Etats généraux de l'Alimentation ? Que de la Com' ! (Coordination Rurale)

"EGA : encore une preuve que les solutions sont ailleurs !"
[Dossier suivi par Eric ROGALLE, responsable des questions agricoles pour "Penser la France"]
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Comme on pouvait s’y attendre, à peine l’ordonnance sur l’encadrement des promotions en place on constate que la grande distribution contourne la règle en s’appuyant sur les remises « cartes de fidélité ». De même les marques de distributeurs ne sont pas concernées par l’augmentation du seuil de revente à perte, mais pèsent pourtant lourds chez certains produits de grande consommation (65 % de la viande hachée, 56,5 % de l’Emmental, 48.5 % des yaourts natures…).
Prendre le problème par le bon bout
Les États généraux de l’alimentation n’ont été qu’une vaste opération de communication pour faire rêver les agriculteurs, en leur laissant croire qu’ils allaient enfin voir leur détresse considérée.
Le mécanisme de promotions fait partie intégrante de l’ADN de la grande distribution. Cette dernière trouvera toujours le moyen de laisser croire aux consommateurs qu’il peut payer un produit en dessous de sa valeur affichée. La solution n’est donc pas là, car le problème n’est pas là.
Empêcher l’achat de produits agricoles à perte pour les producteurs ne pourra jamais se faire si les dérives de la politique agricole ultralibérale, gardée par les autorités de la concurrence française et européenne, ne sont pas remises en cause. Ce constat, balayé rapidement par le gouvernement, nous l’avions fait dès le début des débats lors des EGA.
En régulant les productions, nous n’aurions pas à faire des promos
« S’il semble évident qu’il faut encadrer les promotions pour préserver une cohérence entre le prix d’achat et la valeur du produit, il ne s’agit que d’une solution secondaire qui n’aura au final que peu d’impact sur le prix qui nous est payé à nous agriculteurs » explique Catherine Laillé, représentant la CR lors des EGA.
Pour certains détracteurs, « il faut bien écouler les surplus de production ». Pourtant ce sont bien les industriels et nos coopératives qui organisent des surproductions ponctuelles. « Avec une politique de régulation des productions, nous n’aurions pas à faire des promos » conclue Catherine Laillé.
Pour la Coordination Rurale, il n’est pas possible de compter sur les déclarations de bonne intention de la transformation et de la distribution pour que les agriculteurs voient cesser le chantage sur les prix.
Il appartient bien à l’UE et à l’État français d’établir une politique agricole régulée et maîtrisée permettant un marché équilibré dans lequel les agriculteurs seraient protégés de prix d’achat prédateurs qui sont en train de miner les fondations de l’agriculture française.
Source:
https://www.coordinationrurale.fr/ega-encore-une-preuve-que-les-solutions-sont-ailleurs/