« Tunisie : le scandale à Paris » (Collectif citoyen des Tunisiens de France)
Après 23 années de régime sans partage, la révolution du « Jasmin » a montré au monde et particulièrement au monde arabe qu'il est possible d'espérer et d'obtenir un réel changement rythmé de revendication sociale et politique et de renversement totale d'un système dictatorial et mafieux.
Les premières réalisations de la révolution sont ils réellement à la hauteur des espérances du peuple tunisien si l'on tient compte du sacrifice, plus de deux cents morts si l'on croit le dernier chiffre communiqué par le haut commissariat des droits de l'homme des Nations Unies ?
Après plusieurs jours de manifestation les revendications de la rue tournaient autour de la démission de tous les ministres encore en place, perçus comme les pions de l'ancien régime et par conséquent impliqué dans la corruption et le népotisme. Après la démission des trois derniers ministres restant, Mr Ghannouchi a nommé à la tête des affaires étrangères un diplomate de haut rang, intègre et reconnu pour ses compétences en la personne de Monsieur Ahmed Ounaïs.
A sa prise de fonction, le ministre s'est lancé dans un processus de restructuration de la diplomatie tunisienne en fixant un nouveau cap par le renouvellement d'un grand nombre de missions diplomatiques tunisiennes à l'étranger.
Lors d'une tournée européenne, le ministre a choisi la Belgique comme première destination pendant laquelle, il a sollicité l'aide financière de l'Union Européenne et le dopage de l'économie tunisienne, plutôt en difficulté et largement fragilisé.
La France était sa deuxième escale, visite au cours de laquelle, il devait rencontrer son homologue Français Mme Michèle Alliot Marie.
Dans l'optique de la redynamisation de certaines missions diplomatiques et consulaires en France, le ministre a tenu une réunion de travail au siège de l'ambassade à laquelle a assisté notamment l'ambassadeur délégué permanent auprès de l'UNESCO démissionnaire depuis le 13 Janvier, Mr Mezri Haddad.
De source anonyme, on a appris un certains nombres de décisions, pour le moins incompréhensibles.
Il s'agit notamment du prolongement de Mr Mezri Haddad à son poste d'ambassadeur délégué jusqu'au 21 Février, en dépit de sa démission. Mais la décision la plus stupéfiante et qui soulève beaucoup d'interrogations est sans doute, celle qui concerne le maintien d'un privilège associé au poste représenté par la prolongation de sa présence dans sa résidence de fonction et ce jusqu'au fin juin 2011.
Il va sans dire que cet avantage accordé, au frais du contribuable tunisien, en cette période de vache maigre et de privation notamment en matière de produit de première nécessité que vit le peuple tunisien, constitue un affront à tous ceux et celles qui ce sont sacrifiés pour le triomphe de la justice et de la démocratie.
Si cette information s'avère exacte, elle peut soulever à la fois des interrogations mais également beaucoup d'inquiétudes quant au processus de normalisation et de démocratisation en cours en Tunisie.
Cette affaire exige la vigilance de tout un chacun pour ne pas être tenté de revenir à des pratiques et des complaisances qui rappellent l'ancien système.
(*) Le Collectif citoyen des tunisiens de France regroupe des tunisiens résident en France, de toutes professions (universitaires, avocats ou simples militants) qui aiment leur pays.
LIRE LE DROIT DE REPONSE :
DROIT de réponse de M. Mezri HADDAD, Ambassadeur démissionnaire de la Tunisie auprès de l’UNESCO