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« Lettre ouverte au philosophe manuel de Diéguez - Antisionisme et antisémitisme, questions d’actualité » par jean-Luc Pujo, président des Clubs "Penser la France".

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[Geste dit de « la Quenelle »  exécuté : à l'entrée du camp d'Auschwitz, devant une synagogue parisienne, devant l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse, sur scène par M. Dieudonné M’Bala M’Bala, par Alain Soral au mémorial de la Shoah à Berlin et enfin exécuté  à Drancy. Ce geste est devenu d’évidence un geste antisémite.]

[Proposition : Le sionisme radical ne peut être combattu que par l’idéal républicain et non par l’antisémitisme qui, au contraire, le renforce.]

*

Mardi 18 février 2014,

L’ordonnance du Conseil d’Etat en date du 9 janvier 2014, interdisant à l’humoriste M. Dieudonné M’Bala M’Bala de produire son spectacle « le mur », a suscité votre réaction et la production de deux textes:

- Les offertoires de Jahvé racontés aux enfants (1), en date du 25 janvier 2014 ;

- Les offertoires de Jahvé racontés aux enfants (2), en date du 31 janvier 2014 ;

Le premier texte m’a emmené à vous interroger sur deux points, interrogations que vous avez écartées d’un mot.

Après réflexions, nous avons décidé de ne pas diffuser votre texte sur notre portail « Politique-actu.com » et d’expliciter notre position par un avertissement.

Votre deuxième texte paru le 31 janvier 2014 a été accompagné d’un postscriptum acide dans lequel vous remettez en cause notre refus de publication.

Vous me permettrez donc de vous adresser par la présente quelques remarques complémentaires accompagnées de nouvelles interrogations inquiètes.

- 1 - Concernant la décision du Conseil d’Etat

- 2 - Concernant la manifestation dite « Jour de colère »

- 3 - Concernant la Liberté d’expression de M. M’Bala M’Bala

- 4 – A propos de « Penser la France, penser le monde »

- 5 -  Conclusion

***

1 -Concernant la décision du Conseil d’Etat :

Vous écrivez : « Que tous les enfants de chœur de l'histoire de la France se réjouissent : ce jugement des bedeaux du tricolore les délivre de l'antisémitisme primaire, remâché et ressassé de grand-papa, ce jugement de Clochemerle de la géopolitique contribuera à faire entrer dans l'âge adulte la jeunesse sous-informée du pays, ce jugement flamboyant de sottise la contraindra à ouvrir un œil plus averti sur l'histoire véritable de notre astéroïde. » (Texte N°1 – point 1)

Et vous rajoutez à propos de M. Valls, Ministre de l’intérieur de la France :  « Il convoque le Conseil d'Etat et lui fait infirmer en moins de temps qu'il ne faut pour le dire un jugement rendu par le tribunal administratif de Nantes, auquel la France ne reproche que le blasphème d'avoir été prononcé au détriment des intérêts territoriaux d'Israël en Palestine, que fait-il d'autre, dis-je, que d'élargir la définition du sacrilège dans le Littré et de l'étendre arbitrairement à la profanation de l'omnipotence et de l'omniprésence du peuple de Jahvé en Palestine? » (Texte N°1 – point 12)

Ces deux affirmations m’ont conduit à vous interroger :

- en quoi ce jugement politique nous délivre en quoi que ce soit de l’antisémitisme ?

- qu’entendez-vous par antisémitisme primaire ?

- qu’est-ce que serait alors un antisémitisme secondaire ?

- existerait-il pour vous une forme d’antisémitisme « acceptable » ? 

- Autrement dit : Comment ne pas reconnaître que l’humoriste contesté a tenu des propos antisémites (au sens premier du terme) ?

Vous me répondez  dans votre postscriptum : « Cher ami, ne faites pas semblant d'ignorer ce que tous les Français patriotes voient clair comme le jour. Réjouissez-vous, au contraire, de ce que le Conseil d'Etat montre du doigt - et à la lumière même de sa feinte ignorance - les personnages en action sur la scène internationale et les tireurs de ficelles qui manient la marionnette Démocratie sur les planches de l'histoire du sang et de la mort. » (Texte N°2 – postscriptum point 10)

Cher Manuel de Diéguez, non seulement vous refusez de répondre à mes objections en faisant mine de croire qu’elles sont anodines mais qui plus est vous me faites un procès d’intention qui n’a pas lieu d’être.

Dès le prononcé de la décision du Conseil d’Etat, j’ai relayé les réserves intelligentes de MM. Tartakowsky (3) – président de la LDH -  et Jack Lang – ancien ministre et agrégé des universités (4).

L’un et l’autre ont dénoncé la décision du Conseil d'État confirmant l'interdiction du spectacle de Nantes comme "lourde de conséquences pour la liberté d'expression".

Vous avez relayé également ces réactions, ce dont je me félicite.

En fait, vous en oubliez une – la plus complète - qui émane d’un juriste éminent : celle de Serge Sur, Professeur émérite de droit public à l'Université Panthéon-Assas.

Il explique très bien en quoi l’équilibre jurisprudentiel découlant de l’application de l’arrêt Benjamin de 1933 est là fortement remis en cause.

Serge Sur écrit  « On peut ne pas connaître Dieudonné. On peut n’avoir que mépris pour la vulgarité, la bassesse et la sottise de son comique de ressentiment. On peut approuver les actions pénales qui le visent et les condamnations qui le frappent. Mais cette approbation et ce mépris ne sauraient justifier que l’on bouleverse le droit des libertés publiques pour le faire taire, et moins encore que l’on brandisse comme un trophée la censure qui lui est imposée. Bouleversement, c’est le mot, et bouleversement réalisé dans des conditions de désinvolture et presque d’insolence qui laissent pantois. »(5)

Je rejoins totalement cette analyse. Les clubs « Penser la France » ont défendu cette position( 6).

Seul le juge pénal pouvait intervenir efficacement et en respect du droit. Que ne l’a-t-il fait ?

Les interventions du juge administratif et du Ministre de l’Intérieur donnent ainsi un signe extrêmement inquiétant sur le terrain des libertés en France, et particulièrement de la liberté d’expression.

Il reste que le Conseil d’Etat – fidèle à sa tradition - pourra revenir sur cette décision et réaffirmer son attachement au principe de la liberté contre celui de l’interdiction.

Si nous sommes d’accord sur cette appréciation, en revanche je ne partage pas du tout vos conclusions quand vous proclamez que l’erreur du Conseil d’Etat nous délivrerait de toute accusation d’antisémitisme.

C’est là une extrapolation très dangereuse.

En rien, l’erreur politique de ceux qui ont instrumentalisé le Conseil d’Etat ne peut nous excuser en quoi que ce soit.

Au contraire, cette erreur du Conseil d’Etat appelle en réponse l’exercice conscient de notre très haute responsabilité.

Il est aisé de comprendre que nous sommes – tous et chacun, et plus encore après cette décision du Conseil d’Etat -  les gardiens de notre propre liberté. Nous voilà devenus  les gardiens de nous mêmes, les gardiens de nos frères.

A nous donc l’immense responsabilité de définir le champ du sionisme, de l’antisionisme et celui de l’antisémitisme.

Tiens donc ? N’est-il pas là – précisément - le rôle de l’intellectuel et du philosophe ? Celui de nous éclairer dans la définition exacte de ces champs précieux ? Au lieu de jouer à cache-cache aux frontières de ces champs sémantiques avec habileté certes mais aussi avec mensonge ?

Pourquoi vous refusez-vous à ce rôle ? Seriez-vous vous-même prisonnier de non-dits et de sous-entendus ?

Cher Manuel de Diéguez, je ne peux le croire !

2 - Concernant la manifestation dite « Jour de colère »

Contre toute attente vous me reprochez de n’avoir pas manifesté le dimanche 26 janvier 2014 pour le « jour de colère ».

Vous écrivez : « Voyez, cher Jean-Luc Pujo, avec quelle habileté les semi-évadés de la zoologie se cachent sous leurs mythes sacrés et feignent de ne pas comprendre ce qu'on leur dit le plus clairement du monde. Comment se fait-il que la rue, en revanche, se montre tellement plus perspicace que vous ? Les manifestants en colère qui, dimanche dernier, criaient dans Paris: "Vive la liberté d'expression", ont parfaitement compris, eux, que le Conseil d'Etat in corpore de la France brandit le chiffon rouge de la répression pénale de l'antisémitisme et du racisme afin de cacher aux citoyens honnêtes que, sous les flambeaux et les lampions de la vulgate démocratique, il s'agit d'occulter, aux yeux des Français de bonne foi, le spectacle des conquêtes sionistes de Jahvé au Moyen Orient. » (Texte N°2 – postscriptum point 10)

Monsieur le professeur, vous nous livrez là quelques considérations d’ordre politique sur un sujet complexe que d’évidence vous avez du mal à maîtriser.

J’ai en effet refusé de participer à la manifestation dite « Jour de colère » et j’ai défendu cette position devant la direction des clubs « Penser la France », ligne que les dirigeants de notre mouvement ont totalement approuvée.

Mon argumentation politique était double :

-  Les critiques acerbes adressées à François Hollande et au gouvernement de M. Ayrault sont totalement justifiées mais placer ces critiques au service d’une alternative incarnée par M. Sarkozy ou Mme Le Pen relève de la plus simple bêtise pour ne pas dire plus.

-  La participation d’organisations d’extrême droite et de mouvements de soutien à l’humoriste M. Dieudonné M'bala M'bala allait possiblement donner lieu à l’expression de messages dont la teneur serait en totale contradiction avec le corpus républicain défendu par les Clubs « Penser la France ».

Nous pouvons constater que ces prévisions se sont révélées exactes.

Cette manifestation a vu cohabiter les organisations les plus diverses.

Ainsi, il a été possible de voir défiler les organisations suivantes : Printemps Français, Camping pour tous, Collectif Famille Mariage, Collectif pour l’Enfant, Prisonnier politique, etc. Mais aussi : mouvement identitaire, partisans de M. Dieudonné M'bala M'bala, membres d’Egalité & réconciliation de M. Alain Soral, mouvements révisionniste, pétainistes, négationnistes. Etc.

Les slogans et banderoles étaient encore plus éclairants.

Ainsi, a-t-on pu entendre ou lire des : "Hollande dégage", "Tremble Hollande, on aura ta démission », « Le peuple de France est dans la rue", "Hollande, tes jours à l’Élysée sont comptés", «Non à l’islamisation de la France», «Mort aux sionistes», «Francs-maçons : pédophiles», «Journalistes : collabos», «Nous sommes tous des enfants d’hétéros», «Hollande, on t’encule», "Faurisson a raison, la Shoah c'est bidon", « Juif, la France n'est pas à toi !", « Juifs dehors », « Bleu Blanc Rouge, la France aux Français", "On s'est battu contre les pédés, on se battra contre l'IVG", "Hollande ça suffit, Travail, Famille Patrie", « Europe pédo criminelle sioniste satanique », "Le gouvernement nous pisse dessus, les médias nous disent qu'il pleut", "Etat nazi, journalistes collabos", "Tu me tiens par la Shoah, je te tiens par l'ananas" , "CRS, police des Juifs", "Valls facho sioniste",  "La Provence en colère", "Non à l'éolien". Etc.

Tout naturellement, et à ce stade, Monsieur le professeur, je me dois de vous interroger avec inquiétude : Derrière quelle banderole ? Au côté de quelle organisation ? Et quels slogans aurait-il fallu adopter pour entrer dans votre « panthéon  patriotique » ?

Aurait-il fallu que je m’écrie « Halte au racket fiscal » avec les paysans bretons ? Ou fallait-il que je m’écris « Juifs dehors » avec les partisans de M. Dieudonné M'bala M'bala pour recueillir un possible satisfecit ?

Une fois passé ce spectacle désolant de bêtises, votre reproche relève – et j’en suis désolé pour vous - soit de l’inconséquence, soit  de la fumisterie.

Cette manifestation dite « Jour de la colère » restera un jour sordide dans l’histoire de la République.

3 - Concernant la Liberté d’expression de M. M’Bala M’Bala

Dans le prolongement de votre reproche précédent, vous affirmez que l’enjeu crucial est lié à la simple liberté d’expression d’un humoriste.

Vous écrivez : « Les manifestants en colère qui, dimanche dernier, criaient dans Paris: "Vive la liberté d'expression", ont parfaitement compris, eux, (…) »

Vous me permettrez d’apporter quelques précisions sur la personnalité et les dérives de M. Dieudonné M’Bala M’Bala.

Il faut d’emblée le reconnaître, M. Dieudonné M’Bala M’Bala est un humoriste de talent, qui a d’abord développé une critique sociale remarquable.

Il a rapidement été saisi par la question palestinienne et profondément choqué par le sort fait aux palestiniens, notamment dans la bande de Gaza. Nous le sommes aussi.

Attaqué, vilipendé, il a  alors basculé petit à petit vers un antisémitisme classique.

Il s’agit ici de décrire une dérive - certes banale - mais inacceptable.

Ce glissement a été encouragé par le travail extrêmement efficace de M. Alain SORAL dont la culture autodidacte concentre fulgurances, amalgames et erreurs.

Toute la pensée d’Alain SORAL est structurée par  l’antisémite le plus classique, même si ces derniers années, il a tenté de se réfugier - avec plus ou moins d’habileté – dans le seul champ de l’antisionisme.

Il faut pour comprendre cela, reprendre son travail sur les vingt dernières années.

M. Dieudonné M’Bala M’Bala a été – pour des raisons multiples et notamment sa proximité familiale – fortement influencé par M. Alain Soral.

Monsieur Manuel de Diéguez, estimez-vous que la seule confrontation – parfois impitoyable et insupportable  - avec les réseaux sionistes radicaux donne une quelconque légitimité à l’antisémitisme ?

Pour ma part, je ne le crois pas.

Permettez que je rajoute quelques considérations concernant les attitudes de notre humoriste controversé sur le geste dit de « la Quenelle » et la chanson « shoah-nana »

a) Le geste dit de « la Quenelle »  a d’abord été un geste de défiance.

Ce geste est similaire à un « bras d’honneur », à une facétie visant à moquer l’ordre établi, toute autorité et tout symbole imposé.

Saisi par certains militants, le geste dit de « la Quenelle » a – peu à peu – été chargé d’une signification nouvelle, ce, par un double contextualisation : par le discours, par sa mise en scène.

- la contextualisation par le discours :

Le geste dit de « la Quenelle » a – tout d’abord -  accompagné un discours antisioniste puis anti-israélien.

Il a ensuite accompagné la dénonciation d’un système puis du système et ceux qui dirigent, mentent, trichent vis-à-vis du/des peuples.

Le « système » a cependant été rapidement défini par certains militants - et notamment l’humoriste Dieudonné M’Bala M’bala - comme le « système financier international » ; celui-ci étant prétendument dirigé par les seules « banques juives » donc par « les juifs ».

Le geste dit de « la Quenelle » est ainsi devenu un geste de défiance envers la communauté juive, « qui dirige tout le système ». Nous sommes là rendus au fondement même du discours antisémite le plus classique.

- La contextualisation par la mise en scène symbolique :

Rejoignant cette nouvelle signification « entendue », le geste dit de « la Quenelle » a été exécuté et mis en scène dans des lieux symboliques. Il a alors pu se passer de tout discours tant sa signification était évidente pour tous.

Mise en scène : au mémorial de la Shoah à Berlin, à Auschwitz, devant une synagogue à Paris, devant l’école Ozar Hatorah de Toulouse où ont été perpétrés les meurtres que l’on sait.

Monsieur le professeur, nous sommes là en pleine ignominie, face à un geste devenu un geste entendu « antisémite ».

Il est vrai que tout dernièrement, ce geste a été exécuté dans le village d’Oradour sur Glane au cœur même des ruines de l'église où, le 10 juin 1944, des soldats de la Panzerdivision SS Das Reich ont massacré 450 femmes et enfants (7).

Ici, ce geste vise à moquer et contester l’ordre symbolique donné à voir. Il doit donc être lu comme un geste de soutien à l’ordre symbolique inversé.  Lequel ?

Ce village en ruine est l’incarnation symbolique de la barbarie nazie.

Le geste dit de « la Quenelle » réalisé en ce lieu est donc un geste de soutien ou un geste de sympathie envers le nazisme. Rien que cela.

L’exécution du geste dit de la « quenelle » est aujourd’hui un geste sans ambigüité.

La seule bêtise n’explique pas tout. Et nous devons être extrêmement vigilants sur ce qui est en train de se passer.

Je pense que nous devons être intraitables sur ces questions et d’une sévérité exemplaire même si nous ne pouvons négliger l’œuvre pédagogique en direction des plus jeunes.

b) Dans le même registre,  M. Dieudonné M’Bala M’Bala a détourné une chanson populaire pour moquer la shoah en « shoah-nanas ».

Cette démarche est abjecte, et le spectacle de salles entières chantant ces paroles moquant un des épisodes les plus choquants de notre histoire collective ne peut que nous révulser.

De la même façon,  la mise en scène de M. Faurison récompensé par un acteur déguisé en déporté est de l’ordre de l’infamie.

Et que dire – pour terminer - des propos ironiques visant Ilan Halimi, jeune vendeur de téléphone portable, enlevé et torturé parce que juif, donc forcément riche et possédant, soumis à un véritable calvaire, dans la France de 2006 ?

***

Monsieur Manuel de Diéguez, il n’est pas possible d’admettre ces dérives, de fermer les yeux, de se taire. Je suis même stupéfait de devoir souligner ces évidences.

La Liberté d’expression - qui doit être totalement garantie dans notre pays - ne doit pas nous empêcher de qualifier ces propos, ces gestes et ces mises en scène comme étant antisémites, au sens le plus classique du terme. Donc de les condamner totalement.

4 – A propos de « Penser la France, penser la monde »

Enfin, vous reprenez une réflexion plus intéressante et proposez de nous guider en philosophe.

Vous écrivez : « Penser la France, c'est penser le monde, penser le monde, c'est penser l'histoire, penser l'histoire, c'est penser le naufrage mondial de la raison historique. Quand Bossuet racontait les croisades, il ne se dérobait pas à la tâche de les comprendre - il croyait les expliquer à la lumière de sa foi, il pensait sincèrement qu'il fallait faire cesser le scandale d'une profanation: un sépulcre pourtant glorifié de se trouver désert était tombé entre les mains des infidèles. La raison moderne, elle, n'ayant aucune science des mentalités religieuses et de l'esprit d'orthodoxie, remplace par un gigantesque trou noir le sceptre d'un ciel qui a cessé de faire cortège aux évènements. Remplacer la pensée mythique par l'absentéisme intellectuel coûtera cher à la civilisation mondiale. »

Monsieur le professeur, vos conseils sont ici très justes.

Vous aurez observé que nous tentons plus qu’aucun des sites qui vous relaient et beaucoup plus que la plupart des grands médias de placer notre réflexion dans la perspective de « penser le monde ».

Nous sommes particulièrement préoccupés par les réflexions d’ordre géopolitique et géostratégique.

Mais vous avez raison, nous ne travaillons pas suffisamment à penser l’histoire comme naufrage mondial de la raison historique. Sachez que c’est une préoccupation qui nous habite véritablement et c’est un chantier que nous devons alimenter plus sérieusement.

D’ailleurs, l’histoire ne nous enseigne-t-elle pas que l’antisémitisme est un non sens ? Qu’il a alimenté et renforcé depuis sa naissance le sionisme que vous entendez combattre ?

Et que précisément, l’enjeu lié à la délimitation du sionisme, de l’antisionisme et l’antisémitisme est bel et bien celui de la raison moderne ?

Comment d’ailleurs ne pas être frappé par le combat extrêmement violent des intellectuels sionistes contre la raison kantienne ?

Relisons Jean-Claude Milner et sa pensée folle (8), nous serons ainsi convaincus des atermoiements d’une pensée sioniste qui - réveillée en France par Benny Levy(9) et relayée par un Institut Levinas dévoyé (10) emmené par la clique des BHL, Glucksman et consorts - n’a cessé de faire tant de mal aux Juifs de France, à la République donc tout simplement … à la France (11).

Le rôle de M. Alain Finkielkraut - jouant la même partition dans le champ républicain - pour complexe qu’il soit, n’en n’est pas moins nocif.

Souvenons-nous du dialogue Benny Levy- Alain Finkielkraut (12) : « Un Juif français, tel qu’il s’est constitué depuis l’émancipation, depuis Napoléon, depuis le Consistoire, c’est quelqu’un qui estime qu’il est une particularité – juif - venue rejoindre l’universel – c’est à dire la culture et son idéal le plus haut au moment décisif qu’a été l’après-Révolution française (…). Ce ridicule nous a tués pendant deux siècles, ce ridicule a pris sur nous. L’Universel, c’est le Juif. (…) la France est une particularité, et une particularité qui peut même avoir un caractère douteux» affirme Benny Levy.

Et cette réponse consternante d’Alain Finkielkraut : « La France est mon affaire – en disant cela je ne m’inscris pas en faux contre la définition qu’a donné Benny du particulier et de l’universel. Je n’entre pas tout de suite dans ces catégories-là. En disant « La France est mon affaire », j’acquitte une dette. » Un renoncement magistral. Tout simplement.

Le rôle négatif des organisations sionistes en France est bien réel.

Seule l’affirmation de l’Idéal républicain véritable permettra de combattre ce communautarisme qui menace l’unité de la Nation.

5 -  Conclusions

Monsieur le professeur, vous l’avez compris, si nous partageons une critique fondée des politiques israéliennes et sommes révoltés par le sort fait au peuple palestinien, il semble néanmoins qu’une limite est apparue entre nous que je persiste à croire infranchissable - parce que dénaturante de nos valeurs et de notre combat -  c’est celle de l’antisémitisme.

Tout naturellement, mon interrogation angoissée s’impose comme une évidence : Monsieur le Professeur, avez-vous décidé de franchir cette limite ?

A cette question, vous devez une réponse à tous vos lecteurs.

***

Vous me permettrez à ce stade de rajouter quelques considérations d’ordre général.

1- du sionisme et des sionisme(s)

Vous affirmez que le sionisme est une idéologie et vous vous évertuez à ne critiquer que les moyens de sa mise en œuvre. Vous opérez là une distorsion classique et courante dans la pensée antisémite, ce qui me surprend.

a – le sionisme est d’abord et avant tout une action proactive au service d’un Etat.

Cette action d’Etat est extrêmement classique (influence, détournement, actions militaires, de renseignements, de sabotages, de pénétration des centres de décisions dans le monde ; de placement d’agents; de corruption des élites des États visés, etc.) et obéit à la loi du genre – souveraineté et intérêts supérieurs de l’Etat – certes oubliée en Europe, particulièrement en France.

On ne peut honnêtement reprocher aux réseaux sionistes leur efficacité. 

Autrement dit : Les réseaux sionistes radicaux sont-ils puissants ?  Et bien soyons-le, nous aussi, pour la France et pour la République.

Sont-ils menaçants pour la France ? Oui. Et par de multiples aspects. Mais ce ne sont pas les seuls. Notre pays  est quadrillé par bien d’autres réseaux qui obtiennent parfois des résultats tout aussi spectaculaires : services américains, britanniques, allemands, russes, cubains, chinois, turcs, algériens, et maintenant réseaux Qataris. Etc.

b – pourquoi refuser d’interroger le projet « Israël » ?

D’ailleurs, quel est le projet « Etats-Unis », ce pays qui n’a pas de nom ? Le projet « britannique » ? Le projet « allemand » ? Le projet « France » ?

Au nom de quoi ? Sur quelles bases ? Quels critères ? Sur quelle balance  comptez-vous peser et juger de la valeur de chacun de ces projets ? Vous instituer en juge supérieur du projet des Nations ?

Ne remarquez-vous pas que chacun de ces projets a profondément muté – ce sur quoi vous ne vous interrogez pas - alors qu’il s’agit précisément de se saisir de ce miroir précieux qui révèle tous nos enjeux actuels ?

A ce stade, un petit rappel historique s‘impose.

a) de l’histoire du sionisme :

L’histoire du sionisme est complexe : courants, organisations, querelles internes ont accompagnés toute son histoire.

La lutte et la concurrence entre l’Irgun, la Haganah, le Mossad ou le Betar ont alimenté guerres, exécutions et expliquent – pour ceux qui veulent voir clair - jusqu’à l’assassinat d’Yitzhak Rabin en 1995.

Je crois utile pour nos lecteurs de formuler quelques interrogations sur certains faits (13) anciens des années « 30 » et « 40 » car ils sont éclairants :

-  Pourquoi et dans quelles conditions certaines organisations sionistes ont négocié avec le régime du IIIème Reich – notamment la Haganah dès 1934 – dans le but d’«accélérer l’immigration juive en Palestine, de sorte à ce que les Juifs deviennent majoritaires par rapport aux Arabes » ?

- Comment cette politique d’objectifs partagés a été clairement exprimée, notamment par Feivel Polkes, émissaire sioniste de la Haganah venu négocier à Berlin avec le Judenreferat (bureau des affaires juives), et qu’il écrivit : «L’Etat sioniste doit être établi par tous les moyens aussi vite que possible afin qu’il attire un flux d’émigrants Juifs vers la Palestine. Quand l’Etat juif sera établi dans le cadre des propositions actuelles de la Commission Peel (14), et dans la ligne des promesses partielles de l’Angleterre, alors les frontières « pourront » être repoussées plus loin conformément à sa volonté (…) Les cercles nationalistes juifs ont exprimé leur grande satisfaction devant la politique allemande radicale à l’égard des Juifs, car cette politique devrait faire augmenter la population juive en Palestine de sorte qu’on puisse envisager une majorité juive devant les Arabes dans un futur prévisible » ?

- Comment ses organisations sionistes ont géré les divergences  diplomatiques entre la diplomatie  britannique, le Congrès panislamique Mondial et certains responsables arabes prosoviétiques ?

- Comment les organisations sionistes ont-elles pu appréhender ces négociations complexes avec le régime nazi comme seule manière « de promouvoir et d’accroître l’immigration juive en Palestine à l’encontre de la volonté des autorités mandataires britanniques» ?

- Pourquoi des unités du Betar ont-elles coopéré avec la SS dès 1936 ?

- Pourquoi et comment les organisations sionistes se sont-elles opposées au plan américain défendu lors de la conférence d’Evian en 1938, consacré à l’accueil des réfugiés juifs par  les puissances occidentales, sinon parce que cette immigration allait à l’encontre des seuls objectifs sionistes de repeuplement de la Palestine ?

- Comment l’Irgun Zvai Leumi – Organisation Militaire Nationale (OMN) – a-t-elle pu signer des accords secrets avec les autorités du Reich concernant l’action sioniste en Allemagne nazie et les plans sionistes d’émigration ?

- Quelles ont été la teneur exacte des propositions de coopération avec le fascisme allemand de certains membres de l’Irgoun, y compris jusqu’en 1941 ? Et quel a été le rôle exact d’Abraham Stern et de son groupe ?

Dans cet esprit, Hannah Arendt écrit  à propos de la collaboration entre organisations sionistes et autorités nazies : « …ces Juifs de Palestine tenaient un langage pas complètement différent de celui d’Eichmann (responsable de la SS) …ils avaient été envoyés en Europe par les colonies communautaires en Palestine, et ils n’étaient pas intéressés par des opérations de secours – ce n’était pas leur job. Ils voulaient sélectionner du «matériel adapté» et leurs principaux ennemis… n’étaient pas ceux qui rendaient la vie impossible dans les pays d’installation ancienne qu’étaient l’Autriche et l’Allemagne, mais ceux qui empêchaient l’accès à la nouvelle patrie ; cet ennemi était clairement la Grande Bretagne, pas l’Allemagne… ils étaient probablement parmi les premiers Juifs à parler ouvertement d’intérêts mutuels… et d’une alliance militaire avec Hitler » (15)et (16)

De ce rappel, nous pouvons tirer plusieurs conclusions, Monsieur le professeur.

Il n’y a jamais eu pleine convergence entre objectifs des organisations sionistes et objectifs des communautés juives en Europe. Ces objectifs - et les intérêts des uns et des autres - ont même été divergents et de tout temps.

Ces divergences ont donné lieu à des luttes fratricides et certains intellectuels juifs français ont dû faire face  à des pressions multiples et scandaleuses, dont ils sont encore aujourd’hui victimes.

Souvenons-nous des procès récents - devant l’opinion publique ou devant nos tribunaux judiciaires  - pour certains de nos intellectuels trop indépendants : les Jean Daniel, Charles Enderlin, Edgard Morin (17). Etc.

D’ailleurs, qui ne sait que les premières victimes de ces organisations sionistes sont d’abord ces « juifs du quotidien » pour reprendre l’excellente formule de M. Jacob Cohen (18) ?

Que fait la République pour défendre « ses » juifs français ? Si peu. Pourtant.

b) du sionisme et des sionismes en France :

La France est précieuse pour les juifs du monde entier. Autant les juifs de France sont précieux pour la République et pour la France.

Car le judaïsme français est un des cœurs battants de la République, un des cœurs battants de la France.

Souvenons-nous des mots rapportés par le philosophe Levinas citant son père à propos de l’Affaire Dreyfus : « Un pays qui se déchire entièrement, qui se divise pour sauver l’honneur d’un petit officier juif, c’est un pays où il faut rapidement aller. »(19)

Nous savons que tiraillé entre cet « être-juif » et cet « être-français », la France a offert une réponse exceptionnelle à cette schizophrénie : la transcendance par l’idéal républicain.

Et que pour cette raison précise, la République est depuis combattue précisément par ces mouvements sionistes radicaux, les intellectuels et les organisations qui y sont affidés.

La haine de la France - la haine de notre modèle républicain - a ainsi trouvé son expression la plus concentrée sous la plume d’un Bernard-Henri Levy (20).

Ne parlons pas du rôle consternant des CRIF (21), LICRA (22), et de tous ces nouveaux « chiens de garde » qui assurent dans les médias une police de la pensée insupportable(23).

Comment ne pas comprendre que ce sionisme radical se renforce chaque fois que se fragilisent les communautés juives en Europe ? Que précisément, l’antisémitisme a toujours renforcé ce sionisme-là ?

Qu’ainsi, l’antisémitisme est  un piège pour les juifs d’Europe et une source vitale de renforcement pour les organisations sionistes et pour Israël ?

Que c’est ainsi – précisément -  que nous devons comprendre les propos lamentables d’un Benyamin Netanyahou ou d’un Ariel Sharon invitant les juifs de France à fuir ce pays où de toute façon ils sont en insécurité ?

Que le sionisme cherche et a cherché de tout temps à nous voler « nos » juifs de France ?

Enfin, comment ne pas voir que la France aurait tout à perdre à verser dans l’antisémitisme car le judaïsme est un des cœurs battants de l’humanité, donc une des garanties substantielles du caractère universel de la France ?

Qu’ainsi et en toute logique, la France – moins que tout autre pays – peut accepter de devenir antisémite.

2- de la justice pour le peuple palestinien.

L’injustice criante faite au peuple palestinien ne peut pas nous laisser indifférents, et nous devons affirmer comme priorité le rétablissement des palestiniens dans leurs droits bafoués. Comment ?

a – de l’antisionisme total : le retour au statu quo ante

Monsieur Manuel de Dieguez, vous avez semblé ces dernières années être favorable à cette solution : le retour à la situation antérieure à 1947 donc la disparition de l’Etat d’Israël.

Cette solution radicale n’est pas sérieuse. D’ailleurs vous n’apportez aucune précision sur ses modalités : Encourager la guerre ? Laquelle ? Organiser une conférence internationale sur le sujet ? Vous plaisantez.

De plus, pouvez-vous préciser, en quoi la disparition de l’Etat d’Israël revêtirait un quelconque intérêt stratégique pour la France ?

b – Pour la création d’un Etat palestinien souverain et viable au Moyen-Orient.

La création d’un Etat palestinien « viable » est certainement la position la plus sérieuse qui puisse être défendue en France. Elle l’est notamment par MM. Védrine et Chevènement.

Le retour aux frontières de 1967 est un objectif mais celui-ci n’est pas un dogme.

Enfin, le statut de Jérusalem doit concentrer toute nos attentions : Je suis d’ailleurs partisan d’un changement de statut pour Jérusalem (24).

Jérusalem pourrait ainsi devenir une ville sous statut international et accueillir le siège des Nations Unies qui déménagerait de New-York pour la ville « trois fois sainte ».

Cette proposition fort intelligente a été formulée par M. Louis Massignon en septembre 1938 pour la SDN et reprise judicieusement par M. Régis Debray en  février 2008 (25) pour l’ONU.

Dans cet esprit, les Clubs « Penser la France » militent pour un statut international de Jérusalem réformé ainsi que pour la création d’un Etat palestinien souverain et viable.

3 – du rôle des intellectuels en République

Nous voilà arrivés à la fin de cet échange. Je n’ai pas répondu à tous vos reproches et à tous vos arguments car certains étaient bien trop faibles.

Vous vous êtes notamment réfugié derrière un argument de petit comptable indigne de votre production intellectuelle passée : l’absence de retour critique de la part des autres portails qui vous diffusent. La réponse est simple : ils ne vous lisent pas. Pas plus ils ne vous relisent (26).

Gardons nous – cher professeur - de tomber dans l’illusion de nous-mêmes. Vous le savez mieux que moi, c’est souvent la plus terrible. Vous auriez pu m’écrire ce conseil. Je le fais nôtre.

Mais ce que je dois vous reprocher de plus important est relatif à votre rôle d’intellectuel et de philosophe.

Quel est donc ce rôle ?

Vous avez la très lourde responsabilité d’être le gardien des mots, du sens des mots.

Or, précisément, vous avez choisi d’abandonner cette fonction aux organisations sionistes et à leurs intellectuels. Quelle faute intellectuelle et politique !

Aujourd’hui, ce sont les seuls opérateurs sionistes qui ont conquis – de haute lutte - l’autorité de définir les termes stratégiques : sionisme, antisionisme et antisémitisme.

Ce faisant, vous avez renoncé précisément à votre rôle d’intellectuel et de philosophe pour de vulgaires conseils de basses politiques, qui plus est inadaptés.

Je vous invite – au contraire – à vous munir des armes de la sémantique, à nous fournir les seuls armes d’importance : le sens des mots.

Monsieur le professeur, cette longue réponse – que vous critiquerez à souhait - vous permettra de constater que je n’ai cherché à aucun moment à dissimuler ma pensée. Certaines de vos accusations étaient certes habiles, mais sans fondement et le procès d’intention plusieurs fois insultant.

Enfin, l’ami « tellement intelligent » que je suis s’attachera bien plutôt à se souvenir de l’intellectuel brillant que j’ai lu ces dernières années. Celui qui écrivit des pages admirables dans son « Essai sur l’universalité de la France » ou dans « Une histoire de l’intelligence ».

L’ami « tellement intelligent » que je suis - et qui n’a certes pas votre « génie » - formule le vœu que vous puissiez rapidement dissiper ces malentendus nauséabonds.

A titre conservatoire, je vous informe que : 

- Le comité exécutif des Clubs « Penser la France » a décidé de sursoir à votre adhésion à notre mouvement politique ;

- Le comité de rédaction de « politique-actu.com » a décidé de sursoir à toute publication de vos textes.

Dans l’attente impatiente de vous lire.

Jean-Luc Pujo

Président des Clubs "Penser la France"

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