« LE DISCOURS SUR LA FRAUDE » par Etienne TARRIDE
Ainsi,Monsieur le Président de la République va prononcer, en ce 15 Novembre 2011 un grand discours sur la répression de la fraude en matière sociale. Cette initiative appelle commentaires.
- Il est indiscutable que la fraude fiscale ou sociale coûte cher. Combien ? Il faudrait avoir l'honnêteté de dire que personne n'en sait rien. Chiffrer une fraude réputée massive est, par définition impossible à priori.
- Il est indiscutable que le rôle de la puissance publique est de traquer fraude et fraudeur. Peut-on savoir pourquoi des gens au pouvoir depuis dix ans ne s'en sont semble-t-il pas préoccupés jusqu'à présent ? Peut-on imaginer que l'approche d'élections présidentielles soit une explication à ce réveil ? A propos, combien de poste de contrôleurs a-t-on supprimé depuis cinq ans ? Ce serait un chiffre utile, et, lui, connu.
- Il eût été préférable de faire plutôt que de proclamer. Personne ne peut être choqué par la chasse à la fraude. Chacun peut être inquiet quand le chasseur monte sur la table, fait sonner la fanfare et proclame à forte voix qu'il va sévir. Ce type de déclaration rappelle de mauvais souvenirs. C'est aussi comme ça que ça commence, ou que ça continue.
- Le thème central de la Droite actuelle, celui qu'on entend dans les dîners des beaux quartiers après boire, " C'est la faute des autres" est plus exploité que jamais. Les fraudeurs, par définition, ce sont les autres. A propos, souvenons nous que les gros fraudeurs fiscaux ont obtenu, en 2007 le droit de rapatrier sans pénalités les fonds clandestins qu'ils détenaient à l'étranger à la seule condition de payer les droits simples dus depuis trois ans. Pourquoi ne s'inspire-t-on pas, pour les petits et les moyens de cette mansuétude accordée aux Gros?
Résumons-nous. La chasse à la fraude, oui. Les cocoricos qui l'accompagnent, non, résolument
Etienne TARRIDE
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*Etienne TARRIDE - ancien avocat au barreau de Paris, gaulliste de gauche - publie des billets en exclusivité pour POLITIQUE-ACTU.COM