« Géopolitiques d'Afghanistan » Géostratégiques N° 27
« Dangerosités afghanes » par Pr. Jacques BARRAT - EDITORIAL
Dans les années 1960, l’Afghanistan faisait rêver d’autant plus les jeunes Européens que leurs parents qui venaient d’accéder à la société de consommation pouvaient leur offrir une voiture résistante leur permettant de réaliser le voyage le plus à la mode de l’époque : Paris-Kaboul en vingt et un jours. C’est une fois Ankara dépassée que les problèmes commençaient. Pistes en tôle ondulée, gués à franchir, crevaisons multiples et, plus encore, essence de mauvaise qualité qui manquait souvent dans des stations-service espacées le plus souvent de plusieurs centaines de kilomètres. Paris-Kaboul était devenu ainsi, peu à peu, un périple à la mode, « branché », comme disent les jeunes d’aujourd’hui, et qui permettait de se procurer les délicieux frissons de l’aventure. De fait, à l’exception de ceux qui ne voyaient en Kaboul qu’un tremplin pour aller chercher à Katmandou les ivresses de la drogue, l’Afghanistan apparaissait comme un pays d’autant plus merveilleux qu’il était beau, fascinant par sa rudesse et particulièrement accueillant, d’autant que tous les Afghans sans exception, qu’ils fussent riches ou pauvres, avaient un sens de l’hospitalité qui est celui des populations vivant dans l’équilibre instable mais relativement confortable « homme-nature ».
REVUE – Dernier numéro - « Géopolitiques d'Afghanistan » Géostratégiques N° 27
SOURCE Académie de Géopolitique de Paris