« Le FMI et l'Egypte » (Collectif Chercheurs)
Le 29 janvier, un article de Michel Chossudowsky sur le site Global Research (Canada), intitulé « The Protest Movement in Egypt: "Dictators" do not Dictate, They Obey Orders », souligne le rôle de longue date de Hosni Moubarak et Zine el-Abidine Ben Ali en tant que « fidèles serviteurs » des intérêts des puissances occidentales.
Il rappelle notamment le « programme dévastateur » imposé à l'Egypte par le Fonds Monétaire International (FMI) depuis 1991.
L'article met également en évidence le danger de voir se mettre en place une sorte de « régime de remplacement » à façade démocratique mais qui, sur les questions essentielles, se bornerait poursuivre la même politique tout en opérant un rapprochement avec les lobbies financiers et industriels des Etats-Unis. Pareil, et au détriment notamment des réseaux d'influence français équivalents, dans le cas de la Tunisie.
Le 29 janvier, Romandie News diffuse à son tour une dépêche intitulée « Egypte: reprise des émeutes - Moubarak nomme un vice-président ». Le vice-président désigné, Omar Souleïmane, étant jusqu'à ce jour le responsable des services de renseignement égyptiens. Dans une deuxième dépêche, Romandie News fait également état de la nomination d'un Premier Ministre après la démission du gouvernement. Il s'agit en l'occurrence du général ministre de l'Aviation, Ahmad Chafic. Au même moment, une actualité du Parisien déclarée « en direct » porte le titre « Egypte : au Caire, les manifestants font le siège de la place Tahrir ».
Les manifestants demandent toujours le départ d'Hosni Moubarak. Au même moment, alors qu'un « retour au calme » apparent est annoncé en Tunisie (Euronews), se tient à Davos la réunion annuelle du Forum Economique Mondial.
D'après Le Figaro, le nouveau gouverneur de la Banque de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, y a notamment déclaré : « la démocratie est bonne pour l'investissement », alors que d'après Investir en Tunisie la cotation reprendra lundi à la Bourse de Tunis.
Europe 1 fait état d'une réunion sur l'Egypte à la Maison Blanche le 29 janvier. De son côté, la Maison Blanche a mis en ligne une note de blog intitulée « President Obama on the Situation in Egypt: "All Governments Must Maintain Power through Consent, Not Coercion" », avec des déclarations de Barack Obama du 28 janvier sur l'Egypte qui font suite à un entretien téléphonique avec Moubarak le même jour.
Autant d'éléments qui incitent à examiner de près les avis rendus il y a moins d'un an par le FMI sur la situation en Egypte, avec un clair soutien à la politique du président égyptien, élève appliqué de ses « experts ».
La situation économique des populations tunisienne et egyptienne, dans le contexte d'une politique largement pilotée par le FMI, a été l'un des grands déclencheurs des crises récentes.
Mais sur ce plan, la politique des nouveaux gouvernements sera-t-elle fondamentalement différente ? Rien ne tend, à ce jour, à le prouver.
S'agissant de l'Egypte, l'article de Michel Chossudovsky :
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid... rappelle, notamment, la politique de déréglémentation du prix de la nourriture, de vastes privatisations et d'austérité générale imposée par le FMI et appliquée pendant deux décennies par le régime de Moubarak. Il en a résulté l'appauvrissement de la population et une déstabilisation générale de l'économie.
A des modalités près, la même politique suivie par les gouvernements des pays dits riches qui, de surcroît, se sont livrés à des délocalisations sans précédent de leur économie, de leur recherche et de leur haute technologie. La crise actuelle de l'économie mondiale en a été le résultat.
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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/01/29/le-fmi-et-l-egypte.html