CROATIE : « La République de Raguse se laissera-t-elle dominer par l’Union Européenne ? » par Laurent Vassallo
Le 1 juillet 2013, la Croatie sera le 28° pays à rejoindre l’Union Européenne.
Le Parlement Européen a donné son feu vert en avril dernier, mais, alors que cette instance devrait représenter le Peuple Européen, très peu de citoyens sont informés de cette nouvelle adhésion.
Pire, la discussion avec des Croates de la région de Dalmatie laisse entrevoir le non enthousiasme, voire les craintes de cette adhésion à une Europe qui ne sait aujourd’hui que produire de la norme pour favoriser les plus puissants d’un marché intérieur. Preuve de cette méfiance, les élections municipales actuelles qui donnent largement vainqueur le parti nationaliste croate et les élections européennes en Croatie pour élire 13 députés au Parlement Européen, qui n’ont attiré que 20% de l’électorat dans les bureaux de vote.
L’Europe des Peuples est un échec ! Pourquoi ? Parce que nous ne savons plus pourquoi nous faisons l’Europe !
Pourtant, je reste attaché à cette idée de paix et de « vouloir vivre ensemble » européen. D’ailleurs quand je discute avec le paysan croate, au milieu de ses figuiers, de ses vignes et de ses oliviers, je vois aussi mon pays avec les mêmes Hommes. Je vois une même culture autour cette mer intérieure, et je me dis : a-t-on besoin d’une Commission à Bruxelles pour faire discuter les peuples européens ? Pourquoi l’Europe est-elle devenue cet anti-Léviathan, où le pacte social des Hommes est soumis aux forces occultes ?
Ici l’Europe de la commission a permis la mise en place de canalisations et d’autoroutes… certes un progrès pour la nature et le déplacement des individus… Mais est-ce l’Europe des pères fondateurs ?! Que vont devenir les petits propriétaires terriens, qui vivent avec seulement 2 ou 3 hectares de vignes ou d’oliviers, ou ces ouvriers, voire parfois contremaitres, obligés de cumuler plusieurs emplois dans leur journée pour arriver à « joindre mes deux bouts », à qui l’Europe technocratique risque d’imposer des normes non respectueuses de leurs particularités ? Partiront-ils eux aussi en Allemagne, pour être payés moins de 5 euros de l’heure ? Alors qu’ici, une économie locale serait à reconstruire…
Quand l’Europe s’est construite, il y avait enthousiasme, vision et valeurs communes. Aujourd’hui nous accueillons un nouveau membre dans une morne plaine, avec des pays à l’agonie car pris à la gorge par la finance, des lendemains sans espoirs et aucun ciment civilisationnel !
Il est temps de ré enchanter l’Europe par un printemps des peuples européens et l’avènement des hyper-républiques…
Renversons les monarques de la finance avec leur dogme ultra libéral qui commandent aux institutions européennes actuelles.
Nous devons bien cela à la République de Raguse qui a su vaillamment, au cours des siècles, défendre son indépendance et affirmer « la liberté n’est vendue contre aucune sorte d’or »