#ALLEMAGNE : Elections législatives - décryptage géopolitique de Pierre-Emmanuel Thomann et Yves Montenay
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[NDLR : campagne électorale terne - Enjeux non réglés : Démographie, Nucléaire, la question des langues dans l'Union européenne et les rapports avec les Etats-Unis]
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Elections législatives en Allemagne : les décryptages de Pierre-Emmanuel Thomann et Yves Montenay
Débat du 26/09/2021 avec Pierre-Emmanuel Thomann, géopolitologue et fondateur d’Eurocontinent et Yves Montenay, président de l’ICEG, enseignant en géopolitique, écrivain et blogueur. Ils étaient invités à commenter les premiers résultats des élections législatives allemandes. Un sondage à la sortie des urnes donne les sociaux-démocrates de l’actuel ministre des Finances Olaf Scholz et les conservateurs d’Armin Laschet au coude-à-coude.
Synthèse de l’intervention d’Yves Montenay pour RT France
RT France : Bonsoir à vous, merci d’être avec nous en direct sur RT France, le social démocrate Olaf Schulz a une courte avance aux législatives. Qu’est ce que cela augure, selon vous?
Yves Montenay : Bonjour. A mon avis, l’élection n’a rien changé aux quatre problèmes fondamentaux de l’Allemagne : la démographie, la transition énergétique, le problème de l’anglais en Europe et les relations avec les États-Unis
La démographie
Les Allemands sont conscients de leur vieillissement rapide, mais ils ne savent pas quoi faire, car ils ont des idées contradictoires. La population allemande diminue mais les Allemands n’aiment pas les étrangers extra européens, comme dans beaucoup de pays.
Mais on oublie qu’accepter des immigrants européens, par exemple polonais ou italiens, ça ne fait que déshabiller Pierre pour habiller Paul. Car l’arrivée de ces Européens en Allemagne obligera à aider les caisses de retraite et même les gouvernements des pays voisins, et notamment de l’Italie, qui est en très mauvaise situation démographique.
Donc ce problème démographique est très important. Je n’ai pas vu de débats dans les partis sur ce sujet. Il est trop tard pour espérer un miracle dans la mesure où les générations de parents maintenant sont faibles. On est ramené à une discussion sur l’immigration et aux spéculations sur les moyens de la gérer.
Premier problème pour lequel je ne vois pas de coalition prête à le regarder en face.
Le nucléaire.
Ce problème est en principe réglé, car Angela Merkel a accepté de fermer les centrales nucléaires, mais cela a aggravé les difficultés de la transition. Les émissions de CO2 dues au charbon remplaçant le nucléaire ont augmenté et vont continuer à le faire pendant un certain temps.
Donc, théoriquement, on devrait rouvrir les centrales nucléaires et ne pas fermer le dernières en fonctionnement. En pratique, je ne vois pas très bien comment puisque les Verts sont supposés entrer dans toutes les coalitions envisagées aujourd’hui.
La question des langues de l’Union européenne
Cette troisième question n’a pas été abordée du tout : à Bruxelles tout se passe en anglais, même dans les communications avec les Allemands et les Français.
Or le règlement à Bruxelles est que les trois langues anglais, français, allemand, sont à égalité. Les Anglais ne sont plus là, mais le fonctionnement continue en anglais, notamment pour les échanges avec la France, la Belgique, l’Autriche et l’Allemagne.
Certains cercles allemands et français protestent légitimement. A mon avis, l’Europe va perdre de sa légitimité si elle continue à gouverner dans une langue extra européenne.
Les rapports avec les États-Unis
Ce dernier point, vient d’être illustré par l’affaire des sous-marins français vendus à l’Australie, et l’annulation de cette vente pour les remplacer par des sous-marins américains. La France souhaite avancer dans le domaine d’une défense européenne autonome, or l’Allemagne et surtout les pays voisins de la Russie préfèrent privilégier la protection des États-Unis.
En résumé, si la démocratie allemande fonctionne bien d’un point de vue technique comme on vient de le constater par ces élections, c’est beaucoup moins vrai pour ce qui concerne les débats électoraux.
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