Débats

"L’ECONOMIE ALLEMANDE : UN MODELE A SUIVRE ?" par Valentin MARTIN (*)

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D’une économie sociale de marché, l’Allemagne est passée depuis les années 90 à un capitalisme de type anglo-saxon. Ces dernières décennies ont été marquées par de profondes réformes. Auparavant, les entreprises allemandes financées par les grandes banques sur une vision à long terme, reposaient sur un système de partenariat avec les clients, fournisseurs et employés. Désormais, avec les difficultés des grandes banques, les actionnaires boursiers deviennent prépondérants. Auparavant, il existait un partenariat entre de puissants syndicats qui limitait aussi bien les conflits du travail que les interventions directes de l'État dans la vie des entreprises. On assiste aujourd’hui à un recul de la négociation collective et à une individualisation des conditions de travail. Enfin l’Allemagne jouissait d’un système de protection sociale très développé, qui pour assainir les finances publics a été élagué ces dernières années.

Dans ce contexte de transition économique, il ne faut pas se hâter de tirer de trop brèves conclusions quant au « succès du modèle allemand ». Certes, l’économie allemande en 2009 a incontestablement produit plus de richesses que l’économie française. Certes, l’IDH, meilleur témoin de la répartition de la richesse dans la population, a été plus élevé en Allemagne qu’en France. Mais certains résultats doivent nous inciter à la vigilance. On estime la population sous le seuil de la pauvreté à 14%, soit plus du double qu’en France. Salaires, et consommation stagnent depuis quinze ans, à cause d’une croissance volontairement très faible. Aussi, on peut se demander si le relatif succès social ne tient pas aux restes de l’Etat Providence instauré par le « capitalisme rhénan », et si la nouvelle orientation économique ne dessine pas un nouveau type de succès économique : celui de la compétitivité davantage que celui de la prospérité.

L’Allemagne est le premier grand exportateur mondial de biens devant les Etats Unis. Elle a un excédent commercial très positive, alors que celui de la France est négatif. Ce succès est le résultat de deux composantes : une tradition industrielle, et une forte extraversion tant au niveau de la production que de la consommation.

I - LA CULTURE INDUSTRIELLE ALLEMANDE

L’économie française est essentiellement une économie de services. L’industrie emploie à peine plus de 20% de la population active. Depuis 1978, l’industrie française a ainsi perdu plus de deux millions d’emplois. De grands sites industrielles ont fermé comme JVC, Alcatel ; ST Micro, Alstom... La puissance industrielle de l’Allemagne ne cesse de se renforcer.

L’Allemagne possède un tissu de petites et moyennes entreprises industrielles innovantes et exportatrices. Dans l’industrie de transformation, l’Allemagne compte 5000 entreprises de plus de 250 salariés, contre 2000 en France. Ces entreprises sont très spécialisées, notamment dans des domaines comme les machines outils. Très nombreuses sont les entreprises industrielles moyennes à caractère familial (le Mittelstand). Son économie compte des marques de notoriété mondiale pour la qualité et la performance de leurs produits (Audi, Mercedes, BMW, Miele…).

Ces entreprises sont remarquables par leur capacité d’innovation, épaulé par une système d’éducation adapté. L’Allemagne valorise les filières d’apprentissage professionnel. Depuis le XIXè siècle, la culture technique est le fait d’un large public, et pas seulement de l’élite ou des grands groupes. La formation d’ingénieur est plus répandue et plus accessible au public qu’en France. Pour cette raison, les nouvelles technologies représentent 30 % des investissements neufs au cours des trois dernières années, contre 10 % en France. L’Allemagne a également un réel avantage dans la production de brevets débouchant sur de « nouveaux » produits.  La diffusion des nouveaux produits, y compris à l’étranger, est facilitée par un réseau de salons et foires très développé. Avec près de 150 manifestations par an, le pays attirerait les 2/3 des foires et salons « leaders » de leur branche professionnelle au niveau mondial.

L’économie allemande est de plus en plus dépendante de l’extérieur tant pour sa production que pour ses débouchés. Avec l’Union Européenne, l’Allemagne a développé son économie grâce à l’exploitation en Europe de l’est d’un Hinterland proche (1). Dans des pays comme la Pologne ou la Slovaquie, il existe une main d’oeuvre avec de meilleurs « avantages comparatifs », et en grande partie germanophone. Une grande partie des biens industriels allemands sont produits à l’est, dans ce que les Allemands appellent « l’atelier » (verlängerte Werkbank). Ainsi la Porsche Cayenne, une des voitures les mieux exportées, est-elle construite entièrement, à l’exception du moteur, à Bratislava. Aucun pays n’a autant investi de capitaux dans les usines de l’est(2). Le stock de capital allemand investi à l’Est s’élevait en 2003 à 29 milliards d’euros, loin devant la Grande-Bretagne et la France qui totalisaient la même année 18 milliards d’euros.

Fortement spécialisée, la production allemande est condamnée à l’exportation. L’économie est ainsi fortement dépendante de la conjoncture mondiale. Elle repose entièrement sur la croissance du PIB mondial, et à l’inverse sur la stagnation de la demande intérieure. Un arrêt de la croissance mondiale la contraindrait à diminuer davantage les salaires, ou à changer de modèle. De même, l’exportation oblige l’économie à rester compétitive, et les salaires à stagner. Pour cette raison, le succès macroéconomique de l’Allemagne ne s’accompagne pas d’une augmentation du pouvoir d’achat.

II - LE POIDS DES SACRIFICES

Pour les libéraux, le modèle économique allemand est un succès parce qu’il est compétitif. La compétitivité est permise par deux facteurs : faiblesse des impôts, et faiblesse des salaires. Du point de vue macroéconomique, cela entraîne bien une explosion des investissements et du PIB, mais du point de vue social, c’est une profonde remise en cause du système de protection que l’Allemagne avait hérité du capitalisme rhénan.

En diminuant les impôts pour attirer les capitaux étrangers, l’Etat a dû faire des économies qui ont été perçues comme des sacrifices par les Allemands. Pour compenser les baisses la défiscalisation des heures de travail supplémentaires, la faiblesse des charges pour les entreprises (8,4 % du PIB en 2004 contre 16,4 % du PIB en France), il a fallu augmenter la TVA en 2007. Ces mesure ont permis un beau résultat macroéconomique : équilibre des comptes publics en 2008, et déficit limité à 3% du PIB en 2009. Mais l’assurance chômage a été revue à la baisse, notamment par les lois Hartz entre 2003 et 2005 qui ont augmenté la pression sur les chômeurs. Les emplois temporaires à faible qualification, via une exonération de charges sociales,  ont été encouragés, et un durcissement sévère des conditions d’indemnisation a été opéré. Encore une fois, du point de vue macroéconomique, c’est un succès : le nombre de chômeurs est tombé de 5 millions en 2005 à moins de 3 millions fin 2008 et n'est remonté, malgré une récession de 5 % du PIB en 2009, qu'à 3,6 millions de personnes en mars dernier. Mais ces chiffres masquent un développement spectaculaire de la précarité, toutes les études le confirment, dans une société qui n'y était pas habituée. Particulièrement dans le secteur des services, où les syndicats protègent moins efficacement les salariés. Le développement du travail temporaire a conduit à des dérives. L'Allemagne abrite désormais des travailleurs pauvres qui doivent, pour subsister, toucher les minima sociaux. Le salaire minimum généralisé, réclamé par les syndicats, est refusé par le gouvernement, qui y voit une grande menace pour la création d'emplois. On estime que quelque 14 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Au milieu des années 90, l’Allemagne a construit un consensus national pour limiter toute hausse des salaires, ce qui a permis une stabilité parfaite des coûts salariaux depuis 1999, là où ils progressaient de 25% en dix ans en France et de 40% en Italie ou en Espagne. En 2009, les salaires réels (corrigés de l’inflation) ont reculé de 0,4 %.  Les revalorisations des retraites étant calculées en fonction de l'évolution des salaires, les pensionnés voient leurs revenus de retraite stagner également.  Cela a eu deux conséquences. La première est une stagnation de la consommation et du pouvoir d’achat (3). C’est la raison pour laquelle l’Allemagne a eu la plus faible croissance de l’Union avec l’Italie, ce qui en a fait « l’homme malade de l’Europe », comme l’a titré plusieurs fois The Economist à l’époque. Alors que les syndicats jouaient un grand rôle auparavant dans les négociations collectives, ceux-ci se sont trouvés soumis à rude inventaire. La cogestion qui constituait le système le plus avancé en Europe de participation des salariés aux décisions de l’entreprise, a fait à son tour l’objet d’une remise en question, les chefs d’entreprise et les milieux d’affaire dénonçant le caractère contraignant d’un dispositif qui complique et ralentit les choix stratégiques de l’entreprise(4). De plus en plus, « la clé du modèle Allemand devient une absence de partage des gains de productivité » (Pinsole) : ces derniers sont uniquement affectés aux entreprises et aux plus hauts salaires, alors que le salaire médian stagne au mieux depuis quinze ans.

Ce modèle économique est paradoxal parce que tout en étant très puissant, il n’est pas « exportable ». Alors que la France est tentée de l’imiter, il faut rappeler que c’est un modèle de l’offre, et non un modèle de la demande. Il s’agit de miser sur les exportations, et donc sur la compétitivité des entreprises. Il repose donc sur le paradoxe suivant : c’est la hausse de la consommation (et donc la hausse des salaires) à l’étranger qui permet à l’Allemagne d’exporter davantage. Laurent Pinsolle parle d’une « stratégie du coucou ».

Adopter la stratégie de « désinflation compétitive non coopérative » (Pinsole) en Europe reviendrait à donc à une diminution des salaires, et à une baisse de la demande, ce qui aurait toutes les chances de limiter la croissance au sein de la zone euro. Cette croissance atone se retrouve aussi dans la démographie. En Allemagne le taux de fécondité est inférieur à 1.4 enfant par femme, ce qui a justifié un relèvement de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans, prévu pour 2012.

(*) Valentin MARTIN, vient de rejoindre la Rédaction de POLITIQUE-ACTU

STATISTIQUES ANNEXES (5)

 

 ALLEMAGNE

 FRANCE

Produit intérieur brut (parité nominale)

3 352 milliards $ (2009)1

2 676 (est.) milliards USD (2009)[1]

Produit intérieur brut en PPA (parité pouvoir d’achat)

2 806 milliards $ (2009)1

2 097 milliards $ (2009 est.)[1]

Rang pour le PIB en PPA

en volume : 5e 2
par tête : 27e 3

total : 9e[2]
par tête : 41e
[3]

Croissance du PIB

-5 % (2009)1

-2,5 % (2009 est.)[1] (Voir données)

PIB par habitant en PPA

$34,100 (2009 est.)

$32,600 (2009 est.)[1]

PIB par secteur

agriculture : 1 %
industrie : 30 %
services : 69,1 % (2006)1

agriculture : 1.8 %
industrie : 29,3 %
services : 78,9 % (2009 est.)[1]

Inflation (IPC)

1,2 % (mars 2010)

0,1 % (2009 est.)[1]

Pop. sous le seuil de pauvreté

11 % (2001)1

6,2 % (2004)[1]

Indice de développement humain (IDH

10è rang

14è rang[14

Population active

43,57 millions (2006)1

28,1 millions est.(2009)[1]

Population active par secteur

agriculture : 2,8 %
industrie : 33,4 %
services : 63,8 % (1999)1

agriculture : 3,8 %
industrie : 24,3 %
services : 71,8 % (2005)[1]

Taux de chômage

7,5 % (juillet 2010)

9,7 % (France métropolitaine / France métropolitaine + DOM, 1er trimestre 2010)[5]

9,3 % (1er trimestre 2010 - France métropolitaine)

Principales industries

automobile, machines, biens d'équipement, chimie… 1

machines, produits chimiques, automobile, aéronautique, électronique, vêtements, produits alimentaires [1]

Commerce extérieur

 

 

Exportations

1 121 milliards $ (2009)[1]

472.7 milliards $ (est.) (2009)[1]

Biens exportés

machines, véhicules, produits chimiques, etc.

machines et équipements de transport, aéronautique, produits plastiques, produits chimiques, produits pharmaceutiques, fer et acier, boissons

Principaux clients

France (9,7 %), U.S. (8,6 %), UK (7,3 %), Italie (6,7 %), Pays-Bas (6,2 %), Belgique (5,5 %), Autriche (5,5 %), Espagne (4,7 %) (2006)

Allemagne (15,8 %), Espagne (7.8 %), Italie (8,16 %), Royaume-Uni (7,04 %), Belgique (7,44 %), États-Unis (5,65 %), Pays-Bas (3.99 %) (2006)

Importations

931,3 milliards $ (2009)1

538.9 milliards $ (est.)(2009)[1]

Biens importés

machines, véhicules, produits chimiques, etc.

machines, biens d'équipements, automobiles, pétrole, biens aéronautiques, produits plastiques et chimiques

Principaux fournisseurs

Pays-Bas (11,7 %), France (8,7 %), Belgique (7,6 %), UK (5,9 %), Chine (5,9 %), Italie (5,5 %), États-Unis (5,1 %), Autriche (4,3 %), Russie (4 %) (2006)

Allemagne (19,4 %), Belgique (11,6 %), Italie (7.97 %), Espagne (6,68 %), Pays-Bas (7,1 %), Royaume-Uni (4.9 %), États-Unis (4,72 %) Chine (4.44%) (2009 est.)

Finances publiques

 

 

Dette publique

77,2 % du PIB (2009)

77,5 % du PIB (est. 2009)[1]

Dette extérieure

3 904 milliards $ (2006)1

5 021 milliards $ (30 juin 2009)[1]

Recettes publiques

1 398 milliards $ (2009)1

1 286 milliards $ (2009 est.)[1]

Dépenses publiques

1 540 milliards $ (2009)1

1 487 milliards $ (2009 est.)[1]

Déficit public

3,3 % du PIB (2009)

 

Aide au développement

3,9 milliards $ (2006)1

10,1 milliards $ (1999)[1

                                                                                                               


(1) Le “modèle allemand” à l'exportation : pourquoi l'Allemagne exporte-t-elle tant ?, Hans Brodersen Novembre 2008, Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa)

(2) Werner Sinn, Die Basar Ökonomie

(3) KARL DE MEYER, correspondant des Echos à Berlin.

(4) René Lasserre, La cogestion allemande à l’épreuve de la mondialisation, Regards sur l’Economie Allemande, n. 72, juillet 2005.

(5) CIA factbook

Mot clés : economie - allemagne

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