Loi alimentation : les agriculteurs ne verront pas leurs prix augmenter ! (Coordination Rurale)

Stop à la vente à perte en agriculture !
[Dossier suivi par Eric ROGALLE, responsable des questions agricoles
pour "Penser la France"]
_
Février 2019
S’il est impossible d’avancer des chiffres concrets sur ce que va représenter la hausse des prix à la consommation, les agriculteurs de la Coordination Rurale (2e syndicat agricole en France) savent en revanche que le « ruissellement » annoncé pour mieux les rémunérer n’aura pas lieu. En effet, en n’imposant rien aux transformateurs et aux distributeurs, la loi alimentation n’offre aucune garantie aux agriculteurs.
La grande distribution contourne la loi…
À peine l’ordonnance sur l’encadrement des promotions en place, la grande distribution contourne la règle en s’appuyant sur les remises « cartes de fidélité ». De même, les marques de distributeurs ne sont pas concernées par l’augmentation du seuil de revente à perte, ils pèsent pourtant lourds chez certains produits de grande consommation (65 % de la viande hachée ; 56,5 % de l’Emmental ; 48,5 % des yaourts natures…).
… mais en plus la solution pour les agriculteurs n’est pas là
En contrepartie du cadeau fait à la grande distribution qui a une obligation de s’assurer une marge minimum de 10 % sur les produits alimentaires qu’elle revend, la loi alimentation n’impose aucune obligation légale à payer mieux les producteurs.
Ainsi, pour la Coordination Rurale (CR), il n’est pas possible de compter sur les déclarations de bonnes intentions de la transformation et de la distribution pour que les agriculteurs voient cesser le chantage sur les prix.
Pour le syndicat, les États généraux de l’alimentation n’ont été qu’une vaste opération de communication pour faire rêver les agriculteurs, en leur laissant croire qu’ils allaient enfin voir leur détresse considérée.
Stop à la vente à perte en agriculture !
Le véritable problème des agriculteurs ne trouvera de solution que par le paiement de leurs produits à un prix supérieur à leurs coûts de production. C’est l’une des revendications majeures de la CR : des prix rémunérateurs. C’est pourquoi, la Coordination Rurale demande que soit interdit l’achat de produits agricoles à des sommes inférieures aux coûts de production.
SOURCE: