« Que la Gauche s’appelle "Justice" »par Etienne TARRIDE

Il est assez fréquent que dans les situations de crise économique, les dirigeants politiques oublient les causes profondes pour s'affronter dans un débat qui relève de la connivence sur des mesures d'urgence.
Il s'agit alors d'un concours de pseudo-courage c'est à dire d'un habillage par des grands mots de mesures de détail. En France, c'est la Droite qui profite toujours de cette connivence inavouée puisqu'elle est, l'histoire électorale le démontre le parti naturellement au pouvoir chez nous.
François Hollande, en insistant sur la nécessité d'une réforme fiscale profonde rétablissant la progressivité des prélèvements a commencé à sortir de cette connivence mortelle pour lui. Il faudra aller plus loin. Tout montre que la propagande du pouvoir actuel qui se résume à "Moi ou le Chaos" est payante. Il faut répondre "c'est lui le chaos", il faut aussi dire pourquoi.
- La racine profonde du mal reste l'accroissement des inégalités de plus en plus marquées dans les pays développés. Ce sont ces inégalités qui ont amené nombre de pays à utiliser le crédit privé ou public comme amortisseur social . Aggraver encore ces inégalités c'est aggraver la crise après une brève respiration.
- Réduire les inégalités c'est d'abord limiter les prélèvements à taux fixe quelle que soit l'assiette, tels la TVA ou la CSG, pour trouver plus de ressources grâce à une IRPP et une ISF à nombreuses tranches. La caractère relativement indolore de la TVA ou de la CSG prélevée à la source ne justifie pas les priorités qui lui sont données au contraire.
- Réduire les inégalités c'est aggraver dûrement les prélèvements sur les revenus du capital. C'est en période de crise qu'il faut le faire puisque c'est en période de crise qu'il est le plus hasardeux d'exporter des capitaux. Et face à l'épouvantail de la fuite des capitaux, il faut, François Hollande, avoir le courage de dire à leurs détenteurs : "Bon voyage mais ne revenez ni pour vous faire soigner ni pour toucher une retraite".
- Réduire les inégalités, c'est aussi refermer autant que possible l'éventail des salaires notamment dans la fonction publique en incitant le privé à faire la même chose. Pour rejoindre le point précédent, ce ne sont pas les individus qui toucheront 1800 euros mensuels plutôt que 1500 qui iront les investir aux Iles Caïmans ou dans le Delaware.
La Gauche aujourd'hui, pour gagner s'appelle JUSTICE.
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*Etienne TARRIDE - ancien avocat au barreau de Paris, gaulliste de gauche - publie des billets en exclusivité pour POLITIQUE-ACTU.COM