"DE LA POLITIQUE DE SECURITE DE NICOLAS SARKOZY"par MM. JOHANNIN, PUJO et VASSALLO, membres des Clubs "Penser la France"
- Illustration des évènements dramatiques de Béziers, Grenoble et Perpignan -
L'été 2010 a été marqué par plusieurs évènements dramatiques qui illustrent parfaitement l'échec magistral de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité publique. Pire, ces évènements sont accompagnés d’un net recul de l'esprit républicain dans notre pays.
A Perpignan, des agents des forces de l'ordre sont lynchés par la population ayant pris fait et cause pour des délinquants, quelques jours à peine après une visite tonitruante du ministre de l'Intérieur. Cette situation catastrophique pousse le Président du tribunal à prononcer un constat sans appel : « ces réflexes de défiance systématique face aux forces de l'ordre amènent la population française à se ranger du côté des émeutiers ». Le divorce population-police est consommé.
A Grenoble, la confrontation dramatique entre la police et de jeunes délinquants dresse tout un quartier contre les forces de l'ordre, les menaçant même de manières incroyables. Des agents de police sont mutés pour leur propre sécurité. On croit rêver !
Près de Béziers, dans le petit village de Nissan Lez Ensérune, un vieux retraité tranquille tire au fusil de chasse sur deux pauvres jeunes filles - membre de la communauté rom des Balkans - alors qu'elles sont en train de le cambrioler. Plusieurs vies sont brisées.
Qui oserait ici affirmer que le geste fou d’un vieux retraité - excédé par des vagues de cambriolages - est sans lien avec le discours présidentiel désignant les « gens du voyage » comme une communauté à part ? Il y a des mots qui tuent !
Tous ces faits gravissimes se banalisent, illustration parfaite d'une politique de sécurité inconséquente, mise en oeuvre depuis huit années par un homme, hier ministre de l'intérieur, aujourd'hui Président de la République.
Cet échec magistral est lié à une politique désastreuse : désorganisation des services de police et de gendarmerie; suppression de postes de fonctionnaires, baisse générale des moyens humains et matériels ... suppression démagogique de la police de proximité.
Dans le même temps, tout a été fait pour dé-« lier » le tissu social : destruction du travail associatif dans les quartiers populaires en grandes difficultés économique et sociale; suppression des aides publiques aux institutions éducatives et culturelles ...
Tout a été fait pour pousser à bout des populations, pour dresser les Hommes contres des Hommes par des discours de plus en plus vindicatifs, désignant des communautés, les stigmatisant comme réponses à des tensions exacerbées par une situation économique et sociale de plus en plus tendue.
Quel paradoxe de voir l’énergie déployée pour sauver des banques et la démission de la puissance publique quand il s’agit de construire et d’éduquer des Hommes !
Cette mise en concurrence de tous contre tous n'est pas anodine.
Elle vise à organiser une insécurité généralisée qui revêt un intérêt indéniable pour qui a la maîtrise de la force. Cela permet d'afficher un résultat politique concret en période pré-électorale d'autant plus gratifiant que la peur de nos concitoyens en est le principal ressort.
Qui ne voit qu’elle expose les forces de l'ordre à des heurts de plus en plus violents ? Qu’elle encourage l'autodéfense individuelle ou collective ? Qu’elle alimente les réactions communautaristes par ailleurs confortées et encouragées par des discours qui dénient l’appartenance citoyenne à la Nation ?
Tout est fait pour qu’émerge une situation de pré-guerre civile.
Oui ! Contrairement aux idées reçues, cette politique de désorganisation sécuritaire est voulue.
Elle permet de déstructurer notre champ politique et d'imposer de nouveaux critères de validation qui échappent aux partis politiques classiques républicains qui – de gauche comme de droite – sont pris de cours.
Les élus UMP à l’esprit perverti ne s'y trompent guère qui entrent dans une concurrence effrénées avec les responsables de la Ligue du Midi, tenant des propos éhontés contraire à la grande tradition républicaine française.
Dans cet immense ballet de déclarations lamentables, le Front National peut – c’est un comble - apparaître modéré !
Il est temps de rompre avec cette politique du pire et d’appeler tous nos concitoyens à un véritable sursaut républicain. L’heure est à une véritable contre-révolution républicaine.
Il est temps de faire émerger une classe politique porteuse d’un message d’espérance, qui au lieu de cultiver la peur de l’étranger, l’argent facile et le sensationnel vulgaire travaille à l’affirmation de valeurs collectives positives.
Nous devons réapprendre à faire Nation. Nous devons réapprendre le beau mot de République.
Et parce que la République a pour devoir d’assurer - sans faiblesse aucune - la sécurité des citoyens, nous devons, réaffirmer que la sécurité républicaine a pour corollaire la justice sociale, la justice économique.
Il nous faut donc bâtir un nouveau modèle français inspirés des pères fondateurs, ceux de 1789 comme ceux du Conseil National de la Résistance qui ont portés haut les idéaux de la République.
C’est à cette tâche que nous devons nous atteler pour reconstruire la France, fidèle à cet esprit français qui fait toute notre fierté.
MM. G. JOHANNIN, JL PUJO et L. VASSALLO, membres et responsables des Clubs républicains « Penser la France »
Commentaires
Nicolas SARKOZY est ici - plus qu'ailleurs - lamentable !