IRAN : double échec - diplomatique et industriel - de N.SARKOZY ?
Nucléaire: Pourquoi l'Iran veut-il écarter la France des négociations?
Passage en force! Le ministre iranien des Affaires étrangères a jugé mardi inutile la présence de la France à la réunion cruciale de Vienne sur la livraison de combustible nucléaire à Téhéran, à laquelle participent également les États-Unis et la Russie.
Officiellement, Manouchehr Mottaki a exhumé une vieille récrimination concernant la prise de participation de l'Iran du chah au capital de la société Eurodif, laquelle devait, selon lui, permettre à la République islamique de se voir fournir de l'uranium enrichi par la France. Ce que conteste Paris. Mais Eurodif n'est qu'un écran de fumée.
À travers cette tentative de passage en force, les Iraniens cherchent d'abord à enfoncer un coin entre les Occidentaux. Pour finalement écarter Paris des négociations sur le nucléaire et faire payer la position intransigeante de Nicolas Sarkozy, ces derniers mois, à l'égard de leur régime.
Le cœur de ce dernier différend est à la fois technique et politique. Aux termes d'un accord de principe conclu le 1er octobre à Genève entre l'Iran et les pays du groupe des Six (États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne), Téhéran devrait livrer une partie de son uranium enrichi à moins de 5 % à un pays tiers pour obtenir en contrepartie de l'uranium enrichi à 19,75 % pour son réacteur de recherche à Téhéran, totalement sous contrôle de l'AIEA. Selon le schéma envisagé, et dont les modalités sont discutées depuis lundi à Vienne, l'enrichissement doit s'effectuer en Russie et, ensuite, la fabrication de barres de combustible en France.
Échafaudé dans le plus secret, l'accord de Genève, qui a marqué une percée après 14 mois d'impasse, n'a été accepté que du bout des lèvres par Paris. Juste après, les responsables français n'ont pas manqué de rappeler leurs exigences.
La principale concerne le transfert des 1 200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi, «en une seule fois», d'ici au 31 décembre, et non «par lots fractionnés» . Cette demande, ajoutée aux déclarations répétées sur la nécessité d'envisager des sanctions plus dures si cet arrangement capotait, a fortement irrité l'Iran.
http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2009/10/nucleaire-pourquoi-liran-veut-.html