Tribunes de Philosophes

LE DEFI INTELLECTUEL DU XXI ème SIÈCLE - 1ère Partie : "L'humanisme du XXIè siècle" par le philosophe Manuel de Diéguez

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 1 - Le "Connais-toi" du XXIe siècle 
 2 - Une radiographie de la "vérité" 
 3 - Une mutation de la problématique humaniste 
 4 - La condition humaine et la théologie
 5 - Une lecture anthropologique du mythe de l'incarnation 
 6 - La loi de Torricelli des croyances

***

1 - Le "Connais-toi" du XXIe siècle

Les historiens du XXIe siècle jugeront évident que le IIIe millénaire aura pris le tournant cérébral le plus décisif d'une civilisation née de la vocation des sciences, donc de la pensée critique, à devenir planétaire et dont l'essor remonte à Périclès, parce que la chute dans la poussière de l'utopie marxiste aura provoqué une collision sans précédent et infiniment plus instructive que celle du début de notre ère entre le réalisme politique des Anciens et le débarquement pour vingt siècle de l'espérance évangélique dans la politique. Cependant, la guerre entre les croyances séraphiques dont les religions du salut nourrissent leur espérance depuis la chute de l'empire romain, d'une part et les soucis du quotidien dont la raison terrestre déroule le tapis, d'autre part, se déchaînera sur deux champs de bataille ignorés de la Renaissance; car, d'un côté , le casque théorique qui arme les savoirs objectifs, mais plats, s'est suffisamment rouillé pour contraindre ses utilisateurs à une autocritique post-darwinienne et post-freudienne de l'angélisme de leur outillage conceptuel, et notamment pour mettre en question la notion même d'intelligibilité théologico-juridique de l'inerte à laquelle la magistrature mathématique classique soumet de moins en moins les mouvements de la matière à l'échelle macroscopique et atomique.

Du coup, la nécessité d'une anthropologie en mesure d'explorer l'inconscient qui sous-tend la notion même de croyance et qui semblait ne s'appliquer qu'aux mythes religieux étendra ses investigations et sa dissection à l'analyse de l'inconscient para-religieux qui nourrissait la physique logophore d'autrefois, parce que les constructions d'une foi rédemptrice d'un côté et les " mythes scientifiques " réputés porteurs d'une " parole " de la nature de l'autre se révèleront heuristiques sur le chemin nouveau d'un approfondissement vertigineux de la connaissance du langage mythologique qui assure l'efficacité du fonctionnement vocal du cerveau simiohumain.

Le deuxième champ de bataille de la réflexion sur les relations que la pensée magique entretient avec le vocabulaire de la "raison" s'ouvrira à l'examen de la menace d'une réhabilitation sinon théologique, du moins culturelle des trois monothéismes errants sur un globe terrestre réputé converti aux savoirs rationnels, de sorte que le sort politique du monde pourrait bien se forger à nouveau sur les enclumes aveugles du sacré auxquels la démiurgie de la Genèse a servi de matrice. Deux périls majeurs naîtront alors de la réconciliation des évadés de la zoologie avec leurs idoles. D'un côté , le risque sera immense de voir les ambitions électorales dont les élites politiques de la planète nourrissent leurs ardeurs chanter les retrouvailles des Sirènes du salut avec l'apostolat de la liberté au sein des démocraties, ce qui engendrera une brisure beaucoup plus définitive qu'au XVIe siècle entre le cerveau demeuré biblique des classes dirigeantes et les phalanges nouvelles de la connaissance scientifique. De l'autre, des gouvernements forgés à l'écoute d'une sacralisation intensive de toutes les cultures en vertu du principe universel de l'égalité entre les hommes se montreront incapables de résister à la marée des songes théologiques retrouvés au pseudo bénéfice de droits de la "Liberté" et de l'"Egalité".

La résistance que la lucidité politique moyenne avait opposée à la contamination des cinq continents par la catéchèse marxiste s'était contentée de recourir aux lumières banales dont la raison pratique la plus ordinaire porte les armes, tandis que la guerre d'avant-garde de l'intelligence de demain rendra frappant l'immense retard intellectuel d'une classe politique mondiale que sa médiocrité aura empêchée d'aller aux racines anthropologiques de l'évangélisation de l'univers sous l'oriflamme d'un prolétariat messianisé. Au XVIIIe siècle, il suffisait encore aux élites dirigeantes d'avoir lu quelques écrits moqueurs de Voltaire ou bucoliques de Rousseau pour s'habiller des vêtements de confection de l'intelligentsia de l'époque, tandis que l'abyssal décervellement des chefs d'Etat du Moyen-Age actuel se contentera du prêt à porter de quelques concepts oraculaires et semi religieux, tels que la " démocratie " , les " valeurs " ou la " culture " pour sembler informée des derniers secrets de l'oscillation de la politique et de l'histoire entre le Charybde de la superstition et le Scylla d'une raison superficielle. On ne fait pas barrage aux songes sacrés avec le seul secours d'une raison rendue infirme non plus par le refus ecclésial de l'héliocentrisme, mais par le rejet des découvertes révolutionnaires de la psychobiologie consécutives à la parution de L'évolution des espèces en 1859.

2 - Une radiographie de la " vérité "

Comment assurer l'avenir cérébral d'une civilisation dont les savoirs patentés se fondent sur une hiérarchisation sévère et contrôlée par l'éducation nationale des capacités intellectuelles de la population, d'une part et sur le dogme de l'infaillibilité des majorités politiques de l'ignorance, d'autre part ? Dans un monde construit sur une contradiction aussi fondamentale au sein des Etats, le défi proprement cérébral que le IIIe millénaire sera condamné à tenter de relever sera celui de féconder la postérité d'un "Connais-toi" socratique rendu à nouveau explosif. Mais il serait ridicule de réfuter devant un parterre d'enfants la conviction des Anciens selon laquelle il aurait existé un Zeus, un Mithra ou un Osiris, alors qu'il demeurerait légitime de défendre devant un parterre d'adultes la croyance en l'existence de l' un ou de l'autre des trois magiciens du cosmos qui ont pris la succession des dieux anciens dans les esprits. C'est qu'on ne réfute les monothéisme qu'à percer les ultimes secrets de la boîte osseuse de l'animal énigmatique que la nature a rendu perplexe à titre psychogénétique et dont le cerveau effaré sécrète depuis des millénaires des maîtres du cosmos qu'il charge tout ensemble de le rassurer et de le terrifier. Les combats de la raison de demain deviendront donc à la fois beaucoup plus dangereux que ceux des cerveaux d'hier et d'aujourd'hui, mais également plus féconds , parce qu'il s'agira d'accompagner une mutation qualitative sans précédent de l'encéphale simiohumain classique, celle qui lui permettra d'accéder à la connaissance des ressorts et des rouages des idoles qui l'effraient de moins en moins et le font donc de moins en moins obéir.

Une révolution aussi cataclysmique des sciences humaines n'aura connu que de vaines préfigurations dans le passé, parce que, jamais encore, dans l'histoire de la " vérité ", le décryptage de notre conque cérébrale n'avait permis de faire progresser nos sciences de la nature. Car notre physique d'autrefois croyait rendre nos expériences volubiles ; et cette croyance résultait de ce que nos théories tenues pour explicatives des comportements constants du cosmos portaient encore les bandages de notre inconscient théologique. Notre intelligence transanimale progressera donc pour la première fois à l'école des spéléologues futurs de notre finitude cérébrale. Quand nous saurons pourquoi nous appartenons à une espèce née oraculaire, nous ne serons naturellement pas reconduits à la théologie touffue et confuse de nos ancêtres ; car nos réflecteurs célestes décodés deviendront une source féconde de la connaissance de la face cachée de notre " raison théorique " de magiciens. Pourquoi nos mathématiques rendaient-elles loquace l'univers ? C'est que le simianthrope, notre ancêtre, projetait instinctivement ses grilles de lecture invisibles sur ses constats. Ses preuves demeuraient donc inconsciemment ensorcelées. Il n'avait pas encore appris à passer derrière les miroirs mentaux qu'il dressait dans le ciel ou sur la terre . L'anthropologie du XXIe siècle placera sur l'orbite de la connaissance un satellite inconnu : l'imaginaire qui habite la notion spéculaire de vérité.

3 - Une mutation de la problématique humaniste

La première tâche de l'anthropologie critique du XXIe siècle sera de prendre acte de ce qu'un trou noir avait livré la planète des humanistes de la Renaissance à l'incapacité de traiter du sacré, parce que la question focale de la nature même des paramètres, s'il en existait, qui guideraient un entendement supposé en mesure de décrypter les messages secrets que les mythes religieux adressent au simianthrope s'était trouvé purement et simplement retirée du champ des hypothèses scientifiques. Cette méprise était liées à la nature de leur espèce de raison, qui se fondait sur l'escamotage de tout examen de la portée anthropologique de la découverte de ce que les mythes cosmologiques ne ressortissent évidemment pas à la crédibilité historiographique. Dans ces conditions, il devenait indispensable de compenser le naufrage inévitable de Clio par une enquête sur les raisons pour lesquelles l'homo sagax continuait néanmoins de croire, du moins à une majorité écrasante à l'existence " objective " de plusieurs personnages campés dans le néant et dont personne n'était parvenu à unifier les théologies barricadées derrière leurs dogmes. Mais si le verbe exister devenait un corps céleste non identifié, le scandale de le constituer en un document anthropologique faisait basculer à leur tour les théories de la nature dans l'analyse psychologique, puisque le simianthrope forgeait les verdicts de sa raison, donc ses signifiants, à l'école des vœux fabuleux qu'il gravait dans son vocabulaire et qu'il attribuait ensuite à un cosmos vocalisé.

Pour tenter d'expliquer que des constructions cérébrales délirantes par nature se fussent implantées dans l'esprit simiohumain et y fussent devenues indéracinables, donc héréditaires, il avait fallu recourir, dans un premier temps, à une anthropologie rudimentaire à laquelle la météorologie avait fourni ses premières victuailles. Puis une généalogie critique non moins embryonnaire s'était appliquée à imaginer les effets terrifiants qu'aurait exercé sur l'entendement puéril des premiers simianthropes la chute de quelque météorite et, plus communément, le spectacle des convulsions de la nature que déchaînait un ciel tintamarresque. Un enfant livré sans défense à des transes fulgurantes du cosmos attribuera les gesticulations soudaines, bruyantes et désordonnées des éléments à des acteurs cachés derrière les décors. On connaît l'histoire de ce gentilhomme du XVIIIe siècle qui commanda une omelette au lard dans une auberge un vendredi. A peine avait-il commencé son repas qu'éclate un violent orage. Par charité pour l'aubergiste épouvanté par la colère du Dieu des éclairs, le chevalier de la raison jette son repas par la fenêtre en criant au Créateur : " Que de bruit pour une omelette ! " Avant toute guerre, les Romains apaisaient d'avance leurs dieux par des sacrifices et des cérémonies expiatoires.

La croyance primitive a survécu selon laquelle des personnages omnipotents et invisibles se cacheraient dans l'univers et qu'ils avaient beau se trouver réduits à un seul par le monothéisme, les hommes avaient néanmoins grand intérêt à conclure des arrangements bien affûtés avec ce dernier survivant de l'Olympe. Voltaire lui-même croyait encore que le système solaire était une fort belle pendule et que non seulement un horloger habile en avait fabriqué les rouages newtoniens, mais qu'il ne cessait de remonter le ressort d'un bijou construit sur l'heureuse complicité de deux aiguilles : celle de la mécanique avec celle des mathématiques. Les cadrans solaires portaient l'inscription : "Omnia creasti, nec minore regis providentia. Ta prévoyance a créé toutes choses et ne cesse de les régir. " La croyance née de la panique d'entrailles d'une espèce défiée par le fantastique n'est pas près de s'éteindre.

4 - La condition humaine et la théologie

C'est que la nature a horreur du vide. Le cerveau semi animal également. Il lui faut un locataire aussi puissant que redoutable de l'immensité. On présentait des victimes succulentes aux narines d'un habitant vorace du néant, on achetait les bonnes grâces d'un démiurge rendu corruptible par des offrandes appétissantes. Mais l'adage selon lequel la " la peur des dieux est le commencement de la sagesse" est d'origine grecque. Dès le premier siècle de notre ère, l'enjeu gastronomique de la théologie de la Croix en a appelé à une tout autre dégustation de la condition humaine: il fallait tenter de comprendre comment il se faisait qu'un prototype divino-humain schizoïde - donc relativement malodorant - et qui se présentait sous les traits contrefaits d'un mixte incompréhensible d'Adam et de Jahvé, se divisait entre un acteur résolument charnel et un maître tout cérébral de l'histoire universelle. Une espèce paralysée par sa dichotomie native et rendue intellectuellement impotente par son encéphale fâcheusement dédoublé tentait vainement d'unifier son identité disloquée à s'armer d'une politique et d'un destin bi-polaires. De leur désir et même de leur frénésie de surmonter la scission inguérissable de leur nature entre une boîte osseuse désarrimée et un corps décérébré, donc de leur attente passionnée d'un pilote secourable, les prophètes avaient proposé un premier modèle. Mais l'Occident catholique a aussitôt oublié l'enracinement des mythe dans la psychobiologie, tandis que la théologie orientale allait fonder le christianisme sur la proposition anthropologique et nietzschéenne avant la lettre selon laquelle " Dieu s'est fait homme afin que l'homme devînt Dieu. " (Deus homo factus est ut homo Deus fieret).

Certes, la religion antique avait imaginé des hommes issus des amours d'une déesse avec un mortel , tels Achille, né de Thétis et de Pelée, ou de la passion du roi des dieux pour une reine de beauté - celle de Zeus pour une Alcmène, une Niobé, une Proserpine. Puis, les empereurs romains qui avaient mérité un si grand honneur étaient devenus des dieux en chair et en os par la vertu d'un décret souverain du Sénat, mais seulement après leur mort. Le premier, Alexandre avait fait une exception impie à cette règle en se proclamant, de son vivant, l'un des nombreux fils de Zeus de son vivant. Il en avait expliqué les raisons militaires à ses soldats: les peuples qu'il voulait conquérir n'oseraient combattre un dieu et se soumettraient d'avance aux armes des Grecs. Mais la troupe s'était vivement irritée de cette prétendue stratégie du roi des dieux sur la terre, non point parce qu'elle doutait de la légitimité de la filiation divine d'Héraclès ou des droits d'un grand homme politique à devenir un dieu à la suite de la décision théologique d'un Etat, mais parce que ce titre à la fois honorifique et réel - le cerveau du simianthrope ne cesse de les confondre - paraissait incompatible avec les principes de la démocratie athénienne, selon laquelle les élus du peuple et les maîtres du ciel ne pouvaient mêler leurs apanages respectifs sans s'engager dans des conflits qui rendraient les cités libres ingouvernables . Platon avait bien précisé que si les hommes ne sauraient s'empêtrer dans les affaires des dieux, ceux-ci ne pouvaient substituer leur autorité à celle des gouvernements et des peuples.

Mais la théologie grecque n'avait ni précisé le statut des hommes divins, ni fait débarquer dans la politique une première réflexion anthropologique sur le statut d'une espèce déchirée de naissance entre le psychique et le physique, alors que le christianisme s'est aussitôt engagé pour un millénaire et demi - et sous le masque de la pensée mythologique de son temps - dans une élaboration mythologique inconsciemment guidée par cette question. Il y fallait un préalable : que l'enfantement d'un homme-dieu fût soustrait à la nécessité d'un accouplement charnel. Il fut remplacé par la gnose sacerdotale élaborée dans la communauté juive d'Alexandrie, qui enseignait un accouchement de l'univers par la seule parole d'un démiurge, donc par le mythe de la parturition du fils de Marie par la magie d'un logos divin. C'est que tout souverain est un démiurge en ce que sa seule parole suffit à opérer ce qu'elle énonce. Elle dit : "Vous êtes gouverneur ", et vous êtes gouverneur.

5 - Une lecture anthropologique du mythe de l'incarnation

Ce n'est pas le lieu d'approfondir l'analyse du contenu anthropologique de la mythologie grecque et de la symbolique de l'instantanéité des effets de la parole politique qui fonde encore aujourd'hui la définition gnostique du genre humain dans les trois monothéismes. Il suffira, pour l'instant, à la radiographie du mythe de l'incarnation de l'esprit du rappel que les amours de Zeus avec des mortelles donnaient naissance tantôt à des hommes-dieux à la fois éternels et mortels, comme le sera le fils de Marie, tantôt à des dieux au plein sens du terme, donc habilités à illustrer une immortalité palpable sur la terre. Bacchus l'éternel était né de Sémélé, Apollon et Diane de Latone, Mercure de Maia , Minos, Eaque et Radamante d'Europe, Pluton de Saturne et de Rhéa, ce qui en faisait le frère de Jupiter et de Neptune . Mais Hercule était un demi dieu né de Zeus et d'Alcmène, Persée de Danaé , Castor et Pollux de Léda , ce qui les condamnait , comme le Christ et comme les Pharaons, à trépasser avant d'accéder à leur éternité. De plus, le roi des dieux ne négligeait pas les charmes des divinités féminines de second rang . Mnémosyne, mère des Muses, était une déesse de petit calibre . Quant à Athéna, on sait que cette divinité pleine et entière avait jailli tout armée du cerveau de Zeus, de sorte que la mythologie grecque illustrait déjà le mythe de la naissance virginale , mais au bénéfice de la déesse de l'intelligence , ce qui en dit long . On voit que la richesse même de leur mythologie de l'incarnation du surhumain a empêché les Grecs de comprendre l'enjeu anthropologique de la connaturalité du sacré et de l'humain, donc d'approfondir leur réflexion sur le sens symbolique de la diversité des dosages psychogénétiques qu'illustre l'échelle de l'ascension mythique de l'homme au divin, ce qui nous reconduit à la pesée anthropologique du fondement "nietzchéen" du christianisme.

6 - La loi de Torricelli des croyances

Ces remarques succinctes suffiront, pour l'instant, à mettre en évidence les mutations préalables des paramètres qui commandent les interprétations théologiques ou scientifiques des savoirs objectifs. L'espèce biphasée présente le spectacle de quelques esprits audacieux que leur cerveau a lancés sur les chemins des révolutions internes de la problématique, donc des méthodes qui commandaient jusqu'alors le mouvement des pièces sur l'échiquier de la raison et de la connaissance de leur temps. Mais il apparaît maintenant que le dédoublement théâtral et périlleux entre le témoignage de leurs sens et les mondes absurdes auxquels l'imagination des primitifs les livrait de génération en génération a longtemps semblé congénital au simianthrope , alors que ce n'était pas encore de notre espèce proprement dite que discourait l'humanisme benoît de la Renaissance, mais seulement d'une fraction grossière d'icelle. Il apparaît ensuite que ce sont toujours les problématiques nouvelles qui accouchent des méthodes d'expérimentation inédites et audacieuses qui rendront signifiantes les connaissances anciennes, à la manière dont le calcul du poids de la couche atmosphérique par Pascal a fait connaître la véritable cause de l'inefficacité des pompes dites aspirantes au-delà de neuf mètres environ et constatée par Torricelli, l'élève de Galilée qui lui a fermé les yeux. Il apparaît enfin que le XXIe siècle réécrira toute la théologie dite des " deux natures " du " dieu-homme " des chrétiens à l'école d'une anthropologie en mesure de rendre compte de cette dichotomie originelle, non point par une prétendue " succion du vide ", mais par le poids de la vie sur une espèce scindée entre le vide et le plein. Car plus le monde lui paraît lourd, plus l'encéphale du simianthrope paraît aspiré dans les airs.

Alors seulement l'arène de la conscience rationnelle qui s'ouvrira aux sciences du surhumain leur assurera un champ d'examen révolutionnaire de la montée de l'humain dans l'atmosphère, donc également de la bipolarité du modèle archétypal chrétien, ce qui les conduira à un décryptage psychobiologique des représentations bifides du sacré auxquelles le cerveau biphasé de l'espèce sert de théâtre et de champ d'expérimentation. Le décodage psychogénétique de la mise en scène vétéro-testamentaire, puis néo-testamentaire du cosmos à laquelle les conciles se sont livrés depuis celui de Nicée jusqu'à Vatican II présentera le spectacle de l'oscillation perpétuelle du simianthrope entre l'hypertrophie de l'humain en tant que " terrestre " - par exemple dans l'arianisme ou le nestorianisme - et de l'hypertrophie du " divin " - comme l'illustre la théologie du filioqueou le mythe de la transsubstantiation eucharistique. Cette problématique de la perplexité livrera l'histoire des documents bancals et tourmentés qu'on appelle des théologies à l'interprétation anthropologique de leurs formulations embarrassées et contradictoires, ce armera la postérité de Darwin et de Freud d'une herméneutique en mesure de féconder leur avenir scientifique inachevable , celui que le XXIe siècle attend des apprentis de leur génie.

 Source:

http://www.dieguez-philosophe.com/

[Texte initialement publié en juillet 2007]

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