"LANGUES REGIONALES" par Etienne TARRIDE
[NDLR : "La langue de la République est le français. L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L'hymne national est la Marseillaise. La devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité. Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. » Article 2 de la Constitution de la Vème République.]
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Le 1er juin 2021,
Les langues régionales, que ce soit le Breton, le provençal, le Basque, le Catalan, l’Alsacien ou le Corse constituent une richesse de notre patrimoine national.
Il est infiniment regrettable que des pédagogues mettent en danger ces langues au moins autant que la langue Française en adoptant une position intégriste qui voudrait que les langues régionales soient la clef de l’avenir.
Des écoles bénéficiant d’aides publiques pratiquent une méthode dite « immersive » en invitant les jeunes gens à pratiquer cette langue et cette langue seulement dans tous les actes de la vie, de la lecture à la conversation courante.
Ils ont récemment obtenu le vote d’une Loi, heureusement annulée par le Conseil Constitutionnel qui tendait à étendre cette méthode à l’ensemble des écoles collèges et lycées.
Ils considèrent que chaque langue régionale constitue une deuxième langue, au sens universitaire du terme.
Il suffit d’écouter leurs discours pour comprendre qu’à terme rapide ce serait le Français qui serait la deuxième langue puis finirait par ne plus être pratiqué dans de nombreuses parties du territoire national.
Les conséquences seraient évidentes.
La France s’en trouverait démantelée puisqu’une importante partie des Français ne pourraient plus se parler entre eux.
Au lieu et place de notre pays, apparaitraient des principautés qui perdraient rapidement tout lien entre elles.
S’agit-il, de la part des promoteurs des langues régionales d’un dommage collatéral ou d’un objectif prioritaire ? La question reste posée.
Il est en tout cas plus que vraisemblable que le peuple Français, dans ses profondeurs, n’admettrait pas cet émiettement.
Sans même évoquer de raisons idéologiques, trop de Français ont l’habitude de fréquenter différentes régions de France et d’y avoir des amis et des relations pour accepter sans révolte qu’il soit mis un terme à cette liberté.
Il est plus vraisemblable encore que la préservation minimale des relations entre les régions finisse par imposer l’usage d’une langue tierce, la plus répandue en Europe, celle qui bénéficie, elle, d’un appui inébranlable des forces financières supranationales, l’Anglais ou plutôt l’Américain évidemment.
Les partisans extrémistes des langues régionales doivent se rendre compte que dès lors que la question linguistique atteindra le niveau d’une priorité politique, l’interdiction pure et simple de toute transmission des langues régionales sera la solution choisie par ces forces supranationales comme par une importante majorité du peuple Français.
La transmission des langues régionales est hautement souhaitable.
Cette transmission n’est possible qu’à la condition qu’elle ne concerne que les personnes ayant acquis préalablement la maitrise de la langue française et d’une deuxième langue largement pratiquée dans le monde, l’Anglais, l’Allemand, l’Italien, l’Espagnol, le Chinois, le Japonais, l’Arabe.
Dans le cursus éducatif français elle doit être réservée au niveau Universitaire.
Les aides publiques, nationales ou régionales doivent être réservées aux associations qui ne prétendront pas enseigner une première ou une deuxième langue et veilleront à ce que le cursus scolaire soit, en la matière, respectée par leurs adhérents.
Etienne Tarride*
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*Etienne TARRIDE - ancien avocat au barreau de Paris, gaulliste de gauche - publie des billets régulièrement sur POLITIQUE-ACTU.COM. Il est aussi romancier.
Dernier roman paru :
Commentaires
Ces langues sont une richesse culturelle évidente, mais sont, à mon sens, totalement inadaptées à la communication moderne. Pour la plupart, elles ne sont plus "vivantes", et peu comme le grec ou le latin.
Bien que breton d'origine, je ne parle pas le breton. Mes parents non plus. Mes grands-parents ânonnaient quelques expressions, sans plus.
Il est possible que le breton se parle encore dans les campagnes. En tant que vecteur de communication, il est en train de disparaître.
Cela n'empêche certaines universités de créer des "masters" en langue bretonne, inventant ex nihilo un vocabulaire moderne que les vieux ne reconnaissent plus...En revanche, j'utilise toujours dans mes conversation entre amis certains mots ou expressions bretonnes hauts en couleur qui ne manquent pas d'intriguer les "non-bretons"...
Et oui pour l'anglais deuxième langue... qui devrait être obligatoire dès la maternelle!
Laurent Millour
PS: me donnez-vous l'autorisation de publier votre article sur mon blog (dont je tairai le nom conformément à vos consignes). Merci