Elus & Maires

"De la contre-offensive ouvrière à l’alternative politique de rupture" par Georges Gastaud - philosophe, Responsable Communiste (#PRCF)

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Le 4 avril 2023,

  

Défense de la paix mondiale, contre-offensive ouvrière contre le pouvoir macroniste discrédité, reconstruction du Parti communiste de combat et du syndicalisme de classe…

L’analyse et les propositions du Pôle de Renaissance Communiste en France

Par Georges Gastaud, philosophe, militant du P.R.C.F.

Au niveau européen et mondial, les forces de paix doivent tout faire pour arrêter à temps la marche assumée de l’U.E.-O.T.A.N. vers un « conflit global de haute intensité » visant la Fédération de Russie et la Chine populaire et, par-delà ces deux pays, l’ensemble des peuples qui, en Amérique latine, en Afrique et en Asie, refusent à des degrés divers la très mortifère hégémonie du dollar et de l’U.S. Army sur la planète. 

En France, face à un « Macronat » d’autant plus violent qu’il se sait minoritaire et discrédité, une grande partie du peuple travailleur et de la jeunesse lycéenne et universitaire résiste vaillamment sous l’impulsion de son avant-garde ouvrière, les raffineurs, énergéticiens, cheminots, dockers, verriers et autres éboueurs, fer de lance de la grève reconductible et du blocage du profit capitaliste. Face à l’arrogance d’un pouvoir missionné par l’U.E. pour imposer « quoi qu’il en coûte » sa contre-réforme, ou plus exactement, son train de contre-réformes (RSA, immigration, statuts publics…), le monde du travail cherche à tâtons une issue politique révolutionnaire apte à fédérer celles et ceux qui veulent chasser Macron, rompre le verrou européen, refuser la tutelle atlantique et remettre enfin la France sur les rails du progrès social, de la démocratie, de l’indépendance nationale et de la coopération internationale véritable. 

Dans ces conditions, comment les militants franchement communistes, comment les syndicalistes de classe, comment les patriotes républicains, comment les militants réellement insoumis à l’U.E. atlantique et supranationale, peuvent-ils aider la classe ouvrière et l’ensemble des forces populaires à passer de la défensive perdante à la contre-offensive victorieuse sur tous les terrains, national et international, social, politique et culturel ?

I – DEFENSE DE LA PAIX MONDIALE ! L’ARGENT POUR LES PENSIONS, PAS POUR LES MARCHANDS DE CANON !

L’Ukraine sert aujourd’hui d’arène sanglante à une guerre mondiale de moins en moins rampante et virtuellement hors de contrôle entre l’U.E.-O.T.A.N. et la nouvelle Entente eurasiatique que Pékin et Moscou sont légitimement amenées à déployer en réaction défensive face au très expansionniste « unilatéralisme » américain. Du Donbass à la Péninsule coréenne en passant par le Détroit de Taiwan, les hauts dirigeants euro-atlantistes proclament leur détermination à affronter militairement l’entente russo-chinoise en plein essor. Le but final à peine dissimulé des forces impérialistes-hégémonistes du bloc agressif euro-atlantiste et de ses flancs-gardes anglo-saxons (Londres, Canberra, Sydney, Ottawa), nippons et sud-coréens est de dépecer la Russie et la Chine populaire au sein de laquelle Washington et l’U.E. encouragent tous les séparatismes réactionnaires (Hongkong, Tibet, pays ouïghour…) alors que les Occidentaux ont torpillé les très légitimes tentatives de gestion autonome du Donbass russophone à l’intérieur de l’Ukraine1. Déjà, les vaincus de la Seconde Guerre mondiale, qu’il s’agisse du Japon impérial ou de l’Allemagne bourgeoise « réunifiée » aux dépens de la R.D.A., répudient très officiellement leur pacifisme de façade issu de leur déroute de 1945 : sous l’égide de Washington, Berlin et Tokyo réarment à toute vitesse et rêvent déjà à voix haute de revanche historique sur le pays de Stalingrad et/ou sur la Chine de la Longue Marche. Déjà, l’administration Biden, déjà Ursula von der Leyen, qui s’est illégalement autoproclamée cheffe de file diplomatique et militaire des Etats-Unis impérialistes d’Europe en gestation, et dans leur double sillage, Emmanuel Macron, s’emploient à torpiller le plan chinois de cessez-le-feu en Ukraine; irresponsablement, les surenchères et l’escalade militaire illimitée du camp euro-atlantiste font planer sur l’humanité la menace d’une Troisième Guerre Mondiale à dimension nucléaire qui pourrait provoquer l’anéantissement du peuple français, si ce n’est l’extermination de l’humanité, voire celle de toute vie complexe sur Terre… 

Un faux génocide pour en banaliser un vrai ?

Le vote récent par les députés français (28 mars 2023), y compris par la totalité des parlementaires « socialistes » et « écolos » présents en séance, et bien entendu, par le R.N., les macronistes et le reste de la réaction, d’une infâme résolution sur l’« Holodomor » en Ukraine, n’a pas d’autre objectif idéologique, en réalité, que de criminaliser rétrospectivement la Russie en justifiant l’actuelle escalade militaire sans fin à son encontre, en particulier les incessantes livraisons d’armes des pays de l’U.E.-O.T.A.N., France macroniste en tête, au régime atlantiste et grossièrement pronazi d Kiev. Cette motion objectivement fascisante, antisoviétique et russophobe allègue un prétendu « génocide anti-ukrainien de l’U.R.S.S. » dans le but de précontraindre la recherche historique sur l’U.R.S.S., de diaboliser le communisme passé, présent et à venir, de banaliser symétriquement le génocide nazi bien réel et très fortement documenté. Il s’agit aussi pour la réaction française et pour ses supplétifs de la « gauche » établie de gommer le rôle central de l’Armée rouge dans la libération de l’Europe en 1945, voire de justifier indirectement la réhabilitation par Kiev de Stepan Bandera, le « héros national ukrainien » (sic) qui organisa les massacres de masse des juifs, des Polonais et des communistes sur le sol de l’Ukraine occupée. Un tel texte scélérat contribue même, objectivement et rétrospectivement, à légitimer l’invasion hitlérienne de l’U.R.S.S. (1941) et à sa suite, l’occupation allemande proprement exterministe de l’Ukraine, de la Biélorussie et d’une partie de la Russie soviétiques. Car après tout, et même si l’on n’ose pas encore le dire franchement, peut-être ne s’est-il jamais agi alors pour Berlin que de « libérer » l’Ukraine sciemment affamée par les communistes moscovites « génocidaires », si bien que, peut-être, la monstrueuse opération Barbarossa entreprise par « Monsieur le Chancelier Hitler », comme on disait alors dans les milieux occidentaux bien-pensants et largement ralliés au nazisme, n’était peut-être pas si injustifiée que cela ?(…!).

Marche à la guerre impérialiste mondiale et euro-maccarthysme assumé

Décidément, ils sont loin les temps ensoleillés de la Libération où Charles de Gaulle, le chef de la France libre, se rendait en visite d’Etat à Moscou, en 1944, pour y déclarer : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ». Très loin également l’époque où Maurice Thorez, évoquant la gratitude éternelle due aux peuples soviétiques martyrs par le peuple français, osait déclarer, en pleine guerre froide menaçant de dégénérer en apocalypse nucléaire : « le peuple français ne fera jamais la guerre à l’Union soviétique ! ». La politique belliciste et objectivement exterministe de l’U.E.-O.T.A.N s’accompagne ainsi d’une dérive désinvolte et de plus en plus décomplexée vers l’euro-réhabilitation du nazisme-fascisme. A cette fin, les dirigeants euro-atlantistes tablent sur un négationnisme antisoviétique et russophobe assumé qui stimule puissamment une fascisation galopante de l’Europe qui banalise Mussolini (Melloni en Italie), Hitler (montée de l’extrême droite A.F.D. et F.P.Ö. de Berlin à Vienne), Bandera (Kiev), les Oustachis (Zagreb), des anciens Waffen-S.S. baltes, voire les Chouans, les Versaillais et Philippe Pétain (Zemmour) dans la perspective de plus en plus affichée d’une euro-criminalisation juridique globale du communisme2, d’une marche à l’interdiction continentale de l’emblème ouvrier et paysan des partis communistes3, d’un harcèlement médiatique, voire juridico-policier (R.F.A.) aggravé à l’encontre des forces de paix et d’officialisation d’une forme de néo-maccarthysme continental. La nature de classe de cette euro-fascisation est attestée par les attaques tous azimuts que lancent nombre d’euro-gouvernements contre le droit de grève, le droit de manifester, les droits syndicaux en général, les avancées féministes (Pologne, Italie…), les conquêtes sociales, les services publics, les salaires, les indemnités chômage, les maigres droit des immigrés et les retraites et pensions des travailleurs. Face à ce tableau réactionnaire sur toute la ligne, il faut bel et bien avoir perdu tout ancrage marxiste, voire tout honneur militant pour tenter encore de « vendre » aux travailleurs et aux jeunes, qui plus est parfois au nom du « nouveau communisme », du « socialisme », de l’ « écologie » ou de l’ « insoumission », une introuvable « réorientation progressiste, démocratique, écologique et pacifique » de cette U.E.-O.T.A.N. qui sue par tous ses pores le négationnisme, le nouveau Drang nach Osten4, l’anticommunisme obsessionnel, le viol des souverainetés populaires et le piétinement sans retenue des acquis sociaux !

Face à cette entreprise transcontinentale ultraréactionnaire qui menace leur sécurité sur toutes leurs frontières, la Fédération de Russie et la Chine populaire renforcent salutairement, nous l’avons vu, leur entente politico-économique ; suivis par une majorité des pays africains et par la plupart des Etats asiatiques et des pays latino-américains, les B.R.I.C.S. refusent de condamner Moscou malgré les pressions incessantes de Washington. De son côté, l’Afrique francophone, dont dépend largement désormais l’avenir de la langue française et celui de la Francophonie internationale, rejette de plus en plus la tutelle lézardée des gouvernants néocoloniaux « français » que Bamako a justement qualifiés, à la tribune de l’O.N.U., de « dirigeants antifrançais ennemis des Lumières » non sans les distinguer de la masse du peuple français. En France et en Europe, nombre de voix dissidentes, y compris dans des milieux fort éloignés des communistes (Pierre de Gaulle, Henri Guaino, Arno Klarsfeld, Jacques Myard, le vice-amiral Gaucherand, mais aussi les sociaux-démocrates Oskar Lafontaine, Ségolène Royal…) se détachent courageusement de la mortifère union sacrée ultra-belliciste et appellent leurs pays respectifs à lancer un processus de désescalade et de négociations russo-ukrainiennes avant que la confrontation militaire bloc-contre-bloc n’échappe à tout contrôle. 

Surtout, on assiste dans le monde entier (Inde, USA…), et particulièrement en Europe (Grande-Bretagne, France et Allemagne), à un regain prometteur des luttes de la classe ouvrière, principal rempart de la paix mondiale. Déjà en 1914, Lénine, Luxemburg et Liebknecht avaient appelé à transformer, pays par pays, la guerre impérialiste mondiale en un grand soulèvement révolutionnaire, pays par pays, des forces du Travail contre le capitalisme parvenu au stade pourrissant et mortifère de l’impérialisme !

En ces circonstances, le P.R.C.F. continuera à marcher à contre-courant de l’idéologie dominante, y compris du consensus social-impérialiste et social-européiste rallié par la gauche établie en s’adressant à tous les communistes français qu’indigne le soutien parlementaire honteux apporté par les députés du P.C.F., Fabien Roussel en tête, aux livraisons d’armes au régime atlantiste, pronazi et néo-bandériste assumé de Zelensky. Le P.R.C.F. continuera d’expliquer les causes réelles de la guerre en Ukraine et ailleurs, à soutenir les P.C. russe, ukrainien et polonais, à multiplier les initiatives prônant la désescalade, la cessation des livraisons d’armes et l’ouverture inconditionnelle de négociations en Ukraine. Sans renoncer à sa conception marxiste-léniniste de fond selon laquelle la révolution socialiste est la seule vraie réponse structurelle au fascisme et aux guerres impérialistes, le P.R.C.F. continuera, d’une part, à soutenir toute mobilisation unitaire se fixant pour but de sortir de l’O.T.A.N. (que l’on ne peut dissocier de l’U.E. qu’en mentant aux masses!); plus généralement, le P.R.C.F. soutiendra toute action, émanant notamment de la Plateforme mondiale anti-impérialiste mondiale ; à défaut il promouvra lui-même avec la J.R.C.F. de nouvelles actions portant condamnation de ce qui peut mener directement ou indirectement à une guerre pouvant mener à l’anéantissement de l’être humain.  

Dans les luttes populaires, le P.R.C.F. continuera de lier la défense des acquis sociaux à la défense de la paix et à la reconquête de l’indépendance nationale en popularisant les mots d’ordre : « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ! », « l’argent pour les pensions, pas pour les canons », « l’argent pour nos grands-parents, pas pour l’O.T.A.N. ! », « l’U.E., c’est pas l’Europe sociale, c’est la misère, Et c’est la guerre mondiale ». Plus que jamais se vérifie la justesse du mot d’ordre de Frexit progressiste qu’expriment les slogans du P.R.C.F. « l’U.E., l’O.T.A.N., si on n’en sort pas, on y restera! » ou « l’U.E., l’O.T.A.N., pour s’en sortir, il faut en sortir ! »

On mesure ainsi combien est erronée la conception sectaire qui oppose la révolution socialiste à la visée d’un large front contre l’U.E.-O.T.A.N., ennemi principal des peuples, et contre ses suppôts de l’oligarchie capitaliste « française », ennemie principale de notre peuple. Il faut au contraire que, conformément aux orientations de principe fixées par l’ultime Congrès de l’Internationale communiste5, le monde du travail et ses militants d’avant-garde prennent offensivement la direction politique, sociale et culturelle du combat pour la paix en le liant, non seulement à la cause du progrès social, mais au combat patriotique, antifasciste et social pour une nouvelle République sociale française émancipée de la tutelle de l’U.E.-O.T.A.N. : ainsi se réouvrira en France, non pas en paroles mais en pratique, la voie d’un socialisme-communisme de nouvelle génération

FRANCE :  DE LA CONTRE-ATTAQUE SOCIALE A LA RECONSTRUCTION D’UNE ALTERNATIVE POPULAIRE DE MASSE

Face au « Macronat » largement discrédité, moralement illégitime et politiquement minoritaire et illégitime (y compris de fait à l’Assemblée nationale !), le mouvement social offensivement dirigé par la classe ouvrière soutient un premier bras de fer social ; rallié par la jeunesse lycéenne et universitaire, ce mouvement réactive hardiment des formes de luttes « en rupture » (blocages de sites industriels, logistiques, autoroutiers et commerciaux, piquets filtrants, coupures de courant…); bien qu’essuyant une forte répression d’Etat, cette lutte puissante n’a pas fini de percuter les états-majors confédéraux euro-alignés. Depuis trop longtemps en effet, ces états-majors se sont enlisés et encroutés dans un « dialogue social » impuissant et dans un euro-syndicalisme d’accompagnement promus par la C.E.S., la C.F.D.T., et leur commun président, Laurent Berger. La puissance du mouvement ouvrier et populaire a pour l’instant interdit aux états-majors confédéraux, notamment à celui de la C.F.D.T., de lâcher prise et de se dissocier trop ouvertement même si, d’ores et déjà, l’Intersyndicale manque à la solidarité de classe avec les raffineurs et autres éboueurs en n’appelant pas à construire la grève générale reconductible, en condamnant la courageuse grève du baccalauréat et en refusant de généraliser le soutien humain et financier concret aux blocages. Se dessinent en outre des tentatives de Berger, hélas cautionnée par Martinez, de rouvrir par la bande le « dialogue social » bidon sollicité par Macron sur fond d’acceptation de la contre-réforme alors que c’est une question de décence que d’empêcher ce gouvernement versaillais de brutes millionnaires de faire diversion sur la question de l’âge légal en multipliant les rideaux de fumée sur la « pénibilité », l’ « usure », les « carrières »… tout en gardant sous le coude un nouveau train de contre-réformes visant les travailleurs immigrés, les bénéficiaires du R.S.A. et l’emploi statutaire dans la Fonction publique…

A) Retour en force de la classe ouvrière !

Cependant, la tendance de fond très encourageante qu’a dessinée la dernière période est celle du retour en force de la classe ouvrière rouge qu’avaient trop longtemps rendue invisible les suppressions massives d’emplois provoquées par trente années d’euro-privatisations, de désindustrialisation planifiée et de maxi-délocalisations accompagnant la délétère euro-mondialisation néolibérale. Le grand rebond de ce qu’on appelait jadis « la France rouge » est salué par de nombreux partis communistes du monde ; il ne peut que stimuler à terme un nouvel élan du mouvement populaire ainsi que celui de la renaissance communiste ; en effet, le monde du travail et la jeunesse populaire ne sauraient durablement l’emporter sans que fussent reconstruits un grand parti communiste de combat et une Jeunesse franchement communiste fraternellement solidaires d’une grande C.G.T. retrouvant ses fondamentaux gagnants de classe et de masse.

B) Franc soutien aux nouveaux dirigeants « rouges » du mouvement populaire !

De cet aspect, il faut signaler la grande espérance que suscite l’émergence de dirigeants C.G.T. rouges d’un nouveau type tels que les camarades Olivier Mateu (C.G.T.-13), Sébastien Ménesplier et Cédric Liechti (Mines-Energie), Manu Lépine et Germinal Lancelin (Chimie), Bérenger Cernon ou Matthieu Bolle-Redat (S.N.C.F.), sans oublier nombre de syndicalistes de Monaco ou de jeunes délégués C.G.T. du transport routier et de la Construction. Bêtes noires des médiacrates néo-versaillais, ces dirigeants combatifs affichent leur soutien résolu à la Fédération Syndicale Mondiale (Internationale syndicale anticapitaliste, antifasciste et anti-impérialiste) et portent haut et fort au sein de l’historique congrès C.G.T. de mars-avril 2023 les couleurs offensives du syndicalisme de classe. Pour ce faire, ils osent se confronter à une équipe confédérale sortante dont l’euro-réformisme mâtiné de plates complaisances atlantistes (allant jusqu’au soutien honteux apporté au régime bandériste et pro-O.T.A.N. de Kiev!) et de suivisme indécrottable à l’égard de l’état-major C.F.D.T. (le prétendu « syndicalisme rassemblé ») n’aura provoqué depuis des décennies que l’affaiblissement continu de la C.G.T. et que des défaites sociales à répétition aux travailleurs salariés de tous les secteurs. 

C) Se montrer offensif dans la dénonciation de classe de la « construction » euro-atlantiste !

Pour défaire complètement l’euro-réformisme capitulard qui plombe depuis longtemps le mouvement social, il est décisif que les militants syndicaux du P.R.C.F. et de la J.R.C.F. pointent encore plus fort la nécessité de cibler complètement l’ennemi de classe, et pour cela, il faut accuser encore plus fort la « construction » européenne et atlantiste, cœur de stratégie des attaques oligarchiques continentales visant la paix mondiale, la souveraineté des peuples, les libertés démocratiques, le progrès social, l’emploi productif et la reconstruction d’un environnement viable: honte aux menteurs patentés qui continuent de propager le mythe social-maastrichtien de l’ « Europe sociale, démocratique, écologique et pacifique » ; dès lors,

  • accusons clairement l’euro, ce dispositif austéritaire continental destructif des salaires, du produire en France et des services publics,
  • accusons franchement l’U.E., cette fascisante prison des peuples pétrie d’anticommunisme et garante d’une délétère « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée »,
  • accusons frontalement l’O.T.A.N., cette rampe de lancement de la Troisième Guerre Mondiale sous pavillon étatsunien qui va désormais jusqu’à recycler les néonazis ukrainiens d’Azov, Aïdar et Pravy Sektor tout en frayant avec la néo-mussolinienne Giorgia Melloni !

Bref, à l’inverse de l’euro-propagande que mènent actuellement, sur deniers publics, la Commission européenne et Emmanuel Macron (campagne d’affichage en anglais « E.U. is you ! » (« l’Europe, c’est toi ! », sic), nouvelle loi en vue visant à obliger toutes les mairies de France à hisser le drapeau européen inconstitutionnel), proclamons qu’en réalité, « l’U.E. c’est EUX ! (les capitalistes) », que le drapeau clérical de l’U.E. ne sera jamais reconnu par les travailleurs conscients et par les vrais républicains et que nous ne laisserons jamais toucher au drapeau rouge frappé de l’emblème ouvrier-paysan  et uni au drapeau tricolore; c’est au contraire dans les luttes contre l’U.E., contre l’O.T.A.N., contre leurs symboles impérialistes et contre le capitalisme décadent en général, que pourra émerger une Europe de paix, de progrès social et de coopérations égalitaires et coplanifiées entre peuples égaux et souverains, et pour commencer, une Europe des luttes associant contre le capital les travailleurs français, allemands et britanniques qui agissent aujourd’hui simultanément, mais sans aucune concertation internationale organisée !

Toutefois le chemin est encore long pour qu’émerge une alternative populaire de classe et de masse tant ont provoqué de reculs idéologiques l’irréversible « mutation »- dénaturation du P.C.F. et le piteux ralliement de la C.G.T. à la C.E.S. pro-Maastricht sous l’égide des Viannet, Thibault, Le Paon et autre Martinez. Ces reniements pluri-décennaux travestis en autant de « novations » ont désorienté les travailleurs en instillant dans les têtes l’anticommunisme, l’antisoviétisme et l’anti-léninisme, en coupant structurellement le syndicalisme rouge du militantisme politique révolutionnaire, en facilitant la mise sous tutelle oligarchique des confédérations françaises via la C.E.S. et la « Confédération Syndicale Internationale » (C.S.I.) notoirement corrompue. Surtout, les dérives réformistes du P.C.F.-P.G.E. et de la Confédération C.G.T. euro-alignée ont obscurci la signification de classe 100% oligarchique, fascisante et impérialiste de l’U.E.-O.T.A.N. au risque d’abandonner à Marine Le Pen, qui le dévoie dans un sens xénophobe, le légitime attachement des travailleurs de France à l’honneur et à l’indépendance de leur pays. D’ores et déjà, le grand mouvement social de janvier-avril 2023 n’aura pas peu contribué à rendre aux travailleurs de France une partie de leur fierté nationale perdue comme l’atteste le mot-dièse mondial « Sois davantage français ! » (Be more French !) qui circule sur les réseaux du monde entier !

D) Dialectique de l’émancipation sociale et de l’émancipation nationale (Jaurès)

C’est pourquoi les syndicalistes du P.R.C.F. et de la J.R.C.F., et plus largement tous les syndicalistes franchement communistes de France, ont un rôle irremplaçable à jouer, dans le strict respect de la démocratie syndicale et ouvrière, seule décisionnaire en dernière instance, pour la renaissance du syndicalisme de classe et de masse C.G.T.- Pour cela il faut inlassablement rappeler ce que sont réellement l’U.E. et l’O.T.A.N., ces cartels continentaux et transcontinentaux entièrement au service du capital monopoliste et du futur Empire euro-atlantique baptisé par avance « Europe fédéral », « Etats-Unis d’Europe » ou « Etat fédéral européen ». C’est en effet une même logique contre-révolutionnaire qui, en France, démonte pierre après pierre les grandes avancées sociales mises en place par les ministres communistes et cégétistes de 1945 œuvrant dans le sillage du C.N.R.6, et qui promeut de même pas l’O.T.A.N., cette machine de mort aux mains de Washington, l’euro, ce dispositif austéritaire continental faussement protecteur, l’U.E., cette broyeuse par destination des souverainetés nationales, du « produire en France » et des services publics, voire de toutes les langues nationales du sous-continent européen insidieusement sacrifiées au tout-globish des traités « transatlantiques ». Il est donc mensonger de présenter l’U.E. comme le cadre possible d’une « Europe sociale, démocratique, écologique et pacifique », comme s’y emploient sans même y croire eux-mêmes les états-majors de la gauche politico-syndicale établie… et dont la « laisse » idéologique est court-tenue par Bruxelles au moyen de la C.E.S. ou de ces « partis européens » étroitement domestiqués et euro-subventionnés que sont le « Parti Socialiste Européen » ou le « Parti de la Gauche Européenne ». Le camarade Jean-Pierre Page, ancien secrétaire national de la C.G.T., a bien fait du reste de signaler récemment combien l’agression antisociale majeure qui vise en permanence les travailleurs de France va de pair avec l’abaissement national systématique du peuple français, qualifié de « Gaulois réfractaires jamais contents » par une caste médiatique, politique et financière « française » entièrement vassale de l’U.E., de sa « culture » néolibérale et de son grand parrain étatsunien. On mesure ainsi l’actualité persistante du mot de Jean Jaurès selon lequel « l’émancipation nationale est le socle de l’émancipation sociale ».

E) Quelle formes de lutte faut-il développer pour gagner les bras de fer présents et prochains ? 

Pour vaincre, il ne s’agit certes pas de se lancer de manière désordonnée dans les destructions aveugles qui sont typiques de certains courants pseudo-anars dont le vandalisme rageur ne peut que discréditer le mouvement, écarter de lui nombre de participants potentiels et surtout, éloigner la lutte sociale de son terrain principal : l’entreprise, tout en servant efficacement le « Parti de l’Ordre » versaillais regroupé autour de Macron, de Darmanin et de leur discours fascisant contre les prétendus « factieux ». Cette remarque ne signifie nullement qu’il faille condamner, bien au contraire, la légitime défense de classe et de masse des travailleurs décidant démocratiquement des formes d’action (y compris blocages, piquets de grève, appropriation sociale de la production…) au plus près du lieu de travail et de grève. Au contraire, les A.G. de lutte décisionnaires organisées à l’initiative des syndicalistes de lutte préfigurent ce que pourrait devenir demain une démocratie socialiste émergeante « mettant le monde du travail au centre de la vie nationale » comme y aspirait expressément le C.N.R. Il faut également promouvoir sans frilosité le mot d’ordre de grève inter-pro avec blocage du profit capitaliste jusqu’à la victoire finale. Il faut aussi refuser le piège grossier, dans lequel L. Berger brûle de s’engouffrer, consistant à aller benoîtement discuter des « carrières » indépendamment de l’adoption de la loi scélérate sur les retraites ; en effet, retrouver la pseudo « table de négociations » avec un pouvoir qui vient aussi grossièrement d’humilier les syndicats, de braver la majorité de la population et de bafouer ce qui reste de la représentation parlementaire, serait aussi indigne que d’accepter d’aller prendre un verre avec la bande de voyous qui viennent de commettre un viol, en l’occurrence celui de « Marianne » qui ne consent pas et ne consentira jamais à l’infâme contre-réforme Macron !

Enfin, au lieu de courtiser honteusement les « syndicats » factieux de la police comme l’ont fait en chœur Darmanin, Faure et Roussel en allant saluer la manif policière qui clamait scandaleusement : « le problème de la police, c’est la Justice » sous les fenêtres des députés, au lieu, symétriquement, de solidariser les forces de répression et d’aider à leur possible et dangereuse fascisation en clamant le slogan irréfléchi tout le monde déteste la police !, il convient autant que possible de dialoguer avec les éléments républicains de ladite police, si minoritaires qu’ils paraissent aujourd’hui, en leur rappelant que « nous sommes le peuple », que « la majorité, c’est nous, le vrai factieux siège à l’Elysée » et que la police se discrédite tout entière si elle ne se désolidarise pas des voyous en uniforme qui violentent, menacent, et parfois mutilent gratuitement manifestants et badauds. Surtout, évitant de tanguer entre un légalisme frileux et une attitude complaisante à l’égard des fauteurs de chaos grandement utiles au pouvoir, il faut reconstruire de puissants services d’ordre ouvriers faisant régner l’ordre prolétarien (celui de la future République sociale et souveraine !) dans les cortèges syndicaux, à leurs abords et sur les blocages industriels. C’est ainsi que l’on donnera tout son sens d’avenir, celui de la future dictature du prolétariat – c’est-à-dire de la démocratie socialiste de masse – que préfigure offensivement le slogan populaire initié : « c’est pas au Macronat de faire la loi, la vraie démocratie, elle est ici ! ». Bien plus efficacement qu’en appelant périodiquement à voter Macron pour, mensongèrement, « faire barrage à l’extrême droite » au second tour d’une présidentielle, c’est par la reconstruction de la force tranquille et organisée du mouvement ouvrier que la France ouvrière héritière du Front populaire et de la Résistance antifasciste pourra efficacement balayer l’extrême droite et les vrais factieux, lesquels sont bien moins à l’ « ultra-gauche », n’en déplaise au sinistre Darmanin, qu’ils siègent dans les allées du pouvoir au service de l’ordre euro-atlantique guerrier et fascisant.

F) Pas d’alternative sociale durablement gagnante sans l’émergence d’une Alternative politique populaire

Il est pour autant impossible au mouvement ouvrier et populaire de vaincre durablement l’oligarchie sans disposer du levier puissant que constituerait, y compris pour les luttes sociales, une Alternative politique populaire crédible. Que ce soit en 1936, où les occupations d’usine étaient portées par la perspective du Front populaire antifasciste, en en 1945 où l’insurrection nationale armée dirigées par les F.T.P. devenus F.F.I. avait pour horizon le programme de Reconstruction sociale et nationale du C.N.R., voire en mai 1968, où le P.C.F., qui recueillait alors 22,7% des voix, donnait le ton au sein de l’union des gauches en gestation, les grands mouvements sociaux ne faisaient alors reculer le Capital – qui dispose par définition des médias, des institutions et de la force armée – que parce que ce dernier craignait alors, s’il ne cédait pas partiellement, de perdre la clé globale de toutes ses richesses : le pouvoir politique d’Etat qui fût alors passé aux mains d’un gouvernement populaire potentiellement influencé par de vrais communistes globalement fidèles au marxisme-léninisme…

a) La N.U.P.E.S. prisonnière volontaire du carcan euro-atlantiste

Or l’ « offre » politique de l’actuelle N.U.P.E.S., et même celle des dirigeants L.F.I. qui en constituent le parti principal, se tient strictement dans le cadre de la « construction » européenne ; cette « construction », les alliés de la N.U.P.E.S. ne prétendent l’influencer, à la marge et bien illusoirement, que sur le plan social, mais ils acceptent tous, à des nuances près, la suicidaire ligne d’escalade antirusse choisie par l’O.T.A.N., de même qu’ils valident, ouvertement ou tacitement, la ruineuse loi de programmation militaire portée par Macron (410 milliards sur cinq ans !), les incessantes livraisons d’armes offensives françaises à Zelensky et, plus globalement, la marche euro-atlantiste vers le « conflit global de haute intensité » annoncé par Burckard, le chef d’état-major des armées françaises, très en amont de l’entrée en Ukraine des Russes. Sur le plan économique, le programme de la N.U.P.E.S. ne touche presque pas à la propriété privée monopoliste des grands moyens d’échange et de production. Sur le plan politique, la N.U.P.E.S. intègre le P.S., ce pilier gauche non repenti de l’ordre euro-atlantique qui traîne derrière lui le bilan délétère du social-privatiseur en chef Jospin, la loi scélérate El Khomri, la loi Hollande-Touraine rallongeant les annuités-retraite, les énormes cadeaux fiscaux consentis au grand patronat par Hollande et la politique antisyndicale grossièrement répressive du politicien sans foi ni loi Manuel Valls. La N.U.P.E.S. inclut aussi les dirigeants d’Europe-Ecologie/Les Verts qui sont le fer de lance du grand réarmement allemand, de l’Europe fédérale, de l’armée européenne subordonnée à l’O.T.A.N., du jusqu’au-boutisme aventuriste en Ukraine, et dont le positionnement sur E.D.F. conduirait au suicide industriel final de la France et au déclassement total de la classe ouvrière et de l’ingénierie françaises tout en plaçant définitivement notre pays sous la tutelle archi-polluante de l’énergie carbonée allemande ou des gaz de schistes américains.

b) Un P.C.F.-P.G.E. dénaturé par quarante-six années de dérives euro-réformistes

Quant au P.C.F.-P.G.E., sa politique est au mieux illisible puisque, sans parler des déclarations réactionnaires à répétition et des positionnements parlementaires bellicistes de MM. Roussel et Chassaigne, ce parti dénaturé, et dont les animateurs de l’aile « marxiste-léniniste » (!) semblent incapables de s’affranchir à temps,

  • approuve les livraisons d’armes à l’Ukraine atlantique et pronazie,
  • répudie Lénine et l’ensemble de l’expérience soviétique (alors que la majorité des Russes, expérience faite des deux systèmes sociaux possibles à notre époque, dit regretter l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques…),
  • rejette le mot même de socialisme
  • prétend, de façon charlatanesque, « sortir des traités européens » tout en demeurant dans l’U.E. supranationale, qui plus est « partenaire stratégique de l’O.T.A.N. » qu’instituent lesdits traités !
  • De même, le P.C.F. prétend-il, de manière non moins charlatanesque, « mettre la B.C.E. au service de l’emploi, des salaires et des services publics » ( !) alors que la B.C.E. est institutionnellement indépendante des Etats et que la majorité écrasante des gouvernements européens est, soit gagnée au néolibéralisme échevelé, soit carrément fascisante (Pays baltes, Hongrie, Italie, Pologne…).
  • Les mêmes escamoteurs politiques prétendent aussi « réorienter l’euro dans un sens progressiste » alors que la monnaie unique ne fait qu’un avec le dispositif monétaire ultra-verrouillé (B.C.E., réserves d’or françaises transférées à Francfort, liens structurels avec le F.M.I., critères de convergence de Maastricht, Traité budgétaire européen, Traité de Lisbonne, règles d’airain du « grand emprunt européen », etc.) sans lesquelles l’euro, qui a durablement plombé l’industrie française, n’eût jamais été qu’un chiffon de papier.

Ce constat sévère n’implique aucun mépris pour nombre de militants de base du P.C.F. et des J.C. : les plus anciens des adhérents, et on peut le comprendre sinon l’approuver, ne veulent souvent pas quitter un parti dont ils ne retiennent que le lointain et glorieux passé en oubliant que, depuis le milieu des années 1970, le P.C.F. a fait des choix de moins en moins communistes qui lui ont valu un discrédit mérité dans la classe ouvrière. Les plus jeunes ne mesurent pas toujours le degré de dégénérescence politique atteint par une organisation qui en est aujourd’hui à voter les crédits de de la future guerre mondiale impérialiste et à traiter Lénine et la première expérience socialiste de l’histoire avec un mépris qui rendrait parfois des points aux pires antisoviétiques. Or c’est précisément pour rompre avec cette dérive « social-impérialiste, socialiste en paroles mais impérialiste en fait », disait Lénine, que le Congrès de Tours de 1920 du P.S.-S.F.I.O. avait rompu avec l’Internationale socialiste, adhéré à l’Internationale communiste et créé le P.C.F. à l’instigation de Marcel Cachin, de Paul Vaillant-Couturier et de Clara Zetkin, représentante de l’Internationale…

c) L’état-major de L.F.I. en rupture d’euro-insoumission

N’oublions pas surtout que L.F.I., désormais purgée de sa tendance souverainiste et tuteurée par son aile sociétal-européiste emmenée par Manon Aubry, cheffe de file d’L.F.I. au Parlement européen, a abandonné le mot d’ordre « indépendantiste français » avancé par Mélenchon en 2017 : « l’U.E., on la change ou on la quitte ! » ; un slogan qui, de manière certes inconséquente, avait au moins le mérite d’ouvrir un débat de masse sur un possible Frexit progressiste porteur de dynamique indépendantiste, pacifiste et socialiste. Bref, la N.U.P.E.S., dont le fonctionnement est aussi opaque et vertical qu’antidémocratique, est objectivement hors d’état d’offrir une véritable alternative politique au mouvement social ; une grave carence qui, le discrédit et l’illégitimité de Macron devenant chaque jour plus évidents, et la politique répressive, anti-ouvrière et anti-immigrée du pouvoir renchérissant sur les thémes lepénistes, ne peut qu’ouvrir un boulevard au R.N. auprès de cette masse de concitoyens qui rejettent la politique et la personne de Macron mais qui n’ont pas pour autant participé aux grèves, aux manifs et aux blocages, voire qui se disent incommodés par le « désordre ».

d) Conditions générales pour une Alliance populaire pour la résistance et la reconstruction

C’est pourquoi le P.R.C.F. a le devoir d’amplifier sa campagne d’explications pour une Alternative rouge et tricolore visant à unir le peuple travailleur sous l’égide de la classe ouvrière, à construire un large Front Antifasciste, Patriotique, Pacifique, Populaire et Ecologiste ciblant le grand capital dans le but d’affranchir la France de la dictature du M.E.D.E.F. et de l’U.E.-O.T.A.N., à élargir comme jamais la démocratie populaire, à nationaliser démocratiquement les secteurs-clés de l’économie, à augmenter les revenus issus du travail au détriment du profit capitaliste, à reconstruire le produire en France, l’Education nationale et des autres services publics, à contrer l’américanisation culturelle et linguistique aliénante et galopante, à reconstituer une puissante protection sociale (Sécu, hôpital public, médecine de proximité, retraites par répartition, logement social, indemnisation du chômage, reconstruction d’une police nationale au service des citoyens, dé-précarisation générale du salariat et du petit entrepreneuriat urbain et agricole…), à jeter bas les mesures de fascisation existantes, à reconstituer une politique internationale française non alignée et tournée vers le multilatéralisme, à accélérer puissamment le mouvement vers l’égalité salariale hommes/femmes et à engager un bras de fer mondialement exemplaire avec les forces capitalistes destructives de l’environnement. Or, toutes orientations ne manqueraient pas, à brève échéance, de susciter un affrontement de classes majeur, voire de portée internationale, entre les forces populaires à l’offensive et les forces oligarchiques, extrême droite en tête ; ce qui ne pourrait que poser concrètement la question de la révolution socialiste et de l’avènement du pouvoir des travailleurs dans notre pays. Or même si le P.R.C.F. et la J.R.C.F. sont actuellement en dynamique, ils sont conscients que l’alternative populaire a besoin d’une assise sociopolitique très large susceptible d’unir ici et maintenant les forces populaires qui portent le bras de fer avec le pouvoir et qui aspirent à une rupture profonde avec l’oligarchie. Pour ce faire, sans renoncer aux orientations fondamentales du Pôle qui viennent d’être rappelées, et sans prier quiconque de renoncer à exprimer les siennes sous son propre drapeau, nous pensons que les forces populaires qui veulent rompre avec la politique euro-oligarchique et atlantiste peuvent se retrouver sur les objectifs immédiats suivants :

– socialement, il faut refuser toute discussion-bidon servant à recréditer ce pouvoir isolé, minoritaire et à la dérive. Aller palabrer sous prétexte de « pause » et de « suspension » de la contre-réforme avec l’apprenti-dictateur de l’Elysée étroitement cornaqué par le M.E.D.E.F. et par l’U.E., des « seniors », des « carrières longues », etc., alors que par ailleurs le ministre Véran vient de rappeler que « la réforme des retraites n’est pas la retraite des réformes » et que de très sales coups se préparent contre les titulaires du R.S.A., contre les travailleurs immigrés et contre le statut des professeurs, serait une indignité sans nom de la part des « syndicalistes » se prêtant à cette pantomime ; d’autant que, par ailleurs, les sanctions pleuvent contre les organisateurs des grèves reconductibles et des blocages qui ont porté le bras de fer. De même en est-il des parlementaires de gauche qui, comme si de rien n’était, continueraient de débattre de tout et de rien au Parlement alors que le régime Macron les a ridiculisés en leur infligeant 11 recours au 49/3 d’affilée. Pour sa part, et tout en félicitant les nombreux militants de base F.S.U., F.O., S.U.D., C.G.C., voire U.N.S.A., C.F.D.T., et C.F.T.C. qui ont fait leur devoir avec honneur, le P.R.C.F. ne cache pas sa profonde sympathie militante pour les secteurs rouges de la C.G.T. qui ont été l’âme du conflit en montrant une fois de plus que la reconstitution d’une avant-garde prolétarienne politique, sociale et culturelle organisée, relève désormais de l’urgence sociale dans notre pays.

– politiquement et culturellement, il faut briser l’étau politico-idéologique qui, dans toute l’Europe, et plus encore en France, a pour fonction de prendre en étau l’alternative populaire entre les forces euro-libérales et leurs marges politiques d’une part (dont font objectivement partie les Euro-Ecolos, le P.S. atlantiste et tous ceux qui, campant soi-disant à la « gauche de la gauche » ( ?), ressassent le mensonge éculé de l’Europe sociale), et le Rassemblement lepéniste dont le faux patriotisme recouvre en fait un infect mélange de nationalisme xénophobe et de servilité à l’égard de la Grande Europe blanche et atlantique (courtisant les nantis et autres forces oligarchiques de France adoratrices de l’U.E., Marine Le Pen réaffirme qu’il faut rester dans l’euro, dans l’U.E. et dans l’Alliance atlantique…). Ce qui dessine clairement deux lignes rouges pour les constructeurs d’une véritable alternative populaire : impossible présentement comme à l’avenir de s’allier à ceux qui s’inscrivent dans l’U.E.-O.T.A.N. et qui acceptent, fût-ce en « traînant les pieds » sa croisade sinophobe et russophobe potentiellement exterminatrice ; impossible symétriquement de s’allier, sous couvert d’ « union des souverainistes des deux rives », à des mouvements tentés de s’allier aux Le Pen, Dupont-Aignan et autre Philippot, ces ennemis incurables du mouvement ouvrier. Culturellement, une grande bataille idéologique s’impose donc à l’encontre du confusionnisme ambiant qui confond l’euro-atlantisme avec l’internationalisme populaire et qui assimile le national-racisme au légitime patriotisme populaire en le dévoyant vers la xénophobie, quand ce n’est pas carrément (Zemmour) vers la nostalgie avouée de Versailles, de l’O.A.S. et de Vichy ;

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https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/de-la-contre-offensive-ouvriere-a-lalternative-politique-de-rupture-par-georges-gastaud/

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