Dossiers

"La technique du coup d'Etat coloré" (Suite)

La guerre commença, bien sûr, et la Yougoslavie fut violemment bombardée. Mais Milosevic restait au pouvoir. Aussi Londres et Washington se mirent à pratiquer ce que Marshall appelle une « guerre politique » pour le faire partir. Cela consistait à donner d’importantes sommes d’argent et d’apporter une aide technique, logistique et stratégique, y compris des armes, à différents groupes de l’« opposition démocratique » et à des ONG de Serbie. À ce moment-là, les États-uniens opéraient principalement par le biais de l’International Republican Institute [18] qui avait ouvert des bureaux en Hongrie dans le but de se débarrasser de Milosevic. Marshall explique qu’à l’une des réunions, « on était tombé d’accord sur le fait que les arguments idéologiques de démocratie, de droits civiques et d’approche humanitaire seraient beaucoup plus convaincants s’ils étaient accompagnés, le cas échéant, de beaucoup d’argent ». Cet argent, et beaucoup d’autres choses, d’ailleurs, entrèrent en Serbie par les valises diplomatiques, dans bien des cas celles de pays apparemment neutres comme la Suède qui, n’étant pas officiellement membre de l’OTAN, purent maintenir des ambassades complètes à Belgrade. Marshall ajoute que l’argent entra pendant des années. Des médias « indépendants », comme la station de radio B92 (éditeur de Marshall) étaient financés en grande partie par les États-Unis. Des organisations contrôlées par George Soros [19] jouèrent également un rôle essentiel, comme plus tard en Géorgie, en 2003–04. Les « démocrates » n’étaient en réalité rien d’autre que des agents étrangers, comme l’affirmait impassiblement le gouvernement yougoslave à l’époque.

Marshall explique aussi une chose qui est maintenant de notoriété publique, c’est-à-dire que ce sont également les États-uniens qui ont conçu la stratégie consistant à mettre en avant un candidat, Vojislav Kostunica, pour unifier l’opposition. Il présentait le principal atout d’être inconnu du grand public. Marshall montre que la stratégie impliquait aussi un coup d’État soigneusement préparé et qui eut lieu comme prévu. Il montre de manière très détaillée comment les principaux acteurs de ce qui fut présenté par les télévisions occidentales comme un soulèvement « populaire » spontané étaient en réalité une bande de voyous extrêmement violents et lourdement armés commandés par le maire de la ville de Cacak, Velimir Illic. C’est le convoi d’Illic long de 22 kilomètres qui transporta « des armes, des paras et une équipe de kickboxeurs » jusqu’au bâtiment du Parlement fédéral de Belgrade. Marshall admet que les événements du 5 octobre 2000 « ressemblaient plus à un coup d’État » qu’à la révolution populaire que présentaient si naïvement les médias du monde entier.

Géorgie, 2003

Bien des tactiques appliquées à Belgrade furent reprises ad nauseam en Géorgie en novembre 2003 pour renverser le président Edouard Chevardnadze [20]. Les mêmes allégations d’élections truquées furent faites et sans cesse répétées. (En Géorgie, il s’agissait d’élections législatives et en Yougoslavie de l’élection présidentielle.) Les médias occidentaux reprirent sans se poser de questions ces allégations qui avaient été formulées longtemps avant le scrutin. Une guerre de propagande fut déclenchée contre les deux présidents, dans le cas de Chevardnadze après une longue période où on l’avait encensé comme un grand démocrate réformateur. Les deux « révolutions » se produisirent après un similaire « assaut contre le Parlement » transmis en direct par les télévisions. Les deux transferts de pouvoirs furent négociés par le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov qui prit l’avion pour Belgrade puis pour Tbilissi afin d’organiser la chute des présidents en exercice. Et, last but not least, l’ambassadeur américain fut le même dans les deux cas : Richard Miles.

Cependant, la similitude la plus manifeste consiste dans l’utilisation d’un mouvement étudiant connu sous le nom d’Otpor (Résistance) en Serbie et Kmara (C’est assez !) en Géorgie [21].

Les deux mouvements avaient le même symbole, un poing serré noir sur blanc. Les gens d’Otpor entraînèrent ceux de Kmara et tous les deux furent soutenus par les États-Unis. Et les deux étaient manifestement structurés selon des principes communistes, associant l’apparence d’une structure diffuse de cellules autonomes et la réalité d’une discipline léniniste fortement centralisée.

Comme en Serbie, le rôle joué par les opérations secrètes et l’argent états-uniens fut révélé, mais seulement après les événements. Pendant ceux-ci, les télévisions ne cessèrent de parler du soulèvement du « peuple » contre Chevardnadze. Toutes les images contraires à ce mensonge optimiste furent occultées, comme le fait que la « marche sur Tbilissi » menée par Mikhail Saakachvili était partie de Gori, la ville natale de Staline, au pied de la statue de l’ancien tyran soviétique qui reste un héros pour beaucoup de Géorgiens. Les médias ne s’inquiétèrent pas lorsque le nouveau président, Saakachvili, fut confirmé dans ses fonctions par une élection qui le gratifia d’un score stalinien de 96 %.

Ukraine, 2004

Dans le cas de l’Ukraine, on observe la même combinaison d’activités des ONG financées par l’Occident, des médias et des services secrets [22]. Les ONG ont joué un rôle énorme en délégitimant les élections avant qu’elles aient lieu. On n’a cessé de parler de fraudes généralisées. En d’autres termes, les manifestations de rues qui ont eu lieu après le second tour, remporté par Ianoukovitch, se fondaient sur des allégations qui circulaient avant le début du second tour. La principale ONG responsable de ces accusations, le Comité des électeurs d’Ukraine, n’a pas reçu un sou des électeurs ukrainiens ; il a en revanche été généreusement financé par les gouvernements occidentaux. Ses bureaux étaient ornés de photos de Madeleine Albright et le National Democratic Institute était un de ses principaux soutiens. Il ne cessait de faire de la propagande anti-Ianoukovitch.

Pendant les événements eux-mêmes, j’ai pu prouver certains des abus de cette propagande. Ils consistaient principalement à répéter inlassablement que le gouvernement pratiquait la fraude électorale, à dissimuler la fraude pratiquée par l’opposition, à présenter Victor Iouchtchenko, un des hommes les plus ennuyeux du monde, comme un politique charismatique et de propager la thèse ridiculement invraisemblable qu’il avait été délibérément empoisonné par ses ennemis. (Aucune poursuite n’a été engagée jusqu’à présent.) On trouvera le compte rendu le plus complet sur la propagande et les fraudes dans le rapport « Ukraine’s Clockwork Orange Revolution » du British Helsinki Human Rights Group. Une explication intéressante du rôle joué par les services secrets a été fournie dans le New York Times par C. J. Chivers qui montre que le KGB ukrainien a travaillé depuis le début pour Iouchtchenko, en collaboration avec les États-uniens, bien entendu [23]. Parmi d’autres articles importants sur le sujet, mentionnons celui de Jonathan Mowat intitulé « The New Gladio in Action ? Ukrainian Postmodern Coup Completes Testing of New Template », qui montre en détail comment la doctrine militaire a été adaptée pour provoquer un changement de régime et comment sont utilisés divers instruments, de la psychologie aux faux sondages d’opinion [24]. L’article de Mowat est particulièrement intéressant quand il parle des théories de Peter Ackermann, l’auteur de Strategic Nonviolent Conflict [25] et d’un discours intitulé « Between Hard and Soft Power : The Rise of Civilian-Based Struggle and Democratic Change » et prononcé au département d’Etat en juin 2004 [26]. Mowat est également excellent en matière de psychologie des foules et de son utilisation lors des putschs. Il attire l’attention sur le rôle des « masses d’adolescents » et de l’« hystérie des rebelles » et fait remonter l’origine de leur utilisation à des fins politiques au Tavistock Institute dans les années 1960. Cet Institut avait été créé par l’Armée britannique en vue de la guerre psychologique après la Première Guerre mondiale et parmi ses illustres étudiants on trouve David Owen, ancien Secrétaire d’État aux Affaires étrangères et Radovan Karadic, ex-Président de la République serbe de Bosnie. Mowat montre comment les idées formulées là par Fred Emery furent reprises par un certain Howard Perlmutter, professeur d’« architecture sociale » à la Wharton School et disciple d’Emery pour qui « Rock video in Katmandu » était une image appropriée pour évoquer la manière dont les États de culture traditionnelle pouvaient être déstabilisés afin de créer éventuellement une « civilisation globale ». Il ajoutait qu’une telle transformation devait satisfaire à deux exigences : « créer des réseaux internationaux d’organisations internationales et locales » et « créer des événements mondiaux » en « transformant un événement local en un événement pouvant avoir des répercussions internationales immédiates grâce aux médias.

Conclusion

Rien de ce que je viens d’évoquer ne relève de théories du complot, il s’agit d’authentiques complots. Pour les États-Unis, la promotion de la démocratie est un élément important de sa stratégie générale de sécurité nationale. D’importants secteurs du Département d’État, la CIA, des agences paragouvernementales comme le National Endowment for Democracy et des ONG financées par le Gouvernement, comme le Carnegie Endowment for International Peace, qui a publié plusieurs ouvrages sur la « promotion de la démocratie » ont tous un point commun : ils impliquent l’ingérence, parfois violente, de puissances occidentales, en particulier des États-Unis, dans la politique d’autres États et cette ingérence est très souvent utilisée pour encourager le changement de régime, objectif révolutionnaire par excellence.

(*) John Laughland a été administrateur du British Helsinki Human Rights Group, association étudiant la démocratie et le respect des Droits de l’homme dans les anciens pays communistes, et membre de Sanders Research Associates. Il est aujourd’hui directeur de recherches à l’Institut pour la Démocratie et la Coopération.


Source Horizons et débats (Suisse)

NOTES :

 [1] Lors de la révolution du Cèdre, le Hezbollah formait une majorité relative. Après le retrait des forces de paix syrienne, le Hezbollah a constitué une vaste coalition incluant notamment le Mouvement patriotique libre du général Michel Aoun. Cette coalition est apparue majoritaire en nombre de voix lors des élections législatives. Cependant, compte tenu du système électoral qui privilégie les communautés sur les individus, cette coalition populaire est minoritaire au Parlement. Ndlr.

[2Technique du coup d’État, par Curzio Malaparte. Première édition Grasset 1931. Réédition en livre de poche, Grasset & Fasquelle (200 !).

[3] Propaganda par Edward L. Bernays, Horace Liveright (1928)Téléchargeable. Version française : Propaganda : Comment manipuler l’opinion en démocratie, Zone (2007).

[4] « The Engineering of Consent », The Annals of the American Academy of Political and Social Science, 1947, 250 p. 113. Cet article a été reproduit dnas le recueil éponyme (The engineering of consent, University of Oklahoma Press, 1955.

[5] Manufacturing Consent : The Political Economy of the Mass Media, par Edward S. Herman et Noam Chomsky, Pantheon Books Inc (1988). Version française : La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie, Agone, 2008.

[6] Psychologie des foules, par Gustave Le Bon, 1895.Téléchargeable.

[7] Masse und Macht, par Elias Canetti, Fischer Taschenbuch Vlg. Version française : Masse et puissance, Gallimard, 986.

[8] Le viol des foules par la propagande politique, par Serge Tchakhotine, Gallimard, réédition en poche 1992.

[9] Who Paid the Piper ? : CIA and the Cultural Cold War, par Frances Stonor Saunders, Granta, 1999. Version française : Qui mène la danse ? La CIA et la Guerre froide culturelle, Denoël, 2003.

[10] A propos du Congrès pour laa lioberté de laa Culture, on lira « Quand la CIA finançait les intellectuels européens », par Denis Boneau et « Quand la CIA finançait les intellectuels italiens », par Federico Roberti, Réseau Voltaire, 27 novembre 2003 et 5 septembre 2008.

[11] « Les New York Intellectuals et l’invention du néo-conservatisme », par Denis Boneau, Réseau Voltaire, 26 novembre 2004.

[12] The vital center ; the politics of freedom, par Arthur M. Schlesinger, Boston Houghton Mifflin Co, 1949.

[13] La subversion, par Roger Muchielli, C.L.C ; Nouvelle ed. revue et mise à jour edition, (1976)

[14] « Supremacy by Stealth », par Robert Kaplan, The Atlantic Monthly, juillet/août 2003.

[15Les Armées secrètes de l’OTAN, par Daniele Ganser, éditions Demi-lune (2007). Ce livre est publié en feuilleton par le Réseau Voltaire.

[16] « For Nicaragua, read Belarus » par Mark Almond ; « Belarus and the Balkans », lettre de Michael Kozak ; « Belarus president tightens grip on a resentful people » et « Belarussian foils dictator-buster... for now. Tested US foreign election strategy fails against Lukashenko », par Ian Traynor, The Guardian, 21 et 25 août, 10 et 14 septembre 2001.

[17] Shadowplay, par Tim Marshall, Samizdat B92 éd. (Belgrade, 2003).

[18] IRI est une braanche de laa NED. Voir « La NED, nébuleuse de l’ingérence "démocratique" », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 janvier 2004.

[19] « George Soros, spéculateur et philanthrope », Réseau Voltaire, 115 janvier 2004.

[20] « Les dessous du coup d’État en Géorgie », par Paul Labarique,Réseau Voltaire, 7 janvier 2004.

[21] « L’Albert Einstein Institution : la non-violence version CIA », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin 2007.

[22] « Washington et Moscou se livrent bataille en Ukraine », par Emilia Nazarenko et la rédaction ; et « Ukraine : la rue contre le peuple », 1er et 29 novembre 2004.

[23] « Back Channels : A Crackdown Averted ; How Top Spies in Ukraine Changed the Nation’s Path », par C. J. Chivers, The New York Times, 17 janvier 2005.

[24] « The new Gladio in action ? Ukrainian postmodern coup completes testing of new template », par Jonathan Mowat, Online Journal, 19 mars 2005.

[25Strategic Nonviolent Conflict : The Dynamics of People Power in the Twentieth Century, par Peter Ackerman et Christopher Kruegler, préface de Thomas C. Schelling, Greenwood Press (1993).

[26] Presentation at the US State Department. Between Hard and Soft Power : The Rise of Civilian-Based Struggle and Democratic Change, par Peter Ackerman, 29 juin 2004.

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