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« La Nation, idée de chair » Intervention de Jean-Luc Pujo, Aix en Provence - samedi 3 novembre 2012 - Université du MPEP

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[Cette intervention de jean-Luc Pujo (Penser la France)  a été prononcée dans le cadre de l’Université d’automne du MPEP, le samedi 3 novembre 2012 à Aix en Provence – La table ronde était intitulée «  Filière 6 : Etat, nation, République, souveraineté nationale » et comprenait également une intervention de Georges Gastaud du PRCF – "Patriotisme et internationalisme »]

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« La Nation est une idée de chair. »

Je veux dire par là, que la Nation est une Idée vivante, une idée moderne.

Pourtant, la Nation connaît une crise profonde. Essentiellement en Europe.

Partout dans le monde, la Nation est une idée qui s’affirme et progresse. Elle accompagne même tous les processus de libération des peuples qui s’affirment en Nation libre.

Pour quelles raisons l’Europe connaît un moment post-national ?

Ce moment post-national est-il le fruit d’un processus historique ? Ou le révélateur d’un moment politique particulier ?

En un mot, si partout dans le monde, l’Idée nationale est consubstantielle à la liberté des peuples, l’abandon de l’Idée nationale en Europe ne cache-t-il pas un processus de domination et de soumission des nations européennes ?

Poser la question c’est bien sûr y répondre.

Je vais donc tenter rapidement de définir ce qu’est la Nation. De définir le moment post-national que nous connaissons en Europe, en France. Pour conclure sur les perspectives politiques - éminemment politiques – d’une possible sortie de ce moment post-national : nous allons en effet – à mon sens - assister au retour magistral de la Nation.

I - La Nation est consubstantielle à la Liberté des peuples

A - La nation est une idée de chair … qui s’inscrit dans l’histoire et repose sur trois éléments objectifs.

-          A1 - La Nation est un produit de l’histoire.

L’origine même du sentiment national est difficile à situer.

Les dictionnaires de Furetière et de Trévoux précisent - dès le XVIIème siècle – qu’il s’agit « d’un grand peuple habitant une même étendue de terre renfermée en certaines limites ou même sous une certaine domination »

Pour l’historien Claude Nicolet(1), il y a processus complexe, « fabrique » de nation, particulièrement en France, où le débat a été alimenté durant des siècles par les polémiques les plus vives sur l’origine de la France, sur la conception même de l’Idée « Nation ».

Idée incarnée, la nation a surgie en la personne du roi, nous rappelle Jean Jacques Chevallier(2).

Au cours de la querelle Bonifacienne, opposant le parti de l’Eglise et Boniface VIII – d’une part – et  d’autre part, le parti de l’Etat - Philippe le Bel, les régaliens - celui-ci fait adopter – en avril 1302 – par les représentants des trois ordres, l’énergique affirmation suivante que « le roi tenait son royaume de Dieu seul, et à n’importe quel prix, il en sauvegarderait l’indépendance pleine et entière ».

A compter de ce moment, Philippe le Bel a détenu le pouvoir législatif, et jouit d’une souveraine liberté dans l’appréciation de ce que requérait l’intérêt de la chose publique.

La première pierre fut ainsi posée d’un Etat national et souverain, sous la forme monarchique. Le roi l’incarnait et le gouvernait.

Ce qui permet à Pierre Nicolet d’affirmer : «  Chez nous, le roi a fait la nation, qui se forme à mesure que le domaine royal s’agrandit ».

Et à Bertrand de Jouvenel de préciser que le monarque est le centre de cristallisation du sentiment « national » : « le trône devient le lieu d’interférence d’émotions distinctes, le lieu de formation du sentiment national. Ce que les Bretons ont de commun avec les gens du Viennois, c’est que le duc des uns est le dauphin des autres »(3).

A2 – produit de l’histoire, la Nation repose sur trois piliers fondamentaux : Peuple, territoire et culture

A2-a Le peuple, tout d’abord :

Si aucune Nation moderne ne possède une base ethnique donnée, comment définir le peuple ?

 « Qu’est-ce qui fait  qu’un peuple est une peuple ? » s’interroge JJ Rousseau.

Qu’est-ce qui fait unité ?  Comment ce processus opère-t-il ?

Pour Etienne Balibar, ce processus d’unification présuppose une forme idéologique spécifique : « Elle doit être à la foi un phénomène de masse et un phénomène  d’individuation, réaliser une « interpellation des individus en sujets » (Althusser) beaucoup plus puissante que la simple inculcation des valeurs politiques, ou plutôt intégrant cette inculcation dans un processus plus élémentaire de fixation des affects d’amour et de haine, et de représentation de « soi»(4).

Il faut – comme le dit Fichte(5)– que les frontières extérieures de l’Etat deviennent aussi des frontières intérieures ou que les frontières extérieures soient imaginées en permanence comme la projection et la protection d’une personnalité collective intérieure que chacun porte en soi.

La nation idéale est bien sûr définie autour d’une ethnicité fictive, nous dit Etienne Balibar, mais elle doit forcément porter le sentiment d’une appartenance commune.

Ainsi le patriotisme est ce lien indispensable entre ethnicité fictive et nation idéale, révélant ce sentiment d’appartenance, au double sens du terme : on s’appartient à soi-même et on appartient à d’autres semblables.

A2-b Le territoire :

« Qui dit Nation, dit conscience des limites, enracinement dans la continuité d’un territoire, donc mémoire » nous dit pierre Nora(6).

C’est ce territoire qui lui donne ce corps, inscrit la Nation dans une réalité politique.

La France s’est ainsi construite par un long processus - du XIIIème au XVIème siècle,  des limites féodales aux frontières nationales - pour accoucher d’un projet à peu près achevé, celui de la France moderne.

A2-c Culture ou civilisation

La culture est bien l’essence de la Nation.

Mœurs, langue, coutumes, croyances partagées fondent cette Culture, qui se décline alors dans un commun partagé sur la mort, la vie, l’homme et la femme, l’enfant. Pas d’uniformité, aucunement, mais une racine commune, oui.

Cette culture commune peut alors accoucher d’une conscience populaire - souvent produit de « force » et d’« éducation » (Gramsci) – transcendée en patriotisme, forme moderne de religion (Balibar).

« En ce sens, l’idéologie nationale comporte des signifiants idéaux sur lesquels peuvent se transférer le sentiment du sacré, les affects d’amour, de respect, de sacrifice, de crainte » (Balibar)(7)

B -  (La nation est une Idée de chair) … à la forme politique aboutie.

La nation est le fruit d’un processus. C’est l’Etat – particulièrement en France – qui l’a discipliné (1) pour lui permettre de prendre une forme politique parmi les plus élaborée(2)

B 1 – La Nation disciplinée : par la famille et l’école ; par la Langue.

B1 – a – La Famille et l’école :

La famille est certainement le lieu clés de production et reproduction de la nation.

Que sa forme ait évolué vers la famille nucléaire, qu’elle soit le résultat d’une forme bourgeoise de la sociabilité(8) ou bien le résultat d’une évolution plus ancienne dictée par le droit ecclésiastique et le contrôle des autorités chrétiennes(9), la Famille a toujours été un enjeu de pouvoir.

Quel paradoxe de voir surgir au même moment « la vie privée », « l’intimité familiale » et la notion nouvelle de population, « les techniques démographiques de sa mesure, de son contrôle moral et sanitaire, de sa reproduction » !

« L’intimité familiale moderne est tout le contraire d’une sphère autonome aux bords de laquelle s’arrêteraient les structures étatiques » remarque Etienne Balibar.

La famille est un enjeu : elle permet l’identification de la communauté nationale à une parenté symbolique, de se projeter dans une descendance commune.

Et tout n’allait pas de soi en France, « seul pays européen à abriter les trois formes d’organisation familiale qui divise l’Europe »(10) note Fernand Braudel.

Comme l’affirme Michel Foucault avec les systèmes de « biopouvoirs », Ecole et famille - si elles préexistent  à la Nation - restent des institutions clés pour son élaboration.

L’école joue là un rôle essentiel.

Elle reste bien sûr cet outil capable de former des citoyens, c'est-à-dire des individus préparés à la vie collective, conscients de leur communauté de destin.

Il s’agit « de former des Français, de faire adopter à la nation une physionomie qui lui soit propre et particulière » dit André Chénier en 1793.(11)

L’éducation a pour tâche « d’élever promptement les âmes au niveau de la constitution, et de combler l’intervalle immense qu’elle a mis tout à coup entre l’état des choses et celui des habitudes » proclame Mirabeau en 1791. (12)

C’est en ce sens éminemment politique que le monopole public de l’éducation doit être compris.

Cette école, « n’est pas seulement une promesse, mais une donnée ; d’emblée, ici on est égaux et semblables : on dépouille ses particularités en franchissant le portail  (…) ce qu’il y a de différent chez les enfants du sabotier, de la laveuse, de la couturière en journée […] n’a pas à être nié, mais à être candidement oublié ».(13)

Ce qui fait conclure magistralement au philosophe Manuel de Diéguez : « les enfants sont socratique d’instinct : ils sentent que l’ignorance est le pire des maux. Ce qu’ils goûtent à l’école laïque, c’est précisément d’entrer de plein droit dans une société radicalement différente de celle où règne l’arbitraire des hiérarchies et des rangs sociaux ; c’est de découvrir la contingence du monde temporel, que l’Eglise appelait le « royaume d’ici-bas ».(14)

Le but n’est-il pas de « faire connaître la nation à elle-même » - pour reprendre la formule de Charles de Rémusat ?

B1- b – (La Famille, et l’école) … mais aussi La Langue :

La langue est une institution « fasciste », affirme Roland Barthes.

Mais si « la communauté linguistique induit une mémoire ethnique terriblement contraignante » répond Etienne Balibar, « pour autant, elle possède une étrange plasticité : elle naturalise immédiatement l’acquis ».

« Si la communauté de langue ne suffit pas à la production de la nation, elle en est un des outils les plus efficaces. La communauté de langue est une communauté actuelle !  La langue « maternelle » n’est pas nécessairement celle de la mère réelle », rajoute-t-il.

L’important est que la langue devienne l’élément central à partager, « élément même de la vie du peuple ».

L’idée n’est-elle pas d’ailleurs de dégager un « amour de la langue »(15) qui fonde ce premier espace culturel en partage ? Pour reprendre les termes de Jean-Claude Milner.

La langue est donc un outil privilégié et incontournable : «  c’est toujours dans l’élément de la langue que les individus sont interpellés en sujets, car toute interpellation est  de l’ordre du discours. »

Même si la langue reste un puissant outil de ségrégation sociale - « Plus les sociétés bourgeoises sont scolarisées, plus les différences de compétence linguistique (donc littéraire, « culturelle », technologique) fonctionnent comme différence de caste, assignant aux individus des « destins sociaux » différents »(16) dénonce Etienne Balibar – elle reste un puissant outil d’unification politique.

Et si Voltaire  admire «  le génie de la nation se mêlant au génie de la langue »(17), c’est bien la République qui a consacré son rôle unificateur au service de la Nation.

«  En vérité – écrit le philosophe Manuel de Diéguez - la Révolution n’aurait jamais pu forger une nation ouverte à la pensée si elle n’avait pas commencé par unifier la langue française et par enseigner la grammaire à tout le monde ».

Et de poursuivre : «  La République a voulu, en outre, que la France possédât une langue dont non seulement la syntaxe et la grammaire, mais également la prononciation, fussent bien établies sur tout le territoire »(18)

B 2 – La nation ainsi disciplinée … a pu s’ériger en Etat-Nation :

L’Etat lui-même a profondément évolué de l’Etat Royal à l’Etat Nation.

B2 – a) le rôle de l’Etat est indéniable.

«  La France ne devrait pas exister » proclame Hervé Le Bras et  Emanuel Todd(19) tant les divisions puissantes et anciennes de la France sont impressionnantes, validant du même coup le travail insatiable imposé par l’Etat.

L’Etat est ce « chef d’orchestre qui, sans faire lui-même de musique, harmonise les activités de ceux qui en font et qui font les choses qui ont une valeur intrinsèques »(20), affirme John Dewey.

Et quand l’autorité agit dans l’intérêt général, en transformant la passion du peuple en vertu et obéissance au moyen de bonnes lois, alors « cet Etat est le meilleur dans lequel les hommes passent leur vie dans la concorde et dans lequel les lois sont maintenues inviolées »(21) peut ainsi écrire Spinoza.

Le rôle de l’Etat en France a été essentiel comme nous l’avons dit. Rôle ancien, mais réaffirmé, prolongé et sublimé  par l’Etat Républicain.

Pierre Rosanvallon, décrit très bien comment l’Etat a produit de la norme en s’érigeant en instance de production du social, en remodelant le territoire comme les Hommes.

Ce « Léviathan démocratique » est ainsi devenu tout à la fois  « instituteur du social » puis  « Etat providence » et « régulateur de l’économie »(22) nous dit-il.

B2 – b) L’Etat Nation républicain, garant de la démocratie

C’est la révolution constitutionnelle – en exigeant une organisation particulière des pouvoirs -qui va garantir une véritable démocratisation.

En affirmant que « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution »(23) la règle démocratique incontournable est donnée.

L’Etat républicain va – de plus - accompagner ce processus par la production d’une idéologie propre, servi par un discours.

L’analogie entre  religion et patriotisme permet à Etienne Balibar de parler de « discours théologique » accompagnant la sacralisation de l’Etat, ce que confirmerait le lien du sacrifice entre les individus  ou la marque de « vérité »  attachée à la règle de droit(24) comme l’illustrent les travaux de Kantorowicz.

« La révolution est grande parce qu’elle est outrée, exagérée, pleine de ténèbres, d’obscurités et de monstruosités. » Mais qui ne voit « que le génie de la République doit assurer la relève de l’universalité chrétienne »(25) ? nous dit Manuel de Diéguez.

Que « l’âme apostolique de la France ne fonde pas seulement son éthique de la vie spirituelle ; elle ambitionne en outre, de s’ouvrir à la vocation ascensionnelle de la pensée. Son messianisme exige que les grandes œuvres du génie humain témoignent pour les vérités qui ennobliront l’humanité et qui enfanteront des éveilleurs »(26).

Tel est l’esprit de 1789 : « la religion de l’intelligence dresse un temple aux créateurs »(27).

Et Manuel de Diéguez de trouver dans cette France l’héritière d’Athènes !

« Il m’a semblé que la France n’est pas une propriétaire des valeurs de l’esprit, mais l’emblème toujours bafoué d’une guerre spirituelle. Elle rappelle que la pensée naquit un jour de l’homme sacrifié qui vida la coupe de la mort au nom d’un dieu absent. « Ce matin, dit Socrate, le dieu est demeuré silencieux ». (…) c’est ce qui me porte de plus en plus à croire que la France n’est pas de ce monde et qu’elle est immortelle »(28).

« Je remercie la France de ce qu’elle annonce la grandeur de l’Homme » conclu le philosophe.

La France est avant tout une Idée car elle est ce feu d’esprit porté à l’humanité.

« Liberté, Egalité, Fraternité » et « Laïcité » tels sont les mots-tisons de ce feu brûlant et libérateur.

Voilà ce qu’incarne la Nation pour nous. Français et républicains.

***

Paradoxalement, en ce début de XXIème siècle, la Nation - architecture complexe et subtile  est totalement remise en question en Europe.

Pour quel dessein ?

II - La fin de la Nation, c’est la fin des peuples libres.

On proclame partout : « La Nation, c’est la guerre ».

Et tout est fait en Europe pour combattre l’Idée de Nation.

Nous assistons alors à un affaiblissement objectif de la nation – il est organisé – comme à l’affirmation d’une idéologie anti-nationale ou post-nationale à grand renfort de propagande.

Mais dans quel but ?

A - L’ébranlement de la Nation en Europe

Le processus en cours d’affaiblissement de la Nation en Europe est une réalité … accompagnée, orchestrée, relayée : Pourquoi ? Par qui ?

A 1 –Nous examinerons tout d’abord, l’ébranlement des trois piliers :

Je vous les rappelle : Territoire, peuple, culture.

A 1 – a) Le territoire tout d’abord.

Nous assistons aujourd’hui à la contestation de la notion classique de territoire comme à l’émergence de nouvelles formes de territoire.

a-1 territoire contesté :

La Nation se dilue dans un espace Schengen qui ne dit pas son nom. L’entreprise de dépassement du national opère et travaille à fondre la Nation dans un espace floue qui n’a rien à voir avec un espace de coopération inter-national, mais correspond bien à un projet de dépassement de l’entité Nation.

Le supra national vise la disparition du national.

Le territoire n’a plus de lien avec la Nation. La notion même de limite ou de frontière est largement contestée au sein d’un « espace marché ».

Schengen a détrôné l’hexagone.

a-2 nouvelles formes de territoire :

Au moment même où les formes classiques de territoire sont remises en question, surgissent de nouvelles formes de territoires symboliques ou virtuels.

Les espaces de communication donnent ainsi naissance – grâce à des technologies de plus en plus sophistiquées – à des espaces de partages, de combinaisons ou de sociabilité qui entrent en concurrence avec les espaces classiques.

La toile – Internet – est ainsi un nouvel espace où se dessinent des territoires multiples où se fondent des vies véritables, développant des identités virtuelles ou réelles qui prennent parfois corps dans la résultante d’un projet commun.

La France – réalité de moins en moins objective et de plus en plus virtuelle - pourra demain s’effacer avec plus de facilité.

A1 – b) Le Peuple :

De la même façon, la notion de peuple connaît une évolution historique évidente.

Le peuple est une réalité mouvante qui a sans cesse évolué. Il connaît aujourd’hui en Europe des bouleversements sans précédents.

En Europe, certes mais également dans le Monde. Les flux migratoires connaissent une augmentation impressionnante, à un degré inégalé dans l’histoire de l’humanité.

La France, comme l’Europe, est concernée par cet important mouvement de migrations.

Si le phénomène est naturel, il faut reconnaître que nous avons été incapables d’anticiper son importance, de le juguler, en assurant notamment le développement d’un Sud misérable.

« L’appel à la tolérance ne suffira pas pour regarder avec lucidité l’immigration massive, prolétarienne dont nous sommes le point d’aboutissement » peut ainsi courageusement écrire Fernand Braudel.

« En 1976, le nombre des immigrés s’estime à 3.700.000, soit 7% de la population totale.

Par sa structuration même, l’origine même des immigrants venus des anciennes colonies, l’immigration pose à la France une sorte de problème « colonial », cette fois planté à l’intérieur d’elle-même » conclut Fernand Braudel.

Faut-il être aussi pessimiste ?

Comment vont donc se marier Lois tirées de la Bible, du Coran, de la Thora et Lois de la République, alors que partout les phénomènes religieux – toutes religions confondues – deviennent importants ?

Ces questionnements doivent être posés.

Personnellement, je reste optimiste.

Encore faut-il traiter les questions qui se posent sans fléchir, et dans un esprit totalement républicain. Hyper-républicain.

A1 – c) 3ème pilier : La culture&civilisation :

La langue française est aujourd’hui largement concurrencée en France même.

De la même façon, la multiplicité des moyens de communications – télévision, Internet - permettent l’émergence et l’affirmation de communautés culturelles minoritaires, qui cultivent leur particularisme.

Ces phénomènes parcellisent le champ culturel. Ils l’enrichissent certes, mais affaiblissent du même coup le degré d’homogénéité de notre culture nationale.

Or, ce degré moindre d’homogénéité culturelle de la nation est – qu’on le veuille ou non - un signe d’affaiblissement.

La communautarisation de la culture répond à la communautarisation des populations qui apprennent à vivre leur tradition, leur culture, leur langue sur le territoire même de la Nation retardant ainsi le désapprentissage préalable à leur intégration.

L’absence de véritable réflexion politique est là sidérante, quant il ne s’agit pas de confusions entre concepts politiques, philosophiques et religieux. On parle alors de république planétaire, de citoyenneté mondiale au service d’une humanité enfin unifiée.

La démocratie universelle « est au-delà de toute structure étatique, de tout cosmopolitisme et de toute citoyenneté mondiale. (..) Elle est une espérance non tenue de l’Europe des Lumières : celle de l’émancipation ! »(29) nous dit Jacques Derrida, faisant écho à la pensée toujours moderne de Bergson : « Ce n’est pas en élargissant la cité qu’on arrive à l’humanité : entre une morale sociale et une morale humaine, la différence n’est pas de degré mais de nature.»(30)

Pour Bergson, l’ouverture à l’humanité passe par une émotion, le sentiment de fraternité.

Elle est bien sûr là, la réponse Universelle !

***

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? A ce degré de confusionnisme ?

A-t-il été voulu ? Orchestré ? Mais par qui ?

A2 – En effet, le recul de l’Idée nationale en Europe et en France a été orchestré :

Les élites européennes ont renoncées.  Les élites françaises aussi. Toutes y ont été encouragées.

C’est sans aucun doute l’aspect le plus dramatique du moment historique que nous vivons.

Le renoncement à ce que nous sommes est d’abord et avant tout un choix – il est « le choix de la défaite »(31)pour reprendre l’expression de Marc Bloch et un des titres de l’historienne Annie Lacroix-Riz.

Les discours les plus divers ont d’abord pour objectif de condamner la Nation.

Parce que « La Nation, c’est la guerre », la paix perpétuelle exige de renoncer à la Nation.

Cette affirmation est un contresens.

Les premières et secondes guerres mondiales ne résultent pas de l’émergence de la Nation, mais de la combinaison diabolique entre nationalisme - qui en est le cancer - et développement paroxystique d’un type de capitalisme industriel et financier emmené par une concurrence effréné.

Les formes les plus diverses de construction politique voient ainsi le jour cherchant toutes à rationnaliser l’organisation d’une Europe déstructurée, dénationalisée.

Le pan fédéralisme se présente sous ses meilleurs hospices. On vante cette forme nouvelle d’organisation politique comme étant le must démocratique.

La fin de la Nation en Europe est annoncée quasi-quotidiennement quand progresse une construction fédérale européenne qui n’a plus rien de démocratique.

Les institutions européennes sont une caricature de régime parlementaire. Leur mise en place permet de contester les pouvoirs des institutions nationales. Le piège est infernal.

Alors, il faut le dire haut et fort : « Ce discours et organisé ! »

Toute une classe dirigeante – chefs d’entreprises, écrivains, journalistes, hommes politiques, syndicalistes, stars du show-biz … - est transformée en « agents d’influence »(32) au service de cette domination aux formes très élaborées, pour reprendre les termes du philosophe Manuel de Diéguez.

Les vieilles Nations européennes – ces vieux peuples -  acceptent d’être ridiculisées par des gouvernements et des élites qui les méprisent.

B- Le projet d’assujettissement des peuples au Maître

L’Europe est sous domination et les formes de cette domination sont claires.

Mais de toute façon rien n’est irréversible.

B 1 – Examinons tout d’abord – si vous le voulez bien - « Les formes abouties de la domination » : économique, militaire et culturelle.

B1-a) Domination économique :

Le système de globalisation est un système profondément injuste. Il assure aux Etats-Unis une véritable domination impériale au détriment des autres économies.

Les règles du jeu monétaire mises en place à Bretton Woods en 1945, modifiée en 1971 par la suspension de la convertibilité-Or du dollar, puis par les accords de la Jamaïque(33), instituant l’ère des changes flottants ont fini de consacrer le privilège du dollar.

Cette globalisation n’est pas simplement le triomphe de firmes multinationales. C’est davantage un phénomène politique qui consacre l’hyperpuisance américaine.

Le privilège du dollar est ainsi un « droit de seigneuriage » qui leur permet de s’endetter quand le système bancaire instaure une pyramide inversée : « plus de six milliards d’humains dépendent de la propension à consommer de 280 millions d’Américains qui, pour 5% de leurs besoins vivent aux crochets du reste du monde. »(34)

L’ensemble  des institutions internationales consacre ce rôle prépondérant : FMI, Banque mondiale, OMC travaillent à conforter un système parfaitement injuste.

La Construction européenne, le système des banques européennes, le rôle même de la banque centrale européenne sont étroitement liés à ce système hégémonique.

L’Euro conforte et assure cette domination par le maintien d’une politique monétaire qui handicape nos économies européennes.

Ce système  de domination s’est d’ailleurs mis en place par paliers successifs : les oppositions d’un de Gaulle – formulant le vœu d’un retour à l’étalon-or – ou d’un Mendes-France – proposant d’instaurer un système monétaire international fondé sur un panier de matières premières – illustrent ce glissement imposé par des rapports de forces qui nous ont été constamment défavorables.

Il faut reconnaître que tout un discours de soumission est élaboré puis porté par nos élites européennes même. De Jean Monnet(35) à l’ensemble des élites qui occultent les vraies questions économiques(36), tout a été fait pour asseoir cette domination.

Ce discours a accompagné plusieurs actes de reniement loin d’être symbolique : l’abandon du Franc comme modernité est un contre-sens, une faute, un crime(37).

C’est ainsi que le dollar a pu dicter sa ligne à une Union Européenne entièrement soumise.

B1-b) Domination militaire&diplomatique

Un constat similaire et tout aussi alarmant peut être fait sur le terrain militaire et diplomatique.

En maintenant l’Alliance atlantique après la chute du mur de Berlin en 1989 et celle de l’URSS en 1991, les Etats-Unis ont assuré leur domination sur l’Europe.

Cette domination était loin d’être évidente. Après la dissolution du Pacte de Varsovie, à quoi bon l’OTAN ?

Il a donc fallu justifier le maintien de l’Alliance puis assurer sa présence comme indispensable en Europe(38).

Luttes politiques, diplomatiques et militaires ont donc accompagné la décennie « 90 »(39).

L’intervention de l’OTAN dans les Balkans illustre cette pression constante sur une Europe affaiblie qui a permis de justifier la présence – encore aujourd’hui - en Europe de plus de 200 bases américaines en Allemagne et de 137 en Italie, sans plus raison aucune.

L’Europe est donc sous occupation d’une armée étrangère.

Et comme le militaire fait le diplomate, les Nations européennes sont rendues à de simples faire valoir de la diplomatie de l’Empire.

Les renoncements sont - chaque jour - de plus en plus flagrants.

Nous pourrions ici parler de notre dernier acte de résistance – le refus d’intervention en Irak en 2003 - comme de notre politique de petit soldat au service de l’Empire, aujourd’hui : en Afghanistan, en Libye, en Côte d’Ivoire, en Syrie… et de notre politique vis-à-vis de l’Iran.

Et ne parlons pas de notre retour honteux au sein du commandement militaire intégré de l’OTAN.

La France a été soumise à une entreprise de domination réussie.  Nos élites ont renoncé puis se sont couchées.

B1-c) 3ème Champs : domination culturelle

La France même a subi des outrages qui en font aujourd’hui un territoire multiculturel tenté par la sécession régionaliste ou communautariste.

L’Allemand ou le français sont fortement concurrencés par une Nov-langue - ce pseudo anglais-américain - devenue hégémonique. Les langues se hiérarchisent et subissent une pression magistrale à laquelle il est difficile de résister.(40)

Les sciences, la communication et l’ensemble de la création sont fortement soumises à cette langue de la modernité, celle de l’Empire.

Une immense entreprise d’acculturation puis de domination a été mise en œuvre(41) précise Allan Bloom.

« Considérant l’action culturelle comme le principe de la politique étrangère, une élite américaine a cherché avec succès à être présente sur le front international de l’idéologie, de l’information, de la culture. Tout a été fait pour assurer le formatage des esprits »(42), précise Allan Bloom dans son essai « L’âme désarmée ».

« La production cinématographie, les courts métrages, les séries et feuilletons télévisés ont rempli cette fonction »(43) peut alors écrire Jean-Michel Valentin dans « Hollywood, le Pentagone et Washington ».

La mobilisation de milliers de journalistes, d’écrivains, d’artistes, d’universitaires, d’hommes de radio et du cinéma — rémunérés et récompensés en France même — a permis d’organiser à l’échelle de la planète une véritable stratégie culturelle et idéologique.

« Tout a ainsi travaillé à la mise en place d’un immense système impérial »(44) affirme Jean Eude dans « La conquête des esprits ».

La France a ainsi enregistré un véritable recul de ses savoirs, de ceux  qui fondent l’identité propre à chaque Nation : langue, histoire, poésie sont caricaturées et dévalorisées pour faire admettre ce renoncement comme produit essentiel de la modernité.

Ne parlons pas de la philosophie – ennemie supérieure et diabolique – et de la destruction programmée de notre capacité à transmettre le savoir : la fin de notre système éducatif républicain de la maternelle à l’Université.

***

Nous le constatons, la domination imposée aux Nations européenne est une domination multiple - économique, militaire et culturelle – qui fait de ce continent un territoire soumis à des acteurs aux intérêts qui lui échappent.

L’idéologie qui accompagne cette domination est relayée par une élite européenne, post-nationale, qui cherche ainsi à justifier son rôle auprès des nouveaux maîtres.

Nous sommes bel et bien face à un type de domination – certes complexe – mais classique qui transforme l’Europe – ancien berceau de la démocratie – en un continent de « dictature douce » mais bel et bien mortifère.

B2 – Une entreprise de domination qui peut néanmoins être renversée :

Cependant, soyons-en sûr : il n’y a pas de dominations qui ne génèrent résistances, contournements.

a) Un contexte favorable à un possible renversement :

La domination des élites mondialisées connaît aujourd’hui une profonde remise en question.

L’empire vacille sur ses bases quand la crise du système économique et financier invite les nations sous emprises à penser d’autres formes de système financier, adoptant d’autre possible monnaies ou paniers de valeurs comme références.

Chine, Japon, Russie, Brésil, Venezuela et quelques forces de résistances en Europe,  … anticipent une situation économique et financière tout autre.

Le dollar est aujourd’hui remis en cause. Avec lui l’hégémonie de l’Empire est contestée.

Les aventures militaires illustrent ce même constat : les Etats-Unis ont-ils encore les moyens de leur domination impériale ?

De la même façon, les formes de contournement s’opèrent sur le terrain de la Culture.

La remise en cause de la domination des Etats-Unis s’accompagne de la baisse d’appétence envers la culture américaine, dévoilée de plus en plus comme outil de l’entreprise impérialiste.

b) Ce contexte va encourager un possible retournement :

Si l’on ne peut jamais mésestimer les possibles réactions dramatiques : la fuite en avant d’un Empire qui chute, nous devons nous préparer à l’alternance majeure : un renversement qui libèrerait l’Europe et donc la France.

Peut-être devrions-nous dire – ce que je crois - : qui libèrerait la France donc l’Europe.

Alors - et à ce stade -  ne se pose plus qu’une seule question essentielle !

Existe-t-il encore en Europe des peuples dignes de ce nom ?

Avons-nous oublié ce qui fait la grandeur d’un peuple, d’une Nation ?

« Plus que les crimes qu’il peut commettre, ce qui dégrade un peuple et le mène aux abîmes, c’est l’envie de ne rien commettre du tout, l’abrutissement, la pusillanimité, le relâchage pire que la lâcheté, le consentement à la servitude, le consentement à n’importe quoi, l’acquiescement à tout ce qui arrivera, fût-ce de l’ordure, parce que l’on n’y peut rien et que l’impuissance commande le devoir et que le devoir est de céder à la nécessité, et  tant pis si la nécessité et l’ordure c’est la même chose ».

Autrement dit : Existe-t-il encore en Europe de ces peuples et de ces Nations capables du « beau sursaut de la colère » (45) pour reprendre les termes du grand résistant Jean Cassou ?

Et la France, peuple éminemment politique, a-t-elle dit son dernier mot ? Exit la France ?

***

A mon sens, cette réaffirmation de soi, ne peut passer que par l’affirmation de la Nation retrouvée.

Cette réaffirmation prendra le caractère de libération, car il s’agit bel et bien de signifier que les peuples européens recouvrant leur liberté, entendent construire enfin leur destinée en peuples émancipés.

Redonner la parole aux peuples, cela veut dire procéder à la réaffirmation du principe de la souveraineté populaire parce que pour nous – républicain - « La souveraineté appartient au peuple ».

___

[1] La fabrique d’une nation – la France entre Rome et les Germains, Claude Nicolet ; [2] Histoire de la pensée politique, Jean-Jacques Chevalier ; [3] Du pouvoir, Bertrand de Jouvenel ; [4] Race, nation, classe, Balibar, Wallerstein ; [5] Discours à la nation allemande, Fichte ; [6] Les lieux de mémoire – T1 : La nation – le matériel – le territoire, Pierre Nora ; [7] Race, nation, classe, Balibar, Wallerstein ;[8] L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, Philippe Aries ; [9] L’évolution de la famille et du mariage en Europe, Jack Goody; [10] L’identité de la France – espace et histoire, Fernand Braudel ; [11]  Discours du 7 brumaire an II, le Moniteur, t.18, p. 351 ; [12] De l’instruction publique ou de l’organisation du corps enseignant, Mirabeau ; [13] L’école de la France, essai sur la Révolution, l’utopie et l’enseignement, Mona Ozouf ; [14]Essai sur l’universalité de la France, Manuel de Diéguez ; [15] L’amour de la langue, Jean-Claude Milner ; [16] Race, nation, classe, Balibar, Wallerstein ; [17] Dictionnaire philosophique, Voltaire ; [18] Essai sur l’universalité de la France, Manuel de Diéguez ; [19] L’invention de la France,  Hervé Le Bras et  Emanuel Todd. [20] Reconstruction in Philosophy, John Dewey ;  [21] Traité politique, B. Spinoza ; [22] L’Etat en France de 1789 à nos jours, Pierre Rosanvallon ; [23] Article 16 DDHC du 3 septembre 1791 ;[24] Mourir pour la patrie et autres textes, Kantorowicz ; [25] Essai sur l’universalité de la France, Manuel de Diéguez ; [26] Ibid ; [27] Ibid ; [28] Ibid ; [29] Une pensée Hospitalière – Derrida et l’éthique, de Hent de Vries – revue EUROPE – mai 2004 ; [30] Les deux sources de la morales et de la religion, Henri BERGSON ; [31] Pour reprendre le titre de l’excellent livre de Mm Lacroix-Ritz sur le choix opéré par les élites françaises dans les années 30, celui de collaborer avec l’Allemagne ; [32] En ce sens lire le texte du philosophe Manuel de Diéguez « « Psychanalyse anthropologique de l'inconscient politique d'un grand agent d'influence - à propos de l'article de Jean-Claude Casanova » Novembre 2009 ; [33] Les accords de la Jamaïque font suite à la réunion de Kingston en Jamaïque les 7 et 8 janvier 1976, du Comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI) qui met un terme définitif au système monétaire de parités fixes mais ajustables. [34] Défis républicain, JP Chevènement ; [35] Sur ce point, il faut lire  La faute de jean Monnet, Jean-Pierre Chevènement et l’ouvrage tout aussi instructif Le Mythe Jean Monnet, de Marc Joly ; [36] La trahison des économistes, jean-luc Gréau ; [37] En ce sens, voir les analyses de certains économistes libéraux – le Cercle des économistes - qui admettent que le Franc aurait pu être conservé et qu’il pourrait bien être « réinventé » ; [38] Sur ce point voir le livre complet « L’OTAN attaque ! » de Bernard Wicht ; [39] Pour un développement plus complet « L’OTAN, au vent mauvais » de jean-luc Pujo, publié dans Le Sarkophage N° 3 – 17 novembre 2007 ; [40] Sur ce point voir le travail mené

Mot clés : france - nation

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