« La France se meurt : A moi la Légion ! » Tribune Libre de Jean-Marc DESANTI
La France se meurt comme une vieille dame qui s’efface sans bruit alors que nous filons notre vie trépidante.
Ce n’est pas une mort brutale et spectaculaire mais une succession de chutes dont on reste d’abord diminué mais qui inexorablement vous mène de paralysie en aphasie à l’issue fatale.
Les docteurs en Histoire, en Sciences politiques et en Philosophie se disputent la généalogie du déclin. La Grande Guerre, mai 40 et la collaboration pour les uns. Et d’autres de rétorquer : « Notre jeunesse avait du jus encore en Indochine ! ».
- Justement Dien Bien Phu phase terminale …
- Pas encore ! c’est la perte de l’Algérie française s’insurgent les Diaphoirus.
-Que nenni vous oubliez les années Mitterrand !
-Et l’avachissement Chirac alors ?
-Ce n’est rien au regard de l’immigration.
-Et que faites-vous de la vassalité affirmée de Sarkozy envers les américains ?
Nous entendons cela et, malhonnêtement, en fonction de notre histoire personnelle ou de nos inclinaisons politiques partisanes nous nous plaçons dans un camp.
La réalité est que c’est tout ce « matériel historique » que nous devons prendre en compte, cette combinaison apparemment insoluble et contradictoire. L'historien et philosophe Jean Ellenstein, ex-membre du PCF disait fort justement : « Staline c’est le Goulag et Stalingrad.»
Vous avez dit Contradictions ?
Oui les Nations font partie du vivant.
La France en noir et blanc , celle des actualités cinématographiques de Gaumont et Pathé n’est plus… les lentes vacances sans autoroutes, les instituteurs en blouse grise, les 4CV vertes -surnommée les 4 pattes- ,les vieux numéros de l’Illustration, Louison Bobet, les postes à galène, les autobus à plate-forme, le gang des tractions avant, Casque d'Or, Gabin, et Jean Nohain, Jaurès assassiné au Café du Croissant. Il nous reste Perec pour se perdre dans nos nostalgies.
Mais risquons alors une hypothèse presque un blasphème : Et si la France s’amoindrissait depuis la chute de L’Union Soviétique ? Je me souviens d’une conversation, en 1987, lors d’un Congrès de France-Urss, avec Valentina Vladimirovna Terechkova. Après avoir échangé sur une passion commune, le parachutisme, qui la mènera elle, à être la première femme cosmonaute, je lui demandais : « Pourquoi donc votre engagement si fort pour la France ? ».
En me fixant intensément de ses yeux bleu-gris, elle répondit : « Nous avons repris le cours de votre histoire à l’endroit sectionné, les premiers monuments d’État commémoratifs, avant celui de Marx, furent ceux dédiés à Robespierre, Hugo, Zola et Cézanne à Moscou en 1918. La presse répétait la phrase de Danton : « Vous savez comment on sauve la liberté ? En marchant sur l’ennemi et non en l’attendant chez soi ». En apprenant que les soviets avaient tenu un jour de plus que la Commune, Lénine dansa de joie ».
J’osai l’allusion à Staline. Son visage se fit plus grave : « Nous avons souffert, mais chez vous comme chez nous pour pousser à la fureur les hitlériens, il suffisait d’écrire un seul mot sur les murs des villages et des villes : Staline. Aujourd’hui, en souvenir de l’escadrille Normandie-Niemen, écrivons alors sur les cahiers de nos enfants l’indéfectible amitié et la destinée commune de nos deux pays »
Valentina pensait-elle si bien dire ? Se savait-elle prophétesse ?
Ils avaient leur De gaulle ( Gorbatchev et sa perestroïka de l’Atlantique à l’Oural ) puis ce fut leur descente aux enfers : Eltsine. Les jours sombres où les milices des oligarques attendaient le top départ de CNN pour attaquer « en direct » le parlement russe et assassiner les travailleurs.
Et nous après l’homme du 18 juin, nous avons aussi amorcé une périlleuse descente vers l’abîme, freinée il est vrai, un court instant, par l’arrivée de Mitterrand et de son premier gouvernement très populaire avec, comme par hasard, quatre ministres communistes. Après …
Aujourd’hui, c’est à nous de réinventer la France, en jetant, de temps en temps un coup d’œil vers nos frères de l’Est. Poutine et Medvedev ne sont pas des anges dodus. Ils font de la politique, ils redressent la barre, ils tiennent le cap, de l’Atlantique à l’Oural disent-ils. Ils ont pris le meilleur de Gorbatchev mais sans sa tendresse naïve. On a vu les résultats de Mikhaïl face aux caïmans impérialistes.
Alors ? Si la France se meurt, elle laisse encore debout ses vieux gaulois certes troublés et inquiets quant à leur identité.
Gardons en mémoire cette maxime : « Tout dire ou se taire ! »
Dans notre espace naguère si familier se sont glissés par les mouvements brutaux de l’Histoire des visiteurs pas toujours désirés, des visages étrangers, des coutumes méconnues.
Le Substrat national est devenu instable, bouleversé par les migrations, chacun doute de sa pérennité ou de son développement. Dans le même temps, notre pays est piétiné par les puissances d’argent, le plaisir factice et l’individualisme qui se parent des vertus de l’hédonisme.
Pour 3000 « jeunes » voyous qui terrorisent les populations et s’entretuent mimant les gang d’outre Atlantique, combien de Waffaa, d’Iman, de Bassékou et maintenant D’Artam ou d’Anatoli qui s’accrochent à l’école et qui , plus tard, n’ayant pas la monnaie magique, passent les deux heures de leur pose méridienne à se cultiver dans les librairies et bibliothèques …
Quitte à nous brûler les yeux, regardons la réalité en face : la corruption de ce qui reste de l’état se nourrit de l’entretien de la misère sociale.
Nous ne continuerons pas la France sans reconstruire la République, la Sociale de nos anciens !
Ce sera dur, il, faudra frapper sans faiblesse mais selon le critère du droit : la force de la République écrase la violence de ses fossoyeurs.
Nous ne voudrons connaître pour la légitimité et la valeur de nos actions ni chrétiens, ni juifs, ni musulmans, ni athées, ni riches ou pauvres, ni homos ou hétéros, ni «groupes d'influence », « groupes d'intérêt » ou «groupe de pression » ...
Nous n’aurons qu’un seul interlocuteur : le citoyen.
Un citoyen loyal, ne vivant, ne travaillant que dans le respect du contrat social.
Ceux qui préfèrent s’avilir et avilir dans la licence du bonheur factice des traders et des dealers risqueraient fort à ne pas comprendre que l’Hyper-République est de retour.
Alors, vieux français de souche et jeunes français de cœur, comme aux jours les plus sombres et les plus glorieux des maquis du Vercors et des Glières, agiront enfin coude à coude : un serment : la déclaration des droits, trois couleurs, un drapeau.
Le 14 juillet, ce sont les légionnaires qui sont les plus applaudis nous dit-on.
Le service de la France Jusqu’au sacrifice ultime.
Chaque français devrait savoir ce que tout légionnaire apprend et médite :
«Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
N’est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé »
A moi la Légion !
Jean-Marc DESANTI, spécialiste Défense&stratégie
Commentaires
merci pour votre texte
Car le petit Clovis, plus malin, grenouille et compose avec tout, avec les notables, l’Église, le pape, l’empereur d’Orient, on serait même tenté de dire : avec les banquiers. Exactement le petit parvenu qui met tout le monde dans sa poche, on se souvient du célèbre marché : "Dieu de Clotilde ! si tu me donnes la victoire..." La France, clef en main ! Certes, elle se construit, mais avec Clovis on se croirait dans l’immobilier, tout y pue la combine. Les Wisigoths ne mangent pas de ce pain-là et sans doute suis-je aussi Wisigoth ! »
Jean Raspail
La Hache des steppes, 1974.