Osons le dire

Europe : il ne saurait y avoir de bons États-Unis d’Europe ! (Communistes du PRCF)

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#europe : il ne saurait y avoir de bons États-Unis d’Europe ! #ICWPE

 Le 10 décembre 2016 était organisé à Athènes un séminaire international sur le thème  «  Un siècle après la publication de l’article de Lénine Sur le mot d’ordre des Etats-Unis d’Europe  » par la délégation du KKE au parlement européen en réponse à l’appel du Plenum des Partis de « l’Initiative Communiste Européenne  » dont le PRCF est membre pour la France.

A la demande de nos camarades du P.C. de Grèce, l’article ci-dessous a été adressé en plusieurs langues à nos camarades en vue du colloque d’Athènes sur le centenaire de l’article fameux de Lénine : « A propos du mot d’ordre des Etats-Unis d’Europe ».

Voici la première publication sur internet de l’analyse produit à ce sujet par la commission internationale du PRCF. (Read in english below / Leer en español a continuación )
Les délégations de 
vingt partis communistes et ouvriers ont participé à ce séminaire qui a mis en lumière les problèmes actuels sérieux et complexes posés aux travailleurs par les accords supranationaux capitalistes. (Parti des travailleurs d’Autriche, PC du Venezuela, Nouveau PC de Grande Bretagne, PC unifié de Géorgie. PC du Danemark, KKE, Parti des travailleurs d’Irlande, PC des Peuples d’Espagne, PC d’Italie, Mouvement socialiste du Kazakhstan, PC des ouvriers de Biélorussie. Front socialiste populaire de Lituaniie, PC Mexicain, PC Norvégien, Parti des travailleurs de Hongrie, Union des Communistes d’Ukraine, PC des ouvriers russes, Nouveau PC de Yougoslavie, PC de Suède, PC de Turquie).


L’ensemble des contributions sont disponibles sur le site de l‘Initiative communiste européenne.

***

Il ne saurait y avoir de bons États-Unis d’Europe

Par la commission internationale du PRCF

Lors du premier conflit mondial, l’opportunisme et le social-impérialisme prirent deux formes d’allure contradictoire, mais en réalité complémentaires et aussi contre-révolutionnaires l’une que l’autre.

D’une part, pas l’adhésion pseudo-patriotique des partis socialistes occidentaux à l’ « union nationale » avec leur bourgeoisie impérialiste respective pour envoyer les prolétaires s’entretuer pour le partage impérialiste du monde. Anatole France, le premier écrivain français à rallier le jeune PCF-SFIC, fit justice de ce courant « social-patriote » quand il déclara : « on croit mourir pour la patrie et l’on meurt pour les industriels ».

Le social-impérialisme s’est également traduit par un courant d’apparence internationaliste, qu’ont personnifié à des degrés divers Kautsky, Martov ou Trotski. Ce courant proposait de sortir de la guerre impérialiste par la mise en place des « États-Unis d’Europe » ou – pour mieux farder de rouge ce projet pseudo-pacifiste – par la constitution des « États-Unis socialistes d’Europe ». Cette perspective moins internationaliste que supranationaliste, était surtout portée par les dirigeants « centristes » de la II ème Internationale ; celle-ci prétendait en effet – à défaut d’appeler au défaitisme révolutionnaire cher à Liebknecht et à Lénine – arbitrer le conflit inter-impérialiste en proposant la « solution » hyper-impérialiste d’une Europe fédérale (déjà !), en entendant par là l’unification prétendument pacifique de l’Europe capitaliste sur le modèle de la Suisse ou des États-Unis d’Amérique.

D’emblée, Lénine vit clair sur cette diversion européiste ; dans son fameux article de 1916, le dirigeant bolchevik expliqua qu’ « en régime capitaliste, les États-Unis d’Europe ne sauraient être qu’utopiques ou réactionnaires ». Quant à l’unification politique à venir des peuples d’Europe et du monde, elle ne pourrait résulter que de la révolution prolétarienne, si bien que proposer les E.-U.E. revient, soit à enjoliver les cartels de type hyper-impérialiste entre États capitalistes, soit à proposer une pseudo-solution progressiste qui, au mieux, présente comme une issue révolutionnaire ce qui est précisément le problème à résoudre : celui du passage révolutionnaire au socialisme de plusieurs pays européens s’unissant entre eux à l’instar de ce que firent, après Octobre 17, les Républiques soviétiques qui s’associèrent à la Russie rouge.

Sans revenir sur le détail de l’argumentation léniniste, on est frappé par la modernité de sa critique des « États-Unis d’Europe ». Depuis toujours en effet, le social-européisme ignore un fait majeur souligné par Lénine : l’impérialisme est inséparable de la tendance aux guerres mondiales pour le repartage du monde, quand ce n’est pas pour le repartage du sous-continent européen lui-même comme nous l’avons vu avec la récente guerre qui conduisit au dépeçage impérialiste de l’ex-Yougoslavie. Certes Lénine admet la possibilité, toute relative et subordonnée, de phases dites « hyper-impérialistes » dans lesquelles les puissances capitalistes s’agrègent provisoirement pour combattre le socialisme, pour faire contrepoids à d’autres puissances capitalistes ou opprimer de concert des pays plus faibles ; mais Lénine souligne aussi que ces cartels d’États prédateurs ne peuvent être qu’instables et transitoires, la tendance principale restant aux antagonismes insurmontables entre grands États fauteurs de guerres. Lénine souligne aussi – et là réside la base objective de la possibilité pour le prolétariat russe de faire sa révolution puis d’engager la construction du socialisme dans un seul pays – que le développement capitaliste est toujours inégal. En conséquence, aucune construction supranationale s’effectuant dans le cadre capitaliste ne saurait sérieusement limiter l’oppression d’un pays par un autre, ni a fortiori accélérer le fusionnement progressiste des nations dans le cadre d’une marche au communisme porteuse de mille diversités nationales, linguistiques, etc.

Dans ces conditions, la question objectivement posée n’est aucunement : s’unir de manière apparemment internationaliste ou s’affronter sur des bases nationales ?. En effet, les guerres impérialistes ne sont pas plus nationales que les paix impérialistes ne sont internationalistes. En réalité, la question de classe que doivent soulever des marxistes, c’est-à-dire des matérialistes, est bien : qui unit qui et contre qui ? En clair, quelle classe s’unit contre quelle autre classe. Si bien que l’union n’est nullement un but en soi tant il est vrai que l’unité des États capitalistes n’est pas moins redoutable pour les peuples que ne l’est leur division car en définitive, elle vise à aggraver, et non à liquider, l’exploitation capitaliste, le pillage des colonies et des néo-colonies, tout en aggravant l’oppression des nations faibles par les nations fortes. Dit en un mot, la paix et l’ entente cordiale entre États capitalistes sont la continuation par d’autres moyens de leurs guerres passées ou à venir. C’est pourquoi, face à l’internationalisme quelque peu abstrait d’une Rosa Luxemburg, Lénine défendait le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Sans cesser de cultiver la « fierté nationale des Grands-Russes », Oulianov aimait citer le propos foncièrement anticolonialiste d’Engels : « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre ».

Ajoutons une dernière chose, qui concerne la territorialisation de nos luttes de prolétaires européens : s’il est loisible d’envisager, comme le font nos camarades cubains, vénézuéliens, boliviens, etc., qu’une intégration du continent latino-américain traversé par toute une histoire anti-impérialiste puisse être porteuse de progrès universel, comment envisager sérieusement que la cartellisation des vieux États européens plus impérialistes les uns que les autres puisse nous apporter une « Europe sociale et pacifique » ? Croire que la territorialité politique est indifférente, s’imaginer que l’on puisse construire le socialisme dans n’importe quel cadre historique, c’est ignorer la dialectique matérialiste de l’histoire et de la géographie. Ignorer par exemple que la restauration du capitalisme à l’Est est passé par tout un processus de reterritorialisation réactionnaire : dissolution du camp socialiste, Anschluss de la RDA, décomposition de l’URSS, voire de la Russie, éclatement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, etc. Comment par exemple les Européens progressistes pourraient-ils construire le socialisme en s’enfermant dans l’euro-territorialité à tendance transatlantique ? Ce serait se couper suicidairement de la Russie majoritairement asiatique, du bouillonnement des luttes de l’Afrique et du monde arabe, voire de Cuba et de nos frères latino-américains en nous confinant dans un espace hégémonisé par l’axe Washington-Berlin… Pour ne prendre qu’un exemple, n’est-il pas évident que les communistes français sont mille fois plus proches des anticolonialistes africains, dont beaucoup sont francophones, des communistes est-européens, des travailleurs du Sud et de l’Est européen, et bien entendu, des prolétaires allemands, notamment de ceux qui ont été colonisés en 1990, qu’ils ne le sont des Européens friqués qui gravitent autour de la Banque de Francfort, du Parlement de Strasbourg et de la « City » londonienne ? Dis-moi dans quelle carte du monde tu rêves, et je te dirai à quelle classe tu appartiens vraiment !

Aujourd’hui que voyons-nous en Europe et spécialement en France ? Le principal syndicat patronal, le MEDEF, a publié en 2011 un Manifeste typiquement impérialiste puisqu’il s’intitule – sur la base d’un jeu de mots intraduisible – Besoin d’aire, c’est-à-dire à la fois, soif d’oxygène et faim de territoires, « d’espace vital » eût-on dit en 1933… Dans ce texte, le MEDEF proclame qu’il faut en finir avec l’État-nation français, incurablement façonné par plusieurs siècles de luttes révolutionnaires paysannes, bourgeoises-jacobines puis communardes et prolétariennes. En particulier, le MEDEF a par ailleurs sommé les politiciens à son service de « démanteler le programme du Conseil National de la Résistance », en particulier les avancées démocratiques mises en place en 1945 par les ministres communistes : Sécurité sociale, retraites par répartition, nationalisations, services publics, Code du travail, statuts des mineurs et des fonctionnaires, etc. Devenu chef de file du syndicat patronal européen « Businesseurope », l’ex-président du patronat français a également conseillé ses pairs de faire de l’anglais la langue unique de l’entreprise et des affaires…

En conséquence, le manifeste Besoin d’aire appelle sans détour à démonter la République française par en haut et par en bas :

· par en bas, en la régionalisant au maximum sur le modèle des Länder allemands et en liquidant les communes au profit des « euro-métropoles » ;

·  par le haut en transférant la souveraineté de la nation vers les « États-Unis d’Europe », en bâtissant l’ « Union transatlantique » pilotée par Washington et en alignant les normes sociales de notre pays sur le prétendu « modèle » allemand : vieille tradition de la réaction française qui, des émigrés nobles ralliant les Habsbourg pour abattre la Révolution française au maréchal Pétain collaborant avec Hitler en passant par Thiers s’alliant à Bismarck pour écraser la Commune, s’est toujours cherché de puissants tuteurs étrangers pour réprimer un peuple français jugé incurablement frondeur.

Bien entendu cela ne gêne nullement le MEDEF de soutenir les interventions impérialistes de la France officielle en Afrique, en Ukraine ou au Proche-Orient : tant il est vrai que l’on peut à la fois utiliser ce qui reste de l’État-nation français pour imposer l’ordre néocolonial en Afrique et, que l’on n’a aucun état d’âme pour, du même mouvement, détruire les bases de l’existence nationale française. C’est ainsi que notre oligarchie s’emploie depuis 1968 à liquider le « produire en France » industriel et agricole, de manière à déstabiliser la classe ouvrière et la paysannerie française rouge, et qu’elle sacrifie la langue française au tout-anglais transatlantique pour se faire une place au soleil de l’élite mondialisée…

Face au cynisme antinational de la grande bourgeoisie « française », l’attitude du PCF, désormais totalement décommunisé et affilié à la « Gauche européenne », est indigne de l’héritage patriotique et internationaliste du grand parti communiste qui dirigea l’insurrection nationale contre Hitler. En effet, le PCF actuel a rallié le mensonge social-maastrichtien de « l’Europe sociale, pacifique et démocratique » ; il défend désormais, sur le principe sinon sur les modalités, la construction européenne et son euro maudit qui strangulent tous les peuples européens, prolétariat allemand inclus. Pourtant l’euro n’est rien d’autre qu’une construction instable, une entente prédatrice de type hyper-impérialiste, qui vise à consolider l’hégémonie de l’Axe Washington-Berlin, à favoriser le retour en force de l’Allemagne réunifiée en permettant à la fois la domination mondiale du dollar et l’hégémonie étouffante du deutschemark sur les peuples de France et de l’Europe du Sud. Irréversiblement infecté par trente années de dérives eurocommunistes, le PCF-PGE a abandonné la défense de l’indépendance nationale aux fascistes du FN qui dévoient vers le racisme le patriotisme légitime des ouvriers livrés aux euro-délocalisations. Le PCF se condamne ainsi à suivre le PS maastrichtien discrédité au lieu de forger le rassemblement indispensable pour sortir la France de l’UE par la voie progressiste : c’est ce rassemblement anti-oligarchique que le PRCF nomme le « FR.A.P.P.E. » (Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Écologique, dont l’acronyme français signifie : « frappe »). Car pour construire un tel front, il faudrait associer dialectiquement le patriotisme populaire à l’internationalisme prolétarien pour contrer à la fois le chauvinisme lepéniste et l’euro-cosmopolitisme bourgeois. Comment par exemple peut-on confondre la solidarité internationale des travailleurs et la tâtonnante Europe des luttes avec ce supranationalisme bourgeois cher au PGE qui étend le nationalisme bourgeois aux limites de l’Europe blanche, atlantique et pseudo-chrétienne dont rêvent Aube dorée et Marine Le Pen ?

En réalité, la grande bourgeoisie « française » garde deux fers au feu : pour diviser et prendre en tenaille le peuple français, elle cultive à la fois la xénophobie, en ciblant notamment les travailleurs « musulmans », et l’auto-phobie nationale, nos « élites » préférant à l’héritage de Robespierre les USA de Reagan, l’Allemagne de Schäuble et l’Angleterre de Thatcher. Quant au FN des Le Pen père, fille et nièce, il n’est pas plus national que le PS maastrichtien n’est internationaliste. Par exemple, Marine Le Pen n’appelle pas à sortir de l’UE et de l’euro de manière unilatérale, comme devrait le faire une patriote n’ayant que faire de l’autorisation de Frau Merkel pour rendre à son pays sa souveraineté, par définition inaliénable. Non, le FN propose seulement une « sortie concertée de l’euro » qui soumet le retour de la France à sa souveraineté monétaire et budgétaire à l’impossible feu vert de Berlin… Au fond, c’était là la position de David Cameron qui voulait seulement, en brandissant la menace du BREXIT, obtenir de Bruxelles quelques concessions de surface pour valider ensuite, au moyen d’un référendum à haut risque, l’ancrage définitif de la Grande-Bretagne dans l’Empire euro-atlantique… N’oublions pas en outre que l’UE de Maastricht est la fille affichée de la contre-révolution à l’Est. Des États-Unis d’Europe où le communisme historique est par avance criminalisé, où nombre de PC sont d’ores et déjà interdits, où l’extrême droite nostalgique de Hitler trône dans plusieurs capitales, présentent d’ores et déjà un caractère fascisant, libéral-fascisant voire social-fascisant : libre au PGE de prétendre démocratiser l’euro-maccarthysme, mais libre aussi à Marine Le Pen ou à Orban de juger que l’Europe supranationale n’a décidément rien d’effrayant pour les nostalgiques de l’ « europ », premier nom de la monnaie unique que voulait mettre en place… Adolf Hitler !

Inutile de dire que le PRCF est diamétralement opposé à cette politique biface de l’oligarchie française et de ses appendices nationalistes, sociaux-démocrates et eurocommunistes, voire euro-trotskistes. Refusant à la fois l’union des gauches derrière le PS pro-UE et le gauchisme infantile, qui célèbre l’insurrection sans jamais la faire et qui envoie la classe ouvrière dépourvue d’alliés à l’écrasement militaire par l’État bourgeois en voie de fascisation, le PRCF propose de lutter sans retard pour la sortie immédiate de l’UE/OTAN sur la base d’un programme antifasciste, patriotique et progressiste comportant la nationalisation des secteurs-clés de l’économie dans la perspective d’une coopération égalitaire et d’État à État avec tous les pays de tous les continents. Non seulement il ne s’agit pas d’une « troisième voie » ou d’on ne sait quelle étape réformiste entre capitalisme et socialisme, mais dans les conditions de notre temps qui ne sont plus celles de 1945, ce programme susceptible d’unir les couches populaires et moyennes autour de la classe ouvrière, conduirait certainement à un affrontement national, voire international sans précédent avec l’oligarchie capitaliste : tant il est vrai que la construction euro-atlantique, l’euro, l’UE, le Pacte transatlantique, l’OTAN sont le cœur de stratégie de notre ennemi principal.

A l’encontre des incantations gauchistes qui font en paroles du socialisme le préalable à toute avancée démocratique, la stratégie du PRCF propose les quatre sorties (euro, UE, OTAN, capitalisme) autour des deux drapeaux, le drapeau national et le drapeau rouge du prolétariat mondial, et cela dans la perspective stratégique de la révolution socialiste pour la France. Dans le cadre de ce rassemblement antimonopoliste, la socialisation des moyens de production et le pouvoir des travailleurs n’apparaissent plus comme des rêves inaccessibles mais comme le terme logique d’une dynamique où la classe travailleuse est de bout en bout la force motrice du processus transformateur. Contrairement au gauchisme, qui dissimule son attentisme sous une phraséologie ronflante, le saut qualitatif vers le pouvoir des travailleurs n’est plus une icône posée sur la cheminée à côté des quarante tomes jamais ouverts d’Oulianov, mais l’effet voulu et agi des luttes populaires ciblant ici et maintenant les diktats européens, les proconsuls nationaux de l’UE, l’UE elle-même et le maudit euro, ces deux monstres que haïssent d’ores et déjà la majorité des prolétaires d’Europe alors qu’à l’inverse, la grande majorité des travailleurs d’Europe, sans parler des couches moyenne, n’est pas encore en état, dans les très régressifs rapports de forces idéologiques actuels, de saisir d’emblée la nécessité de la dictature du prolétariat.

C’est pourquoi notre attachement au texte de Lénine dénonçant les E.-U.E. n’a rien de passéiste : au moment où Berlin et son piteux suiveur Hollande veulent profiter du BREXIT pour créer la « défense européenne » et le « gouvernement économique de la zone euro », au moment où la « relance de l’idée européenne » passe ouvertement par une militarisation de l’économie visant le peuple russe ami, il faut se souvenir de la métaphore léniniste du « maillon faible ». Loin d’attendre à la manière social-démocrate, une aberrante démocratisation de l’UE en voie de fascisation, loin d’espérer une bien improbable « révolution européenne » singeant à contretemps le Printemps des peuples de 1848, il faut briser la chaîne impérialiste euro-atlantique en son maillon le plus faibleLa France pourrait devenir ce maillon tant la construction européenne est contraire à toutes ses traditions, voire à son existence pérenne en tant qu’État-nation, et si l’opposition patriotique et progressiste à l’UE n’est pas brandie par les militants de la classe ouvrière, ce sera Le Pen ou Fillon, qui ne valent pas plus cher que l’autre, qui souilleront le drapeau des Sans Culottes pour déshonorer notre pays en le livrant aux affrontements sanglants entre les forces racistes et les fanatiques religieux. Mais bien entendu, si d’autres peuples, d’autres classes ouvrières, conduits par d’autres partis communistes, pouvaient s’évader les premiers de la prison euro-atlantique des peuples, nous Français serions heureux de les suivre et de passer par la brèche qu’ils auraient ouverte pour tous. Pas pour « refonder l’UE », comme le psalmodie Pierre Laurent, mais pour construire de novo une union des peuples souverains résistant à l’impérialisme, coopérant pour la construction du socialisme, refusant le repli sur la petite péninsule de l’Eurasie et s’ouvrant planétairement à toute l’humanité progressiste.

SOURCE :

http://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/europe-ne-saurait-y-de-bons-etats-unis-deurope-icwpe/

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