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« Promenade dans le monde chaud de la Yougoslavie » Jean-François Clarisse

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Vers le milieu des années 80, suite à l’embargo de l’Union Européenne contre les produits d’origine US. Je me rendis à Belgrade, Novi Sad, Nic pour rencontrer des amis afin de trouver une solution pour aider une importante société française, qui avait l’exclusivité de l’importation et de la distribution de ces produits, depuis des décennies, sur toute l’Union Européenne, afin de lui permettre de continuer son « business » qui représentait pas moins de 10 millions d’Euros de chiffre d’affaire mensuel (en francs à cette époque) mais ramené à zéro suite à la décision de l’UE.

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Après quelques voyages en Yougoslavie, j’ai réussi à monter « une opération très spéciale » … Ce qui permit ensuite, à ce groupe français, de recommencer à commercialiser les produits US dans toute l’Europe, pendant plusieurs mois, avec des marges bénéficiaires de plus de 10 Euros par kg minimum, au début même 20 euros, due à la pénurie de ce produit sur les marchés. Tout en sachant que cette société vendait plus de 30 tonnes par jour, soit un profit avant impôts et taxes de 300 000 euros par jour, soit 90 millions d’euros mensuellement (x 12 mois calculez vous-mêmes…) Malheureusement suite à une enquête internationale diligentée par un certain service français, cette belle affaire ne dura que quelques mois … Pour certaines raisons, je donnerai pas ici le nom du produit en question, le nom de ce groupe. Cette affaire ayant ensuite « fait la une » de la totalité des journaux, magazines mensuels de toute l’Europe France, Italie, Suisse, Belgique, Allemagne, Hollande, Monaco pendant quelques semaines …

Cette « opération très spéciale », me permit de m'imposer au plus haut niveau de la Yougoslavie dès les années 80. J’y ai rencontré l’ancien ministre des finances de la Yougoslavie de l’époque Monsieur Yanko Smolé et ainsi de suite, jusqu’aux frères Milosevic.

Yanko Smolé, d’origine slovène, devenu après la chute de la Yougoslavie un membre très important et influent de la République de Slovénie.

Par la suite sur d’autres sujets, j’ai pu rencontrer la famille Milosevic, puis devenir l’un de leur proche, encore à ce jour.

Vers le milieu du conflit des Balkans l’ancien avocat de Jean-Marie Le Pen, à ce jour l’avocat de Laurent Gbagbo, de Mouammar Kadhafi, et de leurs proches, monsieur Marcel Ceccaldi m’avait demandé de contacter Borislav Milosevic afin d’organiser une rencontre entre son frère Slobodan et Radovan Karadzic. La réponse de Borislav Milosevic a été, «  nous n’avons rien à voir avec ce Monsieur, nous ne souhaitons pas avoir de relations directes où indirectes avec lui ! »

Le 19 février 1999 la conférence de Rambouillet se termine, ce que le commun des mortels ne sait pas, c’est que les serbes ont refusés de signer (après avoir demandé des instructions à Slobodan Milosevic), n’ayant eu que 24 heures pour parafer les 5 000 pages des accords de Rambouillet présentées par l’OTAN !

A la sortie de son rendez-vous avec Jacques Chirac à l’Élysée, où je l’attendais pour partir à Moscou rencontrer Borislav Milosevic, Vincent Hervouët de LCI, me dit : « Milosevic est foutu, la France a décidé de bombarder la Yougoslavie avec l’OTAN, le président vient de me le confirmer ». Il me dit que la fille du président, Claude, n’était pas étrangère à cette décision en sa qualité de « Conseillère ». Je me demandais comment notre président  pouvait-il prendre conseil auprès de sa fille qui, à ma connaissance, n’avait aucune formation, ni expérience dans ce domaine …

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http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/autres-conflits/video/CAC99014178/discours-de-jacques-chirac.fr.html

Pour mieux comprendre cette « GUERRE », il faut savoir pourquoi nos chers alliés les américains ont provoqué la chute de Slobodan Milosevic et la destruction de la Fédération de la Yougoslavie.

Pour déstabiliser l’Europe, les USA voulaient créer un état islamique au cœur de l’Europe, ils y sont arrivés dans un premier temps avec la Bosnie Herzégovine.

La seconde cible des américains en Europe était de ‘’ s’approprier ‘’ les ressources du Kosovo, pourtant le berceau de la Serbie. Ils ont financé la fourniture des armements aux albanais du Kosovo (non pas « des kosovars » comme j’ai pu le lire assez souvent) ainsi qu'à l’Albanie. En échange de cette aide aux albanais du Kosovo, les américains avaient délégué leurs hommes d’affaires US et allemands qui ont signé, préalablement, des accords pour exploiter certaines de ces mines, bien évidemment les plus rentables…

A la lecture, ci-dessous, des chiffres qui donnent le vertige, les médias du monde n’ont jamais fait trop de bruit sur cette affaire et pour cause.

Au Kosovo, il n’y a pas de pétrole mais, c’est une des routes hyper stratégiques pour les pipes de pétrole, gaz et bien d’autres sujets encore. 

C’est très simple à comprendre, là où il y a l’odeur du pétrole, les produits stratégiques on verra accourir les compagnies pétrolières américaines, les multinationales américaines puis derrière elles, l’armée US, car qui contrôle les sources d’hydrocarbures, les produits stratégiques contrôle l’économie mondiale. Les compagnies françaises, italiennes ou chinoises accourent elles aussi vers ces régions, mais ni l’armée française, ni l’armée italienne, ni l’armée chinoise ne s’installent à proximité. Seules les troupes de l’oncle Sam le font. Depuis le 11 septembre 2001, l’argument qui justifie ce déploiement tous azimuts est toujours le même : La présence de l’ogre Al Qaïda qu’il faut chasser. Quel épouvantail que cette Al Qaïda ! Un épouvantail si commode que s’il n’avait pas existé, il aurait fallu le créer ! Et comme par hasard, même dans les régions du monde où Al Qaïda n’est pas présente, elle apparaît comme par enchantement, à partir du moment où arrive l’armée américaine. On vous l’a dit, c’est le couple infernal. Parions qu’elle sera présente demain en Iran ou même au Venezuela, si les GIs venaient à y intervenir…

La guerre du Kosovo, marquée particulièrement par le bombardement de la Serbie, a eu lieu en 1999, elle s’est soldée, le 17 février dernier, par une indépendance auto proclamée de la province serbe et le nouvel état a été immédiatement reconnu par les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne et la France. Le fait que l’OTAN se soit "portée au secours" des Kosovars, ait bombardé Belgrade, ait gardé la mainmise sur ce territoire durant neuf ans et l’ait poussé à proclamer son indépendance en violation de tous les textes des Nations Unies, en particulier la résolution 1244 du Conseil de sécurité, par laquelle celui-ci garantissait l’intégrité territoriale de la Serbie, démontre bien que de très gros intérêts sont en jeu dans cette région.

Les Kosovars ne se sont pas trompés sur l’identité du pays qui leur a fait cadeau de cette indépendance, vu qu’ils n’ont arboré que le drapeau américain et celui de leurs cousins albanais, lors des manifestations de joie de la population qui ont marqué l’évènement. Les intérêts des uns et des autres dans cette affaire ne sont pas les mêmes.

Pour les Européens, l’Allemagne et la France en particulier, la Grande Bretagne beaucoup moins, il s’agit de faire en sorte que l’Union Européenne reste présente dans le pays, y joue un rôle plus ou moins important, selon le bon vouloir des Américains et qu’à terme l’ensemble des pays balkaniques intègrent l’Union. Pour les Américains, la militarisation de la région, la présence en masse de leur armée et la création d’un patchwork de protectorats, comme le dit si bien un certain professeur sans le nommer, constituent des conditions sine qua none pour la protection de leurs intérêts. Il s’agit aussi de contrer l’influence allemande et partant celle de l’Union Européenne dans une des régions les plus sensibles de l’ex Europe de l’est, arrière cour de l’Allemagne. Et pourtant, il n’y a pas de pétrole au Kosovo, oui, mais il y a le corridor Est Ouest n° 8 et il y a le pipeline ‘’ AMBO ‘’.

A la même époque où avaient lieu les études et la réalisation du pipeline Bakou - Tbilissi - Ceyhan, le gouvernement américain faisait prendre en charge par le budget fédéral les études de faisabilité pour la construction d’un autre oléoduc qui relierait le port bulgare de Burgas à celui en eau profonde de Vlore en Albanie et qui traverserait la Macédoine et le Kosovo. Ce pipeline porte le nom de AMBO, du nom de la société de droit américain, dont le siège est à New York, qui a été chargée de sa construction et de son exploitation, l’Albanian Macedonian, Bulgarian Oil Corporation. Il sera d’une longueur de 894 kilomètres, transportera 35 à 40 millions de tonnes de pétrole par an et coûtera environ 1,5 milliards de dollars.

Il sera doté de 4 stations de pompage intermédiaires, deux en Bulgarie, une en Macédoine et une en Albanie. Le pétrole qu’il charriera proviendra de la région de la mer Caspienne et devrait arriver à Rotterdam ou sur la côte est des Etats-Unis à un prix très compétitif, vu qu’il évitera le goulot d’étranglement du détroit du Bosphore. Le projet a été gelé en 1996, puis remis à l’ordre du jour avec l’arrivée de George W. Bush au pouvoir. Il a alors été confié à l’Agence pour le commerce et le développement (Trade and development agency - TDA) qui l’a intégré à son initiative pour le développement des Balkans du sud (South Balkan Development Initiative - SBDI).

L’objectif officiellement affiché de cette initiative est "d’aider l’Albanie, la Bulgarie et la Macédoine à développer et à intégrer leurs infrastructures de transport à travers le corridor Est Ouest qui les relie". Comme toutes les autres initiatives lancées par l’administration américaine, qu’il s’agisse de la GTEP en Géorgie, de la PSI au Sahel ou d’Enduring Freedom en Afghanistan, celle-ci aussi nous est annoncée comme une opération destinée à venir en aide à de pauvres populations à travers le monde. C’est pour accomplir ce "geste de charité" que de nouvelles études de faisabilité ont été confiées par TDA à Brown and Root Corporation, la filiale engineering de Halliburton, dont Dick Cheyney a été le PDG. Après quoi, c’est tout naturellement qu’un haut responsable de Halliburton, Ted Ferguson a été nommé président de l’AMBO.

Qu’est-ce que ce corridor n° 8 ? C’est un no man’s land de plusieurs kilomètres de large, qui relie la mer Noire à l’Adriatique, à l’intérieur duquel sera construit l’oléoduc, dont la pose devrait commencer vers la fin de cette année, pour une mise en production en 2011/2012. Il y aura à l’intérieur de ce corridor d’autres infrastructures, dont une autoroute, une voie de chemins de fer, des stations d’écoute, un réseau de télécommunications par fibre optique, un gazoduc et puis surtout la plus grande base militaire américaine construite en dehors du territoire des Etats-Unis depuis la guerre du Vietnam, le camp de Bondsteel.

Dans un article intitulé "La puissance américaine au cœur de l’Europe et le pétrole de la Caspienne", Paul Stuart nous décrivait, encore en 2002, ce camp construit sur 500 hectares de terre agricole, dans le sud ouest du Kosovo, près de la frontière macédonienne comme suit : « Le camp compte 25 kilomètres de routes et plus de 300 bâtiments, le tout entouré de 14 kilomètres d’enceinte en terre et béton, 84 kilomètres de barbelés et 11miradors.

Il est si grand qu’on y distingue un centre ville, des faubourgs et des banlieues, il y a des secteurs commerciaux, des salles de sport ouvertes jour et nuit, une chapelle, une bibliothèque et l’hôpital le mieux équipé d’Europe. Présentement, 55 hélicoptères Blackhawk et Apache y sont basés, il n’y a pas de piste d’aviation, mais le lieu a été choisi en raison de ses possibilités d’extension. Selon certains, il pourrait être appelé à remplacer la base d’Aviano en Italie ... Ceux qui ont visité Bondsteel disent que c’est comme changer de siècle : Les alentours sont extrêmement pauvres, avec un taux de chômage de 80%, puis le camp apparaît à l’horizon avec son ensemble de paraboles, d’antennes de télécommunications et d’hélicoptères de combat qui tournoient au-dessus. »

Avant même le début des bombardements sur la Yougoslavie en 1999, le Washington Post soulignait : « Le Moyen Orient devenant de plus en plus fragile, nous allons avoir besoin de bases et de droit de survol aérien dans les Balkans pour protéger le pétrole de la mer Caspienne. » Pendant les bombardements, le général britannique Michael Jackson, commandant en chef pour la Macédoine déclarait de son côté, « ... Il est certain que nous resterons ici longtemps, pour pouvoir garantir la sécurité des couloirs énergétiques qui traversent ce pays. » Quant à George W. Bush, il déclarait aux troupes stationnées à Bondsteel, lors de son premier voyage à l’étranger en 2001, que "les troupes américaines étaient au Kosovo pour y rester."

Le 27 décembre 2004 a été publiée une déclaration commune des premiers ministres albanais, bulgare et macédonien relative à la réalisation du projet d’oléoduc, qui a été suivie dans la foulée par la signature entre les représentants des trois gouvernements d’un côté, et le PDG de la société AMBO, de l’autre, de la convention par laquelle ces gouvernements reconnaissaient l’AMBO comme étant l’unique organisme chargé de la construction de l’oléoduc Burgas Vlore et lui accordaient l’exclusivité pour négocier tous contrats ou accords avec les investisseurs et organismes de crédit engagés dans la réalisation de l’ouvrage.

Par cette même convention, les trois gouvernements s’interdisaient de publier toute information confidentielle relative au projet. C’est en octobre 2006 que l’Albanie et la Macédoine d’abord, puis la Bulgarie et la Macédoine ensuite, passaient des protocoles d’accords fixant les points d’entrée et de sortie du pipeline dans chacun des pays. C’est enfin, le 31 janvier 2007 que l’Albanie, la Bulgarie et la Macédoine signaient une convention trilatérale, ratifiée par les parlements des trois pays, qui fixe les conditions dans lesquelles se dérouleront la construction, l’exploitation et l’entretien de l’oléoduc transbalkanique. Qui sont les heureux bénéficiaires de l’ensemble du projet ? La grosse entreprise à tout faire du ministère de la défense américain, Halliburton, qui a déjà engrangé quelques centaines de millions de dollars dans cette affaire, viendra plus tard le tour des géants pétroliers BP - Amoco - Arco et Chevron - Texaco.

" L’indépendance " du Kosovo est le dernier maillon qui restait encore en suspens pour verrouiller complètement la chaîne de bout en bout. Voila donc pourquoi, nous avons assisté à cette parodie, le 17 février dernier, par laquelle ce " pays " n’obtient d’ailleurs même pas un semblant d’autonomie. Tout comme pour la Bosnie voisine, c’est un haut représentant de la communauté internationale, les Etats-Unis et l’Union Européenne, en l’occurrence qui détiendra tous les pouvoirs normalement dévolus à un chef d’état. C’est lui qui mènera la politique étrangère du pays, au plan intérieur, il aura tous pouvoirs de contrôle sur tous les actes de tous les ministères ou organismes d’état, il approuvera ou rejettera toute loi, tout comme il nommera ou limogera tous les hauts responsables. Quant à la sécurité de la région, c’est l’OTAN, autant dire l’armée américaine, qui en aura la charge.

Comme quoi et encore une fois, dès qu’on sent une odeur de pétrole quelque part, voici qu’apparaît l’armée américaine, s’il faut violer la légitimité internationale, et remettre en cause unilatéralement une résolution adoptée à l’unanimité des pays membres du Conseil de sécurité, qu’à cela ne tienne.

NATO troops seize mining complex http://www.iacenter.org/folder04/kosovo_mines2.htm

La mine de Strezovc a des réserves s'élevant à 3.66 millions de tonnes, soit 1 482 000 tonnes de magnésium, 340 000 tonnes de silice.

La mine de Goles a des réserves s’élevant à 1,74 millions de tonnes, soit  804 000 tonnes de magnésium,  46 300 tonnes de silice.

La mine de Grednik a des réserves de 3,66 millions de tonnes dont 40,49% de bauxite.

La mine a des réserves s'élevant à 120 millions de tonnes de minerai 1.18gr / t-or soit 142 tonnes d’or.

La mine de Dushkaja a des réserves de 6,35 millions de tonnes de minerais soit 82 000 tonnes de nickel, 3175 tonnes de cuivre, 1 542 400 tonnes de fer, 2 800 000 tonnes de silice, 592 000 tonnes de magnésium.

La mine de Gllavica a des réserves de 6,24 millions de tonnes, 96 700 tonnes de nickel, 3 120 tonnes de cuivre, 1 340 000 tonnes de fer, 3 180 000 tonnes de silice, 844 000 tonnes de magnésium.

La mine de Suke a des réserves de 0,63 millions de tonnes, 8 600 tonnes de nickel, 378 tonnes de cuivre, 192 000 tonnes de fer, 309 000 tonnes de silice, 59 700 tonnes de magnésium.

La mine de Belo Brdo  a des réserves de 1,34 millions de tonnes, 88 300 tonnes de plomb, 77000 tonnes de zinc, 131 tonnes d’argent.

La mine de Crepulje a des réserves de 14 millions de tonnes, 303 800 tonnes de plomb, 2 810 000 tonnes de zinc

La mine de Cranc a des réserves de 1, 648 millions de tonnes, 125 000 tonnes de plomb, 48 300 tonnes de zinc, 168 tonnes d’argent

La mine de Drazhnje a des réserves de 6,7 millions de tonnes, 187 600 tonnes de plomb, 358 000 tonnes de zinc, 302 tonnes d’argent.

La mine de Hajvalia a des réserves de 0,723 millions de tonnes, 69 800 tonnes de plomb, 132 000 tonnes de zinc, 91 tonnes d’argent.

La mine de Novo Brdo a des réserves de 119 000 tonnes de plomb, 146 300 tonnes de zinc, 380 tonnes d’argent.

La mine de Stan Tërg a des réserves de 0,432 millions de tonnes, 22 000 tonnes de plomb, 9 600 tonnes de zinc, 35 tonnes d’argent.

Les mines de Trepca les plus importantes de toute l’Europe ont des réserves de 60,5 millions de tonnes, 3 millions de tonnes de plomb, 2 millions de tonnes de zinc, 4 500 tonnes d’argent.

La mine de charbon de Sibovc a la plus grande réserve de charbon de toute l’Europe avec 1 milliard de tonnes.

Les mines de charbon de Mirash et de Bardh produisent chaque année 1 200 000 tonnes de charbon d’où est traité 610 000 tonnes de charbon séché.

Le bombardement de la Yougoslavie sous les prétextes que nous connaissons tous a pu commencer le 24 mars 1999, il fut impossible ensuite d’obtenir des visas d’entrée dans ce pays.

Arrivé à l’hôtel Savoy de Moscou accompagné de Bruno Fanuchi grand reporter du Parisien et Vincent Hervouët de la chaîne de TV LCI, j’avais organisé pour le lendemain une interview conjointe avec le frère aîné de Slobodan Milosevic, Borislav Milosevic qui était, à cette époque, Ambassadeur de la Fédération de la Yougoslavie en Russie, après avoir été  Ambassadeur en Algérie quelques années avant.

Lors de cet interview filmée pour LCI qui a duré plus d’une heure trente, Vincent Hervouët posait les questions les plus pertinentes, alors que Bruno Fanuchi lui se contentait de prendre des notes. Vers la fin de cet entretien, Vincent Hervouët posa une question qui surprit toutes les personnes présentes : « Mais Votre Excellence, si je ne fais pas d’erreur, il me semble que vous avez reçu la Légion d’Honneur des mains du président François Mitterrand. » L’Ambassadeur de la Fédération de la Yougoslavie répondit en souriant : « oui effectivement j’ai la Légion d’Honneur, mais je ne la porte jamais ». Vincent Hervouët rétorqua alors : « Mais compte tenu des événements qui se passent actuellement contre votre pays, pourquoi ne la renvoyez vous donc pas à la France ? » Borislav répondit : « c’est une bonne idée, je n’y avais pas pensé, je vais y réfléchir » … L’interview se termina et nous fumes conviés à une collation dans une salle annexe de l’ambassade située sur l’avenue Moss film de Moscou.

Dans une seconde interview, toujours sur LCI, Borislav Milosevic déclara que la remise de son frère au Tribunal Pénal International de la Haye constituait un kidnapping sous la pression des américains et de l’OTAN.

Une grande reportrice de guerre française me téléphona un jour de la part de Bruno Fanuchi, grand reporter du Parisien, pour me demander s’il m’était possible de lui obtenir un visa pour aller à Belgrade et dans d’autres villes, au Kosovo sous les bombes de l’Otan. Je lui répondis que je la recontacterais avant une heure. Entre temps j’avais appelé Borislav pour lui demander ce « passe droit » en lui précisant bien que c’était une de nos « amis… ». Il me donna les instructions pour que cette journaliste obtienne son visa dans les 24 heures. Deux jours après son départ vers la Yougoslavie cette personne me téléphona à nouveau me disant qu’elle était bloquée au poste frontière hongrois et yougoslave, car pour la totalité des étrangers, y compris pour les journalistes, il y avait interdiction de passer, pour éviter la désinformation de certains journalistes par trop « favorable » à l’OTAN. Je téléphonais à nouveau à Borislav Milosevic pour l’informer de ce problème. Il me demanda où elle était bloquée et son numéro de mobile. Il la contacta  immédiatement, lui demanda de lui passer l’officier de service qui s’exécuta et laissa passer notre « invité ».

Arrivée à Belgrade, elle me contacta, à nouveau, pour me remercier et me dire que tout allait bien. Quelques jours après elle me téléphona pour m’informer qu’elle était dans un commissariat du centre de Belgrade et qu’elle s’était faite tabassée violemment, avec pour conséquences quelques fractures, par l’officier de police (une bombe avait tué son enfant) qui commandait ce poste, parce qu’elle était française. Il lui dit « ce sont vos avions, vos bombes qui tuent notre peuple ». J’informais alors Borislav du nouveau problème rencontré par cette femme, il entra dans une colère folle, téléphona à cette journaliste, lui demanda de lui passer l’officier en question qui passa un très mauvais quart d'heure. Cet officier s’est ensuite excusé puis a fait transporter la journaliste dans l’hôpital le plus proche. Je tiens à préciser ici que Borislav Milosevic voulait faire arrêter et condamner cet officier.  Ce n’est qu’à la demande de cette journaliste que cela n’a pas été fait. Celle-ci, après avoir terminé son reportage au Kosovo et dans divers villes de Yougoslavie rentra à Paris.

Le 27 mars 2001, je me rendis sans visa à Belgrade via Moscou pour affaires… & autres … Visa remis à la sortie de l’avion.

Après l’atterrissage de mon avion, en allant nous parquer à notre place habituelle, sur la gauche de celui-ci, je remarquais un jet assez particulier qui attira toute mon attention. En effet celui-ci aux couleurs rouge, blanc, bleu sans rien de plus, était garé dans un endroit éloigné de l’aérogare de Belgrade. Voyant ces trois couleurs, j’ai immédiatement pensé à un aéronef du gouvernement yougoslave où français, puis à une action de la France et de ses forces spéciales pour participer à un coup contre Slobodan Milosevic. Mais je n’ai jamais conçu un « un coup » de la part des USA. Je n’avais pas fait attention à l’ordre de ces trois couleurs… Ce n’est que quelques jours après que j’ai compris que « cet avion privé » appartenait au gouvernent américain en reprenant ces trois couleurs dans l’ordre...

Débarqué à Belgrade, je me suis rendu dans mon hôtel habituel au centre de la ville l’Intercontinental, puis, le lendemain, dans le quartier chic de Belgrade ou était située la villa de Slobodan Milosevic au 11 de la rue Uzicka. Le 1er avril de cette même année à mon réveil, j’ai pu suivre à la TV yougoslave l’attaque de la villa de Slobodan Milosevic par « les forces spéciales yougoslave ».

En visionnant à plusieurs reprises cette vidéo, j’ai pu y remarquer quelques petits détails troublants qui ne trompent pas les initiés. J'ai eu l'intuition que « les forces spéciales yougoslaves » n'étaient pas les seules dans l’attaque de cette villa. C’était impossible, vu la technique, la tactique employées qui ressemblaient étrangement aux agissements US. Ma question est restée sans réponse, ni confirmation jusqu’à aujourd'hui, mais je reste toujours septique sur la seule intervention des forces spéciales yougoslaves dans cette affaire, je n’exclue pas que des conseillers spéciaux aient été présents, comme cela a été fait dans d’autres pays...

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http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CAB01016268/paroles-de-freres.fr.html

C'était donc ça …. Slobodan Milosevic avait été livré au TPI contre la promesse des USA de remettre à la Yougoslavie la somme de 1,28 milliards de $ (somme jamais versée dans sa totalité, juste un acompte, venu plus que très tardivement, de quelques 350 millions de $, sans plus). Le 28 juin 2001 Slobodan Milosevic est transféré au TPI, alors que la constitution yougoslave prohibe l’extradition des ses citoyens. Mais le premier ministre de l’époque, Zoran Djindjic, a tout de même ordonné que Milosevic soit emmené sur une base aérienne américaine en Bosnie afin de procéder au transfert de ‘’ l'accusé ‘’ vers le TPI. Zoran Djindjic n'avait donc ni le droit, ni les pouvoirs légaux pour accomplir cet acte. De plus, il a affirmé par la suite que son geste n'était en aucun point motivé par le désir de justice, mais plutôt par le souhait de recevoir le milliard promis par les États-Unis … Sans commentaire !

En septembre/octobre 2001, je fus invité par le nouveau gouvernement de Belgrade pour apporter mes compétences ainsi que des financements internationaux pour reconstruire le pays. Là, j’ai été présenté au Maire de Belgrade qui, dans le même temps, était le chef du nouveau parti au pouvoir. Ce dernier m’a fait visiter Belgrade, les bâtiments, ponts détruits par les bombardements de l’OTAN, sans oublier l’ambassade de la République Populaire de Chine qui avait reçu un missile par « erreur » ainsi que l’immeuble totalement détruit de la télévision que contrôlait la femme de Slobodan Milosevic, madame Mirjana Markovic, etc. Puis nous nous sommes mis au travail le jour suivant, là j’avoue que je suis resté déconcerté devant certains interlocuteurs rencontrés lors de l'ensemble des rendez-vous, je m’explique.

Lors des différents « meetings » avec les nouveaux maîtres de Belgrade, je fus assez surpris de constater qu’à chacun des rendez-vous, sans exception, étaient toujours présents des personnes que je qualifierais de mafieux… Deux ou trois jours avant mon départ lors d’un déjeuner ou étaient présent des ministres, des députés, des personnalités de la mairie de Belgrade, j’avais décidé de « m’en faire un », à ma manière... J’ai donc choisi celui qui avait été présent dans la totalité des rendez-vous, un gros mal rasé d’une trentaine d’années, qui n'ouvrait la bouche que pour ne sortir que des stupidités et autres âneries ... pour rester poli.

J’ai commencé à lui poser des questions qui allaient le décontenancer, le déstabiliser, le toucher dans son égo, lui qui portait Rolex en or, stylo Mont Blanc, sans oublier l’éternel sacoche Louis Vuitton etc.

« Dis-moi toi ? Qui es-tu pour, sans arrêt, ouvrir ta grande gueule dans les entretiens ? » Mon traducteur Goran X me dit « tu es fou, je ne peux pas traduire çà, il va te fumer ce mec, tu ne sais pas qui il est ! » Je répliquais immédiatement à Goran : « je n’en ai rien à foutre de ce gros con ! Traduis, sans lui laisser le temps d’ouvrir sa gueule à ce connard ! »

Goran s’exécuta.  Je dis à ce mafieux : « tu crois qu’avec ta Mercedes, ta Rolex en or, ton Mont Blanc de merde, tu es quelqu’un ?, pour moi  tu n’es que de la merde, un gros con prétentieux ! »L’autre passa par toutes les couleurs. Mais à ma très grande surprise, suite à des échanges entre les yougoslaves présents à cette table, il ne répondit pas. Nous avons quitté ce restaurant vers 16 heures pour d’autres rdv dans Belgrade. Quelques heures après ce déjeuner un peu chaud, le mafieux en question téléphona à Goran pour lui dire qu’il souhaitait m’inviter dans une boîte de nuit, à la mode, de Belgrade. Arrivé vers 21 heures dans cette boîte, le garçon en question était là pour me recevoir à la porte de l’établissement, gentil, mielleux comme un petit gamin. Il avait fait préparer une table avec bouteilles de marques diverses, un repas et voulu me présenter des femmes yougoslaves pour passer « un bon moment », je lui fis savoir que cela ne m’intéressait pas et qu’il pouvait aller « se faire foutre ». J’ai quitté cet établissement environ 30 minutes après, sans dire au revoir à ce type que je n’ai jamais revu.

J’avais demandé à cette même époque à Borislav Milosevic de recevoir à Moscou l’avocat congolais Jean-Charles Tchikaya inscrit au barreau de Bordeaux. J’avais imaginé puis proposé d’apporter à Slobodan Milosevic le soutien de la communauté internationales des africains et des noirs de la planète y compris les noirs américains via Jean-Charles Tchikaya. Ce qui fut accepté par la famille Milosevic après plusieurs déplacements à Moscou de cet avocat de Bordeaux ami de longue date qui offrait ses services sans aucune rémunération.

Le premier jour de l’ouverture du procès de Slobodan Milosevic, l’avocat français Jacques Vergès s’était invité lui-même, comme à son habitude, se plaçant au centre de la salle d’audience de manière à ce que les télévisions du monde puissent diffuser sa présence au TPIY. Mais il fut prié de quitter rapidement les lieux, Jean-Charles Tchikaya lui est resté pour les premiers débats, ainsi que la suite.

En novembre 2005, professeurs en médecine yougoslaves, russes français se déplacèrent au TPIY à la demande de Borislav Milosevic et de la famille, suite aux problèmes de santé rencontrés par Slobodan. Il lui fut signifié par ces hautes sommités de ne plus prendre les médicaments prescrits par les médecins du TPIY, sans oublier que sa cellule était allumée 24/24 et 7/7 au début de son incarcération, soi-disant pour éviter un suicide de sa part… Slobodan Milosevic n’ayant aucune confiance dans les médecins hollandais du TPIY, demanda ensuite d’être traité dans un hôpital de Moscou, ce qui lui fut refusé.

Je n’ai pas souhaité donner de suite avec les nouveaux dirigeants de cette triste période de l’ex Yougoslavie, qui pour ce qui me concerne étaient tous à la solde de l’OTAN, assoiffés d’argent à n’importe quel prix.

Je ne suis jamais retourné en Serbie depuis ces événements !

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Borislav lui s’est vu proposé par les russes un poste de sénateur dans la Fédération de Russie, ne voulant pas renier ses origines, son passeport, sa nationalité Serbe, il a refusé.

Zoran Djindjic qui avait vendu Slobodan Milosevic à l’OTAN après plusieurs tentatives a été « snipé » le 12 mars 2003 ...

http://www.archivesolidaire.org/scripts/article.phtml?section=A1AAABBM&obid=18636

Slobodan, lui est décédé d’une ‘’ crise cardiaque ‘’ le 11 mars 2006, là ou vous le savez !

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P.S. : Je tiens à dédier cette promenade aux serbes nos alliés de tous temps que la France a trahis. A nos jeunes soldats envoyés au casse pipe dans ces chants de batailles, qui ne sont en fait que des luttes pour des intérêts financiers et qui, au final, ne servent que la superpuissance américaine à 80 %, comme en 39/45 en Europe, en Iraq, en Afghanistan, en Lybie, etc., etc.

***

* Jean-François Clarisse est un de ces hommes engagés au service de la France.

[Merci JMarc]

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