« Indignez-vous ! » Stéphane Hessel

[Avertissement & critique – Jluc Pujo : Cet appel de Stéphane HESSEL est un très beau petit livre. « Indignez-vous », un appel fort utile dans une période d’apathie généralisée.
Nous le savons, l’indignation est l’étape première du passage à l’action.
Ce petit livre est donc utile. Il est insuffisant.
Si nous ne pouvons qu’en partager les valeurs, nous restons – nous militants de l’hyper République - sur notre faim.
Quid des outils de résistance et de construction politique ?
Nous savons, nous, que la Nation, l’Etat, l’action citoyenne et syndicale sont à la base de toute construction sociale et politique.
En ce sens, ce texte est malheureusement daté. Il vante encore l’utilité des ONG – dont nous mesurons dramatiquement aujourd’hui toutes les limites – et les organisations internationales dépassées par une domination impériale néolibérale.
Comment ne pas voir toutes les limites de l’engagement supranational qui sape les fondements même de l’Universel ?
De Stéphane Hessel, nous retenons les valeurs. Point les quelques outils inefficaces.
Et puis, cher Stéphane Hessel, tout ce discours de résistance pour au final appeler à voter … DSK !?!? – Pardonnez, Jeune homme, mais c’est un peu court !
Cette critique ne doit bien sûr pas être confondue avec les critiques lamentables d’un Pierre Assouline ou d’un Eric Zemmour qui pour l’essentiel reprochent à Stéphane Hessel son indignation sur Gaza. Nous partageons totalement cette indignation avec Stéphane Hessel. Bien sûr.
C’est donc - pour finir – un petit livre à lire, fort utile pour réveiller les consciences ; largement insuffisant politiquement.
4ème de couverture :
93 ans. La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! " Quelle chance de pouvoir nous nourrir de l'expérience de ce grand résistant, réchappé des camps de Buchenwald et de Dora, co-rédacteur MO de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948, élevé à la dignité d'Ambassadeur de France et de Commandeur de la Légion d'honneur ! Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation.
" Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au "toujours plus", à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale...
Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme... en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".
Commentaires
Il a connu l’horreur de la 2nd guerre mondiale, il a été torturé, déporté. Il a participé au conseil national de la résistance (CNR) sous la gouvernance de De Gaulle. Il a également contribué à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en 1948. Il encourage dans son livre à s’indigner contre les discours politiques qui remettent en cause un des fondements de notre société, justement hérité des travaux du CNR: que l’État a une responsabilité, celle de sauvegarder les grandes conquêtes qu’ont été l’éducation pour tous, l’énergie pour tous, la santé pour tous, la retraite pour tous.
Il prône dans son livre les valeurs du CNR, la non-violence pour une insurrection pacifique, l’espérance, l’indignation et s’adresse aux jeunes français. Trois idées articulent son livret : trouver un motif d’indignation, changer le système économique, choisir la non-violence pour une révolte pacifique.
D’après Stéphane Hessel, les raisons de s’indigner sont omniprésentes dans notre société d’aujourd’hui. « Il suffit de les chercher ». En effet, il admet qu’il règne beaucoup d’injustices, de choses insupportables au 21ème siècle. Le traitement qu’on attribue aux sans-papiers, aux immigré, aux Roms sont contraires aux principes de l’égalité pour tous et à la déclaration de 1948. Ces défavorisés vivent dans l’indignité et sont exclues de la société. C’est pourquoi Stéphane Hessel nous amène à s’indigner à ce propos et aux autres motifs qui nous entourent pour qu’on agisse. Lui-même s’est indigné contre le nazisme, est devenue militant et s’est engagé. Il a montré qu’en s’indignant, on peut s’engager et changer les choses.
L’auteur remet en cause notre système économique fondé sur le capitalisme. Il s’insurge contre la société fondée sur l’argent, sans mettre pour autant en question le fondement même du régime capitaliste. De plus, depuis le 21ème, il y a eu un fort accroissement de la richesse or on se rend compte que les écarts de la richesse augmentent considérablement. L’auteur dénonce par cela l’enrichissement des riches au détriment des pauvres qui s’appauvrissent. A l’échelle mondiale, on pourrait affirmer que la mondialisation a une part de responsabilité dans l’inégalité social et économique puisqu’elle marginalise les pays les plus pauvres. Ces pays ne sont pas intégrés dû à leur situation économique critique. Cependant, Stéphane Hessel nous conduit à garder espoir à réduire cette inégalité. Pour 2015, la déclaration sur les « Huit objectifs du millénaire pour le développement » adopté par une centaine de pays membres devrait améliorer cette inégalité. Stéphane déplore aussi les acquis bradés de la Résistance : la sécurité sociale et la retraite. Il vise à rallier à sa cause toute protestation au goût du jour : prétendant défendre les acquis sociaux, les retraites, la sécurité sociale, en y associant, de façon paradoxale, la lutte contre le “productivisme”
Le motif principal pour lequel Stéphane nous enjoint à nous indigner, concerne le printemps arabes, un ensemble de contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variables, qui se produisent dans de nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010. Mais Il vise plus précisément le conflit Israélo-palestinien. Un quart des pages est consacré à la persécution de la Palestine par Israël et les juifs et l’ensemble nous incite à épouser le motif unique de cette dénonciation, unilatérale, d’un État et d’un peuple sans analyse des facteurs de ce conflit. Certes, l’auteur regrette les actes terroristes du Hamas, ou plutôt il déplore que « le Hamas n’ait pu éviter que des rockets soient envoyés sur les villes israéliennes ». Ce qu’il présente comme actes d’exaspération, bien qu’estimés « inacceptables », ne doit pas selon lui être condamné pour autant. Il nous incite plutôt à « comprendre » les terroristes, tout en jugeant utile de les conduire, par souci d’efficacité, à modifier leur tactique : « Se dire “la violence n’est pas efficace”, c’est bien plus important que de savoir si on doit condamner ou pas ceux qui s’y livrent. Le terrorisme n’est pas efficace. » Au nom de l’éfficacité, Stéphane Hessel prône en ce sens « l’espérance non-violente » qui équivaut à « l’insurrection pacifique ». Le message envoyé tient pour l’essentiel à promouvoir un tel retournement de la ligne de conduite des combattants, dans la mesure où il lui semble que l’on peut ainsi mieux capter la sympathie de tous les “indignés”.
Stéphane Hessel symbole de la résistance, fait la dénonciation d’une société basé sur l’argent, de l’économie mondiale qui accroît l’inégalité des richesses. Il blâme la violence et prône la non-violence pour se révolter des indignations qu’à développer le 21ème siècle. Il veut que s’arrête le conflit Israélo-palestinien. Il défend les valeurs du conseil national de la résistance qui doit être la base d’une démocratie et veut réveiller les consciences. Il encourage à la lutte pacifique de peuple solidaire défendant les valeurs du conseil national de la résistance qui s’indigne pour un monde meilleur..
Le message qu’il véhicule aux jeunes est d’avoir un esprit critique face aux moyens de communication de masse et de faire preuve d’indignation.