Osons le dire

"Et si l’apocalypse l’an I n’était plus une hypothèse ?" par Roland Pietrini (Athéna Defense)

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[photo : T 80 Russe]

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- POLITIQUE FICTION... à peine! - 

L’année 2022 était largement entamée, l’ensemble du Moyen-Orient et de l’arc méditerranéen avait basculé dans le chaos. L’armée russe après une campagne éclair occupait l’ensemble du Donbass, les oblasts de Donetsk et de Louhansk et la partie est de l’Ukraine. La maitrise du ciel ayant été acquise par des bombardements préventifs et ciblés, l’aviation ukrainienne avait été soit détruite soit clouée au sol, soit paralysée par des attaques électroniques.  

Les colonnes blindées appuyées par une artillerie pléthorique et puissante, par des essaims de drones tueurs et des munitions rodeuses et préalablement éclairées par des éléments spetsnaz, s’étaient arrêtées à une soixantaine de kilomètres de Kiev sur une ligne approximative passant par Chernihiv – Brovary- Uman et Odessa.

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T 64 Ukrainien

L’Occident avait réagi en envoyant une série d’ultimatum à Moscou pour faire cesser son avancée et avait menacé d’une frappe nucléaire sur les éléments de commandement russe qui avait immédiatement répondu que toute frappe nucléaire serait suivie de riposte de même niveau sur le territoire européen.  La Chine, dans l’attente d’une analyse plus poussée de la situation, avait assuré, à titre provisoire, de sa neutralité.

L’état d’urgence avait été décrété par l’ensemble des pays européens, rendant impossible les mouvements sur les territoires et toutes les liaisons aériennes furent interrompues. Les super- marchés, les pharmacies, les commerces de vêtements chauds étaient pris d’assaut par des populations apeurées et de nombreux pillages et incidents graves étaient signalés un peu partout dans les territoires.

La Turquie avait décrété la mobilisation générale, les réservistes avaient été rappelés partout en Europe et les troupes placées en alerte maximale.

Ainsi, la Russie avait franchi la ligne qu’elle s’était fixée, répondre aux provocations occidentales et donner suite au feu vert donné à l’Ukraine pour son entrée dans le saint des saints, le graal des pays faibles, l’OTAN. Certains se demandaient si la crise sanitaire du covid qui avait duré plus de deux ans et dont les conséquences sociales étaient catastrophiques n’étaient pas un élément déterminant pour précipiter ce monde dans le chaos.  

Plus localement, l’Ukraine avait crié à l’agression tout en ayant répondu à des « provocations » russes dans le Donbass et détruit en vol un Sukoï russe qui aurait violé l’espace aérien et en mer Noire un navire hydrographique russe aurait été coulé au large de la Crimée  par un missile à l’origine non identifié.  

Une division blindée de la garde était déployée à la frontière géorgienne au sud. L’équivalent d’une armée blindée, la 3° armée de choc récemment recréée en souvenir de la grande guerre patriotique et de sa présence en RDA jusqu’en 1992, menaçait la Roumanie et la Moldavie à l’ouest si celles-ci ne se retiraient pas de l’alliance atlantique à laquelle elles avaient adhéré, l'une en 2014 et l’autre en 2018.

La Chine profitant du déséquilibre à l’ouest avait prononcé un ultimatum contre Taïwan après la reprise en main de Hong Kong et avait débarqué sur les îles Spratleys, les îles Paracels, les îles Pratas, le récif de Scarborough et le banc Macclesfield en mer de Chine.

En Roumanie, les renforts américains affluaient dans le port de Constanta. La Pologne avait mobilisé en masse et réclamait à cor et à cri un débarquement américain.

La France, comme l’Allemagne avaient décidé d’envoyer chacune une brigade blindée en Pologne en puisant sur ses maigres réserves et une escadre de bombardiers et d’intercepteurs sur les bases de Gdynia et d’Olsztyn en Pologne.

A l’Assemblée nationale française, l’opposition qui avait participé à l’affaiblissement des armées françaises demandait pourquoi nous ne possédions qu’un seul porte-avions et de 6 sous-marins d’attaque nucléaire, 4 opérationnels en réalité, l’un étant en arrêt technique majeur et l’autre en cours de reconstruction.

Le chef d’Etat-major des armées avait démenti la rumeur selon laquelle à cause de ruptures d’approvisionnement en munitions et en missiles ainsi qu’en pièces détachées une partie du potentiel des armées était inopérant. 45 pour cent des intercepteurs, hélicoptères de combat et chars étaient soit cloués au sol soit indisponibles. Pire encore, on prenait conscience de la faiblesse de nos effectifs et de nos moyens. Aucun pays européen n’était à l’abri d’un raid aérien massif mixtes missiles, bombardiers et drones tueurs.

Au large de Brest, on signalait un essaim de sous-marins nucléaires d’attaque russes dont la mission évidente était de paralyser la sortie de nos SNLE démontrant ainsi notre faiblesse en nombre de frégates anti-sous-marines et anti-aériennes.    

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SNLE français

La base de l’île Longue abrite les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique.© ARCHIVES OUEST-FRANCE/THIERRY CREUX

La situation en Allemagne était similaire, tout comme au Benelux. Seule l’Italie parvenait à maintenir en Méditerranée un semblant de puissance navale mais des manifestations pacifistes poussaient à la neutralité, à Rome, Milan et Turin.

Les Etats-Unis débarquaient des renforts en matériels et en logistique à Gdansk. En représailles, la Russie avait décrété la moitié de la mer Noire comme zone exclusivement réservée au déploiement de sa flotte et le Bosphore comme zone de libre accès. Toute tentative de contrôle du Bosphore par l’Otan serait considérée par la Russie comme casus belli.  Les navires américains, britanniques et turcs se croisaient donc en Mer Noire avec le risque constant de déclencher des incidents majeurs.

     

L’Allemagne, après de nombreuses controverses, avait décidé d’augmenter son budget de la défense à 2,5% du PIB tout comme la France, l’Espagne et l’Italie, ce qui était un leurre compte tenu de l’effondrement du PIB de l’ensemble de ces Etats et de toute façon beaucoup trop tardif.  La Grande-Bretagne avait demandé aux EU de déployer des missiles nucléaires tactiques sur son sol et ouvert ses bases aux B52.       

Les faucons du congrès américains appuyés par William Joseph Burns, le tout nouveau patron de la CIA nommé par Biden, et les lobbies de l’armement poussaient à crever l’abcès en entrant dans une confrontation majeure en Europe.  A la Maison Blanche, on soufflait le chaud et le froid tout en estimant la situation proche du cataclysme ultime.   Le monde occidental prenait conscience de sa faiblesse, l’apocalypse l’an un n’était plus une hypothèse.

L’agit-prop, les attaques informatiques menées par des hackers, les fausses informations, la logorrhée des chaines d’information en continue, prenaient le pas sur toute tentative d’analyse objective de la situation.

Le monde politique était partagé entre les radicaux prêts à l’affrontement, les conciliateurs tenant du règlement diplomatique envers et contre tout et les analystes conscients de notre incapacité à tenir plus de huit jours si une affrontement majeur devait avoir lieu.

Parmi ceux-ci de nombreux généraux tenus au devoir de réserve mais qui en aparté confiaient leur désarroi.

D’ailleurs, les sondages non diffusés en France indiquaient que le pourcentage de  partisans russophile comprenant ou excusant, voire encourageant l’intervention de Poutine était à 50%, et de 15% en Allemagne.  

En pleine campagne présidentielle, Marine Le Pen jouait la carte de l’apaisement et Macron, en qui plus grand monde n’avait confiance depuis les déconvenues de la lutte contre la covid, s’agitait en faisant croire à son influence tout en se rangeant derrière l’Allemagne, payant ainsi ses reculades incessantes au nom d’un européanisme sectaire déconnecté du monde réel.    

Après 74 ans de guerres et de conflits périphériques incessants et d’illusions de paix en Europe, la situation chaque jour filait vers la chute d’un empire en lambeau,  dont cette fois-ci le monde occidental ne pourrait se relever.

L’Asie et le monde arabo-musulman attendaient sa revanche, nous étions mûrs pour cette disparition que certains appelaient de leur vœux.

Et puisqu’il fallait mourir que cela vienne vite !

Une frange infime de la population se préparait à la résistance…

(A suivre)

Roland Pietrini*

(*) Roland Pietrini est auteur de livres et directeur du blog Athéna-défense

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SOURCE:

https://www.athena-vostok.com/et-si-lapocalypse-lan-un-netait-plus-une-hypothese-1

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