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« La Nation, idée de chair » (Suite)

(SUITE)

A2 – Le nouveau « discours des esclaves » :

Les élites européennes ont renoncé. Elles y ont été encouragées et celles qui avaient une quelconque velléité de résistance ont été écartées sans ménagement aucun.

C’est sans aucun doute l’aspect le plus dramatique du moment historique que nous vivons.

Le renoncement à ce que nous sommes est d’abord et avant tout un choix – il est « le choix de la défaite »(46).

De futurs « Marc Bloch » écriront tout aussi étonnés leur « étranges défaites ». Ils constateront que bien peu de choses eurent été nécessaire pour enrayer la chute qui s’annonce : juste un  peu de courage, un peu de lucidité.

A ce stade il nous faut entrevoir le discours qui accompagne ce renoncement.

Les discours les plus divers ont d’abord pour objectif de condamner la Nation.

« La Nation, c’est la guerre » pour dire que les conflits sanglants qui ont tué la puissante Europe sont le résultat du fait national.

La paix et la puissance exige donc de renoncer à la Nation.

Le schéma est aussi puéril que ridicule.

Les premières et secondes guerres mondiales ne résultent pas de l’émergence de la Nation, mais de la combinaison diabolique entre nationalisme - qui en est le cancer - et développement paroxystique d’un type de capitalisme industriel et financier emmenés par une concurrence effrénée.

Mais le discours anti-National a ses partisans nombreux qui prétendent à la « modernité » : l’idée nation est une vieille idée, dépassée.

Les formes les plus diverses de construction politique voient ainsi le jour cherchant toutes à rationnaliser l’organisation d’une Europe déstructurée, dénationalisée.

Le pan fédéralisme se présente sous ses meilleurs hospices. On vante cette forme nouvelle d’organisation politique comme étant le must démocratique.

La fin de la Nation en Europe est annoncée quasi-quotidiennement quand progresse une construction fédérale européenne qui n’a plus rien de démocratique.

Les institutions européennes sont une caricature de régime parlementaire. Leur mise en place permet de contester les pouvoirs des institutions nationales. Le piège est infernal.

Les référendums perdus sont aussitôt revotés(47). Les traités sont signés par les parlementaires achetés quand les peuples ne les ont pas acceptés(48).

Le tout, sous la forme la plus incroyable qui soit : sans révolte, sans violence … sans presque de protestation autre que symbolique.

Les cris d’orfraies de quelques dirigeants politiques ne sont plus que la manifestation de signes avancés de la mutation d’un monde auquel ils ne comprennent plus rien.

La Modernité, ce sont ces jeunes cadres capables de comprendre le sens de l’Histoire.

D’ailleurs, toute une classe dirigeante – chefs d’entreprises, écrivains, journalistes, hommes politiques, syndicalistes, stars du show-biz … - est transformée en « agents d’influence » (49)au service de cette domination aux formes très élaborées.

Mais les discours qui accompagnent cette démarche foncièrement anti-démocratique sont à proprement parlé incroyables.

Les vieilles Nations européennes – ces vieux peuples -  acceptent d’être ridiculisées par des gouvernements qui les méprisent.

Et comme en politique, rien ne perdure qui ne soit construit sur le mépris, il est prévisible que nous marchons au pire. Nous l’entrevoyons aisément.

Tout présente les signes  de l’hallucination. La Construction européenne d’essence fédérale se poursuit contre vents et marées, contre la volonté des peuples mêmes.

L’entreprise s’apparente donc à une entreprise technocratique, elle est non démocratique.

Mais quel est donc ce projet qui demande tant d’efforts et de prises de risques ?

Sur ce point, il n’y a pas doute, la qualité même de la démarche révèle la nature profonde du projet final.

B- Le projet d’assujettissement des peuples au Maître

Le schéma actuel qui impose l’affaiblissement de la Nation en Europe est un schéma porté par des intérêts supérieurs. Ils ne sont pas ceux des peuples.

Alors que partout dans le monde, le phénomène National se développe, se marie avec bonheur avec puissance et liberté, le projet imposé à l’Europe vise simplement – il faut le dire – à affaiblir un continent pour le soumettre à la loi de l’Empire.

Les formes abouties  de cette domination sont claires.

Cette entreprise de domination peut néanmoins – et plus que jamais aujourd’hui - être renversée.

B 1 – Les formes abouties de la domination :

L’Europe est aujourd’hui sous l’emprise de dominations complexes qui peuvent se décliner sous trois formes : économique, militaire et culturelle.

B1-a) économique :

Le système de globalisation est un système profondément injuste. Il assure aux Etats-Unis une véritable domination impériale au détriment des autres économies.

Les règles du jeu monétaire mises en place à Bretton Woods en 1945, modifiée en 1971 par la suspension de la convertibilité-Or du dollar, puis par les accords de la Jamaïque, instituant l’ère des changes flottants ont fini de consacrer le privilège du dollar.

Cette globalisation n’est pas simplement le triomphe de firmes multinationales. C’est davantage un phénomène politique qui consacre l’hyperpuisance américaine.

Le privilège du dollar permet d’instaurer une nouvelle division du travail renforcée par une fuite des cerveaux vers les Etats-Unis. Il permet d’assurer une dette extérieure sans précédent dans l’histoire économique, notamment en jouant avec subtilité sur le prix du pétrole, et l’ensemble des approvisionnements énergétiques.

Le privilège du dollar est ainsi un « droit de seigneuriage » qui leur permet de s’endetter quand le système bancaire instaure une pyramide inversée : « plus de six milliards d’humains dépendent de la propension à consommer de 280 millions d’Américains qui, pour 5% de leurs besoins vivent aux crochets du reste du monde. »(50)

Joseph Stiglitz préférera parler plus justement d’ailleurs des « élites mondialisées » dont les privilèges sont consacrés par la globalisation impériale(51).

L’ensemble  des institutions internationales consacre ce rôle prépondérant : FMI, Banque mondiale, OMC travaillent à conforter un système parfaitement injuste.

La Construction européenne prend place dans ce dispositif de soumission, ce, de manière éhontée.

Le système des banques européennes, le rôle même de la banque centrale européenne sont étroitement liés à ce système hégémonique.

L’Euro conforte et assure cette domination par le maintien d’une politique monétaire qui handicape nos économies européennes. Tout est fait pour que nous travaillions à assurer la domination impériale des élites mondialisées.

Ce système  de domination s’est d’ailleurs mis en place par paliers successifs : les oppositions d’un de Gaulle – formulant le vœu d’un retour à l’étalon-or – ou d’un Mendes-France – proposant d’instaurer un système monétaire international fondé sur un panier de matière première – illustrent ce glissement imposé par des rapports de forces qui nous ont été constamment défavorables.

Il faut reconnaître que tout un discours de soumission est élaboré puis porté par nos élites européennes même. De Jean Monnet(52) à l’ensemble des élites qui occultent les vraies questions économiques(53), tout a été fait pour asseoir cette domination.

Ce discours a accompagné plusieurs actes de reniement loin d’être symbolique : l’abandon du Franc comme modernité est un contre-sens, une faute, un crime(54).

C’est ainsi que le dollar a pu dicter sa ligne à une Union Européenne entièrement soumise à ses dictats.

B1-b) militaire&diplomatique

Un constat similaire et tout aussi alarmant peut être fait sur le terrain militaire et diplomatique.

En maintenant l’Alliance atlantique après la chute du mur de Berlin en 1989 et celle de l’URSS en 1991, les Etats-Unis ont assuré leur domination sur l’Europe.

Cette domination était loin d’être évidente. Après la dissolution du Pacte de Varsovie, à quoi bon l’OTAN ?

Il a donc fallu justifier le maintien de l’Alliance puis assurer sa présence comme indispensable en Europe(55).

Luttes politique, diplomatique et militaire ont donc accompagné la décennie « 90 »(56).

L’intervention de l’OTAN dans les Balkans illustre cette pression constante sur une Europe affaiblie qui a permis de justifier la présence – encore aujourd’hui - en Europe de plus de 200 bases américaines en Allemagne et de 137 en Italie, sans plus aucune raison.

L’Europe est donc sous occupation d’une armée étrangère.

Et comme le militaire fait le diplomate, les Nations européennes sont rendues à de simples faire valoir de la diplomatie de l’Empire.

Les renoncements sont - chaque jour - de plus en plus flagrants.

Hier, notre diplomatie s’est courageusement  opposée à l’engagement catastrophique et illégal en Irak, ce qui de toute évidence ne serait plus le cas aujourd’hui, comme le confirme l’engagement de plus en plus important de la France en Afghanistan ou les actuels discours guerriers de notre Quai d’Orsay sur l’Iran.

Le retour honteux de la France au sein du commandement militaire intégré de l’OTAN est ainsi un véritable crime contre la France. Il est une faute historique.

Notre action en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient est de plus en plus contestée par l’Empire qui organise notre éviction comme acteur politique majeur. La France n’a plus rien à dire. Elle n’a plus rien à faire !

La mise en œuvre d’une diplomatie européenne, d’un embryon de défense européenne n’est plus qu’un ersatz d’une grandeur passée qui n’en finit pas d’expirer.

La présence même de la France au Conseil de sécurité est déjà contestée. Comment ne pas le comprendre puisque cette Nation ne veut plus exister, que tout indique ce renoncement généralisé et d’abord celui des élites, petits ouvriers de l’Empire !

Même notre dissuasion nucléaire peut être partagée !

C’est sans doute le trait marquant de toute entreprise de domination réussie : quand les élites d’une Nation renoncent puis se couchent.

La Culture finie d’illustrer magistralement cet abandon.

B1-c) culturelle

De la même façon, la Culture européenne a subie une véritable concurrence qui a atteint aujourd’hui un niveau sidérant.

L’Allemagne n’est plus l’Allemagne à laquelle on a appris à s’oublier jusqu’au reniement.

La France même a subi des outrages qui en font aujourd’hui un territoire multiculturels bientôt proche de la sécession régionaliste ou communautariste.

L’allemand ou le français sont fortement concurrencés par une Nov-langue, ce pseudo anglais-américain devenue hégémonique. Les langues hiérarchisées subissent une pression magistrale à laquelle il est difficile de résister.(57)

Les sciences, la communication et l’ensemble de la création sont fortement soumises à cette langue de la modernité, celle de l’Empire.

Tout a été fait pour conforter cette domination.

Une immense entreprise d’acculturation puis de domination a été mise en œuvre(58).

Considérant l’action culturelle comme le principe de la politique étrangère, une élite américaine a cherché avec succès à être présente sur le front international de l’idéologie, de l’information, de la culture. Tout a été fait pour assurer le formatage des esprits.(59)

La production cinématographie, les courts métrages, les séries et feuilletons télévisés ont rempli cette fonction(60).

La mobilisation de milliers de journalistes, d’écrivains, d’artistes, d’universitaires, d’hommes de radio et du cinéma — rémunérés et récompensés en France même — a permis d’organiser à l’échelle de la planète une véritable stratégie culturelle et idéologique.

Tous ont ainsi travaillé à la mise en place d’un immense système impérial(61).

Le résultat en Europe est sidérant.

La France a ainsi enregistré un véritable recul de ses savoirs, de ceux  qui fondent l’identité propre à chaque Nation : langue, histoire, poésie sont caricaturées et dévalorisées pour faire admettre ce renoncement comme produit essentiel de la modernité.

Ne parlons pas de la philosophie – ennemi supérieur et diabolique – qui dotant l’homme d’une pensée, l’éduque à la résistance.

Pour terminer ce survol, il faut reconnaître que l’entreprise supérieure d’acculturation est consubstantielle à la destruction programmée de notre capacité à transmettre le savoir : la fin de l’éducation.

Tout est fait pour la démanteler, l’affaiblir : notre éducation nationale est peu à peu déconstruite. Nous y sommes, de la maternelle à l’Université.

***

Nous le constatons, la domination imposée aux Nations européennes est une domination multiple - économique, militaire et culturelle – qui fait de ce continent un territoire soumis à des acteurs aux intérêts qui lui échappent.

L’idéologie qui accompagne cette domination est relayée par une élite européenne et post-nationale qui cherche ainsi à justifier son rôle auprès des nouveaux maîtres.

Nous sommes bel et bien face à un type de domination – certes complexe – mais classique qui transforme l’Europe – ancien berceau de la démocratie – en un continent de « dictature douce » d’autant plus efficace que la soumission est organisée par les peuples en esclavages, eux-mêmes.

Mais en politique - avec cet animal particulier qu’est l’Homme - il n’y a pas de situation d’exploitation et de soumission qui ne soit éternelle.

Ce d’autant que le prix à payer est actuellement fort cher.

Le confort de la société consumériste qui nous est imposé a pour corolaire une autonomie politique sous emprise.

Le licol des nations européennes marque de plus en plus la trace douloureuse de la laisse du maître. Les peuples souffrent.

B2 – Une entreprise de domination qui peut néanmoins être renversée :

Il n’y a pas de dominations qui ne génèrent résistances. Toutes s’accompagnent de formes multiples de contournement. L’histoire des Hommes est – sur ce point – riche d’enseignements.

L’Europe et les grands peuples qui la composent n’échapperont pas à la loi du genre, dans un contexte de plus en plus favorable.

a) Un contexte favorable

La domination des élites mondialisées - largement entremêlées aux élites nord américaine et anglaise - connaît aujourd’hui une profonde remise en question.

L’empire vacille sur ses bases quand la crise du système économique et financier invite les autres puissances sous emprises à penser d’autres formes de système financier, adoptant d’autre possible monnaies ou paniers de valeurs comme références.

Chine, Japon, Nations d’Europe, Russie, Brésil, Vénézuela, pays du Golfe … anticipent une situation économique et financière tout autre.

Le dollar est aujourd’hui remis en cause. Avec lui l’hégémonie de l’Empire est contestée.

L’aventure militaire au Proche orient illustre ce même constat : les Etats-Unis n’ont plus les moyens de leur domination impériale.

De la même façon, les formes de contournement s’opèrent sur le terrain de la Culture.

La remise en cause de la domination des Etats-Unis s’accompagne de la baisse d’appétence envers la culture américaine, dévoilée de plus en plus comme outil de l’entreprise impérialiste.

Voilà même que les esclaves envisagent leur affranchissement prochain. Certains Kapos sont aussitôt pris de malaises.

D’autres travaillent déjà à infléchir leurs discours : on entend certains défenseurs des traités européens – celui de Maastricht comme du traité constitutionnel – annoncer que l’Idée fédérale n’a jamais été sérieusement envisagée, notant d’ailleurs qu’elle recule partout en Europe.

Demain, ces thuriféraires de l’Europe post nationale nous diront que c’est grâce à eux que l’Ogre a pu patienter sagement avant d’étouffer comme ils l’avaient prévu.

Les propos du français Hubert Védrine sont illustratifs de ce double jeu brillant. Certains se croient toujours possiblement gagnant. Ils sont même légions.

Nul n’interdit de travailler – d’ores et déjà - à les décevoir.

Car nous le savons : « Qui a trahi, trahira ! »

b) va encourager les actions de renversement :

Dans ce contexte particulier où nous assistons à l’ébranlement de l’Empire, il ne faut pas mésestimer sa possible réaction dramatique : la fuite en avant.

La seule réaction possible de l’Empire finissant ne sera pas forcément Gorbatchevienne. Il reste la Guerre totale. Et nul ne sait si les élites du complexe militaro industriel américain mariées aux élites financières accepteront si facilement de « mettre la clé sous le paillasson ».

Dans tous les cas, les Nations européennes devront se saisir de cette fenêtre d’opportunité pour mettre fin à cette domination qui leur impose une forme d’esclavage extrêmement subtil mais qui n’a que trop duré.

Existe-t-il encore en Europe des peuples dignes de ce nom ?

Avons-nous oublié ce qui fait la grandeur d’un peuple, d’une Nation ?

« Plus que les crimes qu’il peut commettre, ce qui dégrade un peuple et le mène aux abîmes, c’est l’envie de ne rien commettre du tout, l’abrutissement, la pusillanimité, le relâchage pire que la lâcheté, le consentement à la servitude, le consentement à n’importe quoi, l’acquiescement à tout ce qui arrivera, fût-ce de l’ordure, parce que l’on n’y peut rien et que l’impuissance commande le devoir et que le devoir est de céder à la nécessité, et  tant pis si la nécessité et l’ordure c’est la même chose ».

Existe-t-il encore en Europe de ces peuples et de ces Nations capables du « beau sursaut de la colère »(62) pour reprendre les termes du grand résistant Jean Cassou ?

Et la France, peuple éminemment politique, a-t-elle dit son dernier mot ? Exit la France ?

Cette réaffirmation de soi, ne peut passer que par l’affirmation de la Nation retrouvée.

Cette réaffirmation prendra le caractère de libération, car il s’agit bel et bien de signifier que les peuples européens recouvrant leur liberté, entendent construire enfin leur destinée en peuples émancipés.

Redonner la parole aux peuples, cela veut dire procéder à la réaffirmation du principe de la souveraineté populaire.

« La souveraineté appartient au peuple » affirme tous les grands textes constitutionnels.

Et ce principe ne pourra être réaffirmé que par le peuple lui-même.

En ce sens, le processus de Constituante permettrait de procéder à un examen des formes de pouvoir et de suggestion, de reconsidérer l’organisation des pouvoir, et de faire le point sur ce qui fait Nation au moment même où tout a été fait pour nier, détruire ce corps politique vivant.

En France, ce processus pourrait être facilement initié. Quelques comités locaux se réunissent déjà, qui organisent et relaient ce message magistral comme un mort d’ordre révolutionnaire, républicain et démocratique « Pour une Constituante ».

Les amoureux de la France s’y retrouvent déjà.

Hors du champ partidaire, libérés des appareils politiques traditionnels, réunissant des citoyens de toutes origines et de tous horizons, l’association nationale « Pour une Constituante »(63) s’organise comme immense œuvre de refondation de la République.

Quand les citoyens seront suffisamment nombreux pour dénoncer l’entreprise de suggestion à l’empire imposée par des élites achetées, alors le pouvoir changera de camps : le peuple reprendra la parole.

Si cette voie démocratique n’est pas empruntée, il est clair que nous allons au devant d’une autre forme d’expression de la réalité nationale. Elle empruntera le chemin imprévisible de la violence.

D’ailleurs pouvons-nous échapper au sens de l’histoire ?

En politique, nous le savons - parce qu’il en va ainsi de l’Homme -  tout est possible !

Et nous le sentons bien, nous voilà à la veille d’un tournant majeur dans l’histoire des Nations en Europe.

Nous allons bel et bien assister à un retour magistral de la Nation en Europe.

C’est une évidence, les peuples vont reprendre la parole. Il est temps !

CONCLUSION

La Nation est une idée de chair dans ce sens où elle reste une idée tout à fait vivante.

Les vieilles nations européennes ont élaboré une forme complexe – l’Etat-Nation - qui a discipliné la Nation pour qu’elle s’élève en démocratie, grâce à l’architecture constitutionnelle.

Cette forme d’organisation de la Nation est la forme démocratique la plus élaborée au monde.

Pourquoi alors y renoncer ? Pourquoi les Nations européennes ont-elles sacrifié à ce mot d’ordre si particulier, la fin de la Nation ?

Par un mécanisme complexe d’influence, de connivence et de manipulation, les élites mondialisées - d’origine extra-européenne - ont relevé – avec génie - le défi de maîtriser le continent le plus prospère économiquement, le plus riche culturellement et le plus libre intellectuellement.

Ce défi, elles ont failli le gagner au détriment de la liberté des peuples d’Europe, et avec le concours d’une élite européenne corrompue qui a construit les outils et les discours organisant cet asservissement.

Cette domination est le fruit d’une entreprise subtile de manipulation totalement réussie.

Mais l’asservissement des peuples européens a un coût extrêmement important. Ces peuples ne sont pas de simples peuples. Ils ont été les inventeurs de la démocratie, ils portent en eux ce goût particuliers à l’effluve enivrante : celui de la Liberté.

Toute l’entreprise de démantèlement de la Nation montre aujourd’hui ses limites quand les peuples comprennent que la porte de la cage est maintenant ouverte, qu’on leur suggère définitivement de rentrer ; que la pique des maîtres – hier encore maquignons polis comme gentils – se révèlent tout à coup douloureuse…

Alors les peuples européens soufflent. L’animal se rebiffe au moment même où - pour mille raisons - les maîtres tremblent et sur leurs pieds vacillent.

En ce début de XXIème siècle, l’affaiblissement de l’Empire offre ce moment privilégié, inespéré.

Pour l’ensemble de ces raisons, nous allons assister à un réveil des peuples en Europe.

Ce réveil annoncé s’accompagnera – il faut le souhaiter - de la réaffirmation de l’Idée Nationale à travers celle de l’Etat-Nation.

Comment la France – Nation républicaine, fille aînée enfantée des Lumières – ne pourrait fêter ce beau moment qui approche de liberté enfin retrouvée ?

 FIN

(*) Jean-Luc Pujo est président des Clubs "Penser la France", rédacteur en chef du portail "Politique-actu.com", romancier et essayiste;

NOTES

1)       The political Regime, ALFARABI ;

2)       La fabrique d’une nation – la France entre Rome et les Germains, Claude Nicolet ;

3)       Histoire de la pensée politique, Jean-Jacques Chevalier ;

4)       Du pouvoir, Bertrand de Jouvenel ;

5)       Race, nation, classe, Balibar, Wallerstein ;

6)       Discours à la nation allemande, Fichte ;

7)       Les lieux de mémoire – T1 : La nation – le matériel – le territoire, Pierre Nora ;

8)       Race, nation, classe, Balibar, Wallerstein ;

9)       L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, Philippe Aries ;

10)   L’évolution de la famille et du mariage en Europe, Jack Goody;

11)   L’identité de la France – espace et histoire, Fernand Braudel ;

12)   Discours du 7 brumaire an II, le Moniteur, t.18, p. 351 ;

13)   De l’instruction publique ou de l’organisation du corps enseignant, Mirabeau ;

14)   L’école de la France, essai sur la Révolution, l’utopie et l’enseignement, Mona Ozouf ;

15)   L’universalité de la France, Manuel de Diéguez ;

16)   Idéologie et appareils idéologiques d’Etat, Louis Althusser ;

17)   Race, nation, classe, Balibar, Wallerstein ;

18)   L’amour de la langue, Jean-Claude Milner ;

19)   Race, nation, classe, Balibar, Wallerstein ;

20)   L’identité  de la France, Fernand Braudel ;

21)   La réforme intellectuelle et morale, Ernest Renan ;

22)   Les Occitans face à leur histoire : Mary-Lafon, Philippe Martel ;

23)   De l’universalité de la langue française, Rivarol ;

24)   Dictionnaire philosophique, Voltaire ;

25)   L’universalité de la France, Manuel de Diéguez ;

26)   L’histoire de la langue française de Ferdinand Bruno, par Jean-Claude Chevalier – Les lieux de Mémoire sous la direction de Pierre Nora ;

27)    « Regards sur le monde actuel » Paul Valery ;

28)    «  Le génie de la langue française » de Marc Fumaroli - Tome 3, dans « Les lieux de mémoire » - Pierre Nora ;

29)   « L’invention de la France » Hervé Le Bras et  Emanuel Todd.

30)   « L’Etat » Georges Burdeau ;

31)   Reconstruction in Philosophy, John Dewey ;

32)   Traité politique, B. Spinoza ;

33)   L’Etat en France de 1789 à nos jours, Pierre Rosanvallon ;

34)   Article 16 DDHC du 3 septembre 1791 ;

35)   Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, JJ Rousseau ;

36)   Mourir pour la patrie et autres textes, Kantorowicz ;

37)   Essai sur l’universalisme de la France, Manuel de Diéguez ;

38)   Ibid ;

39)   Ibid ;

40)   Ibid ;

41)   L’identité de la France, Fernand Braudel ;

42)   Après le colonialisme, Arjun Appadurai ;

43)   Identités et cultures – politiques des culturals studies, Stuart Hall ;

44)   Une pensée Hospitalière – Derrida et l’éthique, de Hent de Vries – revue EUROPE – mai 2004 ;

45)   Les deux sources de la morales et de la religion, Henri BERGSON ;

46)   Pour reprendre le titre de l’excellent livre de Mm Lacroix-Ritz sur le choix opéré par les élites françaises dans les années 30, celui de collaborer avec l’Allemagne ;

47)   Irlande a été contrainte de revoter pour « donner la bonne réponse » selon l’expression de Pierre Levy ;

48)   Le parlement français réunit en Congrès a ratifié le traité de Lisbonne qui intègre l’essentiel des dispositions de la  Constitution Européenne rejetée par référendum populaire, le 29 mai 2005 ;

49)   En ce sens lire le texte du philosophe Manuel de Diéguez « « Psychanalyse anthropologique de l'inconscient politique d'un grand agent d'influence - à propos de l'article de Jean-Claude Casanova » Novembre 2009 ;

50)   Défis républicain, JP Chevènement ;

51)   La grande désillusion, Joseph E. Stiglitz ;

52)   Sur ce point, il faut lire  La faute de jean Monnet, Jean-Pierre Chevènement et l’ouvrage tout aussi instructif Le Mythe Jean Monnet, de Marc Joly ;

53)   La trahison des économistes, jean-luc Gréau ;

54)   En ce sens, voir les analyses de certains économistes libéraux – le Cercle des économistes - qui admettent que le Franc aurait pu être conservé et qu’il pourrait bien être « réinventé » ;

55)   Sur ce point voir le livre complet « L’OTAN attaque ! » de Bernard Wicht ;

56)   Pour un développement plus complet « L’OTAN, au vent mauvais » de jean-luc Pujo, publié dans Le Sarkophage N° 3 – 17 novembre 2007 ;

57)   Sur ce point voir le travail mené par l’Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf) ;

58)   Il faut ici renvoyer au rapport sur la démocratie, présenté au sein de la Trilatérale dans les années « 70 »;

59)   L’âme désarmée, Allan Bloom ;

60)   Hollywood, le Pentagone et Washington, Jean-Michel Valentin

61)   La Conquête des Esprits, Yves EUDES

62)   La mémoire courte, Jean Cassou ;

63)   L’association « Pour une Constituante » - emmené par le républicain passionné André Bellon, ancien député, ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l’assemblée nationale - développe avec énergie ce mouvement citoyen républicain ;

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