ENA : "Quand le rapport du jury de l’ENA découvre l’eau chaude" André BELLON
Nous avons découvert sans stupeur le rapport du jury du « prestigieux » concours d’entrée à l’ENA. Celui-ci s'inquiète de l'incapacité des aspirants énarques à produire une réflexion originale, voire à penser par eux-mêmes…
On ne saurait que se féliciter de cette découverte de l’Amérique…si elle n’avait été découverte depuis longtemps. Car il faut être bizarre, ou résolument naïf, pour demander que les énarques soient anticonformistes.
Dans l’imaginaire le plus répandu, les énarques sont les dirigeants potentiels du pays. Or, qu’ont montré les dirigeants réels depuis des années, sinon un conformisme appuyé ? Pourquoi diable ceux qui aspirent à les remplacer se risqueraient-ils à les critiquer ? Et pourquoi le jury sélectionnerait-il ceux qui représentent un risque pour l’ordre établi ?
Dans la réalité institutionnelle, les énarques sont les cadres de haute fonction publique, ce qu’on appelle les grands commis de l’Etat. Qu’on sache enfin regarder en face le problème : que signifie être un grand serviteur de l’Etat alors que le discours dominant en France, en accord avec Bruxelles, critique en permanence l’Etat, alors que la notion même de démocratie républicaine, qui a fait la force de la nation est perpétuellement stigmatisée, traitée de populiste ou autres noms d’oiseaux.
Certes, le problème ne saurait se limiter à la sphère de l’ENA. Il concerne l’ensemble de la formation de très haut niveau qui demande plus des serviteurs zélés que des individus portés à l’analyse. L’esprit critique peut-il être enseigné ? En tout cas, on peut chercher à le valoriser. Sinon, une fois de plus, pourquoi s’inquiéter des conséquences lorsque tout est fait pour s’accommoder des causes ?
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Commentaires
Toujours la même rengaine depuis 1965. (L’énarchie dénoncée par Chevenement- Motchane - Gomez)...
Le jury s'en plaint-il lui-même ?
Il faut guillotiner le Jury.
Ces jeunes gens issus de la bourgeoisie font simplement ce que le système attend d'eux.
Cynisme et efficacité.
Ils sont performants sur les deux plans.
L'Ena n'est pas une fabrique d'intellectuels, pas plus une fabrique de philosophe.
Nous sommes très loin du programme ambitieux de fabrique des élites de la nation républicaine, projet issu du programme du CNR pour en finir avec la collaboration.
Aujourd'hui, le système reproduit ses travers : Ces élites administratives collaborent avec le parti de l'étranger, l'UE et Bruxelles.
Il faut dissoudre l'ENA de Strasbourg.
Et instaurer des concours directs de la haute fonction publique avec des centres universitaires Français consacrés à cette préparation.
Mais surtout recentrer cette fabrique sur le seul esprit français républicain et universel. Haro sur l'européisme qui a tout corrompu.