« GUERRE D’ALGERIE : pour une réconciliation franco-française » Jean-Luc PUJO, président des clubs "Penser la France"

- De la date du 19 mars 1962 et de celle du 5 juillet 1962 - ENJEUX
[NDLR : Ce texte a été écrit en mars 2010 et nous le republions tous les 19 mars, tant son actualité est évidente.]
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19 Mars 2010,
La France a mal à sa mémoire.
La Guerre d’Algérie est un de ses nœuds récents les plus tragiques.
Anciens combattants, pieds-noirs et Harkis témoignent de cette souffrance, qui transpire toujours en eux.
Nous devons – il est temps – travailler à un immense œuvre de réconciliation nationale autour de ces « évènements ».
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La guerre d’Algérie ne s’est pas terminée le 19 mars 1962.
Dès la signature des accords d’Evian et le prononcé du cessez-le-feu, des massacres ont été perpétrés visant les populations européennes et les malheureux harkis.
Ces faits historiques sont indéniables.
Aucune mémoire nationale ne peut les nier au risque d’enfouir le pire pour une Nation : la souffrance de ses enfants qui se révèlera alors comme autant d’obstacle pour bâtir l’avenir.
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Il est temps.
Le choix d’une date symbolique permettant de célébrer ces tragiques évènements qui sont au cœur de l’histoire de France – est primordial.
Il ne faut pas insulter la mémoire des morts.
- Ni celles des anciens combattants, notamment tous ces appelés du contingent, pris dans une guerre aux dimensions humaines complexes et dont on ne peut nier la force de l’engagement et du sacrifice.
- Ni celles des Harkis, ces musulmans oubliés honteusement par la France et dont nous refusons de reconnaître à sa juste valeur le tribut immense versé à la Nation.
- Ni celles des pieds noirs - de tous les pieds noirs – y compris ceux, soldats perdus, trahis, restés fidèles à une "certaine idée de la France", qui se sont trouvés contraints à s’égarer dans des actes malheureux.
Le temps est venu de préparer la réconciliation nationale.
Il s’impose à nous tous comme une évidente nécessité dans une période historique où la France va devoir relever d’immenses nouveaux grands défis.
Il n’y a pas de grande Nation sans réconciliation, sans cette capacité supérieure de regarder l’Histoire, notre histoire.
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Les Clubs « Penser la France » encouragent la puissante FNACA à accomplir le dernier geste attendu par elle : travailler à rechercher une date de commémoration qui satisfasse tous ceux qui ont souffert pour la France en Afrique du Nord : anciens combattants, pieds noirs et Harkis.
La date du 19 mars heurte la mémoire que nous devons à nos morts.
En ce sens, les Clubs « Penser la France » demandent solennellement à la représentation nationale que la date du 19 mars soit définitivement écartée.
Pour leurs parts, les Clubs « Penser la France » militeront pour que la date du 5 juillet soit retenue définitivement.
Le 5 juillet 1962, date douloureuse, marquant les massacres organisés d'européens à Oran, est aussi la date à laquelle le Général de Gaulle va proclamer l’indépendance de l’Algérie après le référendum du 1er juillet et le transfert de souveraineté à l’exécutif provisoire effectif à compter du 3 juillet.
Le 5 juillet reste donc une date symbolique marquant tout à la fois l’indépendance de l’Algérie et l’anniversaire de la prise d’Alger par les français, le 5 juillet 1830.
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Le choix d’une date commune est un geste préalable nécessaire à cette grande œuvre de réconciliation nationale dont la France a tant besoin aujourd’hui.
Il est temps d’affirmer solennellement qu’Anciens Combattants, Harkis et Pieds noirs sont tous des fils de France.
Jean-luc Pujo
Président des Clubs "Penser la France"