"L'abolition de l'homme" LEWIS Clive Staples - Edition Ad Solem

Une lecture époustouflante et heureuse ! Jluc Pujo
Extraits:
« Le « cœur », la magnanimité, le sentiment : ce sont les indispensables officiers de liaison entre l’homme cérébral et l’homme viscéral. On peut même dire que c’est cet élément médiateur qui fait que l’homme est homme : car par l’intellect il est pur esprit et par les appétits pur animal ».
« La tache de l’éducation moderne n’est pas de défricher des jungles, mais d’irriguer des déserts. D’ailleurs, on ne peut protéger contre les sentiments faux qu’en formant à des sentiments justes. Priver de nourriture la sensibilité de nos élèves, c’est les livrer sans défense à n’importe quelle propagande. Car il faut bien que la nature affamée se venge, et la dureté du cœur n’a jamais été une garantie infaillible contre la faiblesse de l’esprit ».
« En un mot, l’ancienne éducation était une sorte de propagation – des hommes transmettant l’humanité à des hommes – la nouvelle n’est que propagande »
« Nous faisons des hommes sans « cœur », et nous attendons d’eux vertu et hardiesse. (…) Nous châtrons, et nous exigeons des eunuques qu’ils soient féconds ».
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L'abolition de l'homme La manière dont on conçoit l'éducation varie du tout au tout selon que l'on défend la possibilité de l'erreur et de la vérité du jugement moral, et l'universalité de la raison pratique - ce que C.S. Lewis désigne par le terme de voie, ou « Tao », dans ce livre de 1943. Pour ceux qui sont à l'intérieur de la voie, l'éducation consiste à favoriser la naissance de ces réactions au monde qui sont justes en elles-mêmes, indépendamment du fait qu'on les éprouve ou non - ces réactions dont la possibilité définit l'humanité même. Ceux qui sont étrangers au Tao doivent par contre, s'ils sont logiques, regarder tous les sentiments comme également irrationnels, comme des sortes de buées qui nous cachent la réalité. Ce n'est pas que ce soient des hommes mauvais : ce ne sont plus des hommes du tout. En sortant du Tao, ils sont entrés dans le vide. Quant à ceux qu'ils dominent, ils ne sont pas forcément malheureux ; ce ne sont pas des hommes non plus : ce sont des produits fabriqués. La victoire finale de l'homme ce n'est pas un affranchissement de l'« ordre naturel » ; c'est au contraire un retour à la nature, mais qui s'affranchit de toute médiation culturelle. Aujourd'hui, cette libération s'appelle « écologisme » et « transhumanisme ». Ce sont les autres noms de l'abolition de l'homme.
Source:
http://www.mollat.com/livres/clive-staples-lewis-abolition-homme-voie-perdue-9782372980166.html
[Merci à Thomas GRIMAUX - Les Editions franciscaines]