HONDURAS : double jeu des Etats-Unis ?
"Le Honduras risque d'être précipité dans une spirale de non droit, où la police et les militaires agissent sans respect pour les droits de l'Homme ou l'état de droit", a averti Susan Lee, responsable pour l'Amérique de l'organisation de défense de droits de l'Homme, Amnesty International.
"Roberto Micheletti doit abroger de façon urgente le décret et envoyer des instructions claires aux forces de sécurité pour qu'elles respectent les droits de l'Homme en toutes circonstances et à tout moment", a-t-elle ajouté. En vertu de ce décret, la police avait fait fermer lundi les deux principaux médias d'opposition, Radio Globo et la chaîne 36 de télévision, et avait empêché dans la journée la tenue d'une manifestation de centaines de partisans de Manuel Zelaya. M. Micheletti a été porté à la "présidence" le 28 juin lors du coup d'Etat contre le président Manuel Zelaya, et après l'envoi de ce dernier en exil le jour-même, dans un premier temps au Costa Rica.
Les signaux de Washington sont restés ambigus. Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), José Miguel Insulza, pourrait venir à Tegucigalpa avec plusieurs ministres des affaires étrangères de la région le 7 octobre pour tenter une médiation. Mais le représentant des Etats-Unis à l'OEA, Lewis Amselem, a qualifié "d'irresponsable" le retour de M. Zelaya à Tegucigalpa. El Heraldo, principal quotidien proputschiste, a fait ses choux gras de cette déclaration, l'interprétant comme une inflexion de la position américaine.
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