Débats

« La question du Kosovo un an après l’indépendance : enjeux internationaux et crise balkanique » par Alexis TROUDE

Le 17 février 2008, le Parlement de Pristina proclamait de façon unilatérale la sécession de la Serbie. Près d’un an après cette auto-proclamation d’indépendance, bien plus d’inconvénients que d’avantages sont apparus. Le Kosovo est en 2009 un Etat non-viable, où les droits les plus élémentaires, comme la liberté de circuler ou la sécurité des individus, ne sont toujours pas appliqués sur tout son territoire. Il est dirigé par des autorités corrompues et impliquées dans divers trafics, dont certains membres sont accusés d’actes de guerre. Enfin, la sécession kosovare présente un risque croissant de déstabilisation des Balkans tout entiers, dans une région où chaque pays regroupe plusieurs nationalités, qui elles-mêmes occupent souvent des espaces transfrontaliers (Albanais, Serbes, Hongrois).

Alors que les Etats-Unis, principal soutien des indépendantistes albanais, misaient sur un mécanisme rapide de légitimation par une centaine de nations, le processus de reconnaissance internationale apparaît aujourd’hui laborieux, avec seulement une cinquantaine d’Etats. Se pose alors la question de l’exemplarité d’une sécession en temps de paix, tant sont nombreuses les nations fédérales, ayant à régler de nombreux irrédentismes, considérant l’indépendance du Kosovo comme un précédent dangereux (Russie, Chine, Indonésie, Brésil). Par ailleurs, les apprentis-sorciers de l’UE et de l’Otan n’ont pas pensé que ce fractionnement continu pouvait provoquer d’autres poussées irrédentistes partout en Europe (Bosnie, Abkhazie, Flandres).

I- Le Kosovo en 2009 : Etat-voyou et zone de non-droit

Le 17 février 2008, le Parlement de Pristina votait une déclaration unilatérale d’indépendance, signifiant la sécession de la Serbie. Or cet acte reconnaissait, pour la première fois depuis 1945 et en période de paix, la scission d’un territoire sans précédent étatique dans l’histoire. En outre, cette déclaration unilatérale d’indépendance cautionnait un Etat de non-droit. Akim Çeku, ex-commandant de l'armée yougoslave, devenu Premier ministre du Kosovo en 2004, a commis des crimes de guerre lorsqu’il combattait en Croatie dans les années 1990. Il est par ailleurs poursuivi par des tribunaux serbes pour actes de guerre durant le conflit entre police serbe et UCK en 1998 au Kosovo. Le second Premier Ministre, Ramush Haradinaj (2006-2007), avait eu un procès au TPIY, dont le procureur réclamait 25 ans de prison pour le massacre de dizaines de villageois serbes, (civils, femmes et enfants) durant la guerre du Kosovo en 1998. Haradinaj a été acquitté en avril 2008 pour absence de preuves ; en effet, neuf témoins sont morts accidentellement durant son procès. Enfin, l’actuel Premier Ministre, Hashim Taçhi, qui dirigeait les forces de l’UCK en 1998, est accusé par Belgrade d'avoir directement massacré 60 villageois serbes du Kosovo, durant l’été 1998. Par ailleurs, un rapport récent des services allemands (BND) démontre l’implication de Thaçi dans le racket et le trafic de cigarettes développés par la mafia albanaise. Le Kosovo est aussi la plaque tournante du trafic de drogue en Europe : 80 % de l’héroïne venant d’Asie et destiné à l’Europe occidentale y transite. Sur ce territoire enclavé dans les Balkans ont été « éduquées » puis jetées sur le marché occidental plus de 80 000 jeunes filles moldaves, russes ou roumaines en 10 ans. Enfin, sur 18 000 plaintes enregistrées par des Serbes dont les maisons ont été confisquées ou détruites depuis 1999, seules 2855 ont été traitées par l’Agence pour la Propriété du Kosovo ; encore cela n’a abouti que dans une petite minorité des cas à un retour des familles dans leur résidence ante-1999.

Mais le comble de l’ignominie est le trafic d’organes dont on soupçonne les autorités de Pristina depuis quelques mois. En avril 2008, Carla del Ponte publiait La chasse, les criminels de guerre et moi, un livre dans lequel elle évoquait un trafic d'organes mené au Kosovo à la fin des années 1990, impliquant de hauts responsables politiques actuels siégeant à Pristina. Environ 300 prisonniers serbes auraient été transportés pendant l’été 1999 depuis le Kosovo jusqu’en Albanie, dans la petite ville de Burrel, à 91 km au nord de Tirana, où ils auraient été enfermés dans une sorte de prison. Un local dans une "maison jaune" en dehors de la ville fut utilisé comme théâtre d’opération. On avait découvert des traces de sang dans la maison, qui avait été repeinte en blanc entre-temps, de même que des restes de matériel médical usagé (gaze, seringues, baxters de transfusion, bouteilles vides et médicaments utilisés pour la relaxation musculaire). Les organes prélevés auraient été ensuite "envoyés vers des cliniques à l’étranger pour être implantés sur des patients qui payaient", pendant que les victimes restaient "enfermées jusqu’au moment où elles étaient tuées pour d’autres organes". La Serbie a réagi au printemps 2008 en demandant à la justice internationale de rouvrir l’enquête sur ce trafic présumé. Côté kosovar, la ministre de la Justice avait, elle, qualifié de "fabrications" les faits rapportés par Carla del Ponte. Mais malgré tous ces indices, Del Ponte indiquait dans son livre que "nous avons décidé (en 2004) que les preuves n'étaient pas suffisantes. Sans les corps ou de fortes évidences qui lieraient divers suspects aux crimes, toute possibilité de poursuivre les enquêtes était close pour le tribunal" .

Or le 5 novembre 2008, une enquête du Spiegel a réactivé le processus. Les journalistes s’intéressent maintenant particulièrement à la maison de la famille Katuci où, selon Del Ponte, se serait passé l’essentiel des opérations. Même si la famille nie tout en bloc, de fortes présomptions existent. Deuxième point intéressant, Del Ponte affirme que dans ce trafic auraient été impliqués, à la fin des années 1990, des dirigeants de l’actuel Kosovo indépendant, dont l'actuel Premier ministre Hashim Thaçi. Une première enquête avait été diligentée par le Conseil de l’Europe en 2004 avec la fouille de la maison en février de la même année, mais n’avait pas abouti car les témoins éventuels n’avaient pas osé parler, de peur de mettre en cause d’anciens membres de l’UCK maintenant au pouvoir. Selon un des enquêteurs de l’époque, « ils ont eu peur que chacune de leur déclaration ne soit une condamnation à mort ». Cela démontre encore le degré de corruption et de non-droit qui règne au Kosovo.

Autre conséquence importante : le Conseil de l’Europe a engagé en novembre 2008 l'enquêteur spécial Dick Marty, qui  doit se rendre au nord de l'Albanie pour refaire  l'enquête sur les transplantations  d'organes de jeunes soldats serbes. Dick Marty, connu pour avoir réglé des questions épineuses , estime que ces crimes ont été commis dans la ferme de la famille Katuci, mais aussi ailleurs en Albanie,  là où  à la fin des bombardements de l'OTAN en 1999 les membres de l' UCK avaient tué plusieurs centaines de prisonniers serbes.   Le "Guardian" néanmoins affirme avoir vu le rapport du médecin légiste diligenté par Del Ponte, entretemps introuvable, qui avait été rédigé par Jose Pablo Barajbar, expert de l'ONU et ancien chef du bureau de l' ONU pour les personnes disparues !

II- Mono-ethnisme et purification ethnique : la faillite de l’OTAN et la fin des valeurs européennes

De mars 1998 à février 1999, un conflit ouvert entre la police serbe et l’organisation terroriste de l’UCK s’était déroulé au Kosovo, province méridionale de la Serbie. Il avait été suivi par une campagne de bombardements massifs de l’OTAN sur la Serbie du 24 mars au 10 juin 1999, date à laquelle les troupes de l’OTAN sont entrées dans cette province serbe et la Mission Intérimaire des Nations Unies pour le Kosovo (MINUK) s’est installée.

Depuis la mise sous tutelle de la MINUK du Kosovo en 1999, le bilan humanitaire est désastreux. Entre 1999 et 2008, sur les 235 000 Serbes, Tziganes, Goranis et Turcs chassés du Kosovo après les accords de Kumanovo, seuls 18 000 ont pu revenir dans leurs foyers. 1 197 non-Albanais ont été assassinés, 2300 kidnappés. Il ne reste plus un Serbe à Gnjilane où ils étaient 8000 en 1999 ; ils sont 44 à Pristina, au lieu de 40 000 en 1999. Sur une population de Roms estimée à 170 000 en 1999, les deux-tiers ont dû fuir. Or ce nationalisme albanais exacerbé se fait aussi à l’encontre des autres communautés. Le leader des Slaves islamisés de la vallée de la Gora (Goranis), Murselj Halili, a été sommé en 2004 de quitter dans la nuit son appartement par des hommes encagoulés ; le 1° septembre 2007, la tombe de Mourat, ce sultan turc qui avait été tué par le Serbe Milos Obilic lors de la Bataille du Kosovo, a été dynamitée par les extrémistes albanais. Le plus grave est que le bilan des retours, pourtant un des objectifs centraux de la présence internationale, est catastrophique : selon l’UNHCR, seuls 5 632 réfugiés sont retournés ces quatre dernières années au Kosovo. Plus grave encore, devant la recrudescence des attaques à la grenade contre des fermes isolées, des écoles ou des bus de la communauté serbe, seuls 24 % des retours en 2008 ont été le fait de Serbes.

Plus de 150 églises et monastères orthodoxes ont été détruits, et 40 000 maisons brûlées ou détruites à l’explosif par les extrémistes. En outre, le gouvernement de Pristina mène une politique d’albanisation culturelle, conduisant à un mono-ethnisme exclusiviste. Le Ministère de l’Education de Pristina a imposé l’albanisation des cours du primaire en 2006. Malgré une opposition de fait dans certaines enclaves, les enfants serbes, turcs ou roms sont obligés dans la plus grande partie du territoire d’utiliser la langue albanaise, alors que selon la Constitution de Serbie et les garanties comprises dans les accords de Kumanovo, les minorités avaient droit d’usage de leur langue à l’école.

Dans l’enseignement secondaire et supérieur, un régime de « soft-apartheid » est pratiqué par les autorités de Pristina. A Mlike, petit village près de la ville de Dragas, une école privée a été ouverte dans une ancienne villa, depuis que les autorités centrales ont interdit l’enseignement de l’histoire et de la culture des Goranis, pourtant inscrites dans la constitution serbe. A l’université de Pristina, plus aucun cours ne se fait en serbe ou en turc : les étudiants serbes sont allés se réfugier à Mitrovica, alors que les Turcs partent étudier en Serbie centrale, en Bosnie ou en Turquie. Les noms serbes, roms ou bochniaques des villes et villages sont systématiquement rebaptisés par le gouvernement de Pristina. Ainsi Urosevac la serbe s’appelle Ferizaj et Dragas, ville historique des Goranis, a été rebaptisée Sharri par les Albanais. Le multi-ethnisme promis par Bernard Kouchner, Haut représentant de l’ONU au Kosovo en 1999-2000, a donc laissé la place à une politique culturelle exclusiviste.

Plus grave encore, un arc de tensions se développe à partir du Kosovo, faisant craindre la construction d’un « Grand Kosovo ». Plusieurs groupes armés réclament déjà la scission de leur région pour se rattacher au Kosovo. Des hauteurs des montagnes au nord-ouest de la Macédoine, des roquettes ont été tirées en décembre 2007 sur l’enclave serbe de Strpce au Kosovo : les extrémistes albanais veulent ainsi ouvrir la frontière entre le Kosovo et la partie albanophone de la Macédoine. Ces ex-membres de l’UCK, enrôlés dans l’ANA (« Armée nationale albanaise »), ont réussi à créer une zone d'instabilité au Nord du Kosovo, s’entraînant dans des camps au Monténégro. Au Sandjak, couloir stratégique de 8873 km2 reliant le Kosovo à la Bosnie, le terrorisme islamiste a fait son apparition en 2007. Après la guerre de Bosnie (1992-1995), certains groupes de moudjahidin afghans et arabes avaient trouvé refuge au Sandjak. Après plusieurs années d’attente, les groupes wahhabites sont passés à l’action et la police serbe a démantelé au printemps 2007 un camp d’entraînements militaire autour de Novi Pazar, arrêtant 5 Jordaniens. Située au sud de la Serbie à l’intersection des corridors VIII et X, une guérilla albanaise maintient la pression contre la police serbe. On assiste donc à la menace de création d’un Grand Kosovo autour du nouvel Etat indépendant.

III- Echec du « state-building » onusien et Etat le plus pauvre en Europe

Depuis le 17 février 2008, la communauté internationale révise sa stratégie pour le Kosovo. La communauté internationale a déjà accordé 2,7 milliards d’euros d’aide au Kosovo depuis 1999, suivis par de nouvelles tranches d’aides de 700 millions promises en juillet 2008. Or le résultat n’est pas probant : taux d’espérance de vie le plus bas d’Europe, chômage touchant 47% de la population active et 37 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Depuis la sécession kosovare, la Serbie, qui fournissait 90 % de l’électricité, a drastiquement restreint ses livraisons. Or avant même l’acte d’indépendance, les autorités de Pristina, qui avaient licencié les cadres non-Albanais des sociétés étatiques, avaient du mal à assurer l’énergie sur tout le territoire. Les deux centrales électriques de cette province ne peuvent à l’heure actuelle garantir la fourniture d’électricité aux 2 millions de Kosovars, ce qui provoque de nombreuses coupures quotidiennes : en 2006, 90 jours sur l’année en moyenne. Seule la centrale « Kosovo B » est en train d’être réhabilitée, avec un financement de l’UE.

Le complexe minier de Trepča, dans le nord de la Métochie, est un bon exemple de la gabegie des autorités de Pristina et de l’attentisme pas anodin de la MINUK. Dans les années 1970, Trepča était un des plus grands complexes miniers d’Europe. Sur 9500 ouvriers enregistrés en 2000, seuls 4000 reçoivent des salaires aujourd’hui, a fortiori de façon irrégulière. La situation est désolante : wagons de marchandises bloqués depuis 10 ans, chaudrons rongés par la rouille et bâtiments portant les stigmates d’affrontements à l’été 1999 entre les ouvriers et les soldats bengalis de l’ONU. Dans l’attente d’un repreneur, pour maintenir une activité, le combinat s’est tourné depuis 2001 vers le recyclage de métaux usés, ce qui permet à plusieurs centaines d’ouvriers de maintenir la fiction d’un emploi – en fait un chômage technique payé 30 euros par mois. Le contraste est saisissant avec la présence sur le site industriel de dizaines d’ “experts” finlandais, allemands ou croates grassement payés pour donner des avis qui pour l’instant ne sont appliqués. Sans parler de la catastrophe écologique qui ne semble pas inquiéter la communauté internationale : 3000 tonnes au bas mot de lignite s’écoulant à la moindre pluie sur la Bistrica.

Dans les transports, la situation s’apparente à une véritable ghettoïsation des Serbes, que nous avons pu vivre personnellement.  Les autocars de la MINUK étaient utilisés jusqu’en janvier 2005 ; depuis, ce sont les autorités du Ministère des Transports des autorités de Pristina qui s’en chargent. Des autocars kosovars traversent les enclaves, mais il est risqué de les emprunter, car il n’y a aucune mixité entre Albanais et non-Albanais. La municipalité de Pristina a développé des lignes d’autobus entre le centre-ville et Gracanica pour les Albanais, mais pas pour les Serbes ni pour les minorités ethniques. Cela fait des années que les viticulteurs serbes n’osent plus aller travailler dans les vignobles autour d’Orahovac car, en 2000 et 2001, trois d’entre eux avaient été assassinés sur ces collines.. Certaines lignes privées serbes vont de Gracanica à Belgrade ou bien de Strpce à Belgrade, mais sans le droit par exemple pour cette dernière de faire étape à la gare routière de Gnjilane. Cela aboutit à des scènes d’un autre âge, où les cars entre les enclaves de Strpce et de Gracanica s’arrêtent en dehors de Gnjilane et où, tels les juifs des ghettos, s’engouffrent des vieilles femmes serbes dans des cars de fortune après avoir vérifié qu’aucun voisin albanais ne les ait dénoncés.

Un an après l’indépendance autoproclamée du Kosovo, la question de la police n’est toujours pas réglée. La KPS (Force de Police du Kosovo), créée par la MINUK en 1999 mais sous le contrôle des autorités de Pristina, avait été épurée en 2003 de la surreprésentation d’anciens membres de l’organisation terroriste UCK « réintégrés ». La KPS était depuis formée de policiers représentatifs localement de la composition ethnique, dans le but d’adhérer au mieux aux préoccupations sécuritaires locales. Ainsi à Dragas au sud-est de la Métochie, policiers KPS bosniaques, goranis et albanais étaient censés pouvoir défendre toutes les communautés. Mais quelques exercices musclés, comme celui dit de « coopération » entre la KFOR et la KPS exclusivement albanaise d’Orahovac, dans les faubourgs de la ville habitées par quelques trois cents Serbes, a été mal vécue par cette communauté. Après les émeutes du printemps à Mitrovica-nord, plus de 200 policiers serbes avaient refusé de réprimer les leurs. Ils n’ont pas été réembauchés depuis par les autorités de Pristina, ce qui fait qu’on ne trouve plus que 38 policiers serbes dans la KPS, faisant passer leur proportion à moins de 1 %. Après la refonte de la KPS en juin 2008 par les autorités de Pristina, seuls 173 policiers sur 2860 sont représentatifs des diverses minorités, soit seulement 6 %.

Le mécontentement social et une présence internationale de 9 ans expliquent la tension très forte entre population locale et forces internationales. En février 2007, deux jeunes Albanais du mouvement « Autodétermination », qui protestaient contre la présence des forces de l’OTAN, sont morts sous des tirs de balles en caoutchouc. Le 17 mars 2008, des émeutes de Serbes refusant l’emprisonnement d’employés du palais de justice de Mitrovica-nord par la MINUK se terminaient par la blessure de 120 personnes et la mort d’un policier ukrainien de la MINUK. Des émeutes inter-ethniques ont également repris en 2008. Le 27 août, 100 Serbes et 70 Albanais s’affrontaient dans le quartier des Trois tours à Mitrovica-nord ; le 30 octobre un groupe d’Albanais tentaient sans l’autorisation de la MINUK de reconstruire leurs maisons dans les faubourgs de la même ville et les forces de la MINUK et de la KFOR durent intervenir à balles réelles. Enfin, dans les dix jours qui ont suivi l’annonce du plan Ban-Ki-Moon en novembre 2008, déjà deux manifestations ont réuni à Pristina plusieurs milliers d’Albanais. A l'appel du mouvement radical "Autodétermination" et aux mots d’ordre explicites de « Non à l’Eulex », « A bas la résolution 1244 » et « Les Serbes dehors », son chef Albin Kurti s'est prononcé contre l'implantation de l'EULEX. Ses propos anti-européens et jusqu’au boutistes présentent un danger pour le pouvoir. C’est pourquoi les forces de police ont du intervenir à plusieurs reprises pour contenir la foule haranguée par Kurti contre le gouvernement albanophone. Le 14 novembre, une bombe explosait devant le bureau du représentant spécial de l’UE à Pristina, revendiqué par une mystérieuse « Armée de la République du Kosovo » (ARK), qui dans son communiqué annonçait « Aussi longtemps que le plan de l’ONU restera appliqué, il n’y aura pas de sécurité pour les Serbes ». L’ANA menaçait dans son communiqué de faire exploser le quartier général de l’EULEX tant que la neutralité serait maintenue concernant le statut du Kosovo, ajoutant qu’il y aurait à l’avenir d’autres conflits, non seulement au Kosovo mais dans les régions alentours.

Dans ce contexte, chaque camp consolide ses positions. Le Parlement kosovar a rédigé une Constitution qui assure la protection des minorités, mais cela n’a pas empêché les craintes de la principale d’entre elles, les 136 000 Serbes. En réaction, le Conseil National Serbe a créé le 28 juin 2008 l’Assemblée des municipalités serbes du Kosovo, qui réunit toutes les communes peuplées majoritairement de Serbes au nord du Kosovo. Cela pose la question lancinante d’une partition du Kosovo. Même si les autorités albanophones de Pristina dénoncent cette sécession, la communauté internationale donne des signes tendant à reconnaître l’autonomie des communes serbes du nord de la rivière Ibar.

IV - EULEX ou MINUK : l’imbroglio international au service des grandes puissances ?

Après les accords de Kumanovo signés en juin 1999, la résolution 1244 de l’ONU fixait le statut de cette région : le Kosovo reste une province de la Serbie, avec une « autonomie substantielle ». L’indépendance autoproclamée le 17 février 2008 laisse à la MINUK quelques tâches administratives. A cette double administration Pristina/Minuk vient se rajouter le projet par l’UE d’envoi de la mission EULEX : 1900 juges, policiers et douaniers qui remplaceront la MINUK pour superviser le respect des droits des minorités. L’Union européenne est là face à un dilemme important : envoyer l’EULEX ou laisser l’ONU terminer sa mission. Mais face aux oppositions surtout des Serbes, cette prise en charge a été reportée à décembre 2008, en attendant le feu vert du Secrétaire général de l’ONU. Enfin, un accord de faisabilité pour l’intégration européenne, en discussion entre Pristina et Bruxelles depuis 2002, devrait être présenté et signé à l’automne 2009 ; cela renvoie au milieu de la décennie 2010 une éventuelle adhésion du Kosovo à l’UE.

Belgrade s’appuie sur le soutien de Moscou et de Pékin, membres permanents du Conseil de Sécurité, pour s’opposer fermement à ce qu’ils considèrent come un acte illégitime. En effet, tant que la résolution 1244 régira l’administration de la MINUK, l’UE ne peut pas remplacer l’ONU au Kosovo selon Belgrade. Par ailleurs, la position du gouvernement serbe depuis l’indépendance autoproclamée repose sur trois postulats clairs: il ne s'oppose pas à la venue de l'EULEX,  mais à condition que cette mission soit statutairement neutre, soit confirmée par le Conseil de sécurité de l'ONU et entre dans le cadre de la résolution 1244 . Le gouvernement de Belgrade, satisfait de la prise en compte de ses desiderata par Ban-Ki-Moon, a assoupli début décembre sa position et accepté finalement que la mission EULEX remplace progressivement la MINUK au Kosovo..

Le président serbe a présenté le 8 novembre 2008 un plan en 6 points pour le futur statut du Kosovo. Le nouveau statut serait celui d’une autonomie dans les domaines de la police, de la justice, des douanes et de la circulation ; où dans les zones à majorité serbes, des fonctionnaires serbes seraient sous l’autorité directe de Belgrade. Des postes de police seront ouverts dans toutes les communes où il y a des minorités sous la direction de la police internationale, les policiers étant nommés en fonction de la composition ethnique. Le même principe sera appliqué pour les juges et les procureurs : le tribunal de Kosovska Mitrovica va donc pouvoir fonctionner à nouveau normalement. En ce qui concerne les Douanes, elles seront aux mains des douaniers internationaux, ce qui permettra aux véhicules ayant des immatriculations autres que celles de Pristina, de circuler. Enfin, la sauvegarde des biens religieux et culturels serbes est renouvelée par les forces internationales, de façon illimitée et les terres d’église échappent à la juridiction et aux taxes de Pristina.

L’enjeu est pour la communauté internationale de rééquilibrer, notamment dans la justice et la police, une sous-représentativité des Serbes. Mais les Albanais le voient plutôt comme la porte ouverte à une future scission du nord du Kosovo. C’est pourquoi le Premier ministre auto-proclamé du Kosovo Hashim Thaçi réagissait le 20 novembre, disant que"  le plan de l’ONU est inacceptable" et qu'il attendait que la Mission de l'UE soit rapidement installée dans tout le Kosovo, selon le plan établi par Ahtisaari et l'UE en février. Le président du Kosovo Fatmir Sediju  contre-attaquait le 25 novembre avec un plan en 4 points après s'être entretenu avec Daniel Fried, Secrétaire d'état  adjoint américain. Ce plan rejette le plan de l’ONU, prévoit le déploiement de l’EULEX sur « tout le territoire du Kosovo » et affirme « une coopération étroite avec les Etats-Unis, l’Union européenne et l’OTAN ».

Le 26 novembre, le plan de l’ONU en 6 points est définitivement accepté par l’Assemblée générale de l’ONU. C’est une victoire diplomatique pour le gouvernement serbe. Son ministre des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, explique que « ce qui a été crucial pour notre acceptation du plan Ban Ki Moon est la position claire de l’UE de la neutralité de la Mission EULEX et sa mise sous tutelle de l’ONU ». Hashim Taçi lui réagissait vivement le 30 novembre : " Oubliez les 6 points, ils ne seront pas appliqués au Kosovo, car notre objectif est de mettre en oeuvre le plan Ahtisaari ». Or le déploiement des premiers éléments de l’EULEX le 9 décembre 2008 sur l’ensemble du territoire, même aux postes-frontières au nord de Mitrovica, semble donner raison à la partie albanaise.

Les réactions internationales au vote de l’ONU mettent bien en exergue la réalité, dans les Balkans, de l’affrontement russo-américain. Les Etats-Unis semblent accepter le vote de l’ONU. Ainsi, dans un communiqué du 28 novembre, le Département d'état américain déclarait que les Etats Unis saluent le déploiement de l'EULEX sur tout le territoire du Kosovo et jugent positivement le transfert de pouvoir de l'UNMIK à l'EULEX qui apporte "une amélioration certaine de la stabilité de la région" . Mais derrière ce oui de façade, les Etats-Unis semblent plutôt soutenir Pristina. En effet, nulle part le communiqué ne mentionne que Pristina a rejeté le rapport de Ban Ki Moon, ni l'arrangement basé sur  la résolution 1244. En même temps, Daniel Fread,  le secrétaire d'état adjoint des USA, déclarait le 2 décembre que pour Washington, "la  Mission EULEX n'est pas neutre : elle a pour but de défendre la souveraineté et l'intégrité du Kosovo ». Enfin, une cinquante d’experts américains font partie du premier déploiement de hauts-fonctionnaires, lesquels devaient être pourtant seulement européens ! Le représentant de la Russie à l’ONU adopte un tout autre ton. Il met en garde les Albanais de saboter le plan en 6 points et demande à la communauté internationale de faire pression sur Pristina. « Notre position reste inchangée et constante : la résolution 1244 doit s’appliquer dans toute son acception et la MINUK doit continuer à exercer ses responsabilités, en particulier en protégeant ses minorités. » En fait, Russes et Américains, préoccupés par des responsabilités respectives dans le Caucase et au Moyen-Orient, semblent déléguer ce dossier à l’Europe.

Bruxelles fait également pression sur Pristina, car l'avenir de sa mission EULEX est en jeu, mais par ses tergiversations montre une fois de plus sa faiblesse sur ce dossier. Ainsi le député européen allemand Doris Pack affirmait dans la même semaine que la Mission européen opérerait dans le cadre du plan Ahtisaari....  mais sur la base de la résolution 1244 .Javier Solana prenait plutôt le parti albanophone en annonçant que selon lui, l'EULEX commencerait à "se déployer dans tout le Kosovo"  en décembre. L’UE paraît ainsi ne pas avoir de stratégie commune et est bloquée par les divisions internes sur la question (l’Espagne, la Bulgarie, la Roumanie et Chypre ont déclaré l’EULEX illégitime tant que l’ONU ne statue pas sur une nouvelle résolution). 

Autre victoire pour Belgrade, la perspective de voir les policiers serbes qui avaient quitté la KPS retrouver leurs postes et sécuriser le postes frontières, ce qui échappait aux Serbes depuis 2003. Le ministre serbe  du Kosovo, Goran Bogdanovic  a assuré que leur statut sera rapidement réglé : après la décision du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'EULEX, rapidement seront créées des conditions du retour des Serbes dans la KPS. Ils attendent que soient ouverts des postes de police comme le prévoit la résolution  1244  dans les milieux à majorité serbe, ainsi que dans certains postes  frontaliers. Surfant sur cette victoire diplomatique, le Président serbe Boris Tadic a demandé le 1° décembre une révision des Accords de Kumanovo de 1999. Le président Boris Tadic a en effet estimé que le moment est venu d'une modification de cet Accord qui avait instauré  une zone de sécurité terrestre le long de la ligne administrative, avec le Kosovo, vers la Serbie centrale. En 1999, il s’agissait pour l’OTAN d’empêcher un éventuel retour de l’armée serbe au Kosovo. Le général en chef de l'armée serbe, le général Zdravko Ponos, enhardi par une rencontre avec les responsables de l'OTAN et de la KFOR, a annoncé qu'un accord était intervenu sur des discussions d'experts sur une révision de l'Accord de Kumanovo. Les Serbes estiment que cet Accord n'a plus de sens, la situation sur le terrain étant différente de celle de 1999.  Le danger est en 2008 le terrorisme albanais venu du Kosovo ; or déjà en 2002 la KFOR avait laissé l’armée serbe rentre dans cette zone pour « nettoyer » des poches de l’ANA (Armée de Libération du Kosovo) opérant alors au Kosovo et en Macédoine. Belgrade redoute aussi que la TMK, constituée en 2003 à partir largement d’anciens membres de l’UCK, et devant se fondre dans la KSF (Force de Sécurité du Kosovo) ne soit une véritable armée. Or cela remettrait en cause la libre circulation et la souveraineté de la Serbie. Cette demande récente de Tadic semble logique à l’heure où la Serbie, membre du Partenariat pour la paix, est en voie d’intégration à l’OTAN et se veut un facteur de stabilité dans la région. 

Le problème des Serbes face à la Mission EULEX ne se trouve pas à Belgrade mais au Kosovo. Alors que les Albanais sont unanimes pour réclamer le déploiement d’EULEX sur tout le territoire kosovar, les leaders serbes du Kosovo sont extrêmement divisés sur l’application de l’accord Ban-Ki-Moon. Le président de l'Assemblée des communes serbes, Marko Jaksic, a demandé que l'EULEX soit boycottée, ne reconnaissant pour seule force internationale que la MINUK . Par contre, ceux du centre du Kosovo y voient une protection, surtout depuis que les policiers serbes ont démissionnés. Mais même en acceptant, les leaders serbes sont sceptiques sur les bonnes intentions d’EULEX. Dragan Nikolic chef de la région Kosovo-Pomoravlje dans laquelle vivent 40.000 serbes constate : " Nous avons peur, car notre expérience nous dit que pour les Serbes ni la KFOR ni l'UNMIK n'ont rien fait,  mais tous s'appuyaient sur la résolution 1244. Nous sommes très sceptiques"..     Seul Olivier IVANOVIC,  le Secrétaire d’Etat pour le Kosovo, est confiant : l'EULEX s'installera progressivement car il est nécessaire un peu de temps aux Serbes pour avoir confiance en elle. Or ce qui semble se dessiner est, par prudence, de positionner les policiers français et roumains dans les environs de Mitrovica et les Polonais autour de Pristina.           

Beaucoup d ' inconnues subsistent dans cette affaire. Par exemple la façon dont l'ONU et l'UE envisagent d’envoyer les rapports de l'EULEX, à New York ou à Bruxelles ? Régulièrement ou de temps en temps ? Tout cela envenime la polémique de savoir si le statut de neutralité de l'EULEX  éloigne le Kosovo de la Serbie ou bien au contraire le maintient en Serbie. Si le ministre serbe des A.E Vuk Jeremic est satisfait du résultat de la réunion de New York, l'opposition serbe et plus particulièrement le DSS et le SRS affirment qu'avoir accepté l'EULEX est pour Belgrade la confirmation de la perte du Kosovo.

 IV- Effet-domino : Réactions en chaîne sécessionnistes

L’équilibre international datant de 1945, fondé sur l’intangibilité des frontières internationalement reconnues, est mis à mal par un acte en contradiction avec la Résolution 1244 de l’Onu et avec les Accords d’Helsinki. La conséquence est qu’en novembre 2008, seuls 51 pays sur 205 ont reconnu l’indépendance du Kosovo. Les pays les plus peuplés au monde ont refusé cet acte illégal : Chine, Inde, Brésil, Russie. Par crainte d’un morcellement de territoires plurinationaux, les continents sud-américain et africain et des nations phares du monde musulman, comme l’Indonésie, l’Egypte, l’Iran ou l’Algérie, ont massivement refusé la sécession kosovare. La reconnaissance de cette indépendance par les pays occidentaux a réussi à ressouder par contre-effet le bloc slave-orthodoxe dans l’UE –Slovaquie, Roumanie, Grèce, Chypre- et en dehors –Russie, Ukraine, Biélorussie.

Près d’un an après l’auto-proclamation de l’indépendance du Kosovo, la communauté internationale est dans l’embarras et certains estiment que c’est un précédent dangereux. M. Lamberto Zannier, Représentant spécial du Secrétaire général au Kosovo et Chef de la MINUK, a déclaré le 27 novembre qu’il avait eu l’occasion d’acquérir « une vision plus nuancée » de la situation sur le terrain depuis sa nomination en juin.  La situation au Kosovo est dans l’ensemble restée calme, mais la situation politique est « plus complexe que les observateurs ne le pensaient ».  « Contre toute attente, a affirmé M. Zannier, le rythme des reconnaissances de l’indépendance du Kosovo–52  au 31 octobre- est plus lent que prévu ».  Or ceci entrave selon lui la capacité du Kosovo à adhérer à des organisations internationales et à tisser des liens extérieurs. Actuellement, le Kosovo ne fait partie d’aucune OIG de taille, ni FMI, ni BIRD, ni ONU ; son adhésion à l’Union européenne n’est pas envisagée avant huit à dix ans.

Or les puissances émergentes, préoccupées par les menaces d’éclatement interne à leurs Etats-nations ou leurs fédérations, insistent sur la nécessité de mener à bien les négociations sur le statut du Kosovo : Etat centralisé, fédération ou confédération ? Ainsi, M. BASO SANGQU, représentant de l’Afrique du Sud à l’ONU, a estimé que la reconfiguration devait se faire de manière neutre en respect de la résolution 1244.  Il a exprimé sa préoccupation face au faible retour de personnes déplacées, alors que la question du retour est essentielle à la stabilisation du Kosovo et de l’ensemble des Balkans.  La Chine, l’Indonésie et le Vietnam saluent cette voie pacifique et de compromis et appellent à de nouvelles négociations. Pour la Chine, la reconfiguration de la mission de la MINUK est une « question technique, qui n’est pas liée au statut du Kosovo » ; Pékin appelle à une solution durable à travers de nouvelles négociations sur le statut du Kosovo. Djakarta reprend cette idée, en insistant sur la « résolution du statut du Kosovo par la voie diplomatique ».

C’est dans cette perspective que la Serbie a déposé en septembre 2008 une demande auprès de la Cour internationale de Justice sur la constitutionnalité de l’auto-proclamation de l’indépendance kosovare. Cette demande est capitale, tant ses attendus influeront sur le droit international, reconnaissant ou pas la légitimité du découpage d’un territoire souverain en temps de paix.. Mais l’Accord de Stabilisation et d’Association signé avec Belgrade en juin 2008 signifie la perte de souveraineté de la Serbie sur le Kosovo, mettant dans l’embarras le gouvernement. L’opposition du DSS et du Parti Radical rejette, afin de garder le Kosovo, l’intégration à l’UE et la mission EULEX, considérée comme déjà un abandon de sa province méridionale.

L’exemple kosovar risque d’abord fortement de provoquer un émiettement des Balkans. Le lendemain même de la Déclaration d’Indépendance kosovare, les maires albanais de trois communes de Serbie du Sud ont déclaré leur volonté de se rattacher au Kosovo. Après, ce sont les Albanais de Macédoine qui ont demandé au Parlement de Skopje une forte autonomie territoriale et ceux du Monténégro qui déjà demandent en échange de leur soutien à la majorité sortante de Milo Djukanovic un statut de peuple constitutif impliquant une autonomie territoriale très avancée. Troisième exemple de l’effet domino : les Serbes de Bosnie-Herzégovine évoquent de plus en plus l’idée d’un référendum sur la sécession de la Republika Srpska. A plus large échelle, les Hongrois de Roumanie pourraient être tentés : le leader des hongrois de Roumanie a dit le lendemain de l’indépendance kosovare qu’il s’agissait d’un « exemple très intéressant ». Dans la sphère de l’Europe orientale également, l’indépendance du Kosovo a déjà provoqué de fortes tensions. L’Ossétie du sud et l’Abkhazie ont dans les deux semaines qui ont suivi l’indépendance du Kosovo demandé que leur sécession de la Géorgie, de facto réalisée depuis 1992, soit reconnue par les institutions comme l’ONU et le Conseil de l’Europe ; après le conflit des 7 au 13 août 2008, ces deux Etats ont été reconnus par la Russie et quelques alliés. Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du territoire enclavé du Nagorny-Karabakh a été ravivé par la déclaration des autorités azéries de contrôler à nouveau cette enclave majoritairement peuplée d’Arméniens sur le territoire de l’Etat d’Azerbaïdjan. .

Les leaders basques, flamands et québécois ont très favorablement accueilli l’indépendance du Kosovo dans les semaines qui ont suivi sa déclaration. Il est à craindre que l’Occident soit à terme touché par l’effet d’entraînement.

 

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