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René-Victor PILHES, le grand écrivain d'origine Pyrénéenne au succès international nous a quitté !

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René-Victor Pilhes - Le livre qui a changé ma vie ...

"Les Misérables" de Victor Hugo.

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René-Victor Pilhes (1934-2021)

Cet écrivain a tenu le haut du pavé pendant à peu près 30 ans durant lesquels les plus grands critiques l’ont couvert d’éloges, ainsi d’ailleurs que des personnalités éminentes de son époque et de tous les secteurs d’activité : politique, barreau et magistrature, cinéma, etc … une longue période de gloire entre 1965 et 1998.

Un phénomène d’occultation se dessina vers 1989 (année qui suivit la publication de l’Hitlérien aux éditions Albin Michel), d’abord imperceptible puis plus évident, et enfin brutal.

Ses succès littéraires passés, les hauteurs sur lesquelles la critique l’avait porté, suffisaient cependant à le rendre exceptionnellement intéressant, (les lettres qu’il laissera dans ses archives en sont autant de témoignages impressionnants ).

Certains livres de Pilhes sont déclarés épuisés, 10 ou 20 ans après leur parution alors qu’ils furent accueillis, ainsi qu’on le constatera à la fin de cette fiche, par des dithyrambes du genre, pour la Pompéi, par exemple, « un roman d’une puissance exceptionnelle, telle qu’il s’en trouve fort peu dans la production contemporaine » (Gilles Pudlowski- Paris-Match), ou « Pilhes, l’Alexandre Dumas de notre époque », (Raymond Barre- Apostrophe 1987), etc….

La création de ce site (NDLR : le blog de l'auteur) répond aux demandes et pressions de très nombreuses personnes qui tiennent l’œuvre de Pilhes en très haute estime, la jugent prémonitoire et salutaire, comme d’ailleurs elle le fut naguère par tous, et non d’une initiative de l’auteur qui s’est retiré pour écrire ses derniers livres et qui pense que les choses se feront toutes seules.

Au demeurant, ces derniers temps, une demande significative d’informations, de France et de certains pays étrangers, s’est manifestée et à laquelle il n’était pas, jusqu’à présent, correctement répondu. Désormais, on en saura plus sur cet écrivain et son cas, l’un et l’autre si singuliers.

*

Pilhes (René, Jean, Laurent) est né à Paris le 1 juillet 1934. Victor  fut le prénom de son grand-père maternel et celui de son arrière-grand-oncle, commissaire de la république et député de l’Ariège en 1848, déporté par le Prince-Président, futur Napoléon III, à la suite des journées de Juin 1849.

Tant du coté  maternel que paternel, il est issu de vieilles familles ariégeoises.

Marié à Nicole Ingrand en 1959 (3 enfants, Nathalie, Laurent, Maria ).

Il a commencé à travailler comme publicitaire, d’abord à Air-France, ensuite chez Dorland et Grey, enfin à Publicis où il devint directeur de la création (1969), membre du Directoire, (1972-1973), membre du conseil de direction ( 1973-1974).

Puis il fut administrateur de TF1 (1983-1986) et Conseiller à la Présidence d’Havas (1981-1986).

En 1965, il publia un premier roman aux Éditions du Seuil. La Rhubarbe, qui lui valut le prix Médicis (Un débutant à classer parmi les maîtres- Jacqueline Piatier – Le Monde).

En 1969, toujours au Seuil, il publie  Le Loum (« du véritable écrivain , on peut dire aussi : là où il est passé , il a fait place nette «  – Jean Freustié – Le Nouvel  Observateur) Ou encore : "le viol de la littérature"  – Claude Mauriac – Le Figaro).

En 1974 , il publie l’Imprécateur, encore au Seuil, et obtient le prix Fémina. Le livre connaît un succès très considérable et marque les esprits, encore aujourd’hui.

Il est traduit en 20 langues, et récemment en chinois .

Il s’agit d’une charge puissante prophétique, et du genre fantastique, contrel’économie multinationale, une sorte d’autopsie de celle-ci.

Claude Mauriac écrit dans le Figaro : "un certain génie".

André Fontaine, alors influent rédacteur en chef du Monde, écrit dans un éditorial des lignes qui rendent un très juste compte de cet ouvrage : « Dans un roman à l’ironie mordante, René Victor Pilhes met peut être le doigt sur l’essentiel lorsqu’il écrit : « Nous sommes victimes de l’orgueil et du manque d’imagination conjugués des vingt dernières années, voilà ce qui rend les entreprises fragiles et les gouvernements de plus en plus cyniques et autoritaires »».

En 2003, Bernard Pivot écrit dans le journal du Dimanche : « René-Victor Pilhes avait écrit non seulement un grand roman baroque, puissant, inspiré mais aussi le livre qui dénonçait par avance la criminelle arrogance économique et financière. »

Comme des centaines de jeunes français, Pilhes est expédié en Algérie pour y faire la guerre de 1955 à 1957, qui vient de commencer, et il en fut beaucoup marqué, et pour toujours. Il écrira plus tard là dessus Le Fakir.

Il en revint militant pour l’indépendance, contre les atteintes au droit de l’homme, partisan très actif de M. Mendès France.

Toute la vie il se tiendra à cette attitude, pour la décolonisation contre les guerres du Vietnam, et bien sûr, contre les souffrances et les frustrations du peuple palestinien, ce qui fut la source de son roman l’Hitlérien, et de tous ses ennuis.

Dans les années 70, Pilhes participe intensément au débat politique en écrivant de nombreux articles dans de nombreux journaux, appelant de ses vœux l’avènement de la gauche et de Mitterrand au pouvoir.

Simultanément, dans l’ombre, il compose et écrit une œuvre consacrée aux dérèglements de groupuscules d’extrême gauche (brigades rouges en Italie, Bande à Baader en Allemagne, tentations de la gauche prolétarienne en France).

Ce sera La Pompéi en 1985, et sa suite "Les démons de la cour de Rohan" en 1987, œuvre qu’il sous-titre : "un épisode convulsif et ténébreux de la vie du monde vers la fin du 20ème siècle" .

Les éloges pleuvent . "Une œuvre Dostoïevskienne" , le Figaro. "Granitique", Le Point . "Diabolique", Elle .

Cependant, si le succès de ces livres est indéniable, il reste au dessous de celui, exceptionnel, de l’Imprécateur.

En 1987, Pilhes est au summum de la gloire littéraire. Il n’a rencontré que le succès. B. Pivot cite son style à Apostrophes.

Il accède à quantité de livres scolaires, de la 3eme à la terminale, et aussi aux universités.

Il est considéré à la quasi unanimité des spécialistes comme un écrivain majeur de l’après-guerre.

C’est alors qu’il va publier l’Hitlérien, en 1988, et que, peu à peu, les choses vont se gâter.

Malgré tout, en 1989, La Médiatrice obtiendra le prix de la ville de Nancy, et, dans la collection "crime parfait"  du Mercure de France, la Position de Philidor obtiendra , lui, le Grand Prix de littérature policière Edmond Locard.

En 1993, "La Faux" donnera lieu à un beau téléfilm de Dominique de la Rochefoucauld, tandis que "l’Imprécateur" avait été porté à l’écran par J.L. Bertucelli en1976 .

Après quoi vinrent "Le Fakir" chez Flammarion , "Le Christi" et "la Jusquiame" chez Plon, mais de ces livres, les médias s’abstinrent tout à coup de parler, à l’exception de rares journalistes héroïques .

Par exemple, Jean-Rémi Barland, dans Lire, qui écrira au sujet de ce dernier roman publié de Pilhes, "La Jusquiame", hélas épuisé, à l’instar du "Christi" (réintroduction du catharisme dans la modernité ) : « pourfendeur des hypocrisies sociales, René Victor Pilhes est un écrivain moraliste qui , par le biais d’un imaginaire débridé, analyse avec une perception intellectuelle rare les failles de notre monde… descriptions envoûtantesd’un lieu maléfique, dialogues percutants et ironiques, René Victor Pilhes dresse au fil des pages le noir bilan des errances du 20eme siècle. Le mensonge, la violence, l’idéologie, les plaies béantes occasionnées à notre pays par l’occupation allemande, ou la guerre d’Algérie, sont autant d’éléments conducteurs du récit par lesquels le romancier laisse éclater sa colère mais exprime aussi sa compassion à l’égard de toutes les victimes de la folie des hommes. Un roman tourmenté , généreux, magique . »

Un exemple de la résistance de l’œuvre est donné par un texte très original publié en janvier 2008, via internet, par Olivier Fournier dans "trianglevoyageur" et dont voici un extrait concernant l’Imprécateur : «  René Victor Pilhes, lauréat du prix Fémina en 1974 avec l’Imprécateur, me permit d’établir le cadre de mon hypothèse. Formidable traité économique et sociologique, son texte avait la force d’une œuvre intelligente et brillante. Loin d’être obsolète, il offrait, trente ans avant, une analyse prophétique de la mondialisation. La subtilité de son roman tenait à son atmosphère impersonnelle, oppressante, vide, et tout à la fois immense, sombre et unicolore. Et aussi, la sortie en Italie, aux Editions Barrès, en Décembre 2008, de "la Bête" (la Belva), un petit roman "oublié" publié en 1976, exposant la violence des classes dirigeantes, sous des dehors "démocratiques" et policés, à l’encontre des millions d’exclus, de chômeurs  "précaires", au cœur même des démocraties industrielles. Cette traduction de "la Bête" au début du 21ème siècle, dans un pays européen de premier ordre, est un signe de l’actualité de l’œuvre révoltée de cet auteur.

Tant de travail, des milliers de pages publiées, tant de succès, tant de combats et de commentaires, méritaient qu’on les rappelle et qu’on les explique, à l’intention de la jeunesse d’aujourd’hui et des générations à venir. Pilhes continue d’écrire. Assisté de son petit-fils Arsène, il commence à classer ses archives.

Pour plus de détails sur la vie de Pilhes, on pourra se référer à l’ouvrage intitulé Les plaies et les bosses – entretiens avec Maurice Chavardès , publié à La Table Ronde en 1982.

Les ouvrages parus :

Rhubarbe (1965)
Le Loum (1969)
L’Imprécateur (1974) Ed du Seuil
La Bête (1976)
La Pompéi (1985)
Les Démons de la cour de Rohan (1987
L’Hitlérien (1988)
La Médiatrice (1989)
La Position de Philidor (1992)
La Faux (1993
Le Fakir ( 1995)
Le Christi (1997
La Jusquiame (1999)

-Encyclopédie Larousse – notice :
– René-Victor PILHES
Ecrivain français(Paris 1934)
–  » Révélé par un roman picaresque (la Rhubarbe, 1965), variation sur l’onirisme et la bâtardise, il règle ensuite ses comptes avec la famille (le Loum, 1969), puis avec la société dont les crises sont assimiléesss à celles d’une multinationale (l’Imprécateur, 1974, prix Fémina). Tandis que son engagement politique lui fait voir dans le libéralisme un fascisme rampant (la Bête, 1976), il a médité sur son expérience de publicitaire qui incite à une mise à distance des mots et des images (les Plaies et les Bosses, 1981). La Pompéi (1985) puis les D2mons de la cour de Rohan (1987) sont de véritables études in vivo des passions du monde moderne, dont la Position de la Médiatrice, la Faux (11993), le Fakir (1995) et la Jusquiame (1999) analysent les errances et dénoncent les travers au cours du dernier siècle .  »

REFERENCES BIOGRAPHIQUES :

La littérature contemporaine de Jérôme Garcin (Editions mille et une nuits
Les plaies et les bosses- Entretiens avec Maurice Chavardès (Editions de la table ronde)

CINEMA :

 L’Imprécateur (1977)

 La Faux (2003)

ESSAIS

 «  il existe une concurrence un peu fantastique entre le jeu d’échecs et la littérature  « , dans Europe –Echecs, N° 296 , août-septembre 1983, p, 14-16.

PRIX LITTERAIRES

 Prix Médicis (1965) pour La Rhubarbe

 Prix Fémina (1974) pour l’Imprécateur

 Grand Prix de la ville de Nancy pour La Médiatrice (1989)

 Prix de la littérature policière Edmond Locard pour La Position de Philidor (1992)

SOURCE:

https://renevictorpilhes.wordpress.com/

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