Le Septième péché capital selon Konrad Lorenz (1973)
"La réceptivité croissante de l'humanité à l'endoctrinement. L'augmentation du nombre d'hommes rassemblés en un seul groupe culturel, s'ajoutant à l'extrême perfectionnement des moyens techniques conduisent à des possibilités, jamais atteintes dans l'histoire humaine, d'influencer l'opinion publique et de créer l'uniformité des vues. En outre, il faut signaler que la puissance des suggestions d'une doctrine, fermement admise, progresse peut-être en proportion géométrique avec le nombre des adhérents.
Dès maintenant, en certains lieux, un individu qui se soustrait délibérément à l'influence des mass média, par exemple à la télévision, passe pour un cas pathologique.
Les effets dépersonnalisants de ces moyens sont accueillis avec plaisir pour tous ceux qui veulent manipuler les foules. Enquêtes d'opinions, techniques publicitaires et une mode habilement propagée permettent aux magmas de la production, d'un côté du rideau de fer, et aux fonctionnaires, de l'autre côté, d'exercer un pouvoir identique sur les masses."
SOURCE :
Les Huit péchés capitaux de notre civilisation (1974) ; (orig.: « Die acht Todsünden der zivilisierten Menschheit », 1973)