"Le AAA EST-IL LE PARADIS ?" par Etienne TARRIDE
Parmi les peurs agitées aux yeux des Français, la perte du AAA est en progression constante. Il est révélateur que l'une des "idées" les plus développées par Nicolas Sarkozy soit que la perte du AAA signerait sa mort électorale. On ne peut pas mieux dire que ce ne sont plus les Citoyens qui votent mais les agences supranationales d'évaluation. On ne peut pas mieux dire non plus que les français sont totalement manipulés.
Et si les notations en cause avaient beaucoup moins d'importance qu'on ne le dit ?
A moins d'être sourd ou de ne jamais regarder la télévision, tout le monde sait aujourd'hui qu'une notation en baisse entraine des taux d'intérêts plus élevés. Dont acte.
Pour autant, rien n'interdit à l'Etat de lancer des emprunts auprès des français à des taux raisonnables pour commencer à éponger la dette. Rien n'interdit non plus de relancer la croissance donc la collecte d'impôts. A deux conditions :
- Rendre aux Français confiance en l'Etat, ce qui suppose qu'il cesse de se lamenter à tout bout de champs pour profiter électoralement d'une crise soigneusement entretenus. L'idée du " Capitaine dans le tempête" que serait le divin Nicolas suppose que la tempête perdure et que nul n'en voit la fin.
- Relancer vraiment l'économie française en donnant plus de moyens à ceux qui utiliseront leurs ressources nouvelles en France plutôt qu'ailleurs, et qui consommeront plutôt que d'épargner de plus en plus.
Certes une telle politique ne plairait sans doute pas aux agences de notation. Acceptons en allègrement le risque. Ce sera peut-être un mauvais moment à passer encore qu'on ne puisse pas en être certains, ce sera une perspective ouverte pour beaucoup d'entre nous.
En préconisant ce qui s'appelait naguère encore une "politique des revenus" nous ne prendrons, finalement que le risque le plus faible. En persistant dans les perspectives déflationistes nous nous garantissons des années de difficultés croissantes jusqu'à l'explosion finale.
Sans doute une telle politique suppose-t-elle des sacrifices pour les plus fortunés et les plus gros revenus actuels. Nous sommes convaincus qu'ils l'accepteront sans trop de plaintes tant il se plaignent fort aujourd'hui. Pour eux aussi, des perspectives d'espoir sont bonnes à prendre.
Serions la vieille Gauche ? Si vous voulez. C'est mieux que la nouvelle Droite
Etienne TARRIDE
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*Etienne TARRIDE - ancien avocat au barreau de Paris, gaulliste de gauche - publie des billets en exclusivité pour POLITIQUE-ACTU.COM