La RÉSISTANCE au TOUT-ANGLAIS TRANSATLANTIQUE ! (PÉTITION NATIONALE)
La RESISTANCE au TOUT-ANGLAIS TRANSATLANTIQUE doit devenir un
axe structurant de nos luttes sociales et civiques !
Un APPEL de militants communistes, progressistes et syndicalistes
Trop c’est trop : une véritable déferlante d’anglo-américanisation déferle sur notre pays avec la complicité du gouvernement, du patronat, de l’U.E., du ministère de l’Education nationale, du secrétariat à l’Université, des grands médias audiovisuels, etc. Bafouant leurs propres règles, les gouvernants ignorent l’article II de la constitution (« la langue de la République est le français »), ainsi que la loi de 1994 (dite loi Toubon), votée unanimement par le Parlement, et qui dispose que « le français est la langue de l’enseignement, du travail et des services »). En effet,
- - La loi Fioraso a institué l’anglais comme langue de l’Université et les quelques restrictions cosmétiques apportées à cette loi ne sont pas respectées
- - Les services publics et les entreprises détenues et/ou pilotée par l’Etat (Poste, SNCF, Air-France, EDF, etc.) multiplient les produits dénommés en anglais au mépris des usagers francophones et des étrangers non anglophones qui résident dans notre pays
- - Les publicités diffusées aux heures de grande écoute par les médias, y compris publics, sont fréquemment rédigées en anglais ou en franglais sans que cela n’émeuve en rien le « Conseil supérieur de l’audiovisuel »
- - Le gouvernement s’apprête à céder au chantage d’un magnat de la production cinématographique qui prétend obtenir des fonds publics pour tourner ses superproductions en anglais
- - Une initiative de l’Inspection d’anglais invite les professeurs de cette discipline à militer pour l’enseignement en anglais des autres disciplines !
- - Un cartel de radios commerciales prétend de fait en finir avec les quotas de chanson francophone passant à l’antenne, alors même que les jeunes chanteurs francophones ont de plus en plus de mal à trouver des lieux d’accueil, de lancement et de diffusion
- - Nombre de colloques universitaires ou scientifiques se tenant en France contournent la langue de Victor Hugo et d’Aragon bien que ces institutions bénéficient du financement public issu des impôts de tous : que devient le devoir pour les intellectuels et des savants, que proclama initialement Descartes en 1637 (Discours de la méthode), de s’exprimer dans la langue d’usage de la population ? Que devient le droit de comprendre de nos contemporains quand trop de pseudo-experts, de publicitaires, de journalistes s’adressent au public avec des expressions que la majorité des citoyens ne comprend pas ou que pire, elle comprend de travers ?
- - Nombre d’entreprises imposent à leurs salariés de travailler en anglais ou en jargon franglais, ce qui est source d’humiliation, de discriminations et d’insécurité ; certains secteurs économiques ne recrutent plus que des cadres supérieurs « English Mother Tongue », ce qui institue une préférence nationale à l’envers, symétrique de la honteuse « préférence nationale » lepéniste
- - Les quelques protections qui subsistent encore autour de notre langue commune sauteraient bien évidemment avec la mise en place du « Grand Marché Transatlantique », dit TAFTA, que les autorités françaises et européennes négocient actuellement dans le dos des citoyens
- - L’UE révèle sa nature dictatoriale en méprisant ses propres traités qui l’obligent à respecter le plurilinguisme : l’anglais devient de facto la seule langue officielle de l’UE et le gouvernement français tolère que Pierre Moscovici, actuel commissaire européen et ancien ministre français, écrive ses « lettres de cadrage » (fustigeant tous les acquis sociaux de notre peuple) en anglais à Michel Sapin. Déjà, la ministre sarkozyste Christine Lagarde, dite « Lady The Guard », prétendait obliger les hauts cadres du ministère des finances à correspondre en anglais à l’interne !
- - Le patronat « français » et européen pousse honteusement à la roue : on se souvient du mot du Baron Seillières devenu président du super-syndicat patronal « Businesseurope » et déclarant devant Jacques Chirac : « désormais je ne vous parlerai plus qu’en anglais, la langue des affaires et de l’entreprise ».
- - La langue de travail de l’armée française asservie à l’OTAN et à ses entreprises prédatrices devient l’anglais sans que cela émeuve le haut encadrement de la défense de moins en moins « nationale » et de plus en plus atlantique et néocoloniale
- Etc.
CET ARASEMENT LINGUISTIQUE VISE A DETRUIRE LA NATION POPULAIRE, à DISCRIMINER LES TRAVAILLEURS NON ANGLOPHONES (y compris les immigrés), à « ENFONCER » LA CLASSE OUVRIERE, à ANEANTIR LA DIVERSITE LINGUISTIQUE ET CULTURELLE EN EUROPE et DANS LE MONDE (des politiques analogues visant à l’arrachage des langues nationales sévissent dans le reste de l’UE : Italie, RFA, Pologne, etc.) et à RENFORCER LE MATRAQUAGE IDEOLOGIQUE NEOLIBERAL : à langue unique, pensée, économie et politique uniques ! Dénonçons cette POLITIQUE LINGUISTIQUE INAVOUABLE qui accompagne « culturellement » l’offensive néolibérale tous azimuts du MEDEF, de l’UE, du gouvernement Hollande-Valls-Macron et de ses « opposants » sarkozystes contre les conquêtes ouvrières et contre le « produire en France » industriel et agricole.
En outre, la langue française est prise en tenaille entre le « tout-anglais transatlantique » et la « Charte européenne des langues régionales et minoritaires » que Hollande veut faire adopter au parlement réuni en Congrès. Sous le prétexte fallacieux de défendre les langues régionales, ce dispositif dangereux porté par les puissances dominantes de l’UE vise à la fois à
- - « désétablir » la langue française (la « Charte » institue de fait un droit à ne pas parler français sur la scène publique qui, pression de l’UE et des groupes euro-régionalistes aidant, s’imposera tôt ou tard à l’administration et aux services publics en « désétablissant » la langue nationale commune)
- - à saper le principe d’une citoyenneté française universaliste, c’est-à-dire indifférente à l’origine ethnique.
La « Charte européenne » institue en effet l’idée de « minorités linguistiques » bénéficiant de droits particuliers (tout en excluant de cette reconnaissance les travailleurs immigrés non francophones !) et elle accompagne manifestement la contre-réforme territoriale qui découpe la « République une et indivisible » issue de la Révolution de 1789/95 en treize Euro-Länderporteurs de légalités divergentes et concurrentes : tout cela s’additionnant, la menace est évidente contre l’unité territoriale et linguistique des services publics, des statuts publics, des conventions collectives nationales, du SMIG national, des qualifications et des diplômes nationaux, du Code du travail, de l’égalité juridique des citoyens sur tout le territoire national. Oui les langues régionales font partie du patrimoine indivis de la Nation, mais elles ne doivent pas être instrumentées pour détruire la citoyenneté républicaine – si imparfaite qu’elle soit en régime capitaliste –, ni pour désétablir la langue française, PREMIER SERVICE PUBLIC du pays, socle linguistique du tous ensemble et en même temps auquel aspirent les travailleurs et bien commun à égalité de l’ensemble des pays francophones. Nous refusons donc catégoriquement une « charte » qui vise à « prendre en étau » la langue française entre le tout-anglais de l’UE transatlantique et de l’OTAN et les multiples groupes euro-séparatistes que promeuvent les bourgeoisies riches de plusieurs régions périphériques françaises. Les langues régionales doivent s’enseigner dans le cadre de l’Education nationale, l’apprentissage du français et des littératures française et francophones, aujourd’hui sacrifié, doit être revalorisé d’un bout à l’autre de la scolarité, le plurilinguisme doit être rétabli dans le second degré (la contre-réforme du collège aboutit à la mise à mort de l’allemand, de l’italien, du polonais, du russe, du portugais et des langues anciennes) et place doit être faite par l’Education nationale, là où une demande populaire existe, à l’enseignement laïque des langues de l’immigration, notamment de l’arabe : non pour opposer les « communautés », mais tout au contraire pour permettre à une future République sociale, souveraine et fraternelle en marche vers le socialisme d’intégrer la diversité. et de diversifier l’ « intégration » au bénéfice de tous les enfants.
Face à cette entreprise de substitution d’une langue à l’autre qui accompagne l’arrachage du produire en France (c’est-à-dire de la classe ouvrière industrielle et de la paysannerie travailleuse) et des conquêtes sociales de 1945-47, voire de certains acquis démocratiques issus de la Révolution française et des Lumières, il revient aux forces « rouges », communistes, ouvrières, progressistes, syndicalistes, de prendre la tête de la résistance linguistique : les « élites » bourgeoises sacrifient l’héritage démocratique national pour se faire une place au soleil de l’euro-mondialisation ; c’est donc à la classe laborieuse de (se) défendre (en défendant) la langue commune, sans rejeter bien entendu les autres langues (y compris l’anglais, que nous ne confondons pas avec le « tout-globish » patronal) sans laquelle les discriminations à l’emploi s’aggraveront démesurément, non seulement contre les ouvriers et les travailleurs français, mais contre leurs camarades francophones venus de l’Afrique subsaharienne et du Maghreb.
Nous appelons les militants et les élus communistes, où qu’ils soient organisés, les militants et les organisations progressistes, les syndicalistes et les organisations syndicales à mener cette résistance à la fois patriotique, internationaliste et progressiste, en la liant aux luttes pour l’emploi, pour la protection sociale et pour les services publics, ainsi qu’aux luttes contre l’impérialisme et contre le néocolonialisme sous toutes ses formes.
Renouant avec le combat politique et linguistique d’Aragon, de Jacques Duclos et de Jean Ferrat, tous grands défenseurs de la langue française, nous appelons les travailleurs et la jeunesse à donner une forte dimension linguistique et culturelle à leur résistance générale aux attaques du MEDEF, de l’UE, de l’ « Union transatlantique » et de tous les gouvernants qui collaborent à cette entreprise d’asservissement.
Premiers signataires :
Léon Landini, a. officier FTP-MOI, Médaille de la Résistance, président du PRCF (92) ;
Pierre Pranchère, ancien député, ancien eurodéputé, ancien FTPF des Maquis de Corrèze, vice-président du PRCF (19) –
Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, militant associatif contre le tout-anglais (62) ;
Bernard Colovray, syndicaliste du Livre, retraité (69) ;
Marie-Christine Burricand, conseillère municipale et métropolitaine PCF de Vénissieux (69) ;
Aurélien Djament, mathématicien, syndicaliste au CNRS (44) ;
Régis Ravat, délégué syndical CGT Carrefour-Nîmes Sud
Marianne Dunlop, militante PCF et espérantiste (Arras, 62) ;
Vincent Flament, professeur de lettres classiques, militant internationaliste (59) ;
Bernard Guillaumin, militant communiste (78), responsable associatif COURRIEL (défense langue française) ;
Fadi Kassem, professeur agrégé d’histoire (92) ;
Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, Université Paris VII
Yves Letourneur, poète et philosophe ;
Annette Mateu-Casado, fille de combattant républicain espagnol, m. du secrétariat national du PRCF (66) –
Antoine Manessis, responsable international du PRCF (38) –
Aymeric Monville, éditeur (75) ;
Jérémie Ozog, militant communiste, syndicaliste, professeur de S.E.S. (06) –
Jean-Michel Pascal, ingénieur ITRF, militant PRCF, CGT et FSC (75) ;
Gaston Pellet, militant communiste, militant associatif pour la défense de la langue française (30) ;
Anna Persichini, déléguée syndicale CGT d’IBM (06) ;
Stéphane Sirot, historien du syndicalisme, 59 ;
Guillaume Suing, militant CGT, 59 ;
Betty Tambuscio, responsable syndicale, Monaco ;
Karine Van Wynendaele, enseignante, syndicaliste (62) :
Yves Vargas, philosophe ;
Joël Vuylsteker, syndicaliste enseignant (59) ;
Laurent Nardi, ancien maire-adjoint de Passy (74), professeur de français ;
Jean-Jacques Candelier, député communiste du Nord,
Emilie Gadoin, maître de conférences ;
Yves Letourneur, poète et philosophe ;
Caroline Andréani, membre du Conseil national du PCF (93) ;
Paul Carlé, enseignant retraité, PRCF-07 ;
Suzanne Schwetrzhoff, militante associative ;
Alain Cesco-Résia ;
Aude Poteau (44) ;
Jean-Christian Bernède, chercheur en physique (44) ;
Philippe Zarka, astrophysicien, CNRS ;
Gérald Tenenbaum, enseignant Université de Lorraine ;
François Meunier, professeur émérite au Muséum de Paris, syndiqué SNE-Sup ;
Georges Hugot, ancien maître de conférence, syndiqué SNE-Sup, élu municipal ;
Jean-François Dejours, professeur de philosophie, syndicaliste (62)
SOURCE et SIGNATURES