"LE 14 JUILLET, J’IRAI SALUER..." par le Général FOURNIER
…les ombres qui escorteront le drapeau du F.L.N. paradant sur les Champs-Elysées.
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Des ombres nombreuses, qui, chacune portant l’emblème de la France, dissimuleront cette mascarade aux yeux de ceux dont la souffrance n’est pas éteinte, soixante ans après le début de ce drame fratricide.
Les ombres de tous ceux, tirailleurs, zouaves, spahis, méharistes, moghaznis et goumiers qui sont morts pour la France, au cours des deux guerres mondiales, de la guerre d’Indochine et des combats d’Afrique du Nord, accomplis sous les couleurs du drapeau français, pour lequel tous avaient accepté de donner leur vie.
Comme l’ont donné aussi ces dizaines de milliers de harkis qui avaient choisi, une fois pour toutes, de servir la France et son drapeau et qui ont été lâchement abandonnés par ceux-là même qui les avaient encouragés à choisir le camp tricolore, patrie de la Liberté.
Les ombres aussi de tous ces soldats venus de la métropole pour remplir la mission fixée par les gouvernements de l’époque et dont près de 25 000 sont tombés pour rien, recouverts du drapeau national.
Les ombres enfin des 600 soldats français qui ont été portés disparus en Algérie sans que la paix revenue ait permis de retrouver la trace, malgré les accords conclus avec le vainqueur.
Et parmi toutes ces ombres, je saluerai tout particulièrement celle d’Icham KOUIDER, ancien combattant de l'armée d'Italie, médaille militaire, croix de guerre avec six citations, porte drapeau de son association d’anciens combattants, assassiné par le F.L.N. à Mostaganem en 1957.
Portant fièrement le drapeau français, je vois son ombre suivie par les huit autres anciens combattants de Mostaganem qui lui ont volontairement succédé, reprenant le drapeau, chaque fois que l’un tombait.
Tous ont également été successivement assassinés. Ils sont tombés morts pour la France et son drapeau qu’ils brandissaient fièrement, sans imaginer un seul instant que l’emblème de leurs assassins paraderait un jour sur les Champs-Elysées…
Henry-Jean FOURNIER
Officier général en 2ème section
[Merci à l'Amiral CG]
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[NDLR : De nombreuses voix sont en train de s’élever contre la présence algérienne sur les Champs Elysées, ce 14 juillet. Trop tôt ? A tout le moins, pas comme ça ! D’évidence, cette présence peut apparaître déplacée quand certains gestes n’ont pas été faits, de ces gestes qui fondent les véritables réconciliations. L’Algérie et la France ont un avenir en commun à construire, à défendre. Pourquoi ne pas faire le pari du courage et de l’intelligence des deux peuples ? Il faudrait pour cela de véritables Hommes d’Etat – Où sont De Gaulle et Adenauer ? JLuc Pujo]