"PARIS, Libéré" : 25 août 1944, la résistance menée par les communistes libère Paris (PRCF)
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25 aout : L’insurrection parisienne ! la libération de Paris par la résistance menée par les communistes.
Le 25 aout 1944, l’insurrection parisienne sous l’impulsion de la résistance menée par le communiste Roll Tanguy après plusieurs jours de combat libère Paris. Une action d’une résistance contre l’occupation lancée avec l’appel du 17 juin 1940 par le PCF pour la libération du pays par Charles Tillon.
Voici un récit jour par jour de l’insurrection parisienne. Qui montre ce que peut être la force des travailleurs organisés.
L’INSURRECTION PARISIENNE
Préface de Jacques Duclos
L’insurrection parisienne a beaucoup fait pour accroître le prestige de la France dans le monde. Malgré les conseils des attentistes et des lâches, malgré certaines manœuvres frisant la trahison, le peuple de Paris s’est libéré lui-même au cours de la dernière semaine du mois d’août 1944.
Il était indispensable de rassembler les renseignements relatifs à l’insurrection parisienne pour montrer comment la population parisienne s’est préparée à la bataille et comment elle s’est battue.
L’insurrection parisienne n’a nullement été une improvisation : elle a été l’aboutissement d’une longue période de combat mené dans la clandestinité et elle a été le résultat d’une action de masse dans l’organisation et la conduite de laquelle le Parti communiste français a joué un rôle de premier plan.
La présente brochure met en lumière les mouvements populaires qui ont préparé l’insurrection parisienne.
Les lecteurs liront avec intérêt le récit des manifestations qui furent organisées durant le mois de juillet. Ils verront comment, sous l’impulsion de notre Parti, les masses ont su tirer parti de l’affaiblissement de l’ennemi dans la capitale et de l’équilibre relatif qui s’établissait entre les forces hitlériennes et les forces populaires.
Si, en juillet 1944, les communistes n’avaient pas tout mis en œuvre pour organiser des manifestations populaires se produisant sous la protection des F.T.P. en armes, le peuple de Paris n’aurait pas pu prendre conscience de sa force, il n’aurait pas pu voir de ses propres yeux la faiblesse relative de l’ennemi, il aurait laissé passer l’occasion de s’aguerrir dans l’action et la suite des événements n’aurait pas manqué de s’en ressentir.
C’est l’honneur et la fierté de notre grand Parti d’avoir consciemment préparé l’insurrection parisienne en mobilisant les masses populaires et en les entraînant à l’action. Et pourtant, l’insurrection parisienne était particulièrement redoutée par un tas de personnages que tenaille la peur du peuple. Le parachutage d’armes avait été particulièrement réduit dans la région parisienne sous prétexte qu’il ne fallait pas armer les communistes. Par contre, les hommes du Comité des Forges disposaient de nombreux concours pour organiser des troupes de guerre civile.
Mais, malgré le manque d’armes, les F.F.I. de l’Ile-de-France, commandées par le colonel Roll, valeureux officier sorti des rangs des F.T.P., ont joué, avec les Milices Patriotiques, un rôle immense dans la libération de Paris.
Le mérite de cette brochure est de retracer la lutte menée pour libérer Paris, et chacun remarquera que les cheminots ont été à la pointe du combat et ont bien vengé leur chef inoubliable, Pierre Sémard, fusillé par les Boches en 1942.
Le peuple de Paris tout entier s’est levé, magnifique d’enthousiasme; le sol de la capitale s’est hérissé de barricades, et si des misérables, en concluant une trêve avec les Boches, ont fait le jeu de l’ennemi, ils ont été bien vite jugés à leur juste valeur par le peuple de Paris.
C’est par haine du peuple, par anticommunisme, que des personnages officiels négocièrent avec les Boches en pleine insurrection et mirent tout en œuvre pour faire cesser le feu des patriotes. Mais pendant que les négociateurs de la trêve, marqués au front du stigmate de la trahison, s’employaient à faire cesser le feu, les Boches massacraient des patriotes à l’entrée du Jardin des Plantes.
Ces hommes, dont les mains sont rouges de sang français, auraient dû être traduits en justice, mais il n’en est rien, et le principal d’entre eux est aujourd’hui placé à un poste très important. Mais rien ne peut effacer le crime commis.
Il était indispensable de dire la vérité sur la trêve, cette vérité dont certains ont peur. C’est ce que fait cette brochure qui donne une relation objective des événements et ne craint pas de dire tout ce qui doit être dit.
Il faudra bien que la lumière soit faite sur cette trêve qui aurait pu déshonorer Paris, si notre Parti ne s’était pas mis en travers de cette trahison en faisant reculer les capitulards et les lâches.
Le peuple de Paris s’est montré égal à lui-même. Les Parisiens des journées d’août 1844 se sont montrés les dignes fils des révolutionnaires de 1763, des émeutiers de 1830, des barricadiers de 1848, des insurgés de 1871. Paris, brûlant de la plus pure flamme du patriotisme, a montré au monde sa haine de l’oppression et sa passion de la liberté.
Avec leur insurrection, les Parisiens ont ajouté de nouvelles pages d’héroïsme et de gloire à la longue histoire de notre capitale, à l’histoire de la France, et ils ont montré au monde que notre Patrie a le droit d’exiger la restauration de son indépendance et de sa grandeur, Paris a bien mérité de la France et de la République.
Jacques DUCLOS, député de la Seine, Secrétaire du Parti communiste français.
NDLR : le front national dont il est question ci-après est une organisation de résistance communiste, le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, créé en mai 1941 par le PCF.
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