"Tunisie, le combat d'un opposant contre la folle arithmétique des présidentielles" Julien LARIEGE
Le 25 octobre 2009, se tiendront en Tunisie des élections présidentielles sans surprise.
Lors du précédent scrutin le président Ben Ali avait été réélu avec 94,49% des voix.
Il se présente pour la cinquième fois bénéficiant du soutien empressé de très nombreuses associations et de notables qui multiplient les messages de soutiens pour s'accorder les faveurs du palais.
Alors que dans de nombreux pays sans grandes traditions démocratiques en dépit de fraudes massives les scrutins sont l'objet d'âpres batailles et de contestations, la Tunisie offre un spectacle bien étrange.
Tous les indicateurs politiques disponibles depuis plus de vingt ans semblent accréditer une hypothèse inenvisageable dans n'importe quel pays du globe, le chef de l'état est soutenu invariablement et sans faille pas plus de 9 citoyens sur 10 lors des consultations électorales!
A la suite de la proclamation des résultats (le chef de l'état devrait obtenir selon la plupart des observateurs entre 93 et 97% des suffrages) les contestations ne seront que faiblement répercutées par les médias internationaux et les grandes puissances comme les autres chefs d'état africains n'émettront aucune réserve.
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Parmi, les rares candidats qui ont été autorisés à se présenter, Ahmed Brahim, un professeur de linguistique comparée à la retraite, semble incarner une opposition assumée aux orientations présidentielles. Premier secrétaire du Parti Ettajdid (Renouveau), successeur du Parti communiste tunisien, il prône l'adoption "d'une nouvelle constitution" garantissant les libertés de réunion, d'association et de la presse. Opposé à une alliance avec le courant islamiste, qui n'est pas représenté sur la scène politique officielle, il s'autorise de nombreuses critiques sur la politique menée par le chef de l'état. Depuis le début de la campagne, il se plaint d'entraves multiples. Un numéro de la publication du parti Attariq Al Jadid a été saisi par les autorités le 10 octobre. Sa candidature se justifie pour de nombreux tunisiens car elle permet enfin l'expression publique d'une voix dissonante.
Lors du précédent scrutin présidentiel en 2004, le candidat du mouvement Ettajdid Mohamed Ali Halouani avait obtenu 0,95% des voix....
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