AFRIQUE & FRANCE - COLLOQUE SENAT - Intervention de Jean-Luc Pujo, président des Clubs « Penser la France » - Lundi 7 décembre 2015
Afrique : « Contre le "choc des civilisations", le "dialogue des humanités" » Intervention de Jean-Luc Pujo, président des Clubs « Penser la France » SENAT - Lundi 7 décembre 2015
- Pour une alternative mondiale -
[Intervention prononcée par jean-Luc Pujo, lors du Colloque France-Afrique, au cours de la 1ère table ronde réunissant le professeur et géopoliticien Alexandre Melnik et le politologue spécialiste du monde arabe Antoine Sfeir sur le thème : "Globalisation : Impératif de "Réinitialisation" de la politique française face aux challenges géostratégiques de l'Afrique du XXI siècle.]
Sénat – Paris – Lundi 7 décembre 2015
***
Mesdames, Messieurs,
Mes premiers mots seront des remerciements.
Je veux ici remercier Mme Farida Schera BAKHOUCHE d’avoir pensé et organisé cette journée importante.
C’est un immense plaisir de participer à cette journée de travail sur un thème qui nous tient particulièrement à cœur : « Les relations entre la France et L’AFRIQUE », avec « les Afriques » …
***
La France a toujours fantasmé sur l’Afrique… car il y eut en France une véritable passion pour l’Afrique. Et je la crois toujours présente... même exprimée différemment.
Mais que reste-t-il de cet immense dialogue ?
Qui se souvient de l’immense aventure de René CAILLE découvrant TOMBOUKTOU (20 avril 1828), de FAIDHERBE et sa canonnière Basilic libérant le fort Médine défendu courageusement par une poignée de tirailleurs sénégalais (1857), … ou de BRAZZA, au Moyen-Congo sur les terres du Roi Makoko ou au fin-fond de l’Oubangi-Chari (1860) ?
Que reste-t-il de tout cela ?
Décolonisation, réussie ou ratée ; relations ambiguës ou enfin assainies par un juste dialogue respectueux « d’égal à égal » parce que « chaque peuple a son génie propre » …
Le dialogue entretenu par la France avec les AFRIQUES a semblé hésiter, prisonnié de ses fantasmes, de l’absence de perspectives courageuses et lucides, écrasé par le poids d’une histoire partagée dont on n’admet ni la grandeur ni la charge obscure.
Mais aujourd’hui ?
Ce dialogue de la France avec les Afriques n’est certes pas totalement en panne mais il n’est absolument pas au niveau de « l’immense promesse » que nous avons collectivement porté.
Comment accepter de voir la France limiter l’essentiel de son action à une seule présence militaire, à une seule présence bancaire (la Banque de France gérant le franc CFA) et à la seule présence de la compagnie TOTAL ?
« Quel gâchis ! » « Que d’erreurs » en partage.
LIRE LA SUITE :