"Refusons le séparatisme linguistique !"par Régis Ravat, Président de l’A.FR.AV
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1er Décembre 2020.
Tout le monde le constate, mais nos décideurs et politiciens ont l'air de fermer les yeux sur le problème : l'anglais envahit de plus en plus notre espace linguistique.
Des publicitaires aux journalistes, des scientifiques jusqu'aux enseignants, tous, ou presque, participent, consciemment ou non, à mettre en place partout l'hégémonie de l'anglais.
L'État est le premier responsable de cette situation. C'est le premier à ne pas respecter la loi Toubon, la loi relative à l'emploi de la langue française en France.
Oui, l'État ne respecte pas la langue française comme il devrait la respecter, au point qu'une association, l'Association FRancophonie AVenir (Afrav), a déposé 10 recours en justice contre lui pour tenter de lui faire entendre raison.
De plus, en 3 ans, cette association a déposé auprès de différents procureurs de la République de divers tribunaux judiciaires de France, une centaine de plaintes contre des publicités en infraction par rapport à la loi Toubon. Et, lorsque ces messieurs-dames ont daigné répondre à l'association, c'était pour lui dire que ses plaintes étaient classées sans suite. En sachant que les procureurs de la République sont aux ordres du ministre de la Justice, il y a donc bien là encore, une volonté de l'État à ne pas vouloir venir au secours de la langue française bafouée.
Que dire également de l'État qui, par l'intermédiaire de ses ministres de l'Éducation nationale, n'a cessé durant ces 40 dernières années d'angliciser notre système éducatif. Dernièrement, le ministre Blanquer, sous de faux airs de prof à l'ancienne, s'est dit favorable à ce qu'il y ait en primaire des enseignements faits en langues étrangères (comprendre en anglais). Ainsi, et en contradiction avec l'article 1er de la loi Toubon qui dit que la langue de l'enseignement en France est le français, il y a de plus en plus dans nos écoles primaires, des cours d'histoire, de géographie, de sport, etc. qui se font en anglais.
Que dire également de l'État qui, par l'intermédiaire de ses ministres de l'enseignement Supérieur, n'a cessé durant ces 30 dernières années de tout mettre en place pour légaliser l'enseignement en anglais dans nos universités et grandes écoles. Dernièrement, par un arrêté, la ministre Vidal a même décidé de rendre obligatoire une certification en langue anglaise pour l'obtention de toute licence professionnelle, DUT (diplôme universitaire de technologie) et BTS (Brevet de Technicien Supérieur) compris.
Que dire encore de la politique de l'État à l'égard de notre langue sur le plan international, alors qu'il réduit d'année en année le budget alloué à la francophonie institutionnelle (à l'Organisation internationale de la Francophonie - OIF), qu'il fait fermer des Alliances françaises, qu'il retarde sine die la mise en place d'un Erasmus francophone, qu'il augmente les droits d'entrée dans nos universités pour les étudiants étrangers, qu'il laisse faire un bon nombre de nos diplomates s'exprimer en anglais en pays non anglophones, qu'il ferme les yeux devant les instances européennes qui veulent faire de l'anglais la seule langue de travail et de communication de l'UE, etc. ?
Bref, tout est mis en place depuis des années pour affaiblir la langue française, pour minimiser l'importance de la francophonie, pour instaurer l'anglais partout.
Ainsi, une grande partie de la population française est désormais plus tournée vers le monde anglo-américain que vers le monde francophone, plus tournée vers la langue anglaise que vers le français lui-même, créant ainsi petit à petit avec le reste de la population, un séparatisme linguistique qui ne fait que grandir au fil des années.
Comment alors ne pas faire le parallèle entre ce séparatisme en devenir et le séparatisme religieux tant décrié aujourd'hui par l'État ?
En effet, le séparatisme religieux, comme le séparatisme linguistique, n'est-il pas le résultat d'une politique laxiste de l'État qui durant ces 40 dernières années a laissé se former dans nos villes des quartiers entiers où les populations d'immigrés devenant majoritaires, ne se mélangeaient plus à la population autochtone et où le repli identitaire sur la religion a prévalu, et prévaut encore, sur le vivre ensemble dans les valeurs de la République ?
Le séparatisme religieux et le séparatisme linguistique sont liés. Ils attaquent l'État par l'intérieur pour détruire la Nation, et cela pour le plus grand plaisir des mondialistes, bien sûr, qui ne rêvent que de cosmopolitisme, que de communautarisme pour affaiblir l'importance des populations autochtones afin de les faire disparaître, elles et avec elles, les Nations qui les portent.
Plus de Nations pour contrer l'ordre mondialiste, ce sera alors la porte ouverte à la gouvernance globale où le globiche sera de mise et où les GAFAM et Cie* dicteront leur loi.
Alors oui, refusons le séparatisme religieux, mais refusons aussi le séparatisme linguistique, les deux étant liés pour nous faire disparaître en tant que peuple libre qui a son mot à dire dans le concert des Nations.
* GAFAM et Cie* : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et Wall Street, la City, etc.
Deux exemples, parmi tant d'autres, de politiciens qui participent au séparatisme linguistique :
- Olivier Véran et la langue de la République !
Le 24 janvier 2020, l'association Afrav a écrit au directeur de la DREES, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, un organisme dépendant directement du ministère des Solidarités et de la Santé dont le ministre actuel est Olivier Véran.
Elle a écrit au directeur de cet organisme pour lui signaler que la marque "Health Data Hub" dont il est le propriétaire, est illégale au vu de l’article 14 de la loi n°94-665, dite loi Toubon, qui stipule noir sur blanc que :
« L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française. […] ».
Elle lui a demandé, ce faisant, comment il est possible qu’à un aussi haut degré de la hiérarchie politique de la France, notre langue, la langue de la République, soit ainsi bafouée, et la loi ignorée ?
L'association n'a pas reçu de réponse.
Elle a alors adressé à la direction de la DREES, un recours gracieux pour lui demander de renoncer à cette marque afin qu'elle ne soit plus employée par ses services, ni par ceux du ministère de la Santé, ni par aucun organisme touchant de près ou de loin l’environnement de la sphère publique.
Elle n'a pas reçu de réponse.
À l'encontre de la DREES, l'association a alors déposé une requête en excès de pouvoir et en annulation d'une décision implicite de rejet, au tribunal administratif de Paris.
À ce jour, la direction de la DREES n'a toujours pas répondu (mémoire en défense) à la requête de l'association.
Dernièrement, le 17 novembre, le ministre, Olivier Véran a participé à une entrevue sur BFMTV.
L'association a alors constaté à travers les propos du ministre que celui-ci n'était pas hostile à l'anglicisation de notre langue, vu que son langage était farci de mots anglais (voir la vidéo, ci-en haut).
Fort est donc à parier que la dénomination anglaise "Health data hub" ne l'a nullement perturbé.
Il ne reste donc plus à l'association qu'à espérer que les juges condamneront la DREES à abandonner la marque "Health data hub" et qu'ainsi le ministre de la Santé comprendra que la langue du pays, celle de la République et du vivre ensemble, c'est le français et non pas l'anglais.
- Bruno Le Maire et la langue de la République !
Selon le même schéma :
Le 17 octobre 2019, l'association Afrav a écrit au ministre de l'Économie et des Finances, M. Bruno Le Maire.
Elle a écrit au ministre pour lui signaler que les marques "French Tech" et "Next 40" dont il est le propriétaire, sont illégales au vu de l’article 14 de la loi n°94-665, dite loi Toubon, qui stipule noir sur blanc que :
« L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française. […] ».
Elle lui a demandé, ce faisant, comment il est possible qu’à un aussi haut degré de la hiérarchie politique de la France, notre langue, la langue de la République, soit ainsi bafouée, et la loi ignorée ?
L'association n'a pas reçu de réponse.
Elle lui a alors adressé un recours gracieux pour lui demander de renoncer à ces marques afin qu'elles ne soient plus employées par son ministère, ni par aucun organisme touchant de près ou de loin l’environnement de la sphère publique.
Elle n'a pas reçu de réponse.
À l'encontre du ministère de l'Économie et des Finances, l'association a alors déposé une requête en excès de pouvoir et en annulation d'une décision implicite de rejet, au tribunal administratif de Paris.
À ce jour, le ministère n'a toujours pas répondu (mémoire en défense) à la requête de l'association.
Dernièrement, le 18 novembre, le ministre Bruno Le Maire s'exprimait sur la chaîne de télévision Public Sénat.
L'association a alors constaté à travers ses propos que le ministre ne connaissait que le terme anglais pour qualifier le Vendredi Noir (voir la vidéo, ci-en haut).
Fort est donc à parier que les marques à connotation anglaise "French Tech" et "Next 40" ne l'ont nullement perturbé.
Il ne reste donc plus à l'association qu'à espérer que les juges condamneront le ministre à abandonner les marques "French Tech" et "Next 40" et qu'il comprendra ainsi que la langue du pays, celle de la République et du vivre ensemble, c'est le français et non pas l'anglais.
- Interpellons le Président de la République !
Oui, interpellons le Président de la République. Profitons qu'il nous parle de séparatisme religieux pour lui parler de séparatisme linguistique.
Demandons-lui ce qu'il compte faire contre ce séparatisme-là : Écrire au Président de la République | Élysée (elysee.fr)
Régis Ravat, Président de l’A.FR.AV,
alias Pasagenoux