Impôt européen : les députés français divisés !

En ce mercredi 20 octobre, dans la salle des quatres-Colonnes de l'Assemblée nationale, où se croisent journalistes et députés, la proccupation principale est surtout la réforme des retraites. Autant dire que les parlementaires d'accord pour s'exprimer sur la nécessité pour l'UE de se doter de ressources propres sont rares.
Jean-Marie Le Guen (PS) est favorable à une fiscalité européenne. «Mais je pense que derrière la volonté des conservateurs de ne pas avoir de fiscalité européenne, il y a toujours cette stratégie du moins disant fiscal», estime le député. Il appelle à ce qu’«une ambition européenne soit portée par une fiscalité». «J’approuve l’idée, mais les projets doivent précéder la fiscalité, et non pas l’inverse.»
Le député Verts Yves Cochet salue, quant à lui, la proposition de la Commission. C'est «une bonne dimension pour envisager le problème de l’emploi», même si «l’Europe sociale n’existe pas encore». «Nous sommes favorables à un impôt européen pour qu’il y ait un lien direct entre les citoyens et l’Europe, qui paraît souvent un peu abstraite», ajoute-t-il.
De son côté, le villepiniste Hervé Mariton (UMP) se dit néanmoins «très prudent». «Vu de France, où nous souffrons d’un excès d’impôt, je n’ai pas envie de voir alourdir la fiscalité par l’invention d’impôt européen», explique-t-il. Et de pointer notamment le poids que pourraient avoir de nouvelles ressources propres dans certains secteurs, dont celui des transports, notamment visé par la taxe sur le transport aérien.
« Contre, absolument contre »
«Je suis plutôt défavorable à des ressources propres dans la situation que nous connaissons», explique François Goulard (UMP). «Les pays européens -la France en particulier- sont très imposés et nous avons des problèmes d’équilibre de nos comptes publics: est-ce le moment d’accroître les ressources de l’Union européenne? Je n’en suis pas sûr.»
«Il faut que l’Europe recherche surtout à avoir une gestion plus rationnelle de ses propres ressources», estime de son côté Louis Giscard d’Estaing (UMP). «Avant d’aller rechercher des nouvelles ressources fiscales dans les 27 pays de l’UE, il est important que les ressources de la Commission soient mises à contribution de la façon la plus efficace possible». Pour cela le député auvergnat souligne la nécessité de «travailler de manière plus coordonnée avec les politiques nationales».
«Je suis contre, absolument contre», affirme sans ambages le communiste Maxime Grémetz. «La souveraineté de la France suppose d’abord que ce Parlement puisse discuter du budget de la France et de sa fiscalité», affirme-t-il. Il plaide plutôt pour une «égalisation de la fiscalité», à condition que cette démarche soit «juste». «Il faut décider avec les peuples et pour les peuples, avec les Parlements nationaux».
Ces positions tranchent singulièrement avec celles de la grande majorité des députés européens, qui réclament à corps et à cris une augmentation du budget européen, en utilisant des ressources propres. Le Parlement européen a même fait de l'ouverture de discussions sur l'«impôt européen» une condition sine qua non de son vote en faveur du budget 2011.
SOURCE :
http://www.euractiv.fr/impot-europeen-deputes-francais-divises-article
[Merci à Claude]