoi Swift se révèle le visionnaire de génie dont le chef d'œuvre observe de haut et de loin un animal encore inconnu des anthropologues de notre temps, le Yahou. Selon l'auteur, la singularité de cette bête résidait dans l' "infime lueur de raison" dont elle disposait, mais qui demeurait insuffisante pour qu'on la qualifiât "d'humaine". A l'aide de quel observatoire Swift portait-il un regard de simianthropologue avant la lettre sur la pathologie cérébrale dont souffrait le genre humain à ses yeux? Né près de trois décennies avant Voltaire en 1667, ce visionnaire a construit le télescope des futurs astronomes du XVIIIe siècle, les Diderot, les Voltaire, les d'Holbach, les Grimm. Mais il faudra attendre un demi-siècle après son décès, en 1745, pour qu'un second visionnaire, Balzac, portât un regard d'entomologiste sur la société de son temps.

De plus, la raison infirme dont Les Voyages de Gulliver combattait le chaos dans les encéphales de l'époque n'était encore que celle d'un animal plongé à son tour dans les ténèbres de la cosmologie mythique des religions. Mais ce n'était pas perdre son temps de commencer par armer du moins la bête de la logique primaire d'Aristote et d'Euclide: il fallait bien aplanir les chemins de la transcendance à venir

2 - La bête qui rêvait de se regarder du dehors

La civilisation mondiale est sur le point de prendre un tournant distanciateur. Il sera lent et difficile, l'apprentissage d'un regard du dehors sur le regard que nous portions hier sur notre espèce. En vérité, cette ambition est celle de la pensée philosophique depuis qu'elle tente de conquérir sur elle-même et sur le monde un recul moins rudimentaire que celui de l'animal dont le globe oculaire demeure privé de tout éloignement à l'égard de l'image de son corps que la nature lui renvoie en miroir. Mais dès lors que l'œil d'une divinité a progressivement cessé de prêter sa rétine déformante à des représentations théâtrales et simplistes de l'univers, il nous fallait acquérir une vue plongeante sur des orphelins soudainement privés de photographe, de scénariste et de metteur en scène .

Depuis deux millénaires, nos théologies nous montraient des bésicles imaginaires cachés derrière les décors. Ils avaient même convaincu la créature qu'un acteur de la pièce l'avait conçue et créée à partir d'un modèle qu'il cachait dans sa tête, et qu'elle était une copie fidèle de son géniteur céleste. Celui-ci ne contestait donc en rien des lois de la nature qui s'imposaient d'avance à son entendement de créateur artisanal. Mais, au XVIe siècle, l'humanisme hérité des Anciens et censé à la fois rationaliste et divin de l'Occident a partiellement retrouvé l'œil unificateur des Grecs et des Romains, qui traitaient le bimane locuteur d' "animal rationale", de bête "douée de raison", et cela en exécution d'un seul verdict, celui de ses propres organes de la connaissance du cosmos.

Qu'allait-il advenir de la séparation païenne des décisions du tribunal des corps et de celles du tribunal de la Genèse? D'un côté, la caméra du monde, de l'autre, celle de Dieu s'étaient de nouveau séparées, mais suffisamment à l'amiable pour que la frontière convenue entre les deux appareils de prises de vue de la bête demeurât indécise et contradictoire. En vérité, les clauses du contrat signé entre l'entendement naturel et l'entendement religieux demeuraient à l'avantage de l'Olympe, puisque l'évadé des forêts flottait maintenant entre deux eaux: tantôt il se rapprochait dangereusement de l'animal, tantôt il frôlait l'homme, mais toujours à ses risques et périls, donc au gré des civilisations, des lieux, des époques, des climats et des cultures. Aussi n'était-il nullement question d'ébranler le principe central selon lequel il existerait une ligne de démarcation, même confuse et variable, entre deux espèces de mammifères pourtant radicalement autonomes et condamnées, au prix de mille tiraillements à se partager un seul et même théâtre du monde.

Mais, au début du XXIe siècle, la problématique monopolistique qui servait de poutre de soutènement à l'humanisme mondial et de charpente théorique scindée entre le connaissable qualifié de rationnel et la connaissance proclamée céleste de notre espèce, cette problématique bipolaire , dis-je, se trouvait soudainement condamnée à une mutation méthodologique radicale de sa construction dichotomique précédente, parce que les notions axiales de raison et de déraison se révélaient biphasées à leur tour, donc semi-animales jusque dans l'enceinte des théologies schizoïdes.

Du coup, toute la difficulté se ramène à fabriquer à l'usage de notre espèce un appareil d'optique suffisamment scindé, lui aussi, pour porter le regard sur un animal décidément sui generis. Mais comment construire un œil plus pénétrant et plus sui generis, précisément, que celui dont les animaux attribuent la nature et les capacités à leur Zeus des animaux? Car si la "raison" bancale dont la bête bicéphale était si fière court maintenant sur des chemins plus en plus tortueux, comment bâtir un observatoire tellement perfectionné que son fonctionnement laisserait au bord du chemin l'intelligence semi animale des ancêtres? Mais Socrate n'était-il pas passé maître dans l'art de se servir de la raison dédoublée qu'il mettait en pratique et dont il pesait, dans le même temps, la valeur et le mode d'emploi?

3 - Dieu et sa biche

Si la lentille d'un microscope désespérément itinérant ou le miroir d'un télescope obstinément en voyage dans l'immensité cheminent du même pas que leurs utilisateurs trottinants, le champ d'interprétation de l'anthropologie transcendantale se rétrécira à son tour et sa configuration sautillante obéira, elle aussi, aux ordres étriqués que lui intimeront des manchots. Du coup, comme il est dit plus haut, la pesée de la notion même de raison dont dispose l'animal tronçonné de naissance dépendra de la nature et de la qualité d'une balance perpétuellement en évolution; et si nous ne portions pas de regard de l'extérieur sur notre coude à coude avec nos appareils d'inspecteurs au petit pied, nous ne prononcerions jamais d'autre verdict que celui de nos bésicles enfumées. C'est pourquoi, depuis Platon, la philosophie est une pièce de théâtre à trois personnages, la bête, son œil à elle et le regardant planté à quelques pas de ces deux-là.

C'est dire que les constructeurs de la balance à peser la distance des rétines à l'égard de leur objet sont soumis, eux aussi, à une pesée harassante de la qualité de leurs pauvres scénarios, tellement les problématiques demeurent toujours et nécessairement à l'image de leurs piètres modélistes. Aussi "Dieu" est-il demeuré un personnage spéculaire, donc en formation continue dans la tête de ses adorateurs et de ses employeurs. Mais alors, qu'en est-il d'une créature appelée à se faire, pas à pas, l'opticien d'un Dieu toujours plus ou moins myope, toujours plus ou moins rudimentaire, toujours plus ou moins taillé à la hache, mais quelquefois serti de diamants par des orfèvres avertis? Il s'agit d'apprendre à regarder du dehors les fabricants du troisième œil de l'humanité, il s'agit d'observer la rétine des opticiens de Dieu.

Pour cela, demandons-nous ce qu'il advient du bijoutier quand il s'appelle Isaïe, Anselme, Bernanos ou Claudel. De même que la cervelle de l'idole change sans cesse de place, de complexion, de calibrage et de mode d'emploi dans l'atelier de ses joailliers, l'œil des artistes d'un "Dieu" de grand prix se trouve sans cesse rattrapé par le regardant du cosmos qu'il enfante d'un siècle à l'autre, puis qu'il positionne et met en œuvre sur le théâtre du monde. Les géniteurs de "Dieu" sont des peseurs à la recherche de leur pierre philosophale. Or l'œil de "Dieu" fuit sa propre rétine comme une biche impossible à rattraper à la course.

4 - Où la métazoologie cache-t-elle sa caméra ?

On voit que la tentative désespérée des théologiens de placer non plus seulement l'objet de leur recherche sous le regard de leur doctrine, mais également leur propre globe oculaire met, en retour, la noble folie de la philosophie au rouet: depuis Platon, cette discipline demande à l'humanisme mondial de s'intéresser à l'auteur du scénario, aux recettes du metteur en scène, à la nature des décors, mais surtout aux personnages censés tapis dans les coulisses du théâtre confessionnel, tellement le protagoniste le plus réputé de la pièce n'est pas près de monter en chair et en os sur les planches de sa catéchèse.

Car si la folie la plus précieuse de la raison d'une époque n'est jamais qu'une sécrétion de qualité inégale, mais toujours spéculaire et si le spéculaire est soumis au trépas par nature, penser, ce sera placer la connaissance sommitale du monde et de soi-même sur les barreaux d'une échelle de Jacob non moins branlante que celle d'un "Dieu" de passage. Mais alors, le "spirituel", comme on disait, débarquera-t-il dans un édifice aux multiples étages, lesquels hiérarchiseront les savoirs rationnels?

Placer l'humain proprement dit quelque part entre la bête curieuse d'apprendre à se connaitre et la bête enfermée dans la casemate de son aveuglement, serait-ce la simple continuation de la recherche du "Dieu" incapturable des mystiques? Dans ce cas, l'histoire d'une espèce en fuite et insaisissable à elle-même progresserait-elle de mettre la main sur le Dieu que cette bête serait secrètement à elle-même?

5 - La bête cérébralisée

Exemple: est-il ascensionnel de prolonger à titre posthume l'existence physique de notre espèce? Dans ce cas nous devons concevoir une anthropologie de cette continuation mythique et, du coup, le matériau à examiner en laboratoire sera constitué, de siècle en siècle, par les sécrétions oniriques de la bête. Si nous soumettons l'évolutionnisme à cette discipline, donnera-t-elle sa vraie postérité au siècle des Lumières? Présentée de la sorte, la question posée renvoie tout de suite à la problématique et à la hiérarchie des valeurs dont s'inspirera l'interrogateur. Mais le simianthropologue ne saurait cautionner en catimini une problématique qu'un prodige aurait validée d'avance: toute discipline scientifique en appelle à la pesée permanente de sa méthodologie, et il lui appartient de donner progressivement sa profondeur épistémologique à la quête sans fin qui l'inspire.

Certes, l'animal obéit à un instinct de conservation "naturel", lequel le porte à défendre son existence corporelle menacée. Mais, primo, si la bête contrainte à se mettre sur la défensive avance d'un seul pas en direction de la cervelle spécifique du genre simiohumain et si, secundo, son système d'auto-défense fait sécréter des mondes imaginaires à ses neurones, et si, tertio, des univers mentaux en chaîne font leur apparition dans des conques osseuses armées d'un code de leur développement qui les aura rendues cosmiques de naissance, ces représentations magiques de l'univers fourniront sa nourriture originelle à une bête malencontreusement prolongée et rendue seulement plus fastueuse dans son imagination religieuse que sur la terre.

Du coup, la question de l'animalité spécifique de notre espèce va s'étendre à la spectrographie des croyances les plus primitives de la bête, du coup l'examen de l'évolution des théâtralisations spéculaires de la vie post mortem de ce primate va se révéler un instrument entièrement nouveau de la recherche anthropologique, du coup il faudra reconsidérer les métamorphoses de l'animalité cérébralisée et consécutives ou connaturelles à l'émergence de mondes mentaux fantastiques, du coup, les délires sacrés de ce mammifère viendront combler les vœux de sa conque osseuse, puis les hypertrophier, puis les auréoler, mais sans que les assauts du fabuleux changent jamais la nature même d'un ensorcellement cosmologique au suivant.

Alors la frontière qui séparera l'homme de l'animal se trouvera seulement quelque peu déplacée d'un siècle à l'autre ou d'un millénaire à son successeur. Du coup, le débarquement des mythes sacrés bouleversera toute la problématique antérieure, qui demeurait incarcérée dans la démonstration confirmative ou dans la réfutation en règle de toutes les allégations de type théologique. Mais s'il n'est plus nécessaire de réfuter la fécondation d'Alcmène par Zeus ou celle d'une vierge de village par Jahvé, quel champ immense ne s'ouvrira-t-il pas à une anthropologie abyssale, puisque, de Platon à nos jours, toute la philosophie se convertira à une psychologie fondamentale de la bête évolutive ! Mais cette mutation de la problématique simianthropologique se voudra elle-même soumise à une pesée sans cesse en devenir, tellement l'instrument de mesure d'une science ne sera autre que la balance transzoologique dont disposera la connaissance rationnelle de l'évolution cérébrale du bimane détoisonné.

Puisque le regard émergeant que l'historien des corps et des têtes portera sur sa propre discipline se révèlera tributaire d'un itinéraire valorisant ou dépréciatif de ses méthodes, à quel moment et dans quelle mesure le religieux participera-t-il de l'animalité ou des progrès "spirituels" d'une espèce devenue imperceptiblement ascensionnelle?

6 - Valéry et Pascal

Valéry découvrira la bête flottante entre deux espèces et qui se définit comme un "ni l'un, ni l'autre"….

Le visionnaire des Paraboles approfondit la phrase de Pascal: "L'homme n'est ni ange ni bête"; car il ne s'agit plus d'un "tantôt, tantôt", mais d'un animal dont la spécificité le constitue en un troisième animal:

Voici : d'entre les feuilles une Figure vint. 
Une Figure vint à la lumière, 
Dans la lumière, Et il regardait de toutes parts,

Et celui-ci n'était " ni Ange ni Bête.

Qui est le troisième regardant, celui qui fait dire au poète?

Car l'ANGE est l'ANGE et l'ANIMAL est ANIMAL 
Et il n'y a rien de l'un dans l'autre 
Et rien entre eux 
Mais CELUI-CI n'était ni l'un, ni l'autre.

Valéry n'est pas homme à jeter des majuscules par la fenêtre. Et maintenant, il en use à la manière des théologiens.

MAIS TOI, Animal, 
Plus je te regarde, ANIMAL, plus je deviens HOMME. 
En Esprit,
Et tu te fais toujours plus étrange,
Car l'Esprit ne conçoit que l'Esprit. 

Mais s'il n'y a

Rien de l'un dans l'autre
Et rien entre eux,

quelle est l'intuition du mystique, ce regardant qui se tient en suspens dans un étrange "entre deux" et qui en écoute la musique? On voit que l'homme en tant que tel n'est observable que dans un miroir à inventer.

7 - L'intelligibilité ventrale du cosmos

J'ai rappelé (Lettre ouverte à M. Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie , 21 septembre 2013 ) que la mutation radicale de la plateforme de la connaissance rationnelle dont usait l'humanisme renacentiste se situait dans la postérité des guerres de religion du siècle précédent, dont les carnages avaient illustré le caractère animal des sacrifices de sang dont ruisselaient les autels. Et pourtant, il faudra attendre le XXIe siècle pour qu'un regard de simianthropologue fût porté sur le XVIe siècle; car la difficulté qui torturait les cerveaux n'était encore que de savoir s'il fallait mâcher bien crue et à belles dents la chair de la victime exposée sur l'autel et boire à pleines rasades son sang bien frais ou s'il était préférable de laisser de côté les gorgées d'hémoglobine de Dieu pour se rabattre seulement sur des symboles timides d'une déglutition si féroce. On sait que cette difficulté culinaire était politique. Mais comment se fait-il que la question d'ores et déjà si clairement posée à l'encéphale de l'humanité, aucun Etat ne se risque encore à la soulever, ni ne songe seulement à s'enquérir des secrets psychobiologiques d'une folie dont dépendait pourtant, croyait-on, le sort de l'âme et de l'intelligence de l'humanité tout entière?

Certes, le XVIII siècle a inauguré un premier déplacement de l'attention en direction de la frontière entre l'homme et l'animal; mais depuis l'Iphigénie d'Euripide jusqu'à celles de Racine, puis de Goethe, personne ne s'est risqué à anéantir la pseudo distanciation chrétienne ni le semi recul de l'humanisme renacentiste. Pour que la raison se réveille, il faudra que se produise une mutation préalable de la problématique entière dans laquelle la question se posera; et ce sursaut aura attendu un siècle et demi après la parution de L'Evolution des espèces de Darwin. Mais, sans le préalable du transformisme, comment le XXIe siècle aurait-il timidement commencé d'observer la mutation de la bête et son passage du règne animal aux immolations jugées payantes d'un congénère offert à un fauve censé attablé dans le cosmos et toujours ripaillant?

Du coup, la critique généalogique d'une humanité dont la raison scientifique post chrétienne commence de s'armer se révèlera un trésor inépuisable de la recherche anthropologique future, tellement il deviendra significatif au plus haut point que la radiographie du trafic sanglant de ce bipède avec ses idoles n'étende plus seulement le champ de l'analyse sacrilège du sanglant à une pesée zoologique des assassinats pieux de la foi, mais également à l'analyse de la raison rudimentaire dont usait la physique tri-dimensionnelle - on sait que, jusqu'en 1905, l'expérience répétée des phénomènes, mesurables et constants était censée sécréter une intelligibilité en soi du cosmos, alors que le fourrage de la continuité des routines de la matière n'était jamais que l'extension animalisée d'un "principe de raison" miraculé par le calcul - on faisait sécréter aux nombres une intelligibilité ventrale. S'il en est ainsi, quel est le ventre qui sert d'encéphale à "Dieu".

La semaine prochaine, j'étudierai l'animalité spécifique de la preuve expérimentale classique dans l'univers tri-dimensionnel dont on sait qu'il a explosé en 1904 et 1905.

le 7 décembre 2013

Visiter le site officiel du philosophe Manuel de Diéguez

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