Débats

"GEORGES CONTOGEORGIS : Le combat Grec !" par Simone LE BARON (Athènes)

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GEORGES CONTOGEORGIS, AVOCAT DE LA DEFENSE DU PEUPLE GREC OU LA TREMPE HELLENIQUE

Georges Contogeorgis, le 27 octobre 2011, veille de fête nationale,  prend une nouvelle fois la défense de son peuple, de ce peuple hellénique accusé de tous les maux par la terre entière depuis dix-huit mois, depuis qu’a éclaté au grand jour la trahison d’Etat perpétrée par ses élus au Parlement, la Boulé, dans l’émission Casus Belli sur la chaine privée Canal 10. Et aujourd’hui, 29 octobre 2011, au micro de la chaine Méga il commente les événements marquants qui se sont déroulés hier à Thessalonique notamment, à l’occasion de la célébration du Jour du Non (28 octobre 1940) entrainant l’annulation pure et simple de la parade militaire, fait inédit depuis l’instauration de cette fête. Mais revenons à l’entretien du 27 octobre qui se termine sur ces paroles cinglantes de pragmatisme démocratique : « Nous aurons une lueur d’espoir que quelque chose puisse enfin se passer le jour où l’on nous annoncera qu’un éminent politique a endossé la responsabilité au nom de toute la classe politique, et s’est suicidé en se jetant du plus haut point du drapeau grec flottant au-dessus de la Boulé ». L’homme ne mâche pas ses mots, et pourquoi le ferait-il à partir du moment où la nation hellénique, cette nation millénaire la plus ancienne du monde occidental est en proie aux pires estocades de son histoire récente de toute part, d’Est en Ouest, du Nord au Sud ? Doit-il assister sans réagir à cette montée du mishellénisme à l’échelon international, semblable à la montée de l’antisémitisme, du nazisme, du fascisme il n’y a pas si longtemps ? On croyait le monstre-xénophobie anéanti à jamais, alors qu’il se trouvait à l’affût tapi dans les abysses de la noirceur humaine.

« Le peuple grec, la société des citoyens hellènes a subi une profonde humiliation de la part de toute la classe politique, martèle Georges Contogeorgis sans relâche. L’Etat continue de narguer les citoyens en menant un train de vie digne d’une cour royale. Le peuple ? Les citoyens ? La société civile ?  Quèsaco ?  Aucun, pas le moindre d’entre ces politiques ne semble conscient de la destruction imminente de la nation hellénique dont ils sont SEULS responsables. Il ne s’agit plus de désolidarisation mais de DESERTION. Au lieu de nous demander pardon pour le grave préjudice qu’ils nous ont causé, ils nous étranglent chaque jour de nouvelles taxes afin de rembourser la dette qu’ils ont eux-mêmes contractée en notre nom ».

Dans son manifeste du 8 juin 2011, adopté par l’Assemblée populaire de la place Syntagma à Athènes,  Georges Contogeorgis propose l’encerclement de la Boulé lors d’une session plénière par les citoyens et, en cas de refus de la part des députés d’écouter leurs doléances, l’instauration d’un tribunal populaire ( le texte intégral se trouve sur Mediapart http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/080611/grece-manifeste-pour-une-societe-des-citoyens ).

En 1992 dans son ouvrage « Histoire de la Grèce » paru chez Hatier, pages 433-436, déjà le visionnaire dénonçait l’esprit de partitocratie, notion dont il a la primeur et qui se dit en grec kommatokratia (κομματοκρατία) et prévoyait la crise grecque commencée en 2008 : « La crise profonde et multiple dans laquelle le pays s'enfonce vers 1'expiration du premier mandat du gouvernement socialiste se fera surtout sentir à la fin des années quatre vingt, au fur et à mesure que ses incidences sur 1'intégration de la Grèce dans 1'Europe unie, ainsi que sur son rôle dans 1'ensemble de la région après l'effondrement du socialisme réel deviennent évidentes. Bien que les incidences de cette crise se fassent sentir davantage dans le domaine de 1'économie et dans les autres secteurs de la vie sociale, il est clair que sa cause première se rattache à la crise du système politique, et plus précisément à la crise de la représentativité due au système des partis et à la classe politique. Si la dernière période de gouvernement du PASOK de 1985 à 1989 s'est accompagnée d'un certain sursaut autoritaire, il n'en est pas moins évident que le problème est global, qu'il concerne plus ou moins 1'ensemble de la classe politique grecque, et que, d'une certaine façon, il dépasse les limites du cas grec..... ».

Aujourd’hui, 29 octobre 2011, sur la chaine Méga : « Le Président Papoulias est coresponsable de la destruction imminente de notre pays. Il est coupable de laisser faire les politiques, de les laisser se comporter en monarques. Il avait le devoir de s’adresser aux Grecs dans une allocution télévisée, de leur présenter des excuses et de demander publiquement à toute la classe politique de changer de chapitre, de revenir aux affaires de l’État incontinent. Et tandis que le Professeur s’exprime nous voyons sur le côté droit de l’écran les images du peuple hellénique en colère, hier, jour de fête nationale commémorant la victoire du « NON » réponse du général Métaxas aux Italiens qui voulaient emprunter le territoire hellénique afin d’aller envahir la Russie. Ce fut la première victoire alliée de la seconde guerre mondiale que Winston Churchill commentera de cette phrase mémorable : « On ne dira plus désormais que les Grecs combattent comme des héros, mais que les héros combattent comme des Grecs ».

Hier, il y a 2500 ans, aujourd’hui et plus encore demain, les héros grecs continueront d’écrire l’histoire de leur nation. Et à leurs côtés, les philhellènes du monde entier comme mon compatriote breton Chateaubriand  (1768-1848) qui écrivait en 1826 « Missolonghi, presque sans fortifications, repoussant les barbares entrés deux fois jusque dans ses murs ».
« On aime encore à espérer que Missolonghi n'aura pas succombé, que ses habitants, par un nouveau prodige de courage, auront donné le temps à la chrétienté enfin éclairée de venir à leur secours. Mais s'il en était autrement, chrétiens héroïques, s'il était vrai que, près d'expirer, vous nous eussiez chargé du soin de votre mémoire, si notre nom avait obtenu l'honneur d'être au nombre des derniers mots que vous avez prononcés, que pourrions-nous faire pour nous montrer digne d'exécuter le testament de votre gloire ? Que sont à tant de hauts faits, à tant d'adversités, d'inutiles discours ? Une seule épée tirée dans une cause si sainte aurait mieux valu que toutes les harangues de la terre. »

Le 22 avril 2011, vendredi saint pour les chrétiens orthodoxes, je fondai le mouvement néophilhellène en adressant au peuple grec mes vœux de Pâques : « Je remercie le peuple grec ». En conclusion je ne manquai pas de citer Georges Contogeorgis en demandant à ses compatriotes de continuer avec lui le combat et, du tréfonds de mon âme citoyenne je terminai par cette phrase devenue épigramme, relayée depuis cette date par les blogs grecs du monde entier (les références pour mon nom sur le net grec se comptent à près de 3 millions aujourd’hui) : « Ne laissez jamais les autres écrire votre histoire à votre place ».  En septembre dernier j’écrivais de nouveau, c’est devenu une habitude de m’adresser au peuple grec dans son ensemble : « Nous continuerons ensemble l’histoire de la nation hellénique ». Un autre compatriote breton, Ernest Renan (1823-1892), ne définissait-il pas ainsi la notion de nation : « Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue, ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l'avenir... » ?

C’est ici, en territoire hellénique, que furent inventées la politique et la démocratie. Aujourd’hui, en 2011, le citoyen se dit toujours « politis » (πολίτης), la commune « dimos » (δήμος) et l’Etat, « kratos » (κράτος). L’histoire de la nation hellénique est donc aussi notre histoire. Par conséquent, on peut dire que chacun d’entre nous, citoyens de la vielle Europe, porte une part de responsabilité quant au devenir de cette nation européenne, unique au monde, qui ne demande rien d’autre qu’à continuer cette histoire exceptionnelle que l’on nous envie. Alors, dans les pas des philhellènes qui aidèrent les Grecs à se libérer du joug ottoman, nous néophilhellènes aidons-les à se libérer du joug partitocratique pour nous sauver nous-mêmes et retrouver enfin la parole.

En fin d’après-midi je participerai à une e-conférence internationale, du bureau de Georges Kokkas, avocat,  en simultané à Prague et à Athènes. A Prague se trouve le siège de Movement For Direct Democracy  fondé en juin 1995 par le politologue tchèque Jiri Polak.  (http://www.movementfordirectdemocracy.com/declaration.html ), et dans la foulée je me rendrai à une réunion des principaux mouvements de citoyens grecs où nous tenterons, tous ensemble, de dépasser les différences, d’enterrer les querelles intestines afin d’adopter un plan pour une action rapide et efficace. Georges Kokkas compte sur moi pour les convaincre de s’unir, car je suis extérieure tout en participant activement.

Alors, ce soir je penserai à vous mes chers compatriotes français, à mon fils, à sa femme qui donnera à la nation française un enfant en avril prochain. Je penserai à mes racines brestoises, à ce beau pays de France qui m’a vue naitre en 1952, et je porterai de mon mieux votre message à nos amis tchèques, Grecs, à tous les citoyens captifs, accusés de désir de LIBERTE…

Et pour finir je citerai une dernière fois Georges Contogeorgis (22 septembre 2011) : « Nombreux sont ceux qui croient encore que l’occupation de la société hellénique est externe. Énorme erreur. L’occupation externe complète et légitime le régime de l’occupation interne de la société hellénique imposée par la partitocratie dynastique avec comme vecteur l’État souverain, à savoir pré-représentatif de la modernité ».

Simone Le Baron - Athènes, 29 octobre 2011

Source : http://simone-le-baron.blogspot.com/

(*) Georges Contogeorgis est politologue grec. Professeur de science politique à l’Université Panteion, Athènes.

Source : http://contogeorgis.blogspot.com

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