"RETOUR à BÉZIERS" de Didier Daeninckx - Présentation et Commentaire de Jacques CROS
Aux éditions Verdier, 10 €
C’est le titre d’un court ouvrage (56 pages) sorti en octobre 2014, produit par Didier Daeninckx. Fiction ou réalité ? Je l’ignore. Moi qui vit à Béziers depuis plus de quarante ans j’ai parfaitement identifié les quartiers parcourus par Houria qui, pour des raisons financières, revient de Paris s’installer dans la ville où elle avait passé son enfance.
J’ai reconnu aussi les idées des candidats qui faisaient campagne pour les élections municipales de 2014.
Béziers, l’ancienne capitale du vin, a beaucoup décliné ces dernières années au point de devenir une des villes les plus pauvres de France. De nombreux magasins du centre ont fermé, les maisons se sont dégradées. La délinquance avec le trafic de drogue auquel se livrent les dealers s’est installée.
Oui, nous sommes au courant ! Nous connaissons aussi les positions des uns et des autres et en particulier celle du nouveau maire, élu avec le soutien du Front National qui s’en prend aux pauvres mais pas à la pauvreté. Nous savons aussi que son staff comprend les diverses composantes de la droite et de son extrême.
Didier Daeninckx parle comme un livre toutefois il manque des pages. D’abord celles qui concernent les communes du Biterrois qui, si elles n’ont pas encore un premier magistrat d’obédience FN, enregistrent des scores de ce parti qui avoisinent les 40%.
Pas grand-chose non plus sur ce qui est en cause dans la crise économique et sociale si douloureuse que vivent les Biterrois et plus largement les Français. Les salariés, les retraités, les jeunes…. livrés aux appétits du monde glouton de la finance, organisé au plan européen, la question n’est pas développée.
La course au profit, le plus grand dans le temps le plus bref, qui caractérise l’accumulation faramineuse du capital dans sa phase présente n’est pas abordée. Le document s’en tient au constat, pas à l’analyse de son origine. Quoique bien écrit, sa lecture ne sera pas suffisante pour nous sortir de l’auberge ! La question « Que faire ? » n’est pas posée et le défaut de conscience politique qui est en cause dans la situation pas évoqué !
Jacques Cros
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