« François HOLLANDE : Un socialisme municipal au service du projet continental euro-libéral » (Penser la France)
Communiqué national des Clubs "Penser la France"
du 16 janvier 2014
Les vœux du 31 décembre comme la toute récente conférence de presse de François Hollande signent l’alliance indéfectible entre le socialisme municipal et le projet continental euro-libéral.
En digne successeur de Nicolas Sarkozy, François Hollande déroule inéluctablement le programme qu’il a soutenu depuis toujours – en 2005 avec l’adoption de la Constitution européenne – comme depuis 2007 puisqu’il a accompagné la quasi-totalité des grands choix stratégiques de son prédécesseur : guerres en Libye et en Côte d’Ivoire, traité de Lisbonne, réintégration de l’OTAN.
Le continuum politique et stratégique entre la droite et la gauche gouvernementale signe ainsi non pas seulement la fin du modèle français, mais bel et bien, la fin de la France, de son indépendance par la soumission de notre exécutif et de notre législatif à un ordonnancement économique et social, administratif et politique, placé sous contrôle OTAN, UE, Euro.
Ce que la succession sans rupture de François Hollande à Nicolas Sarkozy – appliquant les mêmes politiques structurelles – tend à démontrer est simple : il n’y a plus aujourd’hui d’alternative à cette politique néolibérale.
Mais comment accepter cette fin de la politique en France comme en Europe ?
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Déjà les peuples grondent. Des pièges ignobles leurs sont alors tendus en France même.
L’extrême droite relookée et financée par le CAC 40 n’est qu’un artefact aux fins de capter colère et emportement de la foule, pour – au final - stériliser toute tentative de contestation.
C’est exactement le rôle dévolu à l’ensemble des organisations syndicales ayant toutes rejoint la Confédération européenne des syndicats (CES) pour s'habituer à respirer l’air pollué des cimes néo-libérales (1).
De la même façon, les mises en scènes organisées d’effondrements de la fonction présidentielle (affaire Léonarda, affaire Gayet) sur fond de tensions communautaristes exacerbées (affaire Valls-Dieudonné) visent – avec un certain succès - à désorienter les esprits et les foules.
Mieux ! Il s’agit de défaire un symbole essentiel de la France : clés de voute des institutions, le Président de la République – Nicolas Sarkozy comme François Hollande - n’est plus que médiocrité et banalité.
Les français quand ils ne sont pas désespérés sont las.
N’avaient-ils pas voté contre ces politiques en 2005 ? Donné un signe clair ?
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Mais comment ont-ils osé ? Comment ont-ils accepté de commettre la plus honteuse des forfaitures : par le traité de Lisbonne de 2008 renier le principe démocratique fondateur, le respect de la souveraineté populaire ?
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Les français – silencieux - ne sont pas dupes. Ils fulminent. Ils ont peur. Ils le sentent. Les voilà à nouveau à la veille d’un rendez-vous avec l’Histoire.
Inéluctablement, le sentiment nous envahit tous : oui – aujourd’hui - seule une secousse politique magistrale pourra arrêter cette folle entreprise.
Elle ne pourra venir que du peuple, et de lui-seul.
Pace que nous pensons que la France est la nation d’un grand peuple et que les grands peuples sont toujours capables « du beau sursaut de la colère »(2), nous devons nous préparer.
Il nous revient - à nous, républicains et patriotes français – d’organiser et d’éclairer ce chemin.
Il sera pénible et douloureux. Mais qui l’a ainsi voulu ?
Et puis, nous qui croyons dans le génie de la France, nous voilà dans l’espérance.
Car nous le savons : La France n’est jamais aussi grande que dans le mouvement de la grande Histoire.
Et qui ne devine que le réveil de la France sera le signe avant coureur du réveil tant espéré de l'Europe ?
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(1) Sauf nos amis et camarades du Front syndical de Classe (FSC);
(2) Citation du grand résistant Jean Cassou;